Eléments de la page d’Accueil : Titre : ANR-PNEUMA : Sous titre : L’espace de l’esprit : Théories de l’espace, pneumatologie et physico-théologie à l’époque Newtonienne [The Space of Spirit : Theories of Space, Pneumatology and Physico-Theology in the Newtonian Era] Un paragraphe de présentation du projet [texte 1] Un encart actualité sur les manifestations en cours, les appels à contribution : en l’occurrence, pour mai la présentation de l’atelier du 12 juin. [présentation atelier 1] Un onglet : S’inscrire sur la liste de diffusion - ouvre un espace pour inscrire une adresse mail… Un onglet nous contacter : / indique l’adresse mail du webmaster et les adresses postales des deux centres de recherche Une case de recherche sur le site plaintext Categories /vertical menu bar, left of page/ : Level 1 Le projet PNEUMA [The PNEUMA project] Level 2 Presentation [texte 1] [Introduction] Level 3 Level 4 Objectifs scientifiques: [texte 3] [Research objectives] Les axes de recherche [texte 2 : presentation des 4 axes] L’esprit dans l’espace. [texte 4] [Spirit in Space] L’espace dans l’esprit. Vers l’empirisme [texte 5] [Space in Spirit : towards empiricism] L’esprit dans la matière : autour de Locke. (Empirisme et métaphysique de l’esprit [texte 6]) [Spirit in matter : on Locke (Empiricism and the metaphysics of spirit)] L’esprit dans l’univers : Cosmologie newtonienne et physico-théologie [texte 7] [Spirit in the universe : Newtonian cosmology and physico-theology]. Berchielli [CV1] Hamou [CV2] Jaffro [CV3] Leech [CV4] Pécharman [CV5] Petterschmitt [CV6] Schwartz Claire [CV7] Schwartz Elisabeth [CV8] Seidengart [CV9] [Research Axes] Les Membres [voir cv] [Participating members] Suite texte 4 (sous tâches) Suite texte 6 (sous tâches) Suite texte 7 (sous tâches) Waxman [CV10] Wilson [CV11] Membre associé : [associate member] Roland Jeanne [CV12] Laboratoires associés [associate research centres] Le Contexte ANR [About the ANR] Manifestations [Events] Ateliers et journées d’études PNEUMA [PNEUMA workshops and study days] IREPH [Texte 8] et lien UPX PHIER [Texte 9]/ lien Clermont Le programme Sciences, technologie et savoirs en société [texte 10] / et lien ANR [The ‘Sciences, technologie et savoirs en société’ program] Atelier 1: physico-theologie (Nanterre - 12 juin) [descriptif atelier 1] [Workshop 1 : ‘Physico-theology’ (Nanterre – 12 June)] Atelier 2 « L’espace dans le platonisme de Cambridge ». [descriptif atelier 2] [Workshop 2 ‘The concept of space in Cambridge Platonism’] Atelier 3 « Locke : mind, souls, and spirits ». [descriptif atelier 3] [Workshop 3 : - Programme [Program] Textes en diffusion interne (accès réservé aux membres du projet [Members area (restricted access)] ‘Locke : mind, souls and spirits’] Atelier 4 « Construction empiriste de l’espace [descriptif atelier 4] [Workshop 4 : ‘The empiricist construction of space’] Conference Berkeley and Newton (Dublin) [descriptif conference5] [’Berkeley and Newton’ Conference (Dublin)] Ressources [Resources] C Colloque PNEUMA 2012: l’espace de l’esprit [PNEUMA Conference 2012 : The space of spirit] Manifestations en partenariat [Events in partnership with the project] Le séminaire de philosophie britannique [British philosophy seminar] Descriptif en construction [to be added shortly] Appel à contribution [call for papers] Colloque Alexandre Koyré (Nanterre) [Alexandre Koyré conference (Nanterre)] Contact: [email protected] [Contact: [email protected]] I Bibliographie [Bibliography] Sources primaries [Primary Sources] Sources secondaires [Secondary Sources] PDF [PDF] II Textes en ligne [Online resources] Articles en lien vers les archives ouvertes HAL [Liste d’articles Hal] [Articles linked to the HAL open archives site] 1 Liens [Links] [Liste des liens] TEXTE1 Le projet de recherche PNEUMA « l’espace de l’esprit », financé par l’Agence Nationale de la Recherche, est un projet interdisciplinaire réunissant historiens des sciences, philosophes et historiens des idées. Son objet est l’examen les liens entre théories de l’espace, philosophie de l’esprit (« pneumatologie ») et théologie naturelle aux XVIIe et XVIIIe siècles - particulièrement mais non exclusivement autour de Newton et des auteurs qui en accueillent l’héritage au XVIIIe siècle. Cette étude s’inscrit dans le contexte plus large d’une réflexion sur la relation complexe entre science moderne et sécularisation. [The PNEUMA research project ‘The Space of Spirit’, funded by the Agence Nationale de la Research (ANR), is an interdisciplinary project between historians of science, philosophers, and historians of ideas. Its aim is to examine the links between theories of space, philosophy of mind (‘pneumatology’) and natural theology in the seventeenth and eighteenth centuries. The principle (although not exclusive) focus of the project will be on Newton and the cluster of authors who mediated Newton’s influence in the eighteenth century. The planned research belongs within the broader research context of reflection on the complex relationship - which resists approach from any single disciplinary angle - between modern science and secularisation.] Texte 2 Cette enquête sur « l’espace de l’esprit détermine une série de questions apparentées : 1. « L’esprit dans l’espace » : Quelle importance a eu à l’époque newtonienne la question des modalités de la présence de l’esprit (divin, humain, angélique) dans l’espace ? 2. « L’espace dans l’esprit » : Comment est-on passé au tournant des 17e et 18e siècles d’une approche théologique et métaphysique de l’espace à la thèse empiriste d’une construction de l’espace et de son idéalité ? 3. « L’esprit dans la matière » : Comment a-t-on essayé de comprendre la place de l’esprit dans un univers matériel dont seul le mécanisme permet de rendre compte ? 4. « L’esprit dans l’univers » : Comment l’héritage du newtonianisme a-t-il pu donner lieu aussi bien à l’essor d’une physico-théologie dans la tradition de la théologie rationnelle qu’à la critique (chez Hume notamment) du recours aux causes finales dans les sciences de la nature et dans la cosmologie ? [This inquiry into the ‘space of spirit’ involves a series of related questions: [1. Spirit in space : What importance did the analysis of the ways in which spirit (divine, human, angelic) is present in space have in the Newtonian era? 2.‘Space in spirit’ : how was the transition made from a theological and metaphysical approach to space to the empiricist thesis of the construction of space and its ideality at the turn of the 17th/18th century? 3.‘Spirit in matter’ : How was the attempt made to understand the place of spirit in a material universe explained in exclusively mechanistic terms? 4. ‘Spirit in the universe’ : How was the heritage of Newtonianism able to give rise at once to the blossoming of physico-theology in the tradition of rational theology, and to the critique (notably, in Hume) of recourse to final causes in the natural sciences and in cosmology?] TEXTE 3 actualité : Journée d’étude du samedi 12 juin 2010 Université Paris Ouest La physico-théologie : origines, formes et destin critique d’un genre Contributions de D. Leech, Ph. Hamou, L. Jaffro, J. Roland, J. Seidengart… [Current events: Study Day ‘Physico-Theology : origins, types and the critical fate of a genre’. Saturday 12 June 2010 Université Paris Ouest, Nanterre. ontributions by D.Leech, P.Hamou, L.Jaffro, J.Roland, J.Seidengart...] Texte 3 Objectifs scientifiques [Research Objectives] L’objectif du projet est triple 1/Revisiter la question de la sécularisation donner à la communauté scientifique une image dépoussiérée des relations entre science moderne, représentations religieuses, tradition et innovation philosophiques. La représentation traditionnelle des Lumières comme un processus de sécularisation radical et univoque est certainement inexacte. Les relations conceptuelles et culturelles entre les Lumières et la tradition métaphysique et religieuse sont plus complexes que ne le donne à penser l’historiographie héroïsante. 2/ Les sources métaphysiques de l’empirisme Un résultat escompté est une révision de notre conception de l’empirisme. Ce mouvement philosophique auquel on réduit usuellement la philosophie britannique est conçu rétrospectivement à partir de son représentant le plus radical, David Hume. Or il convient de replacer ses premiers développements avec Locke et Berkeley dans le contexte du renouveau du platonisme en Angleterre auquel ces auteurs réagissent. Plus généralement, la naissance de l’empirisme philosophique est solidaire d’un contexte intensément théologique. 3/ Le genre physico-théologique et sa critique Un autre résultat visé est une meilleure compréhension de l’antériorité chronologique, et sans doute logique, de la critique empiriste du finalisme propre à la physico-théologie relativement à la critique darwinienne du finalisme dans l’explication naturaliste. Une bonne partie du débat sur le créationnisme et sur l’argument du dessein s’est donc déjà jouée au 18e siècle et s’inscrit dans l’héritage contrasté du newtonianisme. À cet égard, le projet PNEUMA est directement en prise sur les controverses contemporaines au sujet des relations entre science, religion, et société. 3/Quelle « philosophie de l’esprit » à l’époque newtonienne ? Mais l’ambition la plus importante du projet est de revisiter une partie oubliée de la métaphysique, l’ancêtre de la psychologie qu’est la « pneumatologie ». Prenant au sérieux les spéculations des newtoniens et des platoniciens de Cambridge sur les modalités de la présence de l’esprit dans l’espace, interrogeant le lien de ces spéculations avec la théorie physique et les doctrines de la causalité physique et mentale des newtoniens, le projet PNEUMA a pour originalité de ne pas dissocier l’histoire de la physique et de la cosmologie de celle, moins connue, de la pneumatologie. Cet angle d’attaque présente l’intérêt non seulement de mieux reconstituer le contexte du newtonianisme, mais de déterminer ce qui exactement, pour la critique empiriste, a constitué la cible : non seulement la physico-théologie, mais aussi la pneumatologie. Le projet soutient que les théories platonicienne et newtonienne de la présence de l’esprit dans l’espace constituent l’arrière-plan de la psychologisation empiriste de la question de l’espace. Il soutient également que la théorie de l’esprit qui se dégage de l’Essai sur l’entendement humain de Locke, doit être comprise dans ce contexte doctrinal, dont on peut dire à la fois qu’elle fut l’héritière, et qu’elle en offrit le plus complet renversement. Ce sont là les principales avancées scientifiques attendues. Afin de comprendre l’environnement platonicien du newtonianisme, et sur les questions imbriquées de la pneumatologie, des liens entre matière et esprit, de la philosophie empiriste de la perception et de l’espace et du développement de la théologie naturelle au cœur même de la « révolution scientifique », une interdisciplinarité fine est requise, qui associe historiens des sciences (de la cosmologie et de la physique ; des mathématiques) et historiens de la philosophie moderne, historiens des théories empiristes et historiens de la théologie. [The aim of the project is to provide the scholarly community with a revised and more finegrained account of the relations between modern science, religious conceptions, tradition and philosophical innovation by means of a study of the context and impact of Newtonianism for the period 1650-1800. The project aims to demonstrate that the conception of the Enlightenment as that of an all-out unilinear process of secularisation is inadequate and that the conceptual and cultural relations between the Enlightenment and the metaphysical and religious tradition(s) are much more complex than certain present-centred historiographical traditions have suggested.] [An anticipated result of the research is a revision of our conception of empiricism, a philosophical movement to which British philosophy is usually assimilated, and which is generally understood retrospectively in terms of its most radical representative, David Hume, although its first developments lie with Locke and Berkeley within the context of the renewal of English Platonism to which these authors respond, and more generally within an intensely theological setting in which these authors are full participants. Another anticipated result is a better comprehension of the chronological, and for that matter logical, priority of the empiricist critique of the teleology proper to physicotheology to that of the subsequent Darwinian naturalising critique of teleology. In a sense, then, a good part of the intellectual moves in the contemporary debates on creationism and intelligent design had already played themselves out in the 18th century within the ambivalent intellectual inheritance of Newtonianism. In this respect, the PNEUMA project has direct purchase on the contemporary controversies concerning the relations between science, religion and society. However, the most important ambition of the project is to revisit an unjustly neglected part of classical metaphysics, namely, ‘pneumatology’, the ancestor of the discipline of psychology. The project will undertake a serious examination of Newtonian and Cambridge Platonist speculation on the ways in which spirit can be present in space, interrogating the link between these theories and Newtonian contributions to physical theory and doctrines of physical and mental causality. One of the most original contributions of the PNEUMA project will precisely consist in its not dissociating the history of physics and cosmology from this far less familiar history of pneumatology. This angle of approach not only allows for a more adequate reconstituting of the context of Newtonianism, but also for a more accurate determining of what constituted the actual target of the empiricist critique, namely, not just physico-theology, but also pneumatology. We will be proposing that the Platonic and Newtonian theories concerning the presence of spirit in space constitute the intellectual backdrop for the empiricist psychologisation of space. Furthermore, we suggest that the theory of spirit which emerges in Locke’s Essay on Human Understanding must be understood in this doctrinal context, of which the Essay was at once the inheritor, and but also the vehicle of its most complete reversal. These are the principle anticipated scholarly achievements of the project. In order to properly grasp the Platonic and Newtonian background, the overlapping questions of pneumatology, the links between matter and spirit, the empiricist philosophy of the perception of space, and the development of natural theology at the heart of the ‘scientific revolution’, a careful interdisciplinarity is required, which brings together historians of science (cosmology, physics, and mathematics), modern philosophy, empiricist theories, and theology.] Texte 4 [Axe 1 ] - L’esprit dans l’espace : platonisme et pneumatologie [[Axis 1] – Spirit in space : platonism and pneumatology] L’esprit dans l’espace » : Quelle importance a eu à l’époque newtonienne la question des modalités de la présence de l’esprit (divin, humain, angélique) dans l’espace ? [1. Spirit in space : What importance did the analysis of the ways in which spirit (divine, human, angelic) is present in space have in the Newtonian era?] En 1766, Thomas Reid donne à Aberdeen quelques conférences dans le cadre du cours de « pneumatologie », cette partie de la métaphysique qui a pour objet l’âme. Parmi les questions qu’il aborde, on trouve : L’esprit « a-t-il un lieu [place] ou encore un « où » [ubi] » ? La question distingue implicitement entre au moins deux manières pour l’esprit d’être présent dans l’espace : en occupant un lieu, ce qui implique l’extension, ou bien en étant quelque part virtuellement, c’est-à-dire par le pouvoir d’agir et de pâtir et par le pouvoir de percevoir. Les notes du cours de Reid montrent comment la réponse à cette question est puisée dans les débats autour du newtonianisme. Ce sont les théories de la présence de Dieu à l’espace qui peuvent fournir le modèle de la présence de l’âme finie à son corps : « L’ubi des esprits. Système cartésien du siège de l’âme dans la glande pinéale. Sensorium selon M. Isaac Newton. L’âme n’a pas de place, car sinon elle doit avoir doit avoir figure et extension. Et cependant il existe une certaine sphère à laquelle ses perceptions sont limitées, de telle sorte qu’elles ne vont pas plus loin. » La distinction entre présence extensive et présence virtuelle à laquelle a recours Reid est également faite par Kant dans son cours de pneumatologie en 1794. Elle constituait déjà le ressort de la lettre de Descartes à Henry More du 5 février 1649, dans laquelle Descartes suggérait contre son interlocuteur platonicien que la présence des anges ou de Dieu ne supposait pas leur extension. La distinction entre la présence mathématique et la présence dynamique n’est en effet pas propre à la terminologie kantienne, mais procède d’une discussion très ancienne sur les modalités de la localisation des esprits (humains, divins, angéliques, animaux) qui a trouvé son apothéose, à l’époque moderne, dans les controverses autour des conceptions physico-théologiques de l’espace chez les platoniciens de Cambridge et dans Newton. Or nous ne disposons pas à ce jour d’une étude systématique de l’usage du concept d’esprit par le débat philosophique et théologique dans l’Angleterre de la seconde moitié du 17e siècle, dans son rapport avec la question de la présence de l’esprit dans l’espace. [In 1766, Thomas Reid gave a series of lectures in Aberdeen as part of a course on ‘pneumatology’, the part of metaphysics whose proper subject matter is the soul. Among the questions he discussed was the following: does spirit have a place or a ‘where’ [ubi]? The question distinguishes implicitly between at least two ways in which spirit can be present in space: either by occupying a place, which implies extension, or by being somewhere virtually, i.e., by virtue of its power to act and be acted upon, and by the power to perceive. Reid’s course notes show quite clearly how his response to this question is rooted intellectually in the debates surrounding Newtonianism, in particular, theories concerning the presence of God in space which can equally provide the model for the presence of the finite soul to its body. The distinction between extensive and virtual presence to which Reid has recourse is also appealed to by Kant in his course on pneumatology of 1794. This distinction had already been put to work in Descartes’ letter to Henry More of 5 February 1649, in which Descartes had insisted pace his Platonic interlocutor that the presence of angels or God did not imply their extension. The distinction between mathematical and dynamic presence is therefore not in fact proper to the Kantian terminology, but issues from a much more ancient discussion on the ways in which spirits be in place (humans, divine, angelic, animal) which reached its highpoint, in the modern period, in the controversies surrounding the physico-theological conceptions of space in Cambridge Platonism and Newton. At present no systematic study exists of the use of the concept of spirit within the philosophical and theological debates in England in the second half of the 17th century, and its relation to the question of the presence of spirit in space.] Level 4 (a) Le concept d’esprit. David Leech se propose de reconstituer la défense de l’esprit, comme substance immatérielle, que conduisent les platoniciens de Cambridge contre le matérialisme philosophique (principalement Hobbes) et ce qu’ils considèrent comme les excès des nouveaux modes d’explication mécanistes. Répliquant à leurs contemporains qui prétendaient que le concept d’esprit était incohérent, des platoniciens tels que Henry More et Ralph Cudworth ont élaboré une nouvelle compréhension de l’esprit afin de perfectionner la doctrine scolastique traditionnelle qui caractérise l’esprit comme « présent comme un tout dans le tout et comme un tout en chaque partie » (il s’agit de la présence au monde de Dieu ou de l’esprit de la nature, et de la présence au corps des esprits finis angéliques, humains, ou animaux). Cela revenait à forger une nouvelle conception de l’esprit, distinctes de l’ancienne conception scolastique et (notamment dans le cas de More) de la nouvelle conception cartésienne de la res cogitans. Le résultat était une reconceptualisation de l’esprit, comme un terme qui se prédique univoquement , et une nouvelle interprétation de la relation entre l’âme et le corps et de l’omniprésence de Dieu et de son action dans le monde. [(a) The concept of spirit. David Leech will examine the Cambridge Platonist defence of spirit as an immaterial substance as a bulwark against philosophical materialism (especially Hobbes) and what they considered to be the excesses of new mechanical modes of explanation. Responding to their contemporaries who claimed that the concept of spirit was incoherent, Cambridge Platonists such as Henry More and Ralph Cudworth elaborated a new understanding of spirit which was proposed as an improvement on the traditional scholastic doctrine which characterised spirit as being ‘present as a whole in the whole and as a whole in each part’ of body (whether the presence God’s spirit, or the spirit of nature, to the world, or the presence of finite angelical, human, or animal spirits to their proper bodies). This led to the forging of a new conception of spirit, distinct both from the ancient scholastic conception, and (notably in the case of More) the new Cartesian conception of res cogitans. The result was a reconceptualisation of spirit, as a term which is predicated univocally, and a new interpretation of the relation between soul and body and the omnipresence of God and his action in the world.] (b) Le lieu de l’esprit. À la suite des travaux menés par Alexander Broadie sur l’ubietas, Laurent Jaffro entreprendra de retracer la formation de la théorie dynamique de la présence de l’âme en un lieu au sein de l’héritage aristotélicien afin de mieux comprendre l’usage qui en fait à l’époque newtonienne. Il s’appuiera aussi bien sur l’analyse de la distinction scolastique entre contact mathématique et contact virtuel que sur ses reprises modernes, notamment celle du neveu et disciple de Shaftesbury, James Harris (Philosophical Arrangements, 1775). Sans une compréhension correcte de cette question et de la position des platoniciens et des newtoniens à son égard, il est impossible de comprendre la déclaration de Locke dans l’Essay, II, xxiii, 21, à l’occasion de la question de savoir si l’âme peut déplacer depuis Londres un corps qui est à Oxford, ou si elle se déplace elle-même : « Si on dit qu’elle ne peut pas changer de lieu, parce qu’elle n’en a pas, car les esprits ne sont pas in loco, mais ubi, je suppose que cette façon de parler ne sera pas d’un grand poids pour la plupart des gens, à une époque qui n’est pas vraiment disposée à admirer […] des manières de parler aussi inintelligibles.12 » Ce point est en lien étroit avec le point (c) de la tâche 4, Spatialité et causalité divines (voir plus loin). [(b) The place of spirit. Following work carried out by Alexander Broadie on ubietas, Laurent Jaffro will undertake to retrace the formation of the dynamic theory of the presence of the soul in a place which lies at the heart of the Aristotelian inheritance, in order to better understand the use to which this theory was put in the Newtonian era. This research will also focus on the analysis of the scholastic distinction between mathematical and virtual contact as well as on its modern revived forms, notably those of the nephew and discipline of Shaftesbury, James Harris (Philosophical Arrangements, 1775). Without a correct comprehension of this issue and of the position of the Platonists and Newtonians with respect to it, it is impossible to understand Locke’s claim in his Essay, II, xxiii, 21, regarding the question of knowing whether a soul in London could move a body which was at Oxford, or whether the soul itself could be in motion: ‘If it be said by any one that it cannot change place, because it hath none, for the spirits are not in loco, but ubi; I suppose that way of talking will not now be of much weight to many, in an age that is not much disposed to admire...such unintelligible ways of speaking.’ This question is closely linked with that in task 4 (c), Spatiality and divine causality (see below).] (c) La causalité de l’esprit. Martine Pécharman fera porter ses recherches sur la question de la causalité plastique dans Cudworth. La nature artiste de Cudworth agit sur la matière comme un principe formateur interne, mais cette vie plastique qui façonne immédiatement la matière dans laquelle elle est incorporée n’est pas une vie de la matière, la matière ne s’auto-organise pas. La matière est par essence non-vivante, mais la vie de l’esprit divin se communique à elle par l’intermédiaire de la causalité naturelle. Comment caractériser cette causalité naturelle ? Les catégories de cause seconde et de cause instrumentale ne suffisent pas ici, car il s’agit de faire place à une « causalité finale et mentale » dans l’explication des phénomènes du monde corporel. La thèse d’un pouvoir plastique de la nature est commune à Cudworth et More. La comparaison des modes d’argumentation de More et de Cudworth sur la question de la démiurgie naturelle permettra de fonder la discussion du caractère indispensable ou non de la thèse de l’étendue non-corporelle de la substance spirituelle pour la définition de la nature comme pouvoir plastique. [(c) The causality of spirit. Martine Pécharman will be directing her attention to the question of ‘plastic’ causality in Cudworth. The artisanal Nature of Cudworth acts on matter as an internal formative principle, but the ‘plastic life’ which immediately shapes the matter in which it is incorporated is not a property of the matter, since Cudworth denies that matter is self-organising. Matter is essentially inanimate, but the life of the divine spirit communicates itself to matter by the intermediary of natural causality. How should this natural causality in Cudworth be characterised? The categories of secondary and instrumental causality do not suffice here, because one needs rather to make space for a ‘final and mental causality’ in order adequately to explain the phenomena of the corporeal world. The thesis of a plastic power of nature is common to both Cudworth and More. A comparison of the modes of argumentation of More and Cudworth on the question of the natural ‘demiurge’ will assist in addressing the question of the indispensability or otherwise of positing a non-corporeal spiritually extended substance for the definition of nature as a plastic power.] Texte 5 [Axe 2] : L’espace dans l’esprit : vers l’empirisme [[Axis 2]: Space in spirit: towards empiricism] « L’espace dans l’esprit » : Comment est-on passé au tournant des 17e et 18e siècles d’une approche théologique et métaphysique de l’espace à la thèse empiriste d’une construction de l’espace et de son idéalité ? 2.‘Space in spirit’ : how was the transition made from a theological and metaphysical approach to space to the empiricist thesis of the construction of space and its ideality at the turn of the 17th/18th century? En examinant des affirmations de Berkeley au sujet de l’espace qui se trouvent dans des textes qui vont des Notebooks de la jeunesse jusqu’aux textes mathématiques de la maturité (The Analyst), il est possible d’arrêter une première notion de l’étendue selon laquelle elle est une idée complexe « construite » à partir de sensations minimales inétendues et des sensations de mouvement. Cette conception de l’espace peut être dite « constructiviste » parce que l’espace est conçu comme une idée complexe construite à partir d’éléments sensoriels inétendus (les minima inétendus et le mouvement ou passage d’un minimum à l’autre). De manière parallèle, Hume, en partant d’une critique de la divisibilité à l’infini de l’étendue, atteint une notion d’étendue assez proche de celle de Berkeley puisqu’il affirme que l’idée de l’espace (et donc l’espace) est constituée par l’association d’un ensemble de points sensibles contigus. Ces points sensibles sont en eux-mêmes non étendus, mais constituent de l’étendue en associant leurs qualités sensibles selon une certaine disposition. Nous considérerons ces notions comme des notions paradigmatiques d’une approche constructiviste de l’espace et essayerons d’en déterminer au sens large leur statut et la place qu’elles occupent dans le cadre plus large de la philosophie des auteurs étudiés, sa genèse et ses développements. L’objectif principal de cette tâche est donc en premier lieu une clarification conceptuelle de la notion de construction de l’espace dans les approches empiristes. Cette partie se concentrera sur l’étude de trois figures majeures : Locke, Berkeley et Hume. [By examining Berkeley’s views on the subject of space from the Notebooks of his youth to the mathematical texts of his mature philosophy (The Analyst), it is possible to isolate a first conception of extension according to which it is a complex idea ‘constructed’ from minimal non-extended sensations and from sensations of movement. This conception of space can be called ‘constructivist’ because space is conceived as a complex idea constructed from nonextended sensorial elements (the non-extended minima and the movement or passage from one minimum to another). In a parallel manner, Hume, starting from a critique of the infinite divisibility of extension, forms a conception of extension which is reasonably close to that of Berkeley, since he affirms that the idea of space (and therefore space itself) is constituted by the association of a collection of contiguous sensible points. These sensible points are in themselves non-extended, but constitute ‘extension’ by associating their sensible qualities according to a certain disposition. We will consider these conceptions as paradigmatic notions of a constructivist approach to space, and seek in a broad sense to determine their status and the place which they occupy in the larger context of the philosophies of the authors studied, their genesis and their developments. The principle objective of this task will therefore be achieving a conceptual clarification of the notion of the construction of space in empiricist approaches. This part will concentrate on the study of three major figures: Locke, Berkeley, and Hume.] Texte 6 [Axe3] - L’esprit dans la matière : autour de Locke. [[Axe 3] – Spirit in matter : on Locke] « L’esprit dans la matière » : Comment a-t-on essayé de comprendre la place de l’esprit dans un univers matériel dont seul le mécanisme permet de rendre compte ? [3.‘Spirit in matter’ : How was the attempt made to understand the place of spirit in a material universe explained in exclusively mechanistic terms? On ne peut entreprendre d’étudier l’ère newtonienne sans s’attacher de manière privilégiée à l’œuvre de Locke. Certes l’Essai sur l’entendement humain, conçu et réalisé avant la publication des principales œuvres newtoniennes, ne leur doit rien. Mais les deux auteurs s’inscrivent sur un même terreau, celui de la philosophie expérimentale anglaise, et le 18e siècle n’aura de cesse de les associer. Selon les formules de d’Alembert, on peut dire de Locke « qu’il créa la métaphysique à peu-près comme Newton avait créé la physique », entendant la première, dans un sens entièrement nouveau, comme une « physique expérimentale de l’âme ». Ces caractérisations célèbres permettent d’emblée de poser le problème qui sera le nôtre. Locke déploie les ressources expérimentales et inductives de la science nouvelle pour penser l’esprit humain – s’il ne se prononce pas « officiellement » sur sa nature, il en dégage des caractères empiriques qui militent fortement en faveur de l’idée que la pensée ne peut exister que parce qu’existe aussi un corps et une matière qui en déterminent les conditions d’exercice et l’assignent (via les interactions perceptives et motrices) à un espace déterminé, une présence locale. Ainsi celui qui fut, pour les Lumières, le double philosophique de Newton, paraît s’engager, sur la base de prémisses méthodologiques analogues, dans une entreprise métaphysique exactement réciproque, pour ne pas dire contraire. Tandis que la physique newtonienne secrétait une métaphysique spiritualisant l’espace, la philosophie lockéenne est sous tendue par une ontologie qui refuse à la chose pensante un mode spécial d’existence ; elle spatialise l’esprit et prépare le terrain à sa plus complète naturalisation, terrain sur lequel s’installera Hume. Comment cette opération de « retournement » a-t-elle été possible ? Que signifie-t-elle pour la modernité? [One cannot adequately study the Newtonian era without paying special attention to the work of Locke. The Essay on Human Understanding, conceived and completed before the publication of the principle works of Newton, does not owe any direct debt to the latter. However, both authors come out of the same mould of English experimental philosophy, and the 18th century will constantly seek to associate them. According to d’Alembert, it could be said of Locke ‘that he created metaphysics a bit like Newton created physics’, construing the first, in an entirely new sense, as an ‘experimental physics of the soul’. These celebrated characterisations allow us to pose the question on which our research here will focus. Locke deploys the experimental and inductive resources of the new science to reconceive the human mind – although he does not pronounce officially on its nature, he alludes to certain empirical properties of mindedness which militate strongly in favour of the idea that thought can only exist due to the coexistence of a body and a matter which determines its conditions of exercise and assigns to it (via perceptual and motor interactions) a determinate space, a local presence. Thus the figure who served for the Enlightenment as the philosophical double of Newton, appears to have pursued, despite starting from similar methodological premises, an opposed if not contrary metaphysical agenda. While Newtonian physics secreted a metaphysics which spiritualised space, Lockean philosophy is subtended by an ontology which denies a special mode of existence to thinking substance, and which spatialises spirit and prepares the ground for its most complete naturalisation, a process which Hume would later push further. How was this reversal possible? What is its significance for understanding modernity?] Level 4 La réponse à ces questions détermine plusieurs tâches subordonnées. [Responding to these questions requires attention to several subtasks.] (a) CONTEXTE Un examen contextuel, appuyé sur les résultats de la tâche 1, doit permettre de mieux comprendre les relations complexes de Locke au platonisme de Cambridge, tant sur la question de l’espace, que sur celle de l’âme, son immortalité et son immatérialité. L’anthropologie « platonicienne » d’auteurs comme More ou Cudworth est certainement l’une des cibles secrète de Locke dans l’Essai. Mais ce trait est rarement apprécié à sa juste valeur. Par ailleurs il conviendra d’élargir cette étude contextuelle, à l’examen des manuscrits théologiques de Locke, qui permettent de mieux comprendre l’intensité de son investissement dans les débats théologiques de son temps – la question du « corps de l’âme », soma psuchikon ou soma pneumatikon –, est impliquée dans la plupart des doctrines plus ou moins hérétiques auxquelles s’est passionnément intéressé l’auteur de l’Essai : origénisme, arianisme, socinianisme, mortalisme. Une attention particulière sera portée à la correspondance de Locke avec le Remontrant Philip von Limborch, sur l’unicité et l’omniprésence de Dieu. [(a) CONTEXT. A contextual examination, building on the results of task 1, will permit a better understanding of Locke’s complex relations to Cambridge Platonism, regarding both the question of space, and that of the soul, its immortality and immateriality. Without doubt, the ‘Platonic’ anthropology of authors such as More and Cudworth is one of the secret targets of Locke in the Essay, but this significant fact has hitherto not been given its due attention. It will also be useful to enlarge this contextual study through an examination of the theological manuscripts of Locke, which permit a better understanding of the degree of his investment in the theological debates of his time – the issue of the ‘body of the soul’, soma psuchikon or soma pneumatikon – is implicit in the majority of the more or less heretical doctrines in which the author of the Essay took a passionate interest: Origenism, Arianism, Socinianism, mortalism. A particular attention will be paid to Locke’s correspondence with the Remonstrant Philip von Limborch on the unicity and omnipresence of God. (b) ANALYSE TEXTUELLE [(b) TEXTUAL ANALYSIS] Une étude plus interne au texte de Locke s’efforcera d’en dégager les cohérences et les éventuelles tensions. On s’attachera à cartographier le champ sémantique de l’esprit et de l’âme dans l’Essay : mind, spirit, soul, thinking thing, consciousness, thought and perception... On s’attachera (en s’appuyant sur les résultats de la tâche 2) à comprendre comment les modes simples de l’espace et du temps sont mobilisés par Locke dans ses caractérisations ontologiques de l’esprit (en particulier dans les chapitres sur la substance et les noms de substance et dans celui sur l’identité). On essaiera de mettre en relation et comprendre la cohérence des grandes thèses lockéennes sur l’esprit : la tabula rasa, l’intermittence de la pensée, la conscience comme fondement de l’identité personnelle ; la possible matérialité de l’âme. [A more conceptual study of the text of Locke will seek to discern coherencies and possible tensions within the Essay. We will map the semantic scopes of the concepts of ‘spirit’ and ‘soul’ in the Essay: mind, spirit, soul, thinking thing, consciousness, thought and perception...We also will seek (drawing on the results of task 2) to understand how the simple modes of space and time are mobilised by Locke in his ontological characterisations of spirit (in particular in the chapters on substance and the names of substance and in the chapter on identity). We will relate together and examine the consistency of the chief Lockean theses on spirit: tabula rasa, the intermittence of thought, conscience as the foundation of personal identity; and the possible materiality of the soul.] (c) ENJEUX Une troisième sous-tâche consistera à évaluer la signification historique des analyses lockéennes, en particulier dans le contexte d’une réflexion sur les « fondements métaphysiques » de la science moderne. On s’efforcera de caractériser la réponse à la fois forte et évasive que Locke propose à une question qui n’a cessé d’habiter la modernité. Comment penser l’esprit dans le nouveau monde matériel régi par le déterminisme aveugle des forces mécaniques ? Faut-il admettre le strict partage ontologique, imposé par l’héritage du cartésianisme, excluant l’esprit de la matière et la matière de l’esprit ? Faut-il repenser le mécanisme, ou admettre les limites de ses pouvoirs heuristiques, y compris pour l’explication des propriétés de la matière ? Faut-il réduire entièrement l’esprit à la matière, comme le gauchissement matérialiste de la fameuse conjecture lockéenne de la matière pensante paraît y inviter au 18e siècle ? [(c) RELEVANCE A third subtask will consist in evaluating the historical significance of the Lockean analyses, in particular in the context of reflection on the ‘metaphysical foundations’ of modern science. We will seek to examine the response, at once strong but also evasive, which Locke gives to a question which still occupies contemporary thought: how is spirit to be conceived in the new material world ruled by the blind determinism of mechanical forces? Must a strict ontological division be admitted, imposed by the legacy of Cartesianism, excluding spirit from matter and vice versa? Is it necessary to rethink mechanism, or admit the limits of its heuristic powers, including its ability to explain the properties of matter? Is it necessary to reduce spirit entirely to matter, as the 18th century materialist construal of the famous Lockean conjecture about thinking matter appears to invite?] Texte 7 Axe 4 L’esprit dans l’univers : le dessein divin [Axe 4 ‘Spirit in the universe : supernatural design’] L’esprit dans l’univers » : Comment l’héritage du newtonianisme a-t-il pu donner lieu aussi bien à l’essor d’une physico-théologie qu’à la critique du recours aux causes finales dans les sciences de la nature et dans la cosmologie ? [4. ‘Spirit in the universe’ : How was the heritage of Newtonianism able to give rise at once to the blossoming of physico-theology in the tradition of rational theology, and to the critique (notably, in Hume) of recourse to final causes in the natural sciences and in cosmology?] Depuis Socrate et sa lecture d’Anaxagore, on s’interroge pour savoir si l’explication physique peut ou non se passer d’un recours aux causes finales. Le débat se trouve renouvelé au 17e siècle dans le contexte de la philosophie mécanique. Galilée et, à sa suite, Descartes affirment que les fins que Dieu s’est proposé en créant ses oeuvres ne sont pas accessibles à nos entendements et ne doivent pas être sollicitées dans l’explication physique, qui ne requiert rien d’autre que l’efficience causale. Ces positions, qui semblaient consubstantielles à la science moderne de la nature, se voient brutalement battues en brèche dans le second 17e siècle, notamment en Angleterre, où la cosmogénèse cartésienne est dénoncée par des auteurs comme More, Baxter ou Méric Casaubon comme virtuellement athée, ou faisant le lit du matérialisme épicurien. Dieu n’abandonne pas la Création aux forces aveugles de la matière : il la dirige constamment et providentiellement. Ce contexte polémique, et le souci de défendre la valeur de la science pour la religion naturelle va déterminer au tournant du siècle, chez des auteurs comme Boyle, une réévaluation des causes finales et de leur usage en physique. Elle accompagne le sentiment croissant des limites du mécanisme : celui-ci ne peut rendre raison de tous les phénomènes matériels (et notamment de l’attraction newtonienne), et il se heurte à des difficultés métaphysiques (crise de la causalité, Malebranche). C’est ainsi que la considération de la cause première en vient à être considérée comme partie intégrante de la philosophie naturelle, selon les mots mêmes de Newton dans le Scholium generale ajouté à la seconde édition des Principia (1713). Dans le sillage des Boyle lectures de Richard Bentley qui approprie la science newtonienne au discours théologique, se développe au 18e siècle un genre d’écrit « physico-théologique », illustré en Angleterre par de très nombreux ouvrages comme ceux de William Derham (Physico-theology, Astro-theology), John Ray (The Wisdom of God manifested in the Works of Creation), présent aussi en Hollande (Nieuwentijt, L’existence de Dieu démontrée par les merveilles de la nature), en Allemagne (l’InsectoTheologia de Friedrich Lesser), ou en France (Le Spectacle de la nature de l’abbé Pluche). Dans ces traités, la science de la nature est mise au service d’une démonstration quasi inductive et expérimentale de l’existence et des attributs de Dieu (sa sagesse, son intelligence, sa toute puissance) à partir de la considération de ses œuvres : l’ordonnancement providentiel du cosmos, le dessein qui préside à sa composition et à la perfection des créatures vivantes. L’« argument du dessein » ainsi déployé joue un rôle essentiel dans les débats contre la librepensée, et s’impose au 18e siècle comme l’argument princeps de la religion naturelle, voire de la morale (chez Hutcheson) – témoignage a contrario de cette importance : l’argument, dans ses divers usages, constitue la cible privilégiée de Hume dans ses Dialogues sur la religion naturelle. Le corpus de la physico-théologie, des Boyle lectures de Richard Bentley à l’Histoire du Ciel de Kant est immense. Son analyse engage une multitude d’enjeux qui varient d’ailleurs en fonction des contextes historiques ou locaux : selon les cas la théologie physique est une défense de valeur de la science par la religion, ou réciproquement de la religion par la science; c’est tantôt un instrument idéologique et politique, tantôt l’expression d’une sensibilité nouvelle à l’égard de la nature et de ses œuvres, une sensibilité parfois quasi mystique (comme chez Swammerdam)… [The question whether physical explanation can or cannot do without appeal to final causes has been an object of discussion since the time of Socrates and his interpretation of Anaxagoras. This discussion was renewed in the 17th century in the context of the new mechanical philosophy. Galileo and, following him, Descartes affirm that the ends which God set down when he created his works are not accessible to our understanding and must not be appealed to in a physical explanation, which requires nothing more than efficient causality. These positions, which for a time seemed consubstantial to modern natural science, were subjected to powerful attack in the second half of the 17th century, most notably in England, where the Cartesian cosmogenetic account was denounced by authors such as More, Baxter and Méric Casaubon as virtually atheist, or paving the way for Epicurean materialism. God, those authors maintained, does not abandon his creation to the blind forces of matter: he directs it constantly and providentially. This polemical context, and the concern to defend the value of science for natural religion leads at mid-century to a reevaluation, in authors such as Boyle, of final causes and their use in physics. This reevaluation accompanies a growing sentiment of the limits of mechanism: the latter cannot account for all material phenomena (and notably Newtonian attraction), and it additionally runs up against broader metaphysical difficulties (causality crisis, Malebranche). It is thus that the consideration of the first cause comes to be considered as an integral part of natural philosophy, according to Newton’s own words in the Scholium generale added to the second edition of the Principia (1713). In the wake of the Boyle lectures of Richard Bentley which appropriate Newtonian science to natural theological discourse, a genre of theological writing, ‘physico-theology’, develops in the 18th century, illustrated in England by very numerous works such as those by William Derham (Physico-theology, Astro-theology), John Ray (The Wisdom of God manifested in the Works of Creation), but also illustrated in Holland (Nieuwentijt, Het regt gebruik der werelt beschouwingen, ter overtuiginge van ongodisten en ongelovigen), in Germany (the InsectoTheologia of Friedrich Lesser), and in France (Le Spectacle de la nature by the abbé Pluche). In these treatises, natural science is put in the service of a quasi inductive and experimental demonstration of the existence and attributes of God (his wisdom, intelligence, omnipotence) starting from a consideration of his works: the providential ordering of the cosmos, the design which presided over its composition and the perfection of living creatures. The ‘argument from design’ thus deployed plays an essential role in the debates against freethinking, and established itself in the 18th century as the principle argument of natural religion, as indeed of morality (in Hutcheson). As testimony a contrario of its importance, one need only observe that the argument, in its various usages, constitutes the privileged target of Hume in his Dialogues Concerning Natural Religion. The physico-theology corpus, from the Boyle lectures of Richard Bentley to the Universal Natural History and Theory of the Heavens of Kant, is immense. Its analysis involves a number of factors which vary in importance relative to specific historical and local contexts: depending on the individual cases, physical theology can function as a defence of the value of science by religion, or reciprocally of religion by science; it is sometimes an ideological and political instrument, sometimes the expression of a new sensibility towards nature and its works, a sensibility which can often verge on the mystical (as for example in Swammerdam).] Level 4 Dans le cadre de ce projet nous n’aborderons ces enjeux et ce corpus que de manière circonscrite, nous concentrant sur les questions suivantes : (a) Physico-théologie, orthodoxie et hétérodoxie. Il est clair que c’est autour de Newton, et par la contribution d’hommes qui furent en contact direct avec lui tel Richard Bentley ou Samuel Clarke que naît le genre de la théologie physique. Il reste qu’on peut se demander par quel processus historique la physique newtonienne a pu se voir ainsi enrôler dans un projet typiquement latitudinaire, alors même que, pour Newton lui-même et pour plusieurs de ses disciples, elle s’élabore dans une ambiance de dissidence religieuse et d’hétérodoxie clairement (sinon publiquement) assumée. [In the context of this project will only be touching on these issues and this corpus in a limited way, concentrating on the following questions: (a) Physico-theology, orthodoxy and heterodoxy. The genre of physic-theology makes its first proper appearance with Newton and those figures who were in direct contact with him, such as Richard Bentley or Samuel Clark. But how did Newtonian physics come to be enrolled in a typically latitudinarian project, despite the fact that in the case of Newton himself and several of his disciplines, it was initially elaborated in an ambiance of religious dissidence and of heterodoxy which is clearly (even if not publically) assumed.] (b) Cosmo-théologie. Une seconde question concerne les arguments typiques de la « physicothéologie » newtonienne. Il s’agit principalement d’une « cosmo-théologie », fondée sur l’examen de l’organisation et de la disposition des astres (les conditions initiales), sur le nécessaire renouvellement des forces nécessaire au maintien de l’ordre du cosmos, ou (plus rarement) sur la considération de la contingence des lois de la nature – dans ces différents cas, les choix qui ont présidé à la Création ou déterminent sa conservation révèlent un dessein divin, une présence active de l’esprit dans l’univers. Ce type d’arguments, directement en prise avec le discours cosmologique, connaît un ensemble de vicissitudes au 18e siècle, et l’on pourra se donner pour tâche d’en tracer la postérité jusqu’à Kant et son Histoire du Ciel. [(b) Cosmo-theology. A second question concerns the standard arguments of Newtonian physico-theology. It is principally a ‘cosmo-theology’, founded on the examination of the organisation and disposition of the stars (the initial conditions), on the necessary renewal of the forces necessary for the maintenance of the cosmic order, or (more rarely) on the consideration of the contingence of the laws of nature – in these different cases, the choices which presided over the creation or determine its conservation reveal a divine design, an active presence of the spirit in the universe. This type of argument, directly in touch with cosmological discourse, goes through various vicissitudes in the 18th century, and we will undertake the task of tracing its posterity up to Kant and his Theory of the Heavens.] (c) Spatialité et causalité divines. Une autre question concerne les liens entre l’argumentaire physico-théologique des newtoniens et la théorie proprement newtonienne de l’espace comme attribut de l’existence divine, ou sensorium divin, exposée dans le manuscrit De Gravitatione, et, dans certains textes publiés comme les Queries de l’optique. On s’appuiera sur les résultats de la tâche 1 pour tenter de comprendre le lien que Newton cherche lui-même à nouer entre la présence sensible de Dieu dans l’univers et son action providentielle. Ce lien paraît fondé sur une conception « présentiste » de la causalité (les causes doivent être localement présentes à leurs effets), dont il conviendra d’analyser les sources et la signification. [(c) Spatiality and Divine Causality. Another question concerns the links between the physico-theological argumentation of the Newtonians and the properly Newtonian theory of space as an attribute of the divine existence, or divine sensorium, as set out in the manuscript De Gravitatione, and in certain published texts such as the Queries of the Opticks. We will draw on the results of task 1 to try to understand the link which Newton himself seeks to make between the sensible presence of God in the universe and his providential action. This link appears to be founded in a ‘presentist’ conception of causality (causes must be locally present to their effects), and it will be valuable to analyse the sources and signification of this conception.] (d) La critique de l’argument du dessein. Celle-ci figure de manière prééminente dans les Dialogues de Hume. Pour la question de la finalité, on retrouve un schème de retournement analogue à celui qui présidait à l’analyse empiriste de l’espace (décrite dans la tâche 2) : le dessein que nous attribuons à Dieu revient en réalité à l’homme et aux projections de ses propres facultés téléologiques - ce constat invite à reprendre la question des liens entre psychologie et critique de la religion chez Hume et chez quelques-uns de ses contemporains. [(d) The critique of the argument from design. This argument figures pre-eminently in the Dialogues of Hume. On the question of teleology, we find here a reversal analogous to that in the empiricist analysis of space (described in task 2): the design which we attribute to God is in fact to be attributed to the projections made by humans from their own teleological thinking – this suggests the importance of further pursuing the question of the links between psychology and critique of religion in Hume and in some of his contemporaries.] (e) Physico-théologie et sécularisation. Une dernière question concerne la signification « historique » du genre physico-théologique, en particulier au regard du lent processus de sécularisation ou de « désenchantement monde ». On pourra estimer que le genre constitue au 18e siècle le dernier rempart, bien fragile, de la théologie rationnelle face à la libre-pensée. Cette fragilité s’atteste dans la manière incroyablement efficace dont Darwin par exemple, dans un mouvement théorique qui est apparenté à celui de Hume, recrutera toutes les preuves patiemment réunies par les physico-théologiens en faveur du dessein, comme autant d’arguments au bénéfice d’une théorie de l’adaptation anti-finaliste, conjuguant les forces aveugles de la variation et de la sélection naturelle. On pourra ainsi se demander, avec R. Westfall, si la théologie physique, conçue par ses promoteurs comme une réponse au scepticisme religieux ne fut pas elle-même le fruit secret d’un scepticisme inavoué (selon un renversement classique auquel Richard Popkin nous a appris à être sensibles dans son Histoire du scepticisme). [(e) Physico-theology and secularisation. A final question concerns the ‘historical’ significance of the physico-theology genre, in particular with regard to the gradual process of secularisation or ‘disenchantment of the world’. One might be inclined to say that in the 18th century, the genre constitutes a last, fragile bulwark of rational theology faced with the freethinking threat. This fragility seems evident in the incredibly efficacious manner in which Darwin, for example, in a theoretical move similar to that of Hume, recruits all the proofs patiently collected together by the physico-theologians in favour of design, in order to recycle them as just so many arguments in favour of an anti-teleological theory of adaptation, appealing to the blind forces of variation and natural selection. One might also ask, following R. Westfall, whether physical theology, conceived by its promoters as a response to religious scepticism, was not in fact itself perhaps the secret fruit of an undisclosed scepticism (according to a classical reversal to which Richard Popkin has taught us to be sensible in his History of Scepticism).] Manifestations [Level 3] Début année 3 : atelier « L’espace dans le platonisme de Cambridge ». [Beginning of year 3 : workshop ‘The concept of space in Cambridge Platonism’ Milieu année 3 : journées « Le lieu de l’esprit ». [Middle of year 3 : study day ‘The place of spirit’] année 2 : Atelier « Construction empiriste de l’espace ». [Year 2 : Workshop ‘The empiricist construction of space’] Juin 2010 : livraison : atelier tâche-3 qui prendra la forme d’une journée d’études réunissant les participants de la tâche, et 2 à 3 conférenciers invités (lieu : Nanterre). [June 2010 : deliverable: task 3 workshop which will take the form of a study day reuniting the task participants, and two to three invited speakers (Nanterre).] atelier « Physico-théologie et sécularisation ». (Jaffro/Seidengart/Hamou) Atelier en décembre 2009 à Nanterre. [workshop ‘Physico-theology and secularisation’ (Jaffro/Seidengart/Hamou) Workshop in December 2009 (Nanterre).] préparation logistique de l’atelier « Newtonianisme et physico-théologie » (Hamou, postdoc). Atelier en juin 2011. [preparation of the workshop ‘Newtonianism and physico-theology’ (Hamou, post-doc). Workshop in June 2011.] Les Membres : pages de CV [Une page par membre avec espace pour une photo 1 lien eventuel vers page person. Nom Email JAFFRO Laurent, 45 ans Cursus : 1984 Admission à l’Ecole normale supérieure -Ulm (5e) 1985 Licence et maîtrise (TB) de philosophie à Paris IV 1986 DEA de philosophie (TB) à Paris IV et admission à l’agrégation de philosophie (5e) 1988-1989 Service national 1989-1992 Allocataire-moniteur-normalien à Paris X 1992-1993 : boursier de la Fondation Thiers (Institut de France) 1994 Thèse de doctorat de philosophie (Très honorable avec les félicitations à l’unanimité) à Paris X 1993-1995 professeur agrégé à l’IUFM d’Auvergne 1995-2004 maître de conférences à l’université Paris I décembre 2003 habilitation à diriger des recherches à Paris X 2000-2005 délégation à l’Institut universitaire de France 2004 élection comme professeur des universités à Clermont II 2006 nomination comme directeur de la Maison des sciences de l’homme de ClermontFerrand Situation actuelle : professeur des universités (« philosophie ») de 1re classe à Clermont II directeur de l’UMS CNRS-Clermont II « MSH Clermont-Ferrand » Liste des cinq publications les plus significatives des cinq dernières années : 1 « Le cogito de Berkeley », Archives de philosophie, 67 (2004), p. 85-111. 2. « What is Wrong With Reid’s Criticism of Hume on Moral Appreciation ? », European Journal of Analytic Philosophy, 2, 2 (2006), p. 11-26. 3 « La divinisation du social », in Modernité et sécularisation, éd. M. Fœssel et J.-F. Kervégan, Paris, CNRS éditions, 2007, p. 145-153. 4 « Which Platonism for Which Modernity ? Shaftesbury’s Socratic ‘Sea-Cards’», in Platonism at the Origins of Modernity : Studies on Platonism and Early Modern Philosophy, éd. S. Hutton et D. Hedley, International Archives in the History of Ideas, Springer, 2008, p. 255-267. 5 « Sistema e subjetividade: o si estóico dos Modernos », DoisPontos, 5, 1 (2008), p. 67-90. Prix, distinctions 1998 : médaille Saintour de l’Institut de France 2000-2005 : membre junior de l’Institut Universitaire de France 2002-2006 : titulaire de la prime d’encadrement doctoral et de recherche 2005, semestre d’été : titre de professeur invité à l’université de Neuchâtel 2006, semestre d’été : renouvellement du titre de professeur invité à Neuchâtel 2007-ce jour : titulaire de la prime d’encadrement doctoral et de recherche 2008 : promotion à la 1re classe des professeurs des universités par le Conseil national des universités (17e section) 2008, semestre d’automne : renouvellement du titre de professeur invité à Neuchâtel HAMOU Philippe, 44 ans Cursus 1987 Ecole normale supérieure de Fontenay-Saint Cloud (6e) 1988 Maîtrise de philosophie, Paris IV- Sorbonne, (TB) 1989 Agrégation de philosophie (33e) 1990 Diplôme d’études approfondies, philosophie, Paris I- Sorbonne (TB) 1990-1992 Service national (coopération) 1993-6 Allocateur moniteur normalien, Université de Lille III 1996-7 Visiting fellow, Dept of the History of Science, Harvard University 1997-8 ATER, département de philosophie, Université de Paris I- Sorbonne 1998 Thèse de doctorat, Lille III, 1998 Mention très honorable, et félicitations 1998-2004 Directeur de programme au Collège International de Philosophie 1998-aujourd’hui Maître de conférences, Université de Paris X Nanterre 2006 Habilitation à diriger les Recherches, Université Paris X - Nanterre Situation actuelle : Maître de conférences hors classe (habilité à diriger les recherches), département de philosophie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense. Membre du jury de l’agrégation de philosophie, du Conseil National des Université (section 72) et du Conseil d’administration de la Société française d’histoire des sciences. Liste de cinq publications significatives des cinq dernières années : Locke, Essai sur l’entendement humain, traduit par Pierre Coste, établissement du texte, présentation et notes, Le Livre de Poche, Paris, 2009 « Enthousiasme et nature humaine : à propos d’une lettre de Locke à Damaris Cudworth », dans Enthousiasme. Crises Religieuses et critique philosophique, coordonné par Claire Crignon-de Oliveira, Revue de Métaphysique et de Morale, 3-Juillet 2008 « La nature est inexorable, pour une reconsidération de la contribution de Galilée au problème de la connaissance » Galilaeana, Journal of Galilean Studies, Florence, 2008 « Locke on Thinking Matter, a reassessment », Locke, Critical Assessments, vol. 3, éd. P. Anstey, Routledge, Londres, 2006 « Quelle théorie de la vision pour l’optique newtonienne ? », dans Lumières, numéro 4 : Regard sur l’Optique de Newton, 1704-2004, coordonné par J.F. Baillon, Bordeaux, 2004 Prix, distinctions (y compris bourses) 2010 prime d’excellence scientifique 1996 Lauréat de la bourse Lavoisier du ministère des affaires étrangères (séjour de recherche à Harvard) SEIDENGART, Jean, 59 ans Cursus 1970-1972 Licence et Maîtrise de philosophie, Paris X- Nanterre (B). 1974 CAPES Philosophie. 1977 Agrégation de philosophie. 1976–1980 Professeur de philosophie au Lycée Pierre Bayen à Châlons-en-Champagne. 1980-1984 Maître-Assistant en philosophie à l’Université Paris-X-Nanterre. 1984-1995 Maître de Conférences en philosophie à l’Université Paris-X-Nanterre. 1984-1994 Directeur du Centre d’Histoire et philosophie des sciences Paris-X en association avec l’UPR 21 du CNRS. 1982-1986 Études d’allemand à l’Institut Goethe. 1992-1993 Délégation au CNRS. 1993-1995 Membre nommé du Conseil National des Université (section 72). 1993 Membre de l’Internationale Ernst Cassirer-Gesellschaft à Heidelberg-Berlin. 1995 Doctorat d’État : Le problème de l’infini dans la cosmologie classique de Copernic à la fin des Lumières. 1995-2001 Professeur des Universités en Philosophie à l’ Université de Reims. 1997 Professeur invité à la Faculté des Sciences de de Genève, séminaire sur l’histoire de la cosmologie. 1998 Membre fondateur du Centro Internazionale di Studi Bruniani à l’Istituto Italiano per gli studi Filosofici de Naples. 2000 Professeur invité à l’University College of London, Warburg Institute. 2001 Professeur (1e cl.) des Universités en Philosophie à l’Université Paris-X-Nanterre. 2004 Professeur invité à l’University College of London, Warburg Institute. 2007-2010 Directeur de l’Equipe d’Accueil 373 (IREPH) de l’Université Paris-X (classée "A"). 2008-2011 Membre actif de l’Ecole Doctorale de philosophie à l’Université de Turin. Situation actuelle : Professeur (1e cl.) de Philosophie à l’Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense. Liste des cinq publications les plus significatives des cinq dernières années : Dieu, l’Univers et la sphère infinie : penser l’infinité cosmique à l’aube de la science classique, Paris, Albin Michel, 2006. 610 pp. « Le système du monde de l’Abbé Pluche dans son ‘Histoire du ciel’ », in Ecrire la nature au XVIIIe siècle : autour de l’Abbé Pluche, éd. F. Gevrey et al., Paris, PUPS, 2006, p. 327-345. « Kant et Cassirer, in Kant Today — Kant aujourd’hui — Kant heute, éd. H. Lenk & R. Wiehl, Berlin, Lit Verlag, 2006, p. 407-427. « Gassendi et la question de l’infinité cosmique », in Gassendi et la modernité, éd. Sylvie Taussig, Turnhout, Belgique, Brepols publishers, 2008, p. 17-37. Le copernicianisme de l’astronome allemand Christopher Rothmann, sa défense et la question de son "retrait", in Nouveau Ciel-Nouvelle Terre : la révolution copernicienne dans l’Allemagne de la Réforme, éd.Edouard Mehl, M.A. Granada et D. di Liscia, Les Belles Lettres, mars 2009. Prix, distinctions : 1999 Palmes Académiques à l’Université de Reims. BERCHIELLI Laura, 42 ans Cursus - 1991: Diplôme du cours annuel postgrade l’Erasmus Program of European Studies in Logic, History and Philosophy of Science (Université de Florence et Université de Gand). - 1994: licence (‘laurea’) en philosophie à l’Université de Florence avec mention (110/110 e lode). - 1999 : diplôme de D.E.S. (diplôme d’études supérieures) de l’école doctorale de l’Université de Genève. - 1997-2002 : assistante à l’Université de Neuchâtel. - Mai–août 1998: séjour de recherche auprès de l’Institut für Geschichte der Medizin de l’Université de Vienne. - 2002-2004 : assistante FNSRS (Fond National Suisse de Recherche Scientifique) à l’Université de Neuchâtel - 2004: doctorat ès lettres de l’Université de Neuchâtel. Mention: summa cum laude. - 2004-2005 : chargée d’enseignement à l’Institut de philosophie de l’Université de Neuchâtel. - Septembre 2005 : élection comme maître de conférences au département de philosophie de l’université Clermont-Ferrand-II. Situation actuelle : Maître de conférences au département de philosophie de l’université Clermont-Ferrand-II. Liste des cinq publications les plus significatives des cinq dernières années : - R. Glauser & L. Berchielli, « Sensations and Ideas of Sensible Qualities in Leibniz », in M. Carrara, A.M. Nunziante, G. Tomasi (sous la dir. de), Individuals, Minds and Bodies : Themes from Leibniz, Studia Leibnitiana Supplementa, Oct. 2004, p. 231-256. - « Berkeley et l’Optique de Newton », Lumières, numéro spécial « Regards sur l’Optique de Newton 1704-2004 », 2004, p. 105-124. - « La vision de l’espace: Locke et Chardin », in Revue d’Auvergne, 2008 , p. 15-26. - « Visual and causal languages: the evolution of Berkeley’s concept of language », in P.Glombíček, J.Hill (eds.), George Berkeley. FILOSOFIA, Praha 2008. Prix, distinctions (y compris bourses) - 1996-1997: bourse d’étude pour le perfectionnement à l’étranger de l’Université ‘La Sapienza’ de Rome. - 1998 : bourse d’échange du Ministère des Affaires Etrangères autrichien pour un séjour de recherche auprès de l’Institut für Geschichte der Medizin de l’Université de Vienne. PÉCHARMAN Martine, 56 ans Cursus : 1972 : Admission à l’École Normale Supérieure 1975 : Admission à l’Agrégation de philosophie (1ère) 1977 : DEA de philosophie À Paris I (TB) 1978 : DEA de sociologie à l’EHESS (TB) 1979-96 : Assistante au département de philosophie de Clermont-Ferrand II 1993-95 : Détachement comme CR2 dans l’UPR 75 du CNRS (dir. Henry Méchoulan) 1996-2003 : Chercheur (CR1) au Centre d’Histoire de la Philosophie Moderne du CNRS (dir. Yves Charles Zarka) 2004-ce jour : Chercheur (CR1) au Centre de Recherches sur les Arts et le Langage du CNRS (dir. Jean-Marie Schaeffer) Situation actuelle : Chargée de recherche de 1ère classe au CNRS (CRAL-EHESS, UMR 8566) Liste des cinq publications les plus significatives des cinq dernières années : 1- « Sémantique et doctrine de la proposition : Hobbes inconciliable avec la tradition terministe ? », in John Buridan and Beyond. Topics in the Language Sciences 1300-1700, edited by Russell L. Friedman & Sten Ebbesen, Copenhagen, The Royal Danish Academy of Sciences and Letters, 2004, p. 203-236. 2- « Le problème du principe des jugements pratiques : Kant critique d’une illusion de Hobbes », in Kant et Hobbes. De la violence à la politique, édité par L. Foisneau et D. Thouard, Paris, Vrin, 2005, p. 33-54. 3- « Strauss : The Search for the Hidden Foundation of Modernity in the Political Philosophy of Hobbes », in Leviathan Between the Wars. Hobbes’s Impact on Early Twentieth-Century Political Philosophy, edited by L. Foisneau, J.-C. Merle and T. Sorell, Frankfurt, Peter Lang, 2005, p. 21-40 (version française dans la revue Droits, n° 45, 2007, p. 191-208). 4- « Port-Royal et l’analyse augustinienne du langage », in Augustin au XVIIe siècle, édité par Laurence Devillairs, Leo S. Olschki Editore, Firenze, 2007, p. 101-134. 5- « Malebranche’s Ontological Problem of the Perception of Bodies », in Theories of Perception in Medieval and Early Modern Philosophy, edited by Simo Knuuttila and Pekka Kärkkäinen, Springer Science+Business Media B.V., 2008, p. 245-269. Prix, distinctions : 1970 : Premier Prix de Philosophie au Concours Général (Lycée d’Aire-sur-l’Adour) LEECH David, 34 ans. Cursus : 1994 – 1998: MA Honours in Classics (2.1), University of St. Andrews, UK. 1999 – 2000: M.Phil. (Ancient Philosophy), Faculty of Classics, University of Cambridge, UK. 2001 –2002: auditeur à l’EPHE (Section des Sciences religieuses), Paris. 2001 – 2005: Ph.D. (philosophy of religion), Faculty of Divinity, University of Cambridge, UK. 2002 – 2008: undergraduate and graduate supervisor, University of Cambridge, UK. 2006 – 2008: Research Associate, Psychology and Religion Research Group, Faculty of Divinity, University of Cambridge, UK. 2007: lecturer for undergraduate philosophy of religion paper, Faculty of Divinity, University of Cambridge, UK. 2008: Senior Research Associate, Cognition, Religion and Theology Project, Ian Ramsey Centre (Faculty of Theology), University of Oxford, UK. Situation actuelle : Senior Research Associate, Cognition, Religion and Theology Project, Ian Ramsey Centre (Faculty of Theology) in conjunction with the Institute of Cognitive and Evolutionary Anthropology, University of Oxford, UK (depuis février 2008). Liste des cinq publications les plus significatives des cinq dernières années : 1 “Raison et enthousiasme dans l’Enthusiasmus Triumphatus de Henry More” in Revue de métaphysique et de morale, July 2008, 309-322. 2 “Relating Spiritual Healing and Science : Some Critical Reflections” (à paraître en 2009 chez Cambridge University Press dans «Spiritual Healing: Religious and Scientific Perspectives », ed. Fraser Watts). 3 “Ficino and Henry More on the Immortality of the Soul” (à paraître chez Brill, dans l’ouvrage issu du colloque Ficin qui s’est tenu à Londres en 2004, dir. Stephen Clucas, Valery Rees, Peter Forshaw). Prix, distinctions 1995: Latin Prize, University of St. Andrews, UK. 1999 – 2000: British Academy one-year Scholarship. 2000 – 2001: H.M. Chadwick Fund, Faculty of Divinity, University of Cambridge, UK. 2001 – 2002: Sidney and Marguerite Cody Scholarship, Girton, University of Cambridge, UK. 2002: Burney Studentship, Faculty of Divinity, University of Cambridge, UK. 2003: Burney Studentship, Faculty of Divinity, University of Cambridge, UK. 2004: Burney Fund Award, Faculty of Divinity, University of Cambridge, UK. Texte 8 Partenaire 1 : À Clermont, le centre Philosophies et Rationalités (PHIER EA3297), fondé par le professeur Elisabeth Schwartz, dirigé par le professeur Emmanuel Cattin, développe des recherches sur les rationalités selon trois axes, animés par une tradition intellectuelle clermontoise qui avait été représentée notamment par Jules Vuillemin : (1) L’histoire et la philosophie des mathématiques ; (2) l’histoire comparée des systèmes philosophiques ; (3) la rationalité pratique. Parmi les chercheurs affectés à ce centre, on compte deux membres de l’Institut universitaire de France, un membre junior (Sébastien Gandon) et un ancien membre junior (Laurent Jaffro). Les publications ou références de publication de certains membres du PHIER sont accessibles sur HAL SHS : http://halshs.archives-ouvertes.fr/PHIER/fr/ Des membres du centre, dont le directeur E. Cattin, sont actifs dans un programme financé par l’ANR dont le centre est partenaire – « Subjectivité et aliénation, PhiloSubSoc – qui s’achève en 2010. Les membres impliqués dans le projet PNEUMA ne sont pas partie prenante de ce programme et il n’y a pas de recoupement entre les deux actions. Néanmoins, la partie clermontoise de l’équipe PNEUMA bénéficiera de l’expérience accumulée dans la gestion d’un programme ANR par ses collègues. [Partner 1 : the centre Philosophies et Rationalités (PHIER EA3297), based at Clermont, founded by Professor Elisabeth Schwartz, and directed by Professor Emmanuel Cattin. The centre develops research on rationality along three axes, led by an intellectual tradition at Clermont notably represented by Jules Vuillemin: (1) history of the philosophy of mathematics; (2) comparative history of philosophical systems; and (3) practical rationality. Included among the researchers associated with the centre are two members of the Institut universitaire de France: a junior member (Sébastien Gandon) and a former junior member (Laurent Jaffro). The publications or publication references of some of the members of PHIER are accessible on HAL SHS: http://halshs.archives-ouvertes.fr/PHIER/fr/] The members of the centre, including the director E. Cattin, are actively involved in a programme financed by the ANR of which the centre is a partner – ‘Subjectivité et aliénation, PhiloSubSoc’ – which will finish in 2010. The members involved in the PNEUMA project are not participating in this programme and there is no crossover between the two projects. However, the Clermont contingent of the PNEUMA team will benefit from the experience gained in the management of an ANR programme by their colleagues.] Texte 9 Partenaire 2 : Née du souci de décloisonner ses recherches, l’Institut de Recherches PHilosophiques (IREPH-EA373), à Nanterre, développe ses projets selon ses 3 axes conjugués : élucider dans leur histoire comparée, ainsi que pour le temps présent, les dynamiques de l’invention philosophique, scientifique et artistique. L’IREPH étudie plus particulièrement l’interaction inventive entre ces trois principaux domaines (en incluant leur enracinement social, politique et économique), car ils ne sont pas des constructions autonomes d’essence purement rationnelle exemptes d’idéologie. Cette multidimensionnalité de l’entreprise nécessite précisément un travail d’équipe où les divergences éventuelles sont le signe d’une véritable consistance des objets et des objectifs qui rassemblent les membres, mais elle exige un détour instruit par l’étude des pratiques et des comportements effectifs et propres aux trois domaines concernés. Les contributions les plus saillantes de l’Institut se sont surtout affirmées en philosophie moderne (du 15e siècle aux Lumières européennes d’une part, et en philosophie contemporaine, de l’autre). Plusieurs travaux marquants de l’IREPH ont permis de renouveler la compréhension des interactions vives entre physique, métaphysique, cosmologie, théologie et théorie de la connaissance depuis la « révolution scientifique ». Il s’agit désormais d’étendre et de préciser ces réseaux d’intelligibilité à l’âge de la science newtonienne. [Partner 2 : the second partner, the Institut de Recherches Philosophiques (IREPH-EA373) at Nanterre, committed to a decompartmentalisation of research carried out, develops its projects along three related axes: the elucidation of the dynamics of philosophical, scientific and artistic invention by comparative study of the histories of these types of invention as well as their contemporary forms. More particularly, the IREPH studies the inventive interaction between these three principal domains (including their rootedness in social, political and economic structures), since they cannot be regarded as purely autonomous, rational constructions exempt from ideology.] The multidimensionality of the research requires precisely a type of team work where possible divergences in individual research are evidence of the genuine compatibility in the members’ subject matters and aims, but it requires a detour informed by the study of the practices and the actual behaviours of the three specified domains. The chief contributions of the Institut are in the areas of modern philosophy (from 15th century to the European Enlightenment, and in contemporary philosophy). Several signal works of the IREPH have opened a new understanding of the interactions between physics, metaphysics, cosmology, theology and theory of knowledge since the ‘scientific revolution’, and the PNEUMA project will be able to extend and give a more fine-grained analysis of these interlinked networks of intelligibility in the era of Newtonian science.] Texte 10 Agence nationale de la Recherche : présentation du programme : Sciences, technologies et savoirs en sociétés. Enjeux actuels, questions historiques [Science, technology and knowledge in societies. Contemporary issues and historical questions] cf. http://www.agence-nationalerecherche.fr/AAPProjetsOuverts?NodId=17&lngAAPId=225 L'objectif de ce programme est d'analyser comment se déploient et se sont déployées les sciences, les technologies et les savoirs dans divers espaces géographiques et géopolitiques, comment ils ont pris forme en société, en économie, en culture et en politique, et comment les individus et les sociétés ont appris à vivre avec les sciences et les techniques, dans toutes les parties du monde, dans le passé comme dans le présent. [The aim of this programme is to analyse how science, technology and knowledge is and has been deployed in diverse geographical and geopolitical regions of the world, how these have become embedded in society, the economy, in culture and in politics, and how individuals and societies have learned to cohabit with science and technology, in all parts of the world, in the past as well as in the present.] Cet appel est conçu de la façon la plus large, des pratiques de savoirs les plus anciennes à l'innovation et aux techno-sciences contemporaines. Il vise à comprendre les modes de fabrication de ces savoirs, les ontologies qu'ils énoncent, les représentations qui les soutiennent, les modes d'action qu'elles suggèrent, leurs intrications aux autres pratiques sociales et ce, à toutes les échelles spatiales et temporelles. Il s'adresse autant aux philosophes qu'aux sociologues, aux politistes qu'aux juristes ou aux littéraires, aux anthropologues qu' aux historiens de toutes les périodes et de toutes les régions du monde. Aucun domaine de recherche n'est exclu pour autant qu'il s'intéresse aux sciences, techniques et savoirs, à leur création, à leur appropriation et à leur régulation, aux enjeux et conflits qui les entourent, aux questions qu'ils soulèvent dans la vie sociale, économique et politique, aux problèmes d'éthique qu'ils font naître dans les consciences individuelles et plus largement encore aux manières d'agir et de réagir du corps social et des individus, dans l'espace public comme dans la vie privée. Bien évidemment, les Sciences Humaines et Sociales ne sont pas les seules à être sollicitées. Il serait bienvenu que les autres sciences, à l'origine de ces mêmes interrogations sociétales, soient pleinement partie prenante des propositions et projets de recherche. Dans ce contexte, la pluridisciplinarité doit représenter un atout. [This call is very broadly conceived, from the most ancient practices of knowledge to more innovative forms and the contemporary high-tech sciences. It aims to better understand the modes of production of these forms of knowledge, their ontological commitments, the representations they support, the modes of action which they suggest, and their intertwining with other social practices at all levels and across all periods. It is addressed equally to philosophers, sociologists, political scientists, legal practitioners, scholars in the humanities, anthropologists, and historians of all periods and all regions of the world. No domain of research is excluded as long as it has relevance to the themes of science, technology and knowledge, their creation, their appropriation and their regulation, the issues and conflicts which surround them, the questions which they raise for society, the economy, and politics, the ethical problems they give rise to in the consciences of individuals and still more generally for the social group and of individuals, both in the public and private spheres. The humanities and social sciences are not the only relevant sciences whose involvement is sought: the participation of researchers from other relevant sciences would also be welcome, since multidisciplinary is positively encouraged.] Ces directions ne sont, bien évidemment, ni exhaustives ni contraignantes, et toute proposition s'inscrivant dans les perspectives présentées ci-dessus est recevable. Axe thématique 1 : Sciences, savoirs, innovations, institutions Cet ensemble de questions concerne d'abord la nature des savoirs, la nature des sciences et des techniques, que ce soit les sciences mathématiques, les sciences de laboratoire, les sciences de terrain ou les sciences de l'ingénieur ; il s'agit de s'intéresser aux concepts, preuves et formes rhétoriques, aux instruments et dispositifs pratiques, à l'histoire du déploiement des savoirs dans des mondes différents. Savoirs, savoir-faire et savoirs pratiques, imitation, invention et usages, sont au cœur des préoccupations, comme les dynamiques socio-politiques et territoriales des sciences, des techniques et de l'innovation. [Axis 1 : Science, knowledge, innovation, institutions This set of questions concerns in the first instance the nature of forms of knowledge, sciences, and technologies, whether the sciences in question be the mathematical sciences, laboratory sciences, the earth sciences or engineering sciences; it will involve examination of the concepts, proofs and rhetorical forms, the practical instruments and operations, and the history of the deployment of these forms of knowledge in different contexts. The themes of knowledge, know-how and practical knowledge, imitation, invention and usage, are at the centre of this set of research concerns, as are the socio-political and regional dynamics of the sciences, technologies and innovation.] Axe thématique 2 : Sciences, religions, médiations, corps et sociétés L'accès à la science, questionné dans une perspective diachronique, offre de nombreux champs d'investigation : se posent par exemple la question de la figure du savant, de sa place dans la société et de sa capacité à répondre aux questions fondamentales, mais aussi celle de sa représentation et de son image, à diverses époques, dans l'art, la littérature ou les sciences religieuses [Axis 2 : Sciences, religions, mediations, body and societies The question of access to science, seen diachronically, suggests numerous types of investigation, for example, the question of the figure of the scientist/scholar, their place in society and their function of being able to respond to fundamental questions, but also the question of how they are represented and their image across diverse periods, in art, literature, and in the religious sciences.] Axe thématique 3 : Sciences, économie, gouvernement, démocratie La question de l'opérationnalité de la science moderne importe au plus haut point. Cela revient à regarder l'expérimentation, la formalisation et la quantification comme capacité d'action et à se pencher sur les liens entre science, métrologie, standards industriels et normalisation, entre sciences, militaires et armement, entre savoirs scientifiques, nouveautés techniques et création de marchés. Une histoire longue des biens communs, des brevets et de la propriété intellectuelle serait utile et appropriée, comme celle de la remontée des brevets vers l'amont scientifique aujourd'hui, l'extension récente des droits exclusifs, des contrats et de la "soft law". [Axis 3 : Sciences, economy, government, democracy The question of the operationality of modern science is a profoundly important one. This requires examining experimentation, formalisation and quantification as forms of activity and looking into the links between science, metrology, industrial standards and normalisation, and between sciences, the military and armament, between forms of scientific knowledge, technological innovations, and the creation of markets. A broad history of community property, patents and intellectual property would be useful and apt, as well as a history of the current increase in scientific patents, and the recent extension of exclusive rights, contracts and ‘soft law’.] Axe thématique 4 : Sciences, nature, environnement, précaution Cet ensemble thématique est central pour sortir du "grand partage" moderne. Il consiste à étudier les cosmologies et la place de "la nature" dans et hors de l'Occident, à regarder l'émergence du clivage nature / culture à l'époque moderne, à discuter le fait que la nature soit donnée comme passive et que les humains aient un droit imprescriptible à la soumettre ; il consiste peut-être aussi à analyser l'invention orientaliste de l'autre comme "nature" (les représentations du sauvage dans les expositions coloniales), à regarder comment les sciences ont fait l'inventaire géologique et naturel du monde, comment elles ont maîtrisé le transferts des plantes et leur acclimatation, par quels moyens elles ont contribué à l'exploitation des ressources et au "développement", enfin à considérer ce qu'a été l'agronomie coloniale et la "domestication des tropiques". [Axis 4 : Sciences, nature, environment, precaution This set of themes is central for getting out from the modern ‘great division’. It will require a study of the construction of cosmologies and views about the place of ‘nature’ both within and also outside the West, an examination of the emergence of the nature/culture divide in the modern era, discussion of the claim that nature is passive and that humans have an enduring right to submit it to their will; it will also perhaps require analysis of the orientalist invention of the other as ‘nature’ (the representations of the ‘savage’ in colonial discourses), looking at how the sciences have produced a natural and geological inventory of the world, how they have mastered the transfer of plants and their acclimatisation, by what means they have contributed to the exploitation of resources and to ‘development’, and finally consideration of colonial agronomics and the ‘domestication of the tropics’.] Axe thématique 5 : Sciences, savoirs, empires et rencontres des cultures Cette section comprend l'étude des sciences et des savoirs dans le contexte des différentes mondialisations - celles qu'a pu connaître l'Occident depuis le XVIe siècle par exemple. Elle invite à l'étude de la circulation des savoirs, des mouvements de lettrés et de savants, de livres et de techniques, mais aussi à évaluer le rôle des dynamiques d'acculturation pour l'invention des savoirs modernes, les sciences de la navigation, les savoirs géographiques et cartographiques, les savoirs linguistiques et administratifs. Elle implique de revenir sur les liens entre science, commerce, conquête et expansion, sur la place des sciences dans la "mise en valeur" et l'échange, dans la constitution des empires, dans la décolonisation, dans le développement et la révolution verte. [Axis 5 : Sciences, forms of knowledge, empires, and intercultural encounters This section comprises the study of sciences and forms of knowledge in the context of the various different globalisations – those, for example, which have occurred in the West since the 16th century. It invites study of the circulation of forms of knowledge, the movements of persons of letters and of scholars, of books and of technologies, but also evaluation of the role of the dynamics of acculturation for the invention of modern forms of knowledge, the navigational sciences, geographical and cartographical forms of knowledge, as well as linguistic and administrative forms of knowledge. It will revisit the links between science, commerce, conquest and expansion, the place of the sciences in ‘utilisation’ and trade, in the creation of empires, in decolonisation, and in development and the green revolution.]