César.
LE parti plébéien avait expiré en Afrique avec Marius; celui de Pompée et de
l’aristocratie républicaine vint aussi y chercher un tombeau. Ces grands
événements dont elle fut le théâtre, attestent tout à la fois et son importance,
et le génie guerrier de ses populations, auxquelles les débris de tous les partis
vaincus venaient tour à tour demander assistance. Le parti de Pompée eut
pendant quelque temps la prépondérance dans cette province. Le préteur A.
Varus, qui déjà en avait été gouverneur, chassé d’Italie par
César après le passage du Rubicon, s’était réfugié à Utique.
Arrivé en suppliant et en fugitif, ses anciennes liaisons avec
les principaux habitants, ses habiles négociations auprès des
rois alliés de Rome, lui eurent bientôt rendu la
prépondérance. Gouvernant pour Pompée au nom du sénat, il contracta une
étroite alliance avec Juba, roi de la Numidie et de la Mauritanie, auquel la
prévoyance du rival de César avait confié le gouvernement des populations qui rie
se trouvaient pas sous l’administration immédiate de la métropole. Une grande
partie de l’Afrique était donc à eux. Ne pouvant aller en personne la leur
arracher, César y fit passer son lieutenant Curion, à la tête de quelques troupes;
mais ce général, qui n’avait aucune connaissance du pays, se laissa surprendre
sous les murs d’Utique dont il faisait le siége; son armée fut entièrement
détruite, et lui-même perdit la vie.
Pendant que la grande querelle entre César et Pompée se décidait dans les
plaines de la Grèce, Varus, resté en Afrique, rassemblait de toutes parts des
soldats, des armes et des munitions de guerre. L’arrivée de
Metellus Scipion, échappé au désastre de Pharsale, vint
imprimer à ses préparatifs une nouvelle activité; le roi Juba
joignit ses troupes à celles de ces deux généraux. Toutefois la discorde ne tarda