Contexte de la bataille de Marathon
Athènes est sous la tyrannie de Pisistrate et de ses deux fils, pisistratides, au VIème siècle, beaucoup de cités
grecques sont sujettes à des tyrannies. Les riches propriétaires avaient accapales terres donc les petits paysans ont été
ruinés n’ayant pas assez de terres. Une opposition se crée contre les riches propriétaires et les abus des tyrans. En 514, un
pisistratide est assassiné et le second doit s’enfuir chez les perses, chez le Grand Roi. Quand il revient à Marathon, il croit
retrouver le pouvoir.
L’empire Perse est immense, de l’Egypte à l’Inde, son développement se fait surtout au VIème siècle. Les perses
envahissent l’Asie Mineure en 546, toute l’Asie Mineure est conquise alors que les cités grecques prospéraient depuis
1100. L’empire Perse est che donc les grecques se révoltent avec en-tête les cités ioniennes en 499. Les ioniens vont
demander de l’aide aux grecs du continent, seules Athènes et Erétrie envoient des soldats pour les épauler. Sarde,
capitale d’une satrapie, va être incendiée par les troupes grecques. En 494, la révolte est finie et est durement réprimée,
Milet est prise et saccagée, femmes et enfants en esclavage. A Athènes, Anaximène, auteur tragique, représente la prise de
Milet de 493 où un grand émoi se crée dans le public.
Le parti des conservateurs est composée d’aristocrates qui veulent défendre leurs privilèges et vont s’appuyer sur
les classes rurales hoplitiques. Au VIIème siècle, le combat militaire change de technique avec l’apparition de l’hoplite, cet
armement est facile à s’offrir sauf pour les plus pauvres. Les bataillons d’hoplites assurent la sécurité de la cité, le poids
politique des hoplites est important, c’est la classe moyenne de l’époque. Chigi est un vase corinthien de la fin du VIIème
siècle qui représente l’avancée des bataillons d’hoplites en rang serré, la cohésion est totale où les boucliers des hoplites se
protègent les uns contre les autres. Le parti populaire se constitue après Salamine, en 480, et prend une importance
considérable car il repousse les perses lors de la deuxième guerre médique.
Athènes découvre en 480 les mines de Laurion. Les citoyens dont Thémistocle convainquent ses pairs à construire
une flotte de guerre avec l’argent de la mine. La flotte athénienne va constituer sa force et est la première flotte du monde
grec constituée de trières. Les rameurs sont des citoyens pauvres, la dernière classe censitaire, appelée thètes, son pouvoir
va s’accroître car les rameurs sont la puissance navale d’Athènes.
Relevé du vocabulaire
Miltiade Son père est assassiné par les pisistratides en 490. Il soutient les ioniens contre les perses et a failli être
écharpé par le peuple perse, Miltiade est soutenu par les conservateurs.
Polémarque C’est un archonte qui, à l’origine, dirige la guerre, en 501-500, on ajoute au dispositif clisthénien les
stratèges. Ce collège de 10 membres, un par tribu, veut avoir le pouvoir, dirige la politique extérieur de la cité. Au Vème
siècle, les stratèges dirigent toute la politique de la cité (Périclès était stratège). Les stratèges sont des magistrats choisis
parmi les plus riches, l’archonte polémarque va prendre conscience de leurs pouvoirs, à partir de 480, il sera tiré au sort et
aura une fonction honorifique.
Sacrifice protection divine La religion est omniprésente dans la vie de l’homme grec. Les dieux soutiennent
Athènes, quelques années plus tard de la bataille de Marathon, les athéniens font peindre cet événement sur l’agora à
côté des hoplites, on voit Athéna, Thésée (roi d’Athènes), Héraclès.
Mèdes Perses Saces Les grecs vont à l’encontre des perses soumettant les mèdes et les saces. Le Grand Roi
alimente l’armée du roi perse, l’armée est constituée de contingents soldats, mosaïque de peuples, de langues.
Commentaire
Notre document est un passage des histoires d’Hérodote relatant la célèbre bataille de Marathon qui opposa les
athéniens et ses alliés aux platéens en 490. Hérodote semble avoir écrit son ouvrage vers 450, au moment Athènes
détenait un véritable empire et où son régime démocratique était nettement renforcé. Il est très difficile pour les historiens
modernes de retracer précisément le cours réel de cette bataille. Nous ne disposons que des sources grecques et parmi ces
sources, le texte d’Hérodote est le principal témoignage, source d’information. Néanmoins, il est flagrant que ce texte est
entaché d’exagération voire de déformation, c’est un grec qui écrit sa ligne et cela au moment la démocratie
athénienne s’est considérablement renforcée et Athènes domine un vaste ensemble de cités. Ainsi, le texte d’Hérodote
se perçoit avant tout comme un des éléments du travail de mémoire par lequel chaque citoyen athénien participe à une
identité collective magnifiée, auréolée de la double victoire contre les barbares et la tyrannie.
Description d’une bataille
Importance de la religion, dans la vie grecque et au combat, on retrouve des sacrifices favorables et la protection
d’Athéna, les grecs sont convaincus que Thésée, Athéna et Héraclès ont combattu avec eux.
Hérodote nomme les magistrats responsables de la guerre, soit les dix stratèges et l’archonte polémarque, ils
sont tous ce qui donne la mesure du danger encouru. Le collège de stratèges est une nouvelle magistrature ayant les
pleins pouvoirs au détriment de l’archonte. Les stratèges sont élus et se recrutent parmi les plus riches.
Bataille d’hoplite face à des barbares, les hoplites sont suffisamment aisés pour acheter leurs armes, sont rangées
en boucliers serrés les uns contre les autres pour une solidarité totale. A Marathon, ils chargent en courant (d’où le
concours sportif de la course en arme). De l’autre côté, les perses ont une armée hétéroclite les des, les saces
obéissent aux perses au service du Grand Roi.
Dangers encourus par Athènes
Une armée perse débarque au bord de l’Attique, à Marathon, 40km d’Athènes. Or, les perses viennent de
prendre Erétrie, au Moyen-Orient et ont pillé les villes, brûlé les temples, réduit la population en esclavage. Les perses
veulent tirer vengeance de l’incendie de leur temple à Sarde par les érétriens et les athéniens. Les grecs du continent
européen avaient, en effet, soutenu la révolte des ioniens contre les perses, cette révolte fut durement réprimée. Dès lors,
les athéniens à Marathon pense de bon droit subir le même sort que les gens d’Erétrie.
Présence d’Hippias chez les perses, fils du tyran Pisistrate, a vu son frère assassiné par les démocrates en 514 et a
fuit en 510. Athènes, en 507, avait jeté les bases de la démocratie. Or, Hippias s’était installé à côté du roi des perses, il
espère reprendre le pouvoir par une victoire des perses contre les athéniens. En effet, les perses ont pour habitude de
mettre à la tête des cités conquises, des citoyens ressortissants de la cité à leur solde. Les athéniens ont raison de craindre
le retour de la tyrannie avec pour conséquence les exils des démocrates, la confiscation des biens. Le père de Miltiade
avait été assassiné par un pisistratide au temps de la tyrannie, il sait quoi s’en tenir avec Hippias.
Célébration d’une victoire glorifiée
Hérodote a écrit ses histoires en neuf livres (9 muses) probablement dans les années 450, une trentaine d’années
après Marathon, au moment la démocratie rayonne. Or, notre texte mentionne le rôle des stratèges la stratégie est
une institution démocratique ajoutée en 501 au dispositif clisthénien de 507 et que, concrètement, la stratégie est la
magistrature suprême de la cité. Hérodote cite aussi Miltiade qui est présenté comme un adversaire des tyrans. Bref, la
victoire de Marathon est présentée comme une victoire de la démocratie athénienne, toute puissante quand Hérodote
écrit. Hérodote montre cette victoire quasi-miraculeuse avec deux armées différentes, un surnombre invraisemblable. On
est plus dans un texte historique mais dans une épopée, le choix du polémarque ressemble au choix d’Achille. On nous
donne la liste des morts assimilés aux héros d’Homère les mots qualifiant les athéniens sont bravoure, illustre et
vaillant. Hérodote nous livre un témoignage complètement partial. Le problème est qu’il n’a pas de documents perses
pour savoir comment, eux, auraient pu raconter la victoire médique. Un grec, pendant l’époque impériale, Dion
Chrysostome, raconte que Marathon est un engagement minime et accidentel, le Grand Roi aurait penser que le
châtiment infligé à Erétrie et l’imposition d’un tribut sur les grecs donnaient un signe évident de sa victoire, ce qui
correspondrait assez bien à la réaction des perses et du Grand Roi. Probablement chargé des dépouilles arrachées aux
temples grecs, Darius a pu se montrer en triomphateur dans son empire. D’ailleurs, d’une façon générale, Hérodote
présente tous les événements antérieurs à 480 comme expliquant l’origine des guerres médiques, décrivant le roi perse
désabusé, obsédé par le problème grec. En fait, il n’est même pas sûr que le roi perse ait voulu envahir la Grèce à la
première guerre médique ou a-t-il voulu se venger de l’incendie de ses temples et assurer sa domination en Egée. De ce
point de vu, la première guerre médique est un succès.
Il faut se méfier du texte d’Hérodote qui, à la façon de la peinture sur l’agora, glorifie le régime, célèbre d’une
manière hippique la démocratie le pouvoir est accru pour les hoplites. Par la suite, Athènes repousse la flotte perse à
Salamine où le pouvoir s’accroît pour les pauvres, les thètes étant la main d’œuvre des trières athéniennes.
L’agogé spartiate
Le texte est un extrait de la Constitution des Lacédémoniens écrite par Xénophon. Xénophon est un aristocrate
athénien d’origine et a fuir la cité étant compromis dans le régime des Trente, il s’est installé après de maintes
tribulations dans une grande propriété en Elide, dans le Péloponnèse, donnée par le roi spartiate, Agésilas.
C’est donc un adversaire de la démocratie et un administrateur ami des spartiates qui écrit dans les années le
prestige de Sparte est au sommet. Les deux sources principales sur l’agogé spartiate sont la Constitution des
Lacédémoniens de Xénophon et la Vie de Lycurgue de Plutarque. Le problème est que les anciens, quand ils parlent de
Sparte, sont toujours de parti pris, en les idéalisant ou les rejetant. Les témoignages devront être examiné des deux points
de vu, celui des spartiates et celui de l’auteur qui pour admirer Sparte n’en est pas moins athénien au départ. Peut être
plus encore qu’un témoignage sur la pédagogie en vigueur à Sparte, ce texte doit être lu comme une dénonciation
vigoureuse de l’éducation dans l’Athènes démocratique.
I] La signification de l’agogé à Sparte
1) L’agogé qui concerne-t-elle
L’agogé est la première période, dès 8 ans, de la païdeia soit l’éducation spartiate qui dure toute la vie. L’agogé est
une éducation collective et obligatoire qui concerne presque exclusivement les futurs citoyens, les homoloï. La fonction
éducative est principalement basée sur la guerre à travers les hoplites qui sont appelés égaux, une minorité de la
population totale, soit 10%. L’ago est une des trois conditions indispensables pour faire partie des égaux, avec la
filiation paternelle et le versement d’une quote-part pour la syssitia (repas en commun). Ceux qui n’acceptaient pas cette
éducation devenaient inférieurs, mais de l’autre té, certains enfants inférieurs pouvaient participer à l’agogé et
éventuellement être parmi les égaux. L’épreuve finale est de vivre caché pendant un an mais autorisation de sortir la nuit
et de massacrer les hilotes rencontrés.
2) L’origine de l’agogé
Notre texte dit que l’agogé est constituée par Lycurgue, c’est à lui que les anciens attribuaient les élaborations de
toutes les institutions spartiates, personnage semi gendaire qui aurait cu à l’époque archaïque. Depuis la fin du
XIXème siècle, les études d’ethnologie comparative ont permis d’établir des similitudes précises entre l’agogé spartiate et
les rites d’intégration des jeunes dans la société dite primitive. Dans notre texte, il est question de marcher pieds nus,
privation de nourriture, de devoir voler, toutes ces pratiques ont des rôles précis dans les sociétés dites primitives.
Dans la deuxième moitié du VIIème siècle, les spartiates ont envahit la Messénie la population est asservie, les
vaincus sont les hilotes et s’ajoutent aux hilotes laconiens. Le résultat est que les hilotes sont très nombreux, ils sont
maltraités, sujets à la terreur. D’où le fait que les égaux soient perpétuellement sur le pied de guerre, ils sont menacés à
l’intérieure même de leur frontière. Précisément, on constate qu’après la conquête de la Messénie, l’Etat spartiate se replis
sur lui-même, accentue son autorité, exclut les étrangers. La politique de Sparte au VIème siècle est simple, le danger est
déjà à l’intérieur alors il ne faut pas en avoir à l’extérieur. L’agogé est une préparation militaire de la minorité des égaux
qui sont sans cesse sur le pied de guerre face aux hilotes.
3) L’objectif de l’agogé
Son objectif est de former à la discipline de la vie collective et de distinguer les meilleurs devenant des hoplites. Les
hoplites spartiates sont les seuls hoplites professionnels dans le monde grec. L’agogé est une véritable éducation et
préparation militaire dès 8 ans, crée une solidarité et assure l’obéissance et l’endurance. Ses valeurs sont décisives car
dans le bataillon d’hoplite, chaque bouclier protège à moitié celui qui le porte et à moitié le voisin. Les mères disent à
leurs fils « Etan ê epi tan », avec le bouclier ou sur le bouclier. Les hoplites sont surveillés par un magistrat spécial
accompagné de scribes et de fouets. Il y a différentes funérailles pour un guerrier, dans une fosse s’il est blessé dans le
dos, dans un cimetière, s’il est blessé, dans l’excellence guerrière et les honneurs. Agosignifie aussi pousser, diriger le
bétail. Cette éducation développe l’endurance, le soldat en campagne doit supporter la faim, le froid car le ravitaillement
y est difficile. Les soldats doivent ruser, encouragent leurs enfants à ruser davantage notamment pour le vol.
II] Texte sur l’éducation spartiate révélant la crise morale et politique du Vème siècle
1) Xénophon, un auteur partial : un aristocrate athénien opposé à la démocratie
Certains aristocrates se sont opposés à la démocratie et ont souhaité un régime oligarchique à Athènes, donc au
Vème siècle, il y avait une mouvance pro oligarchique, modèle de Sparte. Platon écrit la République selon Socrate en 380,
Xénophon entoure Socrate et s’interroge sur un bon régime politique. Entre cette jeunesse dorée, les fils d’aristocrates
entourant Socrate souhaitent un système oligarchique dont Platon et Xénophon ventant tous deux de Socrate. Xénophnon
prône une oligarchie et écrit sur Sparte, « La Constitution Lacédémonienne », éloge sur Sparte en critique sur la
démocratie athénienne du début du IVème siècle. En 404, les spartiates triomphent des athéniens qui capitulent, rendent
leur flotte, où son rempart est détruit. A partir de 404, Sparte a une période d’hégémonie d’où on prestige dans le monde
grec. Mais en 371, les spartiates sont écrasés par les thébains à la bataille de Leuctres, c’est la fin définitive de la puissance
de Sparte. En 404, à Athènes, les spartiates imposent l’oligarchie des Trente qui massacre 10% des citoyens. Les cavaliers,
2ème classe censitaire car les cavaliers peuvent acheter leur monture et l’entretenir, exécutent les opposants au régime.
Parmi les jeunes cavaliers, on y retrouve le jeune Xénophon. Le régime des Trente dure qu’un an, la démocratie est
rétablie donc nophon s’enfuit. Xénophon fait la connaissance du roi spartiate, Agésilas, et devient son ami. Xénophon
combat au côté des spartiates contre les athéniens, il obtient un domaine dans le Péloponnèse, près de la Laconie. Les
deux fils de Xénophon participent à l’agogé spartiate.
2) La constitution lacédémonienne attaque les partisans de la démocratie athénienne
Xénophon prend le contre-pied d’un discours lèbre, l’oraison funèbre prononcée par Périclès pour la fin de la
guerre du Péloponnèse. Périclès vante le mode de vie athénien, la liberté des individus et sa variété, en 431, « c’est en
nous laissant libre, plus qu’on nous entraîne aux épreuves que nous combattons face à nos adversaires ». Eloge à l’opposé
des valeurs péricléennes qui sont obéissance, privation et allure, « nous cultivons le beau dans la simplicité et les choses
de l’esprit sans manqué de fermeté ».
3) La critique de l’éducation athénienne, en particulier, la nouvelle éducation
Qu’importe la forme de l’éducation, les riches payent l’éducation à leurs enfants. Le régime démocratique
athénienne n’a pas remis en cause la prédominance des grandes familles et n’a pas fait naître une éducation démocratique
moderne. Les enfants instruits sont les enfants des 2ème et 1ère classes censitaires, certains sont de la 3ème classe. A Athènes,
les maîtres sont rémunérés par les parents, la condition de salarié les dévalorise car le pédagogue est souvent un esclave.
Ce sont les citoyens eux-mêmes qui ont le droit d’éduquer n’importe quel enfant. Le but de l’ancienne éducation était
d’apprendre le sport, lire, écrire, faire comme les Muses (chant et musique). L’idéal athénien est d’être « kalos kai
agathos » soit « beau et brave », qui est très loin du but spartiate c’est-à-dire l’obéissance, la ruse, l’endurance. En 450, on
ajoute un niveau d’étude qui est la rhétorique, suite au bouleversement des mentalités. Le sophiste est la figure
intellectuelle d’Athènes qui change les idées reçues, ébranle les cadres moraux. Les sophistes proposent un remaniement
du langage et des idées pour faire triompher les ambitions personnelles. En particulier, beaucoup d’entre eux mettent en
avant la relativité des choses, « l’homme est la mesure de toutes choses ». Les dialogues socratiques critiquent les
sophistes et tablissent le monde des idées entre juste et bien qui transcende la relativité des sophistes. Il y a une
véritable crise à Athènes où celui qui a le pouvoir, c’est celui qui sait orienter la foule. Les aristocrates payent ces
sophistes.
Notre texte vante l’endurance et la ruse militaire, est à comprendre comme une critique implicite mais virulente
contre la sophistique ou la nouvelle éducation qui s’est développée à Athènes à la deuxième moitié du Vème siècle.
Xénophon condamne ses sophistes qui monnayant argent, propose d’apprendre le maniement du langage pour satisfaire
une ambition personnelle.
Texte d’Aristote
Aristote vit au IVème siècle, période marquée par des troubles et guerres civiles. Au IVème siècle, plusieurs auteurs
proposent de définir un bon régime politique comme Platon dans la République ou nophon dans la Constitution des
Lacédémoniens. Aristote est l’élève de Platon et s’inspire de la même logique, il décrit un modèle théorique issu d’une
réalité protéiforme, c’est un modèle qui participe dans la réalité contemporaine d’Aristote mais qui est difficilement
applicable tel quel est dans la réalité.
Il existe tout un éventail de régime politique, de la démocratie extrême à l’oligarchie étroite
La démocratie apparaît en 507 à Athènes, elle se consolide par la suite et d’autres cités vont adopter le gime
démocratique. A côté de la démocratie, il existe une oligarchie étroite ou extrême. Au sein des cités, on a un parti
démocratique et un parti oligarchique avec souvent une alternance de l’un et de l’autre. Certaines cités passent d’une
alliance à une autre, si la cité est avec Athènes alors elle est démocratique, si la cité est avec Sparte alors elle est
oligarchique. A Athènes, Sparte impose l’oligarchie des Trente. On a dénombré plus d’une centaine de guerres civiles au
Vème siècle et une quarantaine au IVème siècle. D’autant qu’au IVème siècle, le problème de la crise agraire resurgit, à savoir
que les terres sont accaparées aux riches.
Etre citoyen n’a pas le même sens dans un régime ou dans un autre
Dans une oligarchie, l’Assemblée ne réunit pas tous les citoyens à part tous les riches sinon il n’y a plus de pouvoir.
Les magistratures sont réservées à des classes particulières, de même, les fonctions de juges. A l’inverse, dans une
démocratie extrême, tous les citoyens forment l’Assemblée et votent sur toutes les lois et tous les décrets et la politique
étrangère. L’Assemblée se constitue comme tribunal en cas de crimes graves, le tribunal est alors composé de citoyens
tirés au sort. Dans une démocratie extrême, les magistrats tirés au sort deviennent de simples exécutants car l’Assemblée
décide de tout. Dans la plupart des cités, le régime est mixte, par exemple, pour la justice, certains tribunaux sont
composés de citoyens tirés au sort et d’autres sont composés de juges appartenant à une minorité, une classe censitaire
élevée. Certains magistrats sont tirés au sort anonymement et d’autres sont élus parmi une classe censitaire déterminée.
L’Assemblée a des pouvoirs limités, une partie de ces attributions étant confiée à des magistrats particuliers.
Les critères qui définissent le citoyen sont très variables d’une cité à l’autre
Dans certaines cités, les commerçants et les artisans n’avaient pas le droit d’être citoyen, dans d’autres, il fallait
avoir une fortune, un cens, dans d’autres, accomplir des rites dont l’agogé pour Sparte. Il existait de nombreuses
possibilités de dégradations, dans notre texte, il est question de l’atimie (privation partielle ou totale) et d’exils
conduisant à des guerres civiles. Enfin, il existait dans les cités comme Athènes une séparation nette entre citoyens et non
citoyens, ailleurs, des citoyens de droits pleins et de droits restreints.
Ce que présuppose le modèle d’Aristote
Dans notre texte, Aristote dit que tous les citoyens doivent participer au pouvoir délibératif et judiciaire, et tous
peuvent être magistrats, pour cela, il faut un groupe limité vivant dans un espace restreint. Si l’Assemblé rassemble tous
les citoyens, il faut un nombre restreint pour se réunir et habitant près de l’agglomération pour se rendre aux assemblées.
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !