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Eléments de la page d’Accueil :
Titre : ANR-PNEUMA :
Sous titre : L’espace de l’esprit : Théories de l’espace, pneumatologie et physico-théologie à
l’époque Newtonienne
[The Space of Spirit : Theories of Space, Pneumatology and Physico-Theology in the
Newtonian Era]
Un paragraphe de présentation du projet [texte 1]
Un encart actualité sur les manifestations en cours, les appels à contribution : en l’occurrence,
pour mai la présentation de l’atelier du 12 juin. [présentation atelier 1]
Un onglet : S’inscrire sur la liste de diffusion - ouvre un espace pour inscrire une adresse
mail…
Un onglet nous contacter : / indique l’adresse mail du webmaster et les adresses postales des
deux centres de recherche
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Level 1
Le projet PNEUMA
[The PNEUMA
project]
Level 2
Presentation [texte
1]
[Introduction]
Level 3
Level 4
Objectifs
scientifiques: [texte
3]
[Research objectives]
Les axes de
recherche
[texte 2 :
presentation des 4
axes]
L’esprit dans
l’espace.
[texte 4] [Spirit in
Space]
L’espace dans
l’esprit. Vers
l’empirisme
[texte 5] [Space in
Spirit : towards
empiricism]
L’esprit dans la
matière : autour de
Locke. (Empirisme et
métaphysique de
l’esprit [texte 6])
[Spirit in matter : on
Locke (Empiricism
and the metaphysics
of spirit)]
L’esprit dans
l’univers :
Cosmologie
newtonienne et
physico-théologie
[texte 7] [Spirit in the
universe : Newtonian
cosmology and
physico-theology].
Berchielli [CV1]
Hamou [CV2]
Jaffro [CV3]
Leech [CV4]
Pécharman [CV5]
Petterschmitt [CV6]
Schwartz Claire
[CV7]
Schwartz Elisabeth
[CV8]
Seidengart [CV9]
[Research Axes]
Les Membres
[voir cv]
[Participating
members]
Suite texte 4
(sous tâches)
Suite texte 6
(sous tâches)
Suite texte 7 (sous
tâches)
Waxman [CV10]
Wilson [CV11]
Membre associé :
[associate member]
Roland Jeanne
[CV12]
Laboratoires
associés
[associate research
centres]
Le Contexte ANR
[About the ANR]
Manifestations
[Events]
Ateliers et journées
d’études PNEUMA
[PNEUMA
workshops and
study days]
IREPH [Texte 8] et
lien UPX
PHIER [Texte 9]/
lien Clermont
Le programme
Sciences, technologie
et savoirs en société
[texte 10] / et lien
ANR [The
‘Sciences,
technologie et
savoirs en société’
program]
Atelier 1:
physico-theologie
(Nanterre - 12 juin)
[descriptif atelier 1]
[Workshop 1 :
‘Physico-theology’
(Nanterre – 12 June)]
Atelier 2 « L’espace
dans le platonisme de
Cambridge ».
[descriptif atelier 2]
[Workshop 2 ‘The
concept of space in
Cambridge
Platonism’]
Atelier 3 « Locke :
mind, souls, and
spirits ».
[descriptif atelier 3]
[Workshop 3 :
-
Programme
[Program]
Textes en
diffusion
interne (accès
réservé aux
membres du
projet
[Members
area
(restricted
access)]
‘Locke : mind, souls
and spirits’]
Atelier 4
« Construction
empiriste de l’espace
[descriptif atelier 4]
[Workshop 4 : ‘The
empiricist
construction of
space’]
Conference Berkeley
and Newton (Dublin)
[descriptif
conference5]
[’Berkeley and
Newton’ Conference
(Dublin)]
Ressources
[Resources]
C Colloque
PNEUMA 2012:
l’espace de l’esprit
[PNEUMA
Conference 2012 :
The space of spirit]
Manifestations en
partenariat
[Events in
partnership with the
project]
Le séminaire de
philosophie
britannique
[British philosophy
seminar]
Descriptif en
construction
[to be added shortly]
Appel à contribution
[call for papers]
Colloque Alexandre
Koyré (Nanterre)
[Alexandre Koyré
conference
(Nanterre)]
Contact: [email protected]
[Contact: [email protected]]
I Bibliographie
[Bibliography]
Sources primaries
[Primary Sources]
Sources secondaires
[Secondary Sources]
PDF [PDF]
II Textes en ligne
[Online resources]
Articles en lien vers
les archives ouvertes
HAL [Liste d’articles
Hal]
[Articles linked to
the HAL open
archives site]
1
Liens [Links]
[Liste des liens]
TEXTE1
Le projet de recherche PNEUMA « l’espace de l’esprit », financé par l’Agence Nationale de
la Recherche, est un projet interdisciplinaire réunissant historiens des sciences, philosophes et
historiens des idées.
Son objet est l’examen les liens entre théories de l’espace, philosophie de l’esprit
(« pneumatologie ») et théologie naturelle aux XVIIe et XVIIIe siècles - particulièrement
mais non exclusivement autour de Newton et des auteurs qui en accueillent l’héritage au
XVIIIe siècle. Cette étude s’inscrit dans le contexte plus large d’une réflexion sur la relation
complexe entre science moderne et sécularisation.
[The PNEUMA research project ‘The Space of Spirit’, funded by the Agence Nationale de la
Research (ANR), is an interdisciplinary project between historians of science, philosophers,
and historians of ideas.
Its aim is to examine the links between theories of space, philosophy of mind
(‘pneumatology’) and natural theology in the seventeenth and eighteenth centuries. The
principle (although not exclusive) focus of the project will be on Newton and the cluster of
authors who mediated Newton’s influence in the eighteenth century. The planned research
belongs within the broader research context of reflection on the complex relationship - which
resists approach from any single disciplinary angle - between modern science and
secularisation.]
Texte 2
Cette enquête sur « l’espace de l’esprit détermine une série de questions apparentées :
1. « L’esprit dans l’espace » : Quelle importance a eu à l’époque newtonienne la question des
modalités de la présence de l’esprit (divin, humain, angélique) dans l’espace ?
2. « L’espace dans l’esprit » : Comment est-on passé au tournant des 17e et 18e siècles d’une
approche théologique et métaphysique de l’espace à la thèse empiriste d’une construction de
l’espace et de son idéalité ?
3. « L’esprit dans la matière » : Comment a-t-on essayé de comprendre la place de l’esprit
dans un univers matériel dont seul le mécanisme permet de rendre compte ?
4. « L’esprit dans l’univers » : Comment l’héritage du newtonianisme a-t-il pu donner lieu
aussi bien à l’essor d’une physico-théologie dans la tradition de la théologie rationnelle qu’à
la critique (chez Hume notamment) du recours aux causes finales dans les sciences de la
nature et dans la cosmologie ?
[This inquiry into the ‘space of spirit’ involves a series of related questions:
[1. Spirit in space : What importance did the analysis of the ways in which spirit (divine,
human, angelic) is present in space have in the Newtonian era?
2.‘Space in spirit’ : how was the transition made from a theological and metaphysical
approach to space to the empiricist thesis of the construction of space and its ideality at the
turn of the 17th/18th century?
3.‘Spirit in matter’ : How was the attempt made to understand the place of spirit in a material
universe explained in exclusively mechanistic terms?
4. ‘Spirit in the universe’ : How was the heritage of Newtonianism able to give rise at once to
the blossoming of physico-theology in the tradition of rational theology, and to the critique
(notably, in Hume) of recourse to final causes in the natural sciences and in cosmology?]
TEXTE 3 actualité :
Journée d’étude du samedi 12 juin 2010
Université Paris Ouest
La physico-théologie : origines, formes et destin critique d’un genre
Contributions de D. Leech, Ph. Hamou, L. Jaffro, J. Roland, J. Seidengart…
[Current events: Study Day ‘Physico-Theology : origins, types and the critical fate of a
genre’. Saturday 12 June 2010
Université Paris Ouest, Nanterre.
ontributions by D.Leech, P.Hamou, L.Jaffro, J.Roland, J.Seidengart...]
Texte 3
Objectifs scientifiques [Research Objectives]
L’objectif du projet est triple
1/Revisiter la question de la sécularisation
donner à la communauté scientifique une image dépoussiérée des relations entre science
moderne, représentations religieuses, tradition et innovation philosophiques. La représentation
traditionnelle des Lumières comme un processus de sécularisation radical et univoque est
certainement inexacte. Les relations conceptuelles et culturelles entre les Lumières et la
tradition métaphysique et religieuse sont plus complexes que ne le donne à penser
l’historiographie héroïsante.
2/ Les sources métaphysiques de l’empirisme
Un résultat escompté est une révision de notre conception de l’empirisme. Ce mouvement
philosophique auquel on réduit usuellement la philosophie britannique est conçu
rétrospectivement à partir de son représentant le plus radical, David Hume. Or il convient de
replacer ses premiers développements avec Locke et Berkeley dans le contexte du renouveau
du platonisme en Angleterre auquel ces auteurs réagissent. Plus généralement, la naissance de
l’empirisme philosophique est solidaire d’un contexte intensément théologique.
3/ Le genre physico-théologique et sa critique
Un autre résultat visé est une meilleure compréhension de l’antériorité chronologique, et sans
doute logique, de la critique empiriste du finalisme propre à la physico-théologie relativement
à la critique darwinienne du finalisme dans l’explication naturaliste. Une bonne partie du
débat sur le créationnisme et sur l’argument du dessein s’est donc déjà jouée au 18e siècle et
s’inscrit dans l’héritage contrasté du newtonianisme. À cet égard, le projet PNEUMA est
directement en prise sur les controverses contemporaines au sujet des relations entre science,
religion, et société.
3/Quelle « philosophie de l’esprit » à l’époque newtonienne ?
Mais l’ambition la plus importante du projet est de revisiter une partie oubliée de la
métaphysique, l’ancêtre de la psychologie qu’est la « pneumatologie ». Prenant au sérieux les
spéculations des newtoniens et des platoniciens de Cambridge sur les modalités de la présence
de l’esprit dans l’espace, interrogeant le lien de ces spéculations avec la théorie physique et
les doctrines de la causalité physique et mentale des newtoniens, le projet PNEUMA a pour
originalité de ne pas dissocier l’histoire de la physique et de la cosmologie de celle, moins
connue, de la pneumatologie.
Cet angle d’attaque présente l’intérêt non seulement de mieux reconstituer le contexte du
newtonianisme, mais de déterminer ce qui exactement, pour la critique empiriste, a constitué
la cible : non seulement la physico-théologie, mais aussi la pneumatologie. Le projet soutient
que les théories platonicienne et newtonienne de la présence de l’esprit dans l’espace
constituent l’arrière-plan de la psychologisation empiriste de la question de l’espace. Il
soutient également que la théorie de l’esprit qui se dégage de l’Essai sur l’entendement
humain de Locke, doit être comprise dans ce contexte doctrinal, dont on peut dire à la fois
qu’elle fut l’héritière, et qu’elle en offrit le plus complet renversement. Ce sont là les
principales avancées scientifiques attendues. Afin de comprendre l’environnement platonicien
du newtonianisme, et sur les questions imbriquées de la pneumatologie, des liens entre
matière et esprit, de la philosophie empiriste de la perception et de l’espace et du
développement de la théologie naturelle au cœur même de la « révolution scientifique », une
interdisciplinarité fine est requise, qui associe historiens des sciences (de la cosmologie et de
la physique ; des mathématiques) et historiens de la philosophie moderne, historiens des
théories empiristes et historiens de la théologie.
[The aim of the project is to provide the scholarly community with a revised and more finegrained account of the relations between modern science, religious conceptions, tradition and
philosophical innovation by means of a study of the context and impact of Newtonianism for
the period 1650-1800. The project aims to demonstrate that the conception of the
Enlightenment as that of an all-out unilinear process of secularisation is inadequate and that
the conceptual and cultural relations between the Enlightenment and the metaphysical and
religious tradition(s) are much more complex than certain present-centred historiographical
traditions have suggested.] [An anticipated result of the research is a revision of our
conception of empiricism, a philosophical movement to which British philosophy is usually
assimilated, and which is generally understood retrospectively in terms of its most radical
representative, David Hume, although its first developments lie with Locke and Berkeley
within the context of the renewal of English Platonism to which these authors respond, and
more generally within an intensely theological setting in which these authors are full
participants. Another anticipated result is a better comprehension of the chronological, and for
that matter logical, priority of the empiricist critique of the teleology proper to physicotheology to that of the subsequent Darwinian naturalising critique of teleology. In a sense,
then, a good part of the intellectual moves in the contemporary debates on creationism and
intelligent design had already played themselves out in the 18th century within the ambivalent
intellectual inheritance of Newtonianism. In this respect, the PNEUMA project has direct
purchase on the contemporary controversies concerning the relations between science,
religion and society. However, the most important ambition of the project is to revisit an
unjustly neglected part of classical metaphysics, namely, ‘pneumatology’, the ancestor of the
discipline of psychology. The project will undertake a serious examination of Newtonian and
Cambridge Platonist speculation on the ways in which spirit can be present in space,
interrogating the link between these theories and Newtonian contributions to physical theory
and doctrines of physical and mental causality. One of the most original contributions of the
PNEUMA project will precisely consist in its not dissociating the history of physics and
cosmology from this far less familiar history of pneumatology. This angle of approach not
only allows for a more adequate reconstituting of the context of Newtonianism, but also for a
more accurate determining of what constituted the actual target of the empiricist critique,
namely, not just physico-theology, but also pneumatology. We will be proposing that the
Platonic and Newtonian theories concerning the presence of spirit in space constitute the
intellectual backdrop for the empiricist psychologisation of space. Furthermore, we suggest
that the theory of spirit which emerges in Locke’s Essay on Human Understanding must be
understood in this doctrinal context, of which the Essay was at once the inheritor, and but also
the vehicle of its most complete reversal. These are the principle anticipated scholarly
achievements of the project. In order to properly grasp the Platonic and Newtonian
background, the overlapping questions of pneumatology, the links between matter and spirit,
the empiricist philosophy of the perception of space, and the development of natural theology
at the heart of the ‘scientific revolution’, a careful interdisciplinarity is required, which brings
together historians of science (cosmology, physics, and mathematics), modern philosophy,
empiricist theories, and theology.]
Texte 4
[Axe 1 ] - L’esprit dans l’espace : platonisme et pneumatologie
[[Axis 1] – Spirit in space : platonism and pneumatology]
L’esprit dans l’espace » : Quelle importance a eu à l’époque newtonienne la question des
modalités de la présence de l’esprit (divin, humain, angélique) dans l’espace ?
[1. Spirit in space : What importance did the analysis of the ways in which spirit (divine,
human, angelic) is present in space have in the Newtonian era?]
En 1766, Thomas Reid donne à Aberdeen quelques conférences dans le cadre du cours de
« pneumatologie », cette partie de la métaphysique qui a pour objet l’âme. Parmi les questions
qu’il aborde, on trouve : L’esprit « a-t-il un lieu [place] ou encore un « où » [ubi] » ? La
question distingue implicitement entre au moins deux manières pour l’esprit d’être présent
dans l’espace : en occupant un lieu, ce qui implique l’extension, ou bien en étant quelque part
virtuellement, c’est-à-dire par le pouvoir d’agir et de pâtir et par le pouvoir de percevoir. Les
notes du cours de Reid montrent comment la réponse à cette question est puisée dans les
débats autour du newtonianisme. Ce sont les théories de la présence de Dieu à l’espace qui
peuvent fournir le modèle de la présence de l’âme finie à son corps : « L’ubi des esprits.
Système cartésien du siège de l’âme dans la glande pinéale. Sensorium selon M. Isaac
Newton. L’âme n’a pas de place, car sinon elle doit avoir doit avoir figure et extension. Et
cependant il existe une certaine sphère à laquelle ses perceptions sont limitées, de telle sorte
qu’elles ne vont pas plus loin. » La distinction entre présence extensive et présence virtuelle à
laquelle a recours Reid est également faite par Kant dans son cours de pneumatologie en
1794.
Elle constituait déjà le ressort de la lettre de Descartes à Henry More du 5 février 1649, dans
laquelle Descartes suggérait contre son interlocuteur platonicien que la présence des anges ou
de Dieu ne supposait pas leur extension. La distinction entre la présence mathématique et la
présence dynamique n’est en effet pas propre à la terminologie kantienne, mais procède d’une
discussion très ancienne sur les modalités de la localisation des esprits (humains, divins,
angéliques, animaux) qui a trouvé son apothéose, à l’époque moderne, dans les controverses
autour des conceptions physico-théologiques de l’espace chez les platoniciens de Cambridge
et dans Newton. Or nous ne disposons pas à ce jour d’une étude systématique de l’usage du
concept d’esprit par le débat philosophique et théologique dans l’Angleterre de la seconde
moitié du 17e siècle, dans son rapport avec la question de la présence de l’esprit dans
l’espace.
[In 1766, Thomas Reid gave a series of lectures in Aberdeen as part of a course on
‘pneumatology’, the part of metaphysics whose proper subject matter is the soul. Among the
questions he discussed was the following: does spirit have a place or a ‘where’ [ubi]? The
question distinguishes implicitly between at least two ways in which spirit can be present in
space: either by occupying a place, which implies extension, or by being somewhere virtually,
i.e., by virtue of its power to act and be acted upon, and by the power to perceive. Reid’s
course notes show quite clearly how his response to this question is rooted intellectually in the
debates surrounding Newtonianism, in particular, theories concerning the presence of God in
space which can equally provide the model for the presence of the finite soul to its body. The
distinction between extensive and virtual presence to which Reid has recourse is also appealed
to by Kant in his course on pneumatology of 1794. This distinction had already been put to
work in Descartes’ letter to Henry More of 5 February 1649, in which Descartes had insisted
pace his Platonic interlocutor that the presence of angels or God did not imply their extension.
The distinction between mathematical and dynamic presence is therefore not in fact proper to
the Kantian terminology, but issues from a much more ancient discussion on the ways in
which spirits be in place (humans, divine, angelic, animal) which reached its highpoint, in the
modern period, in the controversies surrounding the physico-theological conceptions of space
in Cambridge Platonism and Newton. At present no systematic study exists of the use of the
concept of spirit within the philosophical and theological debates in England in the second
half of the 17th century, and its relation to the question of the presence of spirit in space.]
Level 4
(a) Le concept d’esprit. David Leech se propose de reconstituer la défense de l’esprit, comme
substance immatérielle, que conduisent les platoniciens de Cambridge contre le matérialisme
philosophique (principalement Hobbes) et ce qu’ils considèrent comme les excès des
nouveaux modes d’explication mécanistes. Répliquant à leurs contemporains qui prétendaient
que le concept d’esprit était incohérent, des platoniciens tels que Henry More et Ralph
Cudworth ont élaboré une nouvelle compréhension de l’esprit afin de perfectionner la
doctrine scolastique traditionnelle qui caractérise l’esprit comme « présent comme un tout
dans le tout et comme un tout en chaque partie » (il s’agit de la présence au monde de Dieu ou
de l’esprit de la nature, et de la présence au corps des esprits finis angéliques, humains, ou
animaux). Cela revenait à forger une nouvelle conception de l’esprit, distinctes de l’ancienne
conception scolastique et (notamment dans le cas de More) de la nouvelle conception
cartésienne de la res cogitans. Le résultat était une reconceptualisation de l’esprit, comme un
terme qui se prédique univoquement , et une nouvelle interprétation de la relation entre l’âme
et le corps et de l’omniprésence de Dieu et de son action dans le monde.
[(a) The concept of spirit. David Leech will examine the Cambridge Platonist defence of spirit
as an immaterial substance as a bulwark against philosophical materialism (especially
Hobbes) and what they considered to be the excesses of new mechanical modes of
explanation. Responding to their contemporaries who claimed that the concept of spirit was
incoherent, Cambridge Platonists such as Henry More and Ralph Cudworth elaborated a new
understanding of spirit which was proposed as an improvement on the traditional scholastic
doctrine which characterised spirit as being ‘present as a whole in the whole and as a whole in
each part’ of body (whether the presence God’s spirit, or the spirit of nature, to the world, or
the presence of finite angelical, human, or animal spirits to their proper bodies). This led to
the forging of a new conception of spirit, distinct both from the ancient scholastic conception,
and (notably in the case of More) the new Cartesian conception of res cogitans. The result
was a reconceptualisation of spirit, as a term which is predicated univocally, and a new
interpretation of the relation between soul and body and the omnipresence of God and his
action in the world.]
(b) Le lieu de l’esprit. À la suite des travaux menés par Alexander Broadie sur l’ubietas,
Laurent Jaffro entreprendra de retracer la formation de la théorie dynamique de la présence de
l’âme en un lieu au sein de l’héritage aristotélicien afin de mieux comprendre l’usage qui en
fait à l’époque newtonienne. Il s’appuiera aussi bien sur l’analyse de la distinction scolastique
entre contact mathématique et contact virtuel que sur ses reprises modernes, notamment celle
du neveu et disciple de Shaftesbury, James Harris (Philosophical Arrangements, 1775). Sans
une compréhension correcte de cette question et de la position des platoniciens et des
newtoniens à son égard, il est impossible de comprendre la déclaration de Locke dans l’Essay,
II, xxiii, 21, à l’occasion de la question de savoir si l’âme peut déplacer depuis Londres un
corps qui est à Oxford, ou si elle se déplace elle-même : « Si on dit qu’elle ne peut pas
changer de lieu, parce qu’elle n’en a pas, car les esprits ne sont pas in loco, mais ubi, je
suppose que cette façon de parler ne sera pas d’un grand poids pour la plupart des gens, à une
époque qui n’est pas vraiment disposée à admirer […] des manières de parler aussi
inintelligibles.12 » Ce point est en lien étroit avec le point (c) de la tâche 4, Spatialité et
causalité divines (voir plus loin).
[(b) The place of spirit. Following work carried out by Alexander Broadie on ubietas, Laurent
Jaffro will undertake to retrace the formation of the dynamic theory of the presence of the
soul in a place which lies at the heart of the Aristotelian inheritance, in order to better
understand the use to which this theory was put in the Newtonian era. This research will also
focus on the analysis of the scholastic distinction between mathematical and virtual contact as
well as on its modern revived forms, notably those of the nephew and discipline of
Shaftesbury, James Harris (Philosophical Arrangements, 1775). Without a correct
comprehension of this issue and of the position of the Platonists and Newtonians with respect
to it, it is impossible to understand Locke’s claim in his Essay, II, xxiii, 21, regarding the
question of knowing whether a soul in London could move a body which was at Oxford, or
whether the soul itself could be in motion: ‘If it be said by any one that it cannot change
place, because it hath none, for the spirits are not in loco, but ubi; I suppose that way of
talking will not now be of much weight to many, in an age that is not much disposed to
admire...such unintelligible ways of speaking.’ This question is closely linked with that in task
4 (c), Spatiality and divine causality (see below).]
(c) La causalité de l’esprit. Martine Pécharman fera porter ses recherches sur la question de la
causalité plastique dans Cudworth. La nature artiste de Cudworth agit sur la matière comme
un principe formateur interne, mais cette vie plastique qui façonne immédiatement la matière
dans laquelle elle est incorporée n’est pas une vie de la matière, la matière ne s’auto-organise
pas. La matière est par essence non-vivante, mais la vie de l’esprit divin se communique à elle
par l’intermédiaire de la causalité naturelle. Comment caractériser cette causalité naturelle ?
Les catégories de cause seconde et de cause instrumentale ne suffisent pas ici, car il s’agit de
faire place à une « causalité finale et mentale » dans l’explication des phénomènes du monde
corporel. La thèse d’un pouvoir plastique de la nature est commune à Cudworth et More. La
comparaison des modes d’argumentation de More et de Cudworth sur la question de la
démiurgie naturelle permettra de fonder la discussion du caractère indispensable ou non de la
thèse de l’étendue non-corporelle de la substance spirituelle pour la définition de la nature
comme pouvoir plastique.
[(c) The causality of spirit. Martine Pécharman will be directing her attention to the question
of ‘plastic’ causality in Cudworth. The artisanal Nature of Cudworth acts on matter as an
internal formative principle, but the ‘plastic life’ which immediately shapes the matter in
which it is incorporated is not a property of the matter, since Cudworth denies that matter is
self-organising. Matter is essentially inanimate, but the life of the divine spirit communicates
itself to matter by the intermediary of natural causality. How should this natural causality in
Cudworth be characterised? The categories of secondary and instrumental causality do not
suffice here, because one needs rather to make space for a ‘final and mental causality’ in order
adequately to explain the phenomena of the corporeal world. The thesis of a plastic power of
nature is common to both Cudworth and More. A comparison of the modes of argumentation
of More and Cudworth on the question of the natural ‘demiurge’ will assist in addressing the
question of the indispensability or otherwise of positing a non-corporeal spiritually extended
substance for the definition of nature as a plastic power.]
Texte 5
[Axe 2] : L’espace dans l’esprit : vers l’empirisme
[[Axis 2]: Space in spirit: towards empiricism]
« L’espace dans l’esprit » : Comment est-on passé au tournant des 17e et 18e siècles d’une
approche théologique et métaphysique de l’espace à la thèse empiriste d’une construction de
l’espace et de son idéalité ? 2.‘Space in spirit’ : how was the transition made from a
theological and metaphysical approach to space to the empiricist thesis of the construction of
space and its ideality at the turn of the 17th/18th century?
En examinant des affirmations de Berkeley au sujet de l’espace qui se trouvent dans des textes
qui vont des Notebooks de la jeunesse jusqu’aux textes mathématiques de la maturité (The
Analyst), il est possible d’arrêter une première notion de l’étendue selon laquelle elle est une
idée complexe « construite » à partir de sensations minimales inétendues et des sensations de
mouvement. Cette conception de l’espace peut être dite « constructiviste » parce que l’espace
est conçu comme une idée complexe construite à partir d’éléments sensoriels inétendus (les
minima inétendus et le mouvement ou passage d’un minimum à l’autre). De manière
parallèle, Hume, en partant d’une critique de la divisibilité à l’infini de l’étendue, atteint une
notion d’étendue assez proche de celle de Berkeley puisqu’il affirme que l’idée de l’espace (et
donc l’espace) est constituée par l’association d’un ensemble de points sensibles contigus. Ces
points sensibles sont en eux-mêmes non étendus, mais constituent de l’étendue en associant
leurs qualités sensibles selon une certaine disposition. Nous considérerons ces notions comme
des notions paradigmatiques d’une approche constructiviste de l’espace et essayerons d’en
déterminer au sens large leur statut et la place qu’elles occupent dans le cadre plus large de la
philosophie des auteurs étudiés, sa genèse et ses développements. L’objectif principal de cette
tâche est donc en premier lieu une clarification conceptuelle de la notion de construction de
l’espace dans les approches empiristes. Cette partie se concentrera sur l’étude de trois figures
majeures : Locke, Berkeley et Hume.
[By examining Berkeley’s views on the subject of space from the Notebooks of his youth to
the mathematical texts of his mature philosophy (The Analyst), it is possible to isolate a first
conception of extension according to which it is a complex idea ‘constructed’ from minimal
non-extended sensations and from sensations of movement. This conception of space can be
called ‘constructivist’ because space is conceived as a complex idea constructed from nonextended sensorial elements (the non-extended minima and the movement or passage from
one minimum to another). In a parallel manner, Hume, starting from a critique of the infinite
divisibility of extension, forms a conception of extension which is reasonably close to that of
Berkeley, since he affirms that the idea of space (and therefore space itself) is constituted by
the association of a collection of contiguous sensible points. These sensible points are in
themselves non-extended, but constitute ‘extension’ by associating their sensible qualities
according to a certain disposition. We will consider these conceptions as paradigmatic notions
of a constructivist approach to space, and seek in a broad sense to determine their status and
the place which they occupy in the larger context of the philosophies of the authors studied,
their genesis and their developments. The principle objective of this task will therefore be
achieving a conceptual clarification of the notion of the construction of space in empiricist
approaches. This part will concentrate on the study of three major figures: Locke, Berkeley,
and Hume.]
Texte 6
[Axe3] - L’esprit dans la matière : autour de Locke. [[Axe 3] – Spirit in
matter : on Locke]
« L’esprit dans la matière » : Comment a-t-on essayé de comprendre la place de l’esprit dans
un univers matériel dont seul le mécanisme permet de rendre compte ? [3.‘Spirit in matter’ :
How was the attempt made to understand the place of spirit in a material universe explained
in exclusively mechanistic terms?
On ne peut entreprendre d’étudier l’ère newtonienne sans s’attacher de manière privilégiée à
l’œuvre de Locke. Certes l’Essai sur l’entendement humain, conçu et réalisé avant la
publication des principales œuvres newtoniennes, ne leur doit rien. Mais les deux auteurs
s’inscrivent sur un même terreau, celui de la philosophie expérimentale anglaise, et le 18e
siècle n’aura de cesse de les associer. Selon les formules de d’Alembert, on peut dire de
Locke « qu’il créa la métaphysique à peu-près comme Newton avait créé la physique »,
entendant la première, dans un sens entièrement nouveau, comme une « physique
expérimentale de l’âme ». Ces caractérisations célèbres permettent d’emblée de poser le
problème qui sera le nôtre. Locke déploie les ressources expérimentales et inductives de la
science nouvelle pour penser l’esprit humain – s’il ne se prononce pas « officiellement » sur
sa nature, il en dégage des caractères empiriques qui militent fortement en faveur de l’idée
que la pensée ne peut exister que parce qu’existe aussi un corps et une matière qui en
déterminent les conditions d’exercice et l’assignent (via les interactions perceptives et
motrices) à un espace déterminé, une présence locale. Ainsi celui qui fut, pour les Lumières,
le double philosophique de Newton, paraît s’engager, sur la base de prémisses
méthodologiques analogues, dans une entreprise métaphysique exactement réciproque, pour
ne pas dire contraire. Tandis que la physique newtonienne secrétait une métaphysique
spiritualisant l’espace, la philosophie lockéenne est sous tendue par une ontologie qui refuse à
la chose pensante un mode spécial d’existence ; elle spatialise l’esprit et prépare le terrain à sa
plus complète naturalisation, terrain sur lequel s’installera Hume. Comment cette opération de
« retournement » a-t-elle été possible ? Que signifie-t-elle pour la modernité?
[One cannot adequately study the Newtonian era without paying special attention to the work
of Locke. The Essay on Human Understanding, conceived and completed before the
publication of the principle works of Newton, does not owe any direct debt to the latter.
However, both authors come out of the same mould of English experimental philosophy, and
the 18th century will constantly seek to associate them. According to d’Alembert, it could be
said of Locke ‘that he created metaphysics a bit like Newton created physics’, construing the
first, in an entirely new sense, as an ‘experimental physics of the soul’. These celebrated
characterisations allow us to pose the question on which our research here will focus. Locke
deploys the experimental and inductive resources of the new science to reconceive the human
mind – although he does not pronounce officially on its nature, he alludes to certain empirical
properties of mindedness which militate strongly in favour of the idea that thought can only
exist due to the coexistence of a body and a matter which determines its conditions of exercise
and assigns to it (via perceptual and motor interactions) a determinate space, a local presence.
Thus the figure who served for the Enlightenment as the philosophical double of Newton,
appears to have pursued, despite starting from similar methodological premises, an opposed if
not contrary metaphysical agenda. While Newtonian physics secreted a metaphysics which
spiritualised space, Lockean philosophy is subtended by an ontology which denies a special
mode of existence to thinking substance, and which spatialises spirit and prepares the ground
for its most complete naturalisation, a process which Hume would later push further. How
was this reversal possible? What is its significance for understanding modernity?]
Level 4
La réponse à ces questions détermine plusieurs tâches subordonnées.
[Responding to these questions requires attention to several subtasks.]
(a) CONTEXTE Un examen contextuel, appuyé sur les résultats de la tâche 1, doit permettre
de mieux comprendre les relations complexes de Locke au platonisme de Cambridge, tant sur
la question de l’espace, que sur celle de l’âme, son immortalité et son immatérialité.
L’anthropologie « platonicienne » d’auteurs comme More ou Cudworth est certainement l’une
des cibles secrète de Locke dans l’Essai. Mais ce trait est rarement apprécié à sa juste valeur.
Par ailleurs il conviendra d’élargir cette étude contextuelle, à l’examen des manuscrits
théologiques de Locke, qui permettent de mieux comprendre l’intensité de son investissement
dans les débats théologiques de son temps – la question du « corps de l’âme », soma
psuchikon ou soma pneumatikon –, est impliquée dans la plupart des doctrines plus ou moins
hérétiques auxquelles s’est passionnément intéressé l’auteur de l’Essai : origénisme,
arianisme, socinianisme, mortalisme. Une attention particulière sera portée à la
correspondance de Locke avec le Remontrant Philip von Limborch, sur l’unicité et
l’omniprésence de Dieu.
[(a) CONTEXT. A contextual examination, building on the results of task 1, will permit a
better understanding of Locke’s complex relations to Cambridge Platonism, regarding both
the question of space, and that of the soul, its immortality and immateriality. Without doubt,
the ‘Platonic’ anthropology of authors such as More and Cudworth is one of the secret targets
of Locke in the Essay, but this significant fact has hitherto not been given its due attention. It
will also be useful to enlarge this contextual study through an examination of the theological
manuscripts of Locke, which permit a better understanding of the degree of his investment in
the theological debates of his time – the issue of the ‘body of the soul’, soma psuchikon or
soma pneumatikon – is implicit in the majority of the more or less heretical doctrines in which
the author of the Essay took a passionate interest: Origenism, Arianism, Socinianism,
mortalism. A particular attention will be paid to Locke’s correspondence with the
Remonstrant Philip von Limborch on the unicity and omnipresence of God.
(b) ANALYSE TEXTUELLE [(b) TEXTUAL ANALYSIS]
Une étude plus interne au texte de Locke s’efforcera d’en dégager les cohérences et les
éventuelles tensions. On s’attachera à cartographier le champ sémantique de l’esprit et de
l’âme dans l’Essay : mind, spirit, soul, thinking thing, consciousness, thought and
perception... On s’attachera (en s’appuyant sur les résultats de la tâche 2) à comprendre
comment les modes simples de l’espace et du temps sont mobilisés par Locke dans ses
caractérisations ontologiques de l’esprit (en particulier dans les chapitres sur la substance et
les noms de substance et dans celui sur l’identité). On essaiera de mettre en relation et
comprendre la cohérence des grandes thèses lockéennes sur l’esprit : la tabula rasa,
l’intermittence de la pensée, la conscience comme fondement de l’identité personnelle ; la
possible matérialité de l’âme.
[A more conceptual study of the text of Locke will seek to discern coherencies and possible
tensions within the Essay. We will map the semantic scopes of the concepts of ‘spirit’ and
‘soul’ in the Essay: mind, spirit, soul, thinking thing, consciousness, thought and
perception...We also will seek (drawing on the results of task 2) to understand how the simple
modes of space and time are mobilised by Locke in his ontological characterisations of spirit
(in particular in the chapters on substance and the names of substance and in the chapter on
identity). We will relate together and examine the consistency of the chief Lockean theses on
spirit: tabula rasa, the intermittence of thought, conscience as the foundation of personal
identity; and the possible materiality of the soul.]
(c) ENJEUX Une troisième sous-tâche consistera à évaluer la signification historique des
analyses lockéennes, en particulier dans le contexte d’une réflexion sur les « fondements
métaphysiques » de la science moderne. On s’efforcera de caractériser la réponse à la fois
forte et évasive que Locke propose à une question qui n’a cessé d’habiter la modernité.
Comment penser l’esprit dans le nouveau monde matériel régi par le déterminisme aveugle
des forces mécaniques ? Faut-il admettre le strict partage ontologique, imposé par l’héritage
du cartésianisme, excluant l’esprit de la matière et la matière de l’esprit ? Faut-il repenser le
mécanisme, ou admettre les limites de ses pouvoirs heuristiques, y compris pour l’explication
des propriétés de la matière ? Faut-il réduire entièrement l’esprit à la matière, comme le
gauchissement matérialiste de la fameuse conjecture lockéenne de la matière pensante paraît y
inviter au 18e siècle ?
[(c) RELEVANCE A third subtask will consist in evaluating the historical significance of the
Lockean analyses, in particular in the context of reflection on the ‘metaphysical foundations’
of modern science. We will seek to examine the response, at once strong but also evasive,
which Locke gives to a question which still occupies contemporary thought: how is spirit to
be conceived in the new material world ruled by the blind determinism of mechanical forces?
Must a strict ontological division be admitted, imposed by the legacy of Cartesianism,
excluding spirit from matter and vice versa? Is it necessary to rethink mechanism, or admit
the limits of its heuristic powers, including its ability to explain the properties of matter? Is it
necessary to reduce spirit entirely to matter, as the 18th century materialist construal of the
famous Lockean conjecture about thinking matter appears to invite?]
Texte 7
Axe 4 L’esprit dans l’univers : le dessein divin [Axe 4 ‘Spirit in the universe :
supernatural design’]
L’esprit dans l’univers » : Comment l’héritage du newtonianisme a-t-il pu donner lieu aussi
bien à l’essor d’une physico-théologie qu’à la critique du recours aux causes finales dans les
sciences de la nature et dans la cosmologie ? [4. ‘Spirit in the universe’ : How was the
heritage of Newtonianism able to give rise at once to the blossoming of physico-theology in
the tradition of rational theology, and to the critique (notably, in Hume) of recourse to final
causes in the natural sciences and in cosmology?]
Depuis Socrate et sa lecture d’Anaxagore, on s’interroge pour savoir si l’explication physique
peut ou non se passer d’un recours aux causes finales. Le débat se trouve renouvelé au 17e
siècle dans le contexte de la philosophie mécanique. Galilée et, à sa suite, Descartes affirment
que les fins que Dieu s’est proposé en créant ses oeuvres ne sont pas accessibles à nos
entendements et ne doivent pas être sollicitées dans l’explication physique, qui ne requiert
rien d’autre que l’efficience causale. Ces positions, qui semblaient consubstantielles à la
science moderne de la nature, se voient brutalement battues en brèche dans le second 17e
siècle, notamment en Angleterre, où la cosmogénèse cartésienne est dénoncée par des auteurs
comme More, Baxter ou Méric Casaubon comme virtuellement athée, ou faisant le lit du
matérialisme épicurien. Dieu n’abandonne pas la Création aux forces aveugles de la matière :
il la dirige constamment et providentiellement. Ce contexte polémique, et le souci de défendre
la valeur de la science pour la religion naturelle va déterminer au tournant du siècle, chez des
auteurs comme Boyle, une réévaluation des causes finales et de leur usage en physique. Elle
accompagne le sentiment croissant des limites du mécanisme : celui-ci ne peut rendre raison
de tous les phénomènes matériels (et notamment de l’attraction newtonienne), et il se heurte à
des difficultés métaphysiques (crise de la causalité, Malebranche). C’est ainsi que la
considération de la cause première en vient à être considérée comme partie intégrante de la
philosophie naturelle, selon les mots mêmes de Newton dans le Scholium generale ajouté à la
seconde édition des Principia (1713). Dans le sillage des Boyle lectures de Richard Bentley
qui approprie la science newtonienne au discours théologique, se développe au 18e siècle un
genre d’écrit « physico-théologique », illustré en Angleterre par de très nombreux ouvrages
comme ceux de William Derham (Physico-theology, Astro-theology), John Ray (The Wisdom
of God manifested in the Works of Creation), présent aussi en Hollande (Nieuwentijt,
L’existence de Dieu démontrée par les merveilles de la nature), en Allemagne (l’InsectoTheologia de Friedrich Lesser), ou en France (Le Spectacle de la nature de l’abbé Pluche).
Dans ces traités, la science de la nature est mise au service d’une démonstration quasi
inductive et expérimentale de l’existence et des attributs de Dieu (sa sagesse, son intelligence,
sa toute puissance) à partir de la considération de ses œuvres : l’ordonnancement providentiel
du cosmos, le dessein qui préside à sa composition et à la perfection des créatures vivantes.
L’« argument du dessein » ainsi déployé joue un rôle essentiel dans les débats contre la librepensée, et s’impose au 18e siècle comme l’argument princeps de la religion naturelle, voire de
la morale (chez Hutcheson) – témoignage a contrario de cette importance : l’argument, dans
ses divers usages, constitue la cible privilégiée de Hume dans ses Dialogues sur la religion
naturelle. Le corpus de la physico-théologie, des Boyle lectures de Richard Bentley à
l’Histoire du Ciel de Kant est immense. Son analyse engage une multitude d’enjeux qui
varient d’ailleurs en fonction des contextes historiques ou locaux : selon les cas la théologie
physique est une défense de valeur de la science par la religion, ou réciproquement de la
religion par la science; c’est tantôt un instrument idéologique et politique, tantôt l’expression
d’une sensibilité nouvelle à l’égard de la nature et de ses œuvres, une sensibilité parfois quasi
mystique (comme chez Swammerdam)…
[The question whether physical explanation can or cannot do without appeal to final causes
has been an object of discussion since the time of Socrates and his interpretation of
Anaxagoras. This discussion was renewed in the 17th century in the context of the new
mechanical philosophy. Galileo and, following him, Descartes affirm that the ends which God
set down when he created his works are not accessible to our understanding and must not be
appealed to in a physical explanation, which requires nothing more than efficient causality.
These positions, which for a time seemed consubstantial to modern natural science, were
subjected to powerful attack in the second half of the 17th century, most notably in England,
where the Cartesian cosmogenetic account was denounced by authors such as More, Baxter
and Méric Casaubon as virtually atheist, or paving the way for Epicurean materialism. God,
those authors maintained, does not abandon his creation to the blind forces of matter: he
directs it constantly and providentially. This polemical context, and the concern to defend the
value of science for natural religion leads at mid-century to a reevaluation, in authors such as
Boyle, of final causes and their use in physics. This reevaluation accompanies a growing
sentiment of the limits of mechanism: the latter cannot account for all material phenomena
(and notably Newtonian attraction), and it additionally runs up against broader metaphysical
difficulties (causality crisis, Malebranche). It is thus that the consideration of the first cause
comes to be considered as an integral part of natural philosophy, according to Newton’s own
words in the Scholium generale added to the second edition of the Principia (1713). In the
wake of the Boyle lectures of Richard Bentley which appropriate Newtonian science to
natural theological discourse, a genre of theological writing, ‘physico-theology’, develops in
the 18th century, illustrated in England by very numerous works such as those by William
Derham (Physico-theology, Astro-theology), John Ray (The Wisdom of God manifested in the
Works of Creation), but also illustrated in Holland (Nieuwentijt, Het regt gebruik der werelt
beschouwingen, ter overtuiginge van ongodisten en ongelovigen), in Germany (the InsectoTheologia of Friedrich Lesser), and in France (Le Spectacle de la nature by the abbé Pluche).
In these treatises, natural science is put in the service of a quasi inductive and experimental
demonstration of the existence and attributes of God (his wisdom, intelligence, omnipotence)
starting from a consideration of his works: the providential ordering of the cosmos, the design
which presided over its composition and the perfection of living creatures. The ‘argument
from design’ thus deployed plays an essential role in the debates against freethinking, and
established itself in the 18th century as the principle argument of natural religion, as indeed of
morality (in Hutcheson). As testimony a contrario of its importance, one need only observe
that the argument, in its various usages, constitutes the privileged target of Hume in his
Dialogues Concerning Natural Religion. The physico-theology corpus, from the Boyle
lectures of Richard Bentley to the Universal Natural History and Theory of the Heavens of
Kant, is immense. Its analysis involves a number of factors which vary in importance relative
to specific historical and local contexts: depending on the individual cases, physical theology
can function as a defence of the value of science by religion, or reciprocally of religion by
science; it is sometimes an ideological and political instrument, sometimes the expression of a
new sensibility towards nature and its works, a sensibility which can often verge on the
mystical (as for example in Swammerdam).]
Level 4
Dans le cadre de ce projet nous n’aborderons ces enjeux et ce corpus que de manière
circonscrite, nous concentrant sur les questions suivantes :
(a) Physico-théologie, orthodoxie et hétérodoxie. Il est clair que c’est autour de Newton, et
par la contribution d’hommes qui furent en contact direct avec lui tel Richard Bentley ou
Samuel Clarke que naît le genre de la théologie physique. Il reste qu’on peut se demander par
quel processus historique la physique newtonienne a pu se voir ainsi enrôler dans un projet
typiquement latitudinaire, alors même que, pour Newton lui-même et pour plusieurs de ses
disciples, elle s’élabore dans une ambiance de dissidence religieuse et d’hétérodoxie
clairement (sinon publiquement) assumée.
[In the context of this project will only be touching on these issues and this corpus in a limited
way, concentrating on the following questions:
(a) Physico-theology, orthodoxy and heterodoxy. The genre of physic-theology makes its first
proper appearance with Newton and those figures who were in direct contact with him, such
as Richard Bentley or Samuel Clark. But how did Newtonian physics come to be enrolled in a
typically latitudinarian project, despite the fact that in the case of Newton himself and several
of his disciplines, it was initially elaborated in an ambiance of religious dissidence and of
heterodoxy which is clearly (even if not publically) assumed.]
(b) Cosmo-théologie. Une seconde question concerne les arguments typiques de la « physicothéologie » newtonienne. Il s’agit principalement d’une « cosmo-théologie », fondée sur
l’examen de l’organisation et de la disposition des astres (les conditions initiales), sur le
nécessaire renouvellement des forces nécessaire au maintien de l’ordre du cosmos, ou (plus
rarement) sur la considération de la contingence des lois de la nature – dans ces différents cas,
les choix qui ont présidé à la Création ou déterminent sa conservation révèlent un dessein
divin, une présence active de l’esprit dans l’univers. Ce type d’arguments, directement en
prise avec le discours cosmologique, connaît un ensemble de vicissitudes au 18e siècle, et l’on
pourra se donner pour tâche d’en tracer la postérité jusqu’à Kant et son Histoire du Ciel.
[(b) Cosmo-theology. A second question concerns the standard arguments of Newtonian
physico-theology. It is principally a ‘cosmo-theology’, founded on the examination of the
organisation and disposition of the stars (the initial conditions), on the necessary renewal of
the forces necessary for the maintenance of the cosmic order, or (more rarely) on the
consideration of the contingence of the laws of nature – in these different cases, the choices
which presided over the creation or determine its conservation reveal a divine design, an
active presence of the spirit in the universe. This type of argument, directly in touch with
cosmological discourse, goes through various vicissitudes in the 18th century, and we will
undertake the task of tracing its posterity up to Kant and his Theory of the Heavens.]
(c) Spatialité et causalité divines. Une autre question concerne les liens entre l’argumentaire
physico-théologique des newtoniens et la théorie proprement newtonienne de l’espace comme
attribut de l’existence divine, ou sensorium divin, exposée dans le manuscrit De Gravitatione,
et, dans certains textes publiés comme les Queries de l’optique. On s’appuiera sur les résultats
de la tâche 1 pour tenter de comprendre le lien que Newton cherche lui-même à nouer entre la
présence sensible de Dieu dans l’univers et son action providentielle. Ce lien paraît fondé sur
une conception « présentiste » de la causalité (les causes doivent être localement présentes à
leurs effets), dont il conviendra d’analyser les sources et la signification.
[(c) Spatiality and Divine Causality. Another question concerns the links between the
physico-theological argumentation of the Newtonians and the properly Newtonian theory of
space as an attribute of the divine existence, or divine sensorium, as set out in the manuscript
De Gravitatione, and in certain published texts such as the Queries of the Opticks. We will
draw on the results of task 1 to try to understand the link which Newton himself seeks to
make between the sensible presence of God in the universe and his providential action. This
link appears to be founded in a ‘presentist’ conception of causality (causes must be locally
present to their effects), and it will be valuable to analyse the sources and signification of this
conception.]
(d) La critique de l’argument du dessein. Celle-ci figure de manière prééminente dans les
Dialogues de Hume. Pour la question de la finalité, on retrouve un schème de retournement
analogue à celui qui présidait à l’analyse empiriste de l’espace (décrite dans la tâche 2) : le
dessein que nous attribuons à Dieu revient en réalité à l’homme et aux projections de ses
propres facultés téléologiques - ce constat invite à reprendre la question des liens entre
psychologie et critique de la religion chez Hume et chez quelques-uns de ses contemporains.
[(d) The critique of the argument from design. This argument figures pre-eminently in the
Dialogues of Hume. On the question of teleology, we find here a reversal analogous to that in
the empiricist analysis of space (described in task 2): the design which we attribute to God is
in fact to be attributed to the projections made by humans from their own teleological thinking
– this suggests the importance of further pursuing the question of the links between
psychology and critique of religion in Hume and in some of his contemporaries.]
(e) Physico-théologie et sécularisation. Une dernière question concerne la signification
« historique » du genre physico-théologique, en particulier au regard du lent processus de
sécularisation ou de « désenchantement monde ». On pourra estimer que le genre constitue au
18e siècle le dernier rempart, bien fragile, de la théologie rationnelle face à la libre-pensée.
Cette fragilité s’atteste dans la manière incroyablement efficace dont Darwin par exemple,
dans un mouvement théorique qui est apparenté à celui de Hume, recrutera toutes les preuves
patiemment réunies par les physico-théologiens en faveur du dessein, comme autant
d’arguments au bénéfice d’une théorie de l’adaptation anti-finaliste, conjuguant les forces
aveugles de la variation et de la sélection naturelle. On pourra ainsi se demander, avec R.
Westfall, si la théologie physique, conçue par ses promoteurs comme une réponse au
scepticisme religieux ne fut pas elle-même le fruit secret d’un scepticisme inavoué (selon un
renversement classique auquel Richard Popkin nous a appris à être sensibles dans son Histoire
du scepticisme).
[(e) Physico-theology and secularisation. A final question concerns the ‘historical’
significance of the physico-theology genre, in particular with regard to the gradual process of
secularisation or ‘disenchantment of the world’. One might be inclined to say that in the 18th
century, the genre constitutes a last, fragile bulwark of rational theology faced with the
freethinking threat. This fragility seems evident in the incredibly efficacious manner in which
Darwin, for example, in a theoretical move similar to that of Hume, recruits all the proofs
patiently collected together by the physico-theologians in favour of design, in order to recycle
them as just so many arguments in favour of an anti-teleological theory of adaptation,
appealing to the blind forces of variation and natural selection. One might also ask, following
R. Westfall, whether physical theology, conceived by its promoters as a response to religious
scepticism, was not in fact itself perhaps the secret fruit of an undisclosed scepticism
(according to a classical reversal to which Richard Popkin has taught us to be sensible in his
History of Scepticism).]
Manifestations [Level 3]
Début année 3 : atelier « L’espace dans le platonisme de Cambridge ».
[Beginning of year 3 : workshop ‘The concept of space in Cambridge Platonism’
Milieu année 3 : journées « Le lieu de l’esprit ».
[Middle of year 3 : study day ‘The place of spirit’]
année 2 : Atelier « Construction empiriste de l’espace ».
[Year 2 : Workshop ‘The empiricist construction of space’]
Juin 2010 : livraison : atelier tâche-3 qui prendra la forme d’une journée d’études
réunissant les participants de la tâche, et 2 à 3 conférenciers invités (lieu : Nanterre).
[June 2010 : deliverable: task 3 workshop which will take the form of a study day
reuniting the task participants, and two to three invited speakers (Nanterre).]
atelier « Physico-théologie et sécularisation ». (Jaffro/Seidengart/Hamou) Atelier en
décembre 2009 à Nanterre.
[workshop ‘Physico-theology and secularisation’ (Jaffro/Seidengart/Hamou) Workshop
in December 2009 (Nanterre).]
préparation logistique de l’atelier « Newtonianisme et physico-théologie » (Hamou, postdoc). Atelier en juin 2011.
[preparation of the workshop ‘Newtonianism and physico-theology’ (Hamou, post-doc).
Workshop in June 2011.]
Les Membres : pages de CV
[Une page par membre avec espace pour une photo
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Nom
Email
JAFFRO Laurent, 45 ans
Cursus :
1984 Admission à l’Ecole normale supérieure -Ulm (5e)
1985 Licence et maîtrise (TB) de philosophie à Paris IV
1986 DEA de philosophie (TB) à Paris IV et admission à l’agrégation de philosophie (5e)
1988-1989 Service national
1989-1992 Allocataire-moniteur-normalien à Paris X
1992-1993 : boursier de la Fondation Thiers (Institut de France)
1994 Thèse de doctorat de philosophie (Très honorable avec les félicitations à l’unanimité) à
Paris X
1993-1995 professeur agrégé à l’IUFM d’Auvergne
1995-2004 maître de conférences à l’université Paris I
décembre 2003 habilitation à diriger des recherches à Paris X
2000-2005 délégation à l’Institut universitaire de France
2004 élection comme professeur des universités à Clermont II
2006 nomination comme directeur de la Maison des sciences de l’homme de ClermontFerrand
Situation actuelle :
professeur des universités (« philosophie ») de 1re classe à Clermont II
directeur de l’UMS CNRS-Clermont II « MSH Clermont-Ferrand »
Liste des cinq publications les plus significatives des cinq dernières années :
1 « Le cogito de Berkeley », Archives de philosophie, 67 (2004), p. 85-111.
2. « What is Wrong With Reid’s Criticism of Hume on Moral Appreciation ? », European
Journal of Analytic Philosophy, 2, 2 (2006), p. 11-26.
3 « La divinisation du social », in Modernité et sécularisation, éd. M. Fœssel et J.-F.
Kervégan, Paris, CNRS éditions, 2007, p. 145-153.
4 « Which Platonism for Which Modernity ? Shaftesbury’s Socratic ‘Sea-Cards’», in
Platonism at the Origins of Modernity : Studies on Platonism and Early Modern Philosophy,
éd. S. Hutton et D. Hedley, International Archives in the History of Ideas, Springer, 2008, p.
255-267.
5 « Sistema e subjetividade: o si estóico dos Modernos », DoisPontos, 5, 1 (2008), p. 67-90.
Prix, distinctions
1998 : médaille Saintour de l’Institut de France
2000-2005 : membre junior de l’Institut Universitaire de France
2002-2006 : titulaire de la prime d’encadrement doctoral et de recherche
2005, semestre d’été : titre de professeur invité à l’université de Neuchâtel
2006, semestre d’été : renouvellement du titre de professeur invité à Neuchâtel
2007-ce jour : titulaire de la prime d’encadrement doctoral et de recherche
2008 : promotion à la 1re classe des professeurs des universités par le Conseil national des
universités (17e section)
2008, semestre d’automne : renouvellement du titre de professeur invité à Neuchâtel
HAMOU Philippe, 44 ans
Cursus
1987 Ecole normale supérieure de Fontenay-Saint Cloud (6e)
1988 Maîtrise de philosophie, Paris IV- Sorbonne, (TB)
1989 Agrégation de philosophie (33e)
1990 Diplôme d’études approfondies, philosophie, Paris I- Sorbonne (TB)
1990-1992 Service national (coopération)
1993-6 Allocateur moniteur normalien, Université de Lille III
1996-7 Visiting fellow, Dept of the History of Science, Harvard University
1997-8 ATER, département de philosophie, Université de Paris I- Sorbonne
1998 Thèse de doctorat, Lille III, 1998 Mention très honorable, et félicitations
1998-2004 Directeur de programme au Collège International de Philosophie
1998-aujourd’hui Maître de conférences, Université de Paris X Nanterre
2006 Habilitation à diriger les Recherches, Université Paris X - Nanterre
Situation actuelle :
Maître de conférences hors classe (habilité à diriger les recherches), département de
philosophie, Université Paris Ouest Nanterre La Défense.
Membre du jury de l’agrégation de philosophie, du Conseil National des Université (section
72) et du Conseil d’administration de la Société française d’histoire des sciences.
Liste de cinq publications significatives des cinq dernières années :
Locke, Essai sur l’entendement humain, traduit par Pierre Coste, établissement du
texte, présentation et notes, Le Livre de Poche, Paris, 2009
« Enthousiasme et nature humaine : à propos d’une lettre de Locke à Damaris
Cudworth », dans Enthousiasme. Crises Religieuses et critique philosophique, coordonné par
Claire Crignon-de Oliveira, Revue de Métaphysique et de Morale, 3-Juillet 2008
« La nature est inexorable, pour une reconsidération de la contribution de Galilée au
problème de la connaissance » Galilaeana, Journal of Galilean Studies, Florence, 2008
« Locke on Thinking Matter, a reassessment », Locke, Critical Assessments, vol. 3, éd.
P. Anstey, Routledge, Londres, 2006
« Quelle théorie de la vision pour l’optique newtonienne ? », dans Lumières, numéro 4
: Regard sur l’Optique de Newton, 1704-2004, coordonné par J.F. Baillon, Bordeaux, 2004
Prix, distinctions (y compris bourses)
2010 prime d’excellence scientifique
1996 Lauréat de la bourse Lavoisier du ministère des affaires étrangères (séjour de recherche
à Harvard)
SEIDENGART, Jean, 59 ans
Cursus
1970-1972 Licence et Maîtrise de philosophie, Paris X- Nanterre (B).
1974 CAPES Philosophie.
1977 Agrégation de philosophie.
1976–1980 Professeur de philosophie au Lycée Pierre Bayen à Châlons-en-Champagne.
1980-1984 Maître-Assistant en philosophie à l’Université Paris-X-Nanterre.
1984-1995 Maître de Conférences en philosophie à l’Université Paris-X-Nanterre.
1984-1994 Directeur du Centre d’Histoire et philosophie des sciences Paris-X en association
avec l’UPR 21 du CNRS.
1982-1986 Études d’allemand à l’Institut Goethe.
1992-1993 Délégation au CNRS.
1993-1995 Membre nommé du Conseil National des Université (section 72).
1993 Membre de l’Internationale Ernst Cassirer-Gesellschaft à Heidelberg-Berlin.
1995 Doctorat d’État : Le problème de l’infini dans la cosmologie classique de Copernic à la
fin des Lumières.
1995-2001 Professeur des Universités en Philosophie à l’ Université de Reims.
1997 Professeur invité à la Faculté des Sciences de de Genève, séminaire sur l’histoire de la
cosmologie.
1998 Membre fondateur du Centro Internazionale di Studi Bruniani à l’Istituto Italiano per gli
studi Filosofici de Naples.
2000 Professeur invité à l’University College of London, Warburg Institute.
2001 Professeur (1e cl.) des Universités en Philosophie à l’Université Paris-X-Nanterre.
2004 Professeur invité à l’University College of London, Warburg Institute.
2007-2010 Directeur de l’Equipe d’Accueil 373 (IREPH) de l’Université Paris-X (classée
"A").
2008-2011 Membre actif de l’Ecole Doctorale de philosophie à l’Université de Turin.
Situation actuelle :
Professeur (1e cl.) de Philosophie à l’Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense.
Liste des cinq publications les plus significatives des cinq dernières années :
Dieu, l’Univers et la sphère infinie : penser l’infinité cosmique à l’aube de la science
classique, Paris, Albin Michel, 2006. 610 pp.
« Le système du monde de l’Abbé Pluche dans son ‘Histoire du ciel’ », in Ecrire la nature au
XVIIIe siècle : autour de l’Abbé Pluche, éd. F. Gevrey et al., Paris, PUPS, 2006, p. 327-345.
« Kant et Cassirer, in Kant Today — Kant aujourd’hui — Kant heute, éd. H. Lenk & R.
Wiehl, Berlin, Lit Verlag, 2006, p. 407-427.
« Gassendi et la question de l’infinité cosmique », in Gassendi et la modernité, éd. Sylvie
Taussig, Turnhout, Belgique, Brepols publishers, 2008, p. 17-37.
Le copernicianisme de l’astronome allemand Christopher Rothmann, sa défense et la
question de son "retrait", in Nouveau Ciel-Nouvelle Terre : la révolution copernicienne dans
l’Allemagne de la Réforme, éd.Edouard Mehl, M.A. Granada et D. di Liscia, Les Belles
Lettres, mars 2009.
Prix, distinctions : 1999 Palmes Académiques à l’Université de Reims.
BERCHIELLI Laura, 42 ans
Cursus
- 1991: Diplôme du cours annuel postgrade l’Erasmus Program of European Studies in Logic,
History and Philosophy of Science (Université de Florence et Université de Gand).
- 1994: licence (‘laurea’) en philosophie à l’Université de Florence avec mention (110/110 e
lode).
- 1999 : diplôme de D.E.S. (diplôme d’études supérieures) de l’école doctorale de
l’Université de Genève.
- 1997-2002 : assistante à l’Université de Neuchâtel.
- Mai–août 1998: séjour de recherche auprès de l’Institut für Geschichte der Medizin de
l’Université de Vienne.
- 2002-2004 : assistante FNSRS (Fond National Suisse de Recherche Scientifique) à
l’Université de Neuchâtel
- 2004: doctorat ès lettres de l’Université de Neuchâtel. Mention: summa cum laude.
- 2004-2005 : chargée d’enseignement à l’Institut de philosophie de l’Université de
Neuchâtel.
- Septembre 2005 : élection comme maître de conférences au département de philosophie
de l’université Clermont-Ferrand-II.
Situation actuelle :
Maître de conférences au département de philosophie de l’université Clermont-Ferrand-II.
Liste des cinq publications les plus significatives des cinq dernières années :
- R. Glauser & L. Berchielli, « Sensations and Ideas of Sensible Qualities in Leibniz », in M.
Carrara, A.M. Nunziante, G. Tomasi (sous la dir. de), Individuals, Minds and Bodies : Themes
from Leibniz, Studia Leibnitiana Supplementa, Oct. 2004, p. 231-256.
- « Berkeley et l’Optique de Newton », Lumières, numéro spécial « Regards sur l’Optique de
Newton 1704-2004 », 2004, p. 105-124.
- « La vision de l’espace: Locke et Chardin », in Revue d’Auvergne, 2008 , p. 15-26.
- « Visual and causal languages: the evolution of Berkeley’s concept of language », in
P.Glombíček, J.Hill (eds.), George Berkeley. FILOSOFIA, Praha 2008.
Prix, distinctions (y compris bourses)
- 1996-1997: bourse d’étude pour le perfectionnement à l’étranger de l’Université ‘La
Sapienza’ de Rome.
- 1998 : bourse d’échange du Ministère des Affaires Etrangères autrichien pour un séjour
de recherche auprès de l’Institut für Geschichte der Medizin de l’Université de Vienne.
PÉCHARMAN Martine, 56 ans
Cursus :
1972 : Admission à l’École Normale Supérieure
1975 : Admission à l’Agrégation de philosophie (1ère)
1977 : DEA de philosophie À Paris I (TB)
1978 : DEA de sociologie à l’EHESS (TB)
1979-96 : Assistante au département de philosophie de Clermont-Ferrand II
1993-95 : Détachement comme CR2 dans l’UPR 75 du CNRS (dir. Henry Méchoulan)
1996-2003 : Chercheur (CR1) au Centre d’Histoire de la Philosophie Moderne du CNRS (dir.
Yves Charles Zarka)
2004-ce jour : Chercheur (CR1) au Centre de Recherches sur les Arts et le Langage du
CNRS (dir. Jean-Marie Schaeffer)
Situation actuelle :
Chargée de recherche de 1ère classe au CNRS (CRAL-EHESS, UMR 8566)
Liste des cinq publications les plus significatives des cinq dernières années :
1- « Sémantique et doctrine de la proposition : Hobbes inconciliable avec la tradition
terministe ? », in John Buridan and Beyond. Topics in the Language Sciences 1300-1700,
edited by Russell L. Friedman & Sten Ebbesen, Copenhagen, The Royal Danish Academy of
Sciences and Letters, 2004, p. 203-236.
2- « Le problème du principe des jugements pratiques : Kant critique d’une illusion de
Hobbes », in Kant et Hobbes. De la violence à la politique, édité par L. Foisneau et D.
Thouard, Paris, Vrin, 2005, p. 33-54.
3- « Strauss : The Search for the Hidden Foundation of Modernity in the Political Philosophy
of Hobbes », in Leviathan Between the Wars. Hobbes’s Impact on Early Twentieth-Century
Political Philosophy, edited by L. Foisneau, J.-C. Merle and T. Sorell, Frankfurt, Peter Lang,
2005, p. 21-40 (version française dans la revue Droits, n° 45, 2007, p. 191-208).
4- « Port-Royal et l’analyse augustinienne du langage », in Augustin au XVIIe siècle, édité par
Laurence Devillairs, Leo S. Olschki Editore, Firenze, 2007, p. 101-134.
5- « Malebranche’s Ontological Problem of the Perception of Bodies », in Theories of
Perception in Medieval and Early Modern Philosophy, edited by Simo Knuuttila and Pekka
Kärkkäinen, Springer Science+Business Media B.V., 2008, p. 245-269.
Prix, distinctions :
1970 : Premier Prix de Philosophie au Concours Général (Lycée d’Aire-sur-l’Adour)
LEECH David, 34 ans.
Cursus :
1994 – 1998: MA Honours in Classics (2.1), University of St. Andrews, UK.
1999 – 2000: M.Phil. (Ancient Philosophy), Faculty of Classics, University of Cambridge,
UK.
2001 –2002: auditeur à l’EPHE (Section des Sciences religieuses), Paris.
2001 – 2005: Ph.D. (philosophy of religion), Faculty of Divinity, University of Cambridge,
UK.
2002 – 2008: undergraduate and graduate supervisor, University of Cambridge, UK.
2006 – 2008: Research Associate, Psychology and Religion Research Group, Faculty of
Divinity, University of Cambridge, UK.
2007: lecturer for undergraduate philosophy of religion paper, Faculty of Divinity, University
of Cambridge, UK.
2008: Senior Research Associate, Cognition, Religion and Theology Project, Ian Ramsey
Centre (Faculty of Theology), University of Oxford, UK.
Situation actuelle :
Senior Research Associate, Cognition, Religion and Theology Project, Ian Ramsey Centre
(Faculty of Theology) in conjunction with the Institute of Cognitive and Evolutionary
Anthropology, University of Oxford, UK (depuis février 2008).
Liste des cinq publications les plus significatives des cinq dernières années :
1 “Raison et enthousiasme dans l’Enthusiasmus Triumphatus de Henry More” in Revue de
métaphysique et de morale, July 2008, 309-322.
2 “Relating Spiritual Healing and Science : Some Critical Reflections” (à paraître en 2009
chez Cambridge University Press dans «Spiritual Healing: Religious and Scientific
Perspectives », ed. Fraser Watts).
3 “Ficino and Henry More on the Immortality of the Soul” (à paraître chez Brill, dans
l’ouvrage issu du colloque Ficin qui s’est tenu à Londres en 2004, dir. Stephen Clucas, Valery
Rees, Peter Forshaw).
Prix, distinctions
1995: Latin Prize, University of St. Andrews, UK.
1999 – 2000: British Academy one-year Scholarship.
2000 – 2001: H.M. Chadwick Fund, Faculty of Divinity, University of Cambridge, UK.
2001 – 2002: Sidney and Marguerite Cody Scholarship, Girton, University of Cambridge,
UK.
2002: Burney Studentship, Faculty of Divinity, University of Cambridge, UK.
2003: Burney Studentship, Faculty of Divinity, University of Cambridge, UK.
2004: Burney Fund Award, Faculty of Divinity, University of Cambridge, UK.
Texte 8
Partenaire 1 : À Clermont, le centre Philosophies et Rationalités (PHIER EA3297),
fondé par le professeur Elisabeth Schwartz, dirigé par le professeur Emmanuel Cattin,
développe des recherches sur les rationalités selon trois axes, animés par une tradition
intellectuelle clermontoise qui avait été représentée notamment par Jules Vuillemin :
(1) L’histoire et la philosophie des mathématiques ; (2) l’histoire comparée des systèmes
philosophiques ; (3) la rationalité pratique. Parmi les chercheurs affectés à ce centre, on
compte deux membres de l’Institut universitaire de France, un membre junior (Sébastien
Gandon) et un ancien membre junior (Laurent Jaffro). Les publications ou références de
publication de certains membres du PHIER sont accessibles sur HAL SHS :
http://halshs.archives-ouvertes.fr/PHIER/fr/
Des membres du centre, dont le directeur E. Cattin, sont actifs dans un programme
financé par l’ANR dont le centre est partenaire – « Subjectivité et aliénation,
PhiloSubSoc – qui s’achève en 2010. Les membres impliqués dans le projet PNEUMA ne
sont pas partie prenante de ce programme et il n’y a pas de recoupement entre les deux
actions. Néanmoins, la partie clermontoise de l’équipe PNEUMA bénéficiera de
l’expérience accumulée dans la gestion d’un programme ANR par ses collègues.
[Partner 1 : the centre Philosophies et Rationalités (PHIER EA3297), based at Clermont,
founded by Professor Elisabeth Schwartz, and directed by Professor Emmanuel Cattin. The
centre develops research on rationality along three axes, led by an intellectual tradition at
Clermont notably represented by Jules Vuillemin: (1) history of the philosophy of
mathematics; (2) comparative history of philosophical systems; and (3) practical rationality.
Included among the researchers associated with the centre are two members of the Institut
universitaire de France: a junior member (Sébastien Gandon) and a former junior member
(Laurent Jaffro). The publications or publication references of some of the members of
PHIER are accessible on HAL SHS:
http://halshs.archives-ouvertes.fr/PHIER/fr/]
The members of the centre, including the director E. Cattin, are actively involved in a
programme financed by the ANR of which the centre is a partner – ‘Subjectivité et aliénation,
PhiloSubSoc’ – which will finish in 2010. The members involved in the PNEUMA project are
not participating in this programme and there is no crossover between the two projects.
However, the Clermont contingent of the PNEUMA team will benefit from the experience
gained in the management of an ANR programme by their colleagues.]
Texte 9
Partenaire 2 : Née du souci de décloisonner ses recherches, l’Institut de Recherches
PHilosophiques (IREPH-EA373), à Nanterre, développe ses projets selon ses 3 axes
conjugués : élucider dans leur histoire comparée, ainsi que pour le temps présent, les
dynamiques de l’invention philosophique, scientifique et artistique. L’IREPH étudie plus
particulièrement l’interaction inventive entre ces trois principaux domaines (en incluant leur
enracinement social, politique et économique), car ils ne sont pas des constructions
autonomes d’essence purement rationnelle exemptes d’idéologie.
Cette multidimensionnalité de l’entreprise nécessite précisément un travail d’équipe où
les divergences éventuelles sont le signe d’une véritable consistance des objets et des
objectifs qui rassemblent les membres, mais elle exige un détour instruit par l’étude des
pratiques et des comportements effectifs et propres aux trois domaines concernés. Les
contributions les plus saillantes de l’Institut se sont surtout affirmées en philosophie moderne
(du 15e siècle aux Lumières européennes d’une part, et en philosophie contemporaine, de
l’autre). Plusieurs travaux marquants de l’IREPH ont permis de renouveler la compréhension
des interactions vives entre physique, métaphysique, cosmologie, théologie et théorie de la
connaissance depuis la « révolution scientifique ». Il s’agit désormais d’étendre et de préciser
ces réseaux d’intelligibilité à l’âge de la science newtonienne.
[Partner 2 : the second partner, the Institut de Recherches Philosophiques (IREPH-EA373) at
Nanterre, committed to a decompartmentalisation of research carried out, develops its projects
along three related axes: the elucidation of the dynamics of philosophical, scientific and
artistic invention by comparative study of the histories of these types of invention as well as
their contemporary forms. More particularly, the IREPH studies the inventive interaction
between these three principal domains (including their rootedness in social, political and
economic structures), since they cannot be regarded as purely autonomous, rational
constructions exempt from ideology.]
The multidimensionality of the research requires precisely a type of team work where possible
divergences in individual research are evidence of the genuine compatibility in the members’
subject matters and aims, but it requires a detour informed by the study of the practices and
the actual behaviours of the three specified domains. The chief contributions of the Institut are
in the areas of modern philosophy (from 15th century to the European Enlightenment, and in
contemporary philosophy). Several signal works of the IREPH have opened a new
understanding of the interactions between physics, metaphysics, cosmology, theology and
theory of knowledge since the ‘scientific revolution’, and the PNEUMA project will be able
to extend and give a more fine-grained analysis of these interlinked networks of intelligibility
in the era of Newtonian science.]
Texte 10
Agence nationale de la Recherche : présentation du programme :
Sciences, technologies et savoirs en sociétés. Enjeux actuels, questions
historiques
[Science, technology and knowledge in societies. Contemporary issues and historical
questions]
cf. http://www.agence-nationalerecherche.fr/AAPProjetsOuverts?NodId=17&lngAAPId=225
L'objectif de ce programme est d'analyser comment se déploient et se sont déployées les
sciences, les technologies et les savoirs dans divers espaces géographiques et géopolitiques,
comment ils ont pris forme en société, en économie, en culture et en politique, et comment les
individus et les sociétés ont appris à vivre avec les sciences et les techniques, dans toutes les
parties du monde, dans le passé comme dans le présent.
[The aim of this programme is to analyse how science, technology and knowledge is and has
been deployed in diverse geographical and geopolitical regions of the world, how these have
become embedded in society, the economy, in culture and in politics, and how individuals and
societies have learned to cohabit with science and technology, in all parts of the world, in the
past as well as in the present.]
Cet appel est conçu de la façon la plus large, des pratiques de savoirs les plus anciennes
à l'innovation et aux techno-sciences contemporaines. Il vise à comprendre les modes de
fabrication de ces savoirs, les ontologies qu'ils énoncent, les représentations qui les
soutiennent, les modes d'action qu'elles suggèrent, leurs intrications aux autres
pratiques sociales et ce, à toutes les échelles spatiales et temporelles. Il s'adresse autant
aux philosophes qu'aux sociologues, aux politistes qu'aux juristes ou aux littéraires,
aux anthropologues qu' aux historiens de toutes les périodes et de toutes les régions du
monde. Aucun domaine de recherche n'est exclu pour autant qu'il s'intéresse aux
sciences, techniques et savoirs, à leur création, à leur appropriation et à leur régulation,
aux enjeux et conflits qui les entourent, aux questions qu'ils soulèvent dans la vie sociale,
économique et politique, aux problèmes d'éthique qu'ils font naître dans les consciences
individuelles et plus largement encore aux manières d'agir et de réagir du corps social et
des individus, dans l'espace public comme dans la vie privée. Bien évidemment, les
Sciences Humaines et Sociales ne sont pas les seules à être sollicitées. Il serait bienvenu
que les autres sciences, à l'origine de ces mêmes interrogations sociétales, soient
pleinement partie prenante des propositions et projets de recherche. Dans ce contexte, la
pluridisciplinarité doit représenter un atout.
[This call is very broadly conceived, from the most ancient practices of knowledge to more
innovative forms and the contemporary high-tech sciences. It aims to better understand the
modes of production of these forms of knowledge, their ontological commitments, the
representations they support, the modes of action which they suggest, and their intertwining
with other social practices at all levels and across all periods. It is addressed equally to
philosophers, sociologists, political scientists, legal practitioners, scholars in the humanities,
anthropologists, and historians of all periods and all regions of the world. No domain of
research is excluded as long as it has relevance to the themes of science, technology and
knowledge, their creation, their appropriation and their regulation, the issues and conflicts
which surround them, the questions which they raise for society, the economy, and politics,
the ethical problems they give rise to in the consciences of individuals and still more generally
for the social group and of individuals, both in the public and private spheres. The humanities
and social sciences are not the only relevant sciences whose involvement is sought: the
participation of researchers from other relevant sciences would also be welcome, since
multidisciplinary is positively encouraged.]
Ces directions ne sont, bien évidemment, ni exhaustives ni contraignantes, et toute
proposition s'inscrivant dans les perspectives présentées ci-dessus est recevable.
Axe thématique 1 : Sciences, savoirs, innovations, institutions
Cet ensemble de questions concerne d'abord la nature des savoirs, la nature des sciences
et des techniques, que ce soit les sciences mathématiques, les sciences de laboratoire, les
sciences de terrain ou les sciences de l'ingénieur ; il s'agit de s'intéresser aux concepts,
preuves et formes rhétoriques, aux instruments et dispositifs pratiques, à l'histoire du
déploiement des savoirs dans des mondes différents. Savoirs, savoir-faire et savoirs
pratiques, imitation, invention et usages, sont au cœur des préoccupations, comme les
dynamiques socio-politiques et territoriales des sciences, des techniques et de
l'innovation.
[Axis 1 : Science, knowledge, innovation, institutions
This set of questions concerns in the first instance the nature of forms of knowledge, sciences,
and technologies, whether the sciences in question be the mathematical sciences, laboratory
sciences, the earth sciences or engineering sciences; it will involve examination of the
concepts, proofs and rhetorical forms, the practical instruments and operations, and the history
of the deployment of these forms of knowledge in different contexts. The themes of
knowledge, know-how and practical knowledge, imitation, invention and usage, are at the
centre of this set of research concerns, as are the socio-political and regional dynamics of the
sciences, technologies and innovation.]
Axe thématique 2 : Sciences, religions, médiations, corps et sociétés
L'accès à la science, questionné dans une perspective diachronique, offre de nombreux
champs d'investigation : se posent par exemple la question de la figure du savant, de sa
place dans la société et de sa capacité à répondre aux questions fondamentales, mais
aussi celle de sa représentation et de son image, à diverses époques, dans l'art, la
littérature ou les sciences religieuses
[Axis 2 : Sciences, religions, mediations, body and societies
The question of access to science, seen diachronically, suggests numerous types of
investigation, for example, the question of the figure of the scientist/scholar, their place in
society and their function of being able to respond to fundamental questions, but also the
question of how they are represented and their image across diverse periods, in art, literature,
and in the religious sciences.]
Axe thématique 3 : Sciences, économie, gouvernement, démocratie
La question de l'opérationnalité de la science moderne importe au plus haut point. Cela
revient à regarder l'expérimentation, la formalisation et la quantification comme
capacité d'action et à se pencher sur les liens entre science, métrologie, standards
industriels et normalisation, entre sciences, militaires et armement, entre savoirs
scientifiques, nouveautés techniques et création de marchés. Une histoire longue des
biens communs, des brevets et de la propriété intellectuelle serait utile et appropriée,
comme celle de la remontée des brevets vers l'amont scientifique aujourd'hui,
l'extension récente des droits exclusifs, des contrats et de la "soft law".
[Axis 3 : Sciences, economy, government, democracy
The question of the operationality of modern science is a profoundly important one. This
requires examining experimentation, formalisation and quantification as forms of activity and
looking into the links between science, metrology, industrial standards and normalisation, and
between sciences, the military and armament, between forms of scientific knowledge,
technological innovations, and the creation of markets. A broad history of community
property, patents and intellectual property would be useful and apt, as well as a history of the
current increase in scientific patents, and the recent extension of exclusive rights, contracts
and ‘soft law’.]
Axe thématique 4 : Sciences, nature, environnement, précaution
Cet ensemble thématique est central pour sortir du "grand partage" moderne. Il
consiste à étudier les cosmologies et la place de "la nature" dans et hors de l'Occident, à
regarder l'émergence du clivage nature / culture à l'époque moderne, à discuter le fait
que la nature soit donnée comme passive et que les humains aient un droit
imprescriptible à la soumettre ; il consiste peut-être aussi à analyser l'invention
orientaliste de l'autre comme "nature" (les représentations du sauvage dans les
expositions coloniales), à regarder comment les sciences ont fait l'inventaire géologique
et naturel du monde, comment elles ont maîtrisé le transferts des plantes et leur
acclimatation, par quels moyens elles ont contribué à l'exploitation des ressources et au
"développement", enfin à considérer ce qu'a été l'agronomie coloniale et la
"domestication des tropiques".
[Axis 4 : Sciences, nature, environment, precaution
This set of themes is central for getting out from the modern ‘great division’. It will require a
study of the construction of cosmologies and views about the place of ‘nature’ both within
and also outside the West, an examination of the emergence of the nature/culture divide in the
modern era, discussion of the claim that nature is passive and that humans have an enduring
right to submit it to their will; it will also perhaps require analysis of the orientalist invention
of the other as ‘nature’ (the representations of the ‘savage’ in colonial discourses), looking at
how the sciences have produced a natural and geological inventory of the world, how they
have mastered the transfer of plants and their acclimatisation, by what means they have
contributed to the exploitation of resources and to ‘development’, and finally consideration of
colonial agronomics and the ‘domestication of the tropics’.]
Axe thématique 5 : Sciences, savoirs, empires et rencontres des cultures
Cette section comprend l'étude des sciences et des savoirs dans le contexte des
différentes mondialisations - celles qu'a pu connaître l'Occident depuis le XVIe siècle
par exemple. Elle invite à l'étude de la circulation des savoirs, des mouvements de lettrés
et de savants, de livres et de techniques, mais aussi à évaluer le rôle des dynamiques
d'acculturation pour l'invention des savoirs modernes, les sciences de la navigation, les
savoirs géographiques et cartographiques, les savoirs linguistiques et administratifs. Elle
implique de revenir sur les liens entre science, commerce, conquête et expansion, sur la
place des sciences dans la "mise en valeur" et l'échange, dans la constitution des
empires, dans la décolonisation, dans le développement et la révolution verte.
[Axis 5 : Sciences, forms of knowledge, empires, and intercultural encounters
This section comprises the study of sciences and forms of knowledge in the context of the
various different globalisations – those, for example, which have occurred in the West since
the 16th century. It invites study of the circulation of forms of knowledge, the movements of
persons of letters and of scholars, of books and of technologies, but also evaluation of the role
of the dynamics of acculturation for the invention of modern forms of knowledge, the
navigational sciences, geographical and cartographical forms of knowledge, as well as
linguistic and administrative forms of knowledge. It will revisit the links between science,
commerce, conquest and expansion, the place of the sciences in ‘utilisation’ and trade, in the
creation of empires, in decolonisation, and in development and the green revolution.]
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