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L’ensemble est inséré dans une gaine assurant l’isolation électrique, le refroidissement du tube, la
sélection par collimation de l’angle solide d’émission de rayons X souhaité (au point d’impact des
électrons sur l’anode, le rayonnement X est émis dans les toutes directions) et la protection contre les
rayonnements non désirés.
b/ Spectre de rayons X émis par un tube RX
Quand les électrons animés d’une grande vitesse frappent le matériau d’anode, généralement du
tungstène, dense et difficilement fusible, les interactions successives des électrons avec les atomes du
milieu les ralentissent, la plus grande partie de leur énergie étant convertie en chaleur (99%). De plus
rares Quelques interactions, plus rares, produisent des rayons X (cf. chap. 15.3.1) :
- le passage d’un électron à proximité d’un noyau modifie sa trajectoire et une partie de son énergie
est absorbée par le milieu puis convertie en un photon X d’énergie égale à la perte d’énergie de
l’électron. Cette décélération rapide de l’électron produit un rayonnement dit rayonnement de freinage
(ou bremsstrahlung, terme allemand). L’énergie maximale du photon sera fournie lors d’un « choc »
avec le noyau tel que toute l’énergie cinétique de l’électron est convertie.
- le choc ou le passage d’un électron de haute énergie à proximité d’un électron des couches
profondes d’un atome (raies K et L) produit un photon X dont l’énergie correspond au maximum à
l’énergie de liaison de l’électron sur sa couche électronique. En fait, l’électron incident cède son
énergie à l’électron sur son orbitale dont il s’arrache et secondairement des photons de fluorescence
témoignent du retour d’électron sur la case vacante. Leurs énergies très précises sont caractéristiques
de l’atome. L’électron incident doit avoir une énergie supérieure à l’énergie de liaison de l’électron sur
sa couche pour que ce mode d’émission se produise.Ainsi le spectre de rayons X théorique émis par
un tube – qui représente la quantité de photons X émis en fonction de leur énergie (cf. figure 21.6a) -
correspond à la superposition d’un fond continu de rayonnement de freinage (dont l’intensité est
linéairement décroissante en fonction deà l’énergie) et de raies caractéristiques.
Figure 21.6 : spectres typiques d’émission d’un tube à rayons X : a) spectre d’émission initiale théorique - b)
spectre effectif après filtrations
Mais une partie de ce spectre de rayons X, principalement dans les basses énergies, est absorbée par
le matériau d’anode (auto-absorption), par la filtration inhérente du tube dans sa gaine (verre, huile,
hublot) et par une filtration additionnelle réglementaire destinée à supprimer les rayons X d’énergie
trop basse pour traverser le patient et donc inutiles pour l’image. Le spectre de rayons X utilisé est
ainsi représenté sur la figure 21.6b.
La filtration totale (inhérente et additionnelle) doit être équivalente à 2,5 mm d’aluminium afin d’éviter
d’exposer les patients à des rayons X trop peu pénétrants pour être utiles.
c/ Caractéristiques thermiques d’un tube RX et limites physiques
Puisque le processus d’émission des rayons X produit une très grande quantité de chaleur, la
puissance émise va être limitée par les possibilités de résistance des matériaux à la température, de
stockage de la chaleur et par son évacuation. L’anode doit répondre à ces trois conditions.
Elle est généralement en graphite recouvert d’une couche de tungstène dont le point de fusion est
élevé (3600°C). La rotation de l’anode (3000 ou 9000 tr/mn), dans un tube dit à anode tournante,
classiquement utilisé en radiologie médicale, permet de répartir l’impact du faisceau électronique sur
une couronne plutôt qu’en un point. On peut ainsi augmenter sensiblement la « puissance instantanée »
(produit kV x mA) par rapport à celle tolérée par un tube à anode fixe. Le tube à rayons X est utilisé
de façon discontinue pour effectuer un examen ou une série de clichés. Le graphite constituant l’anode
fait office de réservoir de chaleur, se remplissant pendant l’irradiation et se vidant en permanence.
Sous vide, la dissipation de la chaleur se fait par rayonnement. Ce phénomène est favorisé par la
couleur noire du graphite. Cette chaleur est ensuite évacuée par le circuit de refroidissement du tube
(circulation d’huile) qui détermine la « puissance moyenne » du tube.
d/ Caractéristiques émissives d’un tube RX
Le foyer d’un tube à rayons X (dit foyer optique) est défini comme la surface d’émission de rayons
X vue par le plan récepteur. L’axe de référence est perpendiculaire au faisceau d’électrons et passe par
le centre du foyer. On définit alors respectivement comme longueur et largeur du foyer les projections
de la surface d’impact du faisceau électronique (dit foyer thermique) sur le plan perpendiculaire à
l’axe de référence (figure 21.7).
Figure 21.7 : définition des dimensions d’un foyer d’un tube RX