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Ce qui fait l’intérêt de l’article ci-dessous, c’est qu’il montre à quel point le christianisme traditionnel, pri
de la doctrine de l’œuvre pour les morts (voir notre article L’homme : un corps et un esprit), est démuni
face à la question du baptême et du cas de tous ceux qui meurent sans baptême. On se retrouve devant
un tissu de contradictions dont la pire est le fait que si l’on admet qu’une partie de l’humanité peut être
sauvée sans baptême et sans Église, cela veut dire que l’un et l’autre sont parfaitement inutiles,
contredisant ainsi le commandement donné expressément par le Christ lui-même de prêcher l’Évangile à
toute la création et de baptiser tous ceux qui le veulent.
MAXIMUS NOTHUS DECRETUM[1]
UNE ANALYSE DE LA DECLARATION CATHOLIQUE
CONCERNANT LES BAPTEMES DES SAINTS DES DERNIERS JOURS
Alonzo Gaskill
FARMS Review of Books
13/2, 2001
Le 5 juin 2001, la Congrégation pour la doctrine de la foi de l’Église catholique romaine publiait une
décision en vertu de laquelle les baptêmes accomplis par l’Église de Jésus-Christ des Saints des
Derniers Jours doivent être considérés comme invalides par le magistère de l’Église de Rome[2].
Le père Luis Ladaria, porte-parole de la Congrégation, précise que la décision répond à des questions
posées par les évêques catholiques américains concernant la validité des baptêmes mormons[3]. Le 24
juillet 2000, le New York Times citait les raisons de la décision de rebaptiser les membres de l’Église de
Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours s’ils se convertissaient au catholicisme[4].
Le raisonnement qui sous-tend la décision semble être double et concerne deux problèmes liés à la
doctrine des saints des derniers jours relative à la nature de Dieu. Bien que le Vatican n’ait pas publié de
document officiel concernant la position de Rome en la matière, il apparaît que les deux problèmes sont :
(1) le rejet des définitions trinitaires traditionnelles de la Divinité par les saints des derniers jours et
(2) une différence dans la compréhension du but du baptême[5].
Selon l’Osservatore Romano, organe officiel du Vatican, les mormons ont une « conception erronée de la
Trinité » et, par conséquent, une compréhension fausse de « l’identité du Christ [6] ».
LA QUESTION DE LA TRINITE
Le 17 juillet 2001, l’Osservatore Romano écrivait que, selon la directive, les baptêmes mormons ne
comportent pas une invocation véritable de la Trinité, parce que les saints des derniers jours conçoivent
la Divinité comme composée de trois êtres divins distincts plutôt que d’un seul Dieu existant en trois
personnes d’une seule substance[7]. Selon Ladaria, étant donné qu’ils rejettent la Trinité (dans sa
définition orthodoxe traditionnelle), les membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours baptisent en conséquence au nom d’une autre Divinité[8]. Dans le même ordre d’idées, Bill Ryan,
porte-parole de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, affirme que « la directive... est
basée sur des divergences importantes quant à la façon dont les deux confessions comprennent la
notion de Dieu comme Trinité : Père, Fils et Saint-Esprit, au nom duquel les deux Églises baptisent[9]. »
Bien entendu, les membres ordinaires de l’Église catholique croient d’une manière générale que la
Trinité, définie comme étant « un seul Dieu existant en trois personnes d’une seule substance », est une
notion scripturaire. Par contre, j’attends encore de rencontrer un savant catholique qui croie que cette
vision de la Trinité est un dogme présent dans la Bible ou fondé sur elle[10]. Ainsi donc, tout en
reconnaissant cette distinction entre la conception que les saints des derniers jours ont de la Divinité et
l’interprétation chrétienne traditionnelle du dogme de la Trinité, du point de vue des savants catholiques,
cette dichotomie déforme les choses et est sans doute contestable.
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Beaucoup de théologiens catholiques contemporains ont admis que le dogme de la Trinité n’est rien de
plus qu’une réaction aux dissensions qui se sont produites au début du Christianisme, comme la
controverse arienne du quatrième siècle. Dans son livre primé, God for Us : The Trinity and Christian
Life[11], la théologienne Catherine Mowry LaCugna reconnaît que, de l’époque du Nouveau Testament à
nos jours, la compréhension de la nature de Dieu chez les chrétiens a considérablement évolué et que la
préférence marquée par Augustin « pour le concevoir, et parler de lui comme d’une Trinité...
‘défonctionnalise’ la façon dont la Bible et les confessions religieuses parlent de Dieu[12] ». En effet, la
conception chrétienne traditionnelle de Dieu est tellement déformée quand on la compare aux idées des
premiers chrétiens (que l’on trouve dans le Nouveau Testament et les écrits patristiques) que des érudits
tels que le théologien allemand influent Karl Rahner déclarent que si la doctrine tout entière de la Trinité
était rejetée comme fausse, la majeure partie de la littérature religieuse resterait virtuellement
inchangée[13]. L’exégète biblique Philip B. Harner note que dans « les deux premiers siècles de notre
ère... la doctrine spécifique de la Trinité n’était pas encore formulée » et que les « premiers chrétiens...
croyaient apparemment en deux pouvoirsdans le ciel, à savoir Jésus et Dieu[14] ». Même Jean-Paul II,
le pontife actuel, reconnaît que la formulation du credo de Nicée-Constantinople était une réaction à
l’hellénisation de l’Église et à la nécessité de trouver « une manière de présenter sa doctrine qui serait
adéquate et convaincante dans ce contexte culturel[15] ».
Pour ce qui est de l’existence de la Trinité dans la Bible, un savant catholique écrit :
« Il était courant dans les manuels néo-scolastiques de la théologie dogmatique de citer des textes tels
que Genèse 1:26 : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance (voir aussi Genèse 3:22;
11:7; Ésaïe 6:2-3) comme preuve d’une pluralité en Dieu. Mais aujourd’hui, les savants s’accordent
généralement pour dire qu’il n’y a pas de doctrine de la Trinité comme telle, que ce soit dans l’Ancien
Testament ou dans le Nouveau Testament... Ce serait aller loin au-delà de l’intention et des formes de
pensée de l’Ancien Testament que de supposer que l’on puisse y trouver une doctrine chrétienne datant
de la fin du 4e ou du 13e siècle... De même, le Nouveau Testament ne contient pas de doctrine explicite
de la Trinité... Ce serait un anachronisme de dire que le Nouveau Testament implique nécessairement ce
qui sera formulé plus tard, avec un raffinement métaphysique, comme étant une Trinité de trois
personnes divines égales partageant la même substance... On ne peut pas trouver le vocabulaire de la
métaphysique dans les Écritures. De ce fait, il y a des théologiens qui considèrent toute l’évolution
doctrinale post-biblique comme arbitraire et même aberrante. Pour eux, on ne peut pas aller au-dedu
langage et des concepts de la Bible [16] ».
Ainsi, même les savants catholiques reconnaissent que ce serait appliquer une règle fausse que de
rejeter une personne ou un groupe de personnes sur la base de leur acceptation ou de leur refus de la
Trinité [17]. Les chrétiens des 1er et 2e siècles n’acceptaient pas la Trinité (telle qu’on la conçoit
aujourd’hui). Les pères de l’Église, auxquels les catholiques et les orthodoxes accordent beaucoup
d’importance, ont fréquemment écrit pour combattre l’enseignement hérétique que le Père et le Fils
partageaient l’égalité et une unité métaphysique. Irénée [18], Justin Martyr [19] et d’autres [20] ont tous
dit très clairement que le Père et le Fils étaient des êtres séparés, le dernier étant subordonné au
premier, et que c’était une hérésie que de les confondre ou de les combiner.
Les savants catholiques romains (et cela comprend la Congrégation pour la doctrine de la foi) n’ignorent
pas le contexte historique dans lequel s’est développée la théologie trinitaire, ni les proclamations
patristiques reconnaissant l’individualité distincte du Père et du Fils [21]. Au contraire, ils considèrent
traditionnellement l’évolution de la doctrine de Dieu dans l’Église comme une avancée et un modèle plus
philosophique et de plus haut niveau. Dans l’esprit subordinationniste de Jean 14:28 (voir Matthieu 19:16-
17; 24:36; Marc 13:32 et Jean 17:21), le catholique saint Justin Martyr déclare que Jésus met simplement
« à exécution« les « instructions » du Père, publiant « aux hommes les commandements du Père et
Créateur de toutes choses [22] ». Justin ajoute :
« Je vais m’efforcer de vous persuader... qu’il y a... un autre Dieu et Seigneur soumis au Créateur de
toutes choses, qui est aussi appelé Ange, parce qu’il annonce aux hommes tout ce que le Créateur de
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toutes choses au-dessus duquel il n’y a pas d’autre Dieu souhaite leur annoncer... Celui dont on dit
qu’il est apparu à Abraham, et à Jacob, et à Moïse, et qui est appelé Dieu, est distinct de Celui qui a fait
toutes choses, je veux dire par numériquement, pas (distinct) par la volonté. Car j’affirme qu’il n’a
jamais, en aucun temps, fait quelque chose que Celui qui a fait le monde au-dessus duquel il n’y a pas
d’autre Dieu n’ait pas souhaité qu’il fasse et qu’il s’en occupe... Celui qui est appeDieu et est apparu
aux patriarches est appelé Ange et Seigneur afin que, par là, vous compreniez qu’il était l’envoyé du Père
de toutes choses [23] ».
Pareillement, Irénée, que les catholiques considèrent comme étant au « centre orthodoxe » dans ses
enseignements [24], dit aussi que le Père est supérieur au Fils [25]. Un savant contemporain déclare que,
jusqu’aux environs de l’année 300 de notre ère, « tous les théologiens, sans exception, à l’Est et à
l’Ouest, avaient postulé une forme ou l’autre de subordinationnisme [26] ». En fait, un savant observe que
« le subordinationnisme était l’orthodoxie avant Nicée [27] ».
Tout en acceptant des pères tels que Justin, Irénée et d’autres, qui tendaient explicitement vers une vue
subordinationniste de la Divinité, les catholiques acceptent aussi les baptêmes de l’Église orthodoxe, qui
est également clairement subordinationniste dans sa pneumatologie [28]. On ne comprend donc pas
comment il est possible que le magistère catholique puisse nier la validité des baptêmes des saints des
derniers jours pour raison de subordinationnisme.
Il est évident que les plus anciens écrits chrétiens extrabibliques ne soutiennent pas l’interprétation
trinitaire de la nature de la Divinité. En fait, ils nient formellement la validité d’une telle interprétation. En
outre, comme nous l’avons vu plus haut, les théologiens catholiques contemporains nient aussi bien les
racines bibliques du dogme que sa fonctionnalité.
LE BUT DU BAPTEME
Selon Ladaria, même si les non-catholiques peuvent faire des baptêmes valables, ceux-ci doivent se faire
au nom de la Trinité et « dans l’intention de faire ce que l’Église [catholique] fait [29] ». Dans le même
ordre d’idées, Bill Ryan, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques, affirme que « les
mormons ne comprennent pas le baptême de la même façon que l’Église [catholique] [30] ».
Les deux hommes considèrent qu’il y a une distinction majeure entre le but du baptême catholique et
celui du baptême chez les saints des derniers jours. Ce qui nous amène à poser la question : quelle est
la fonction du baptême catholique ? Il semblerait que le baptême catholique ait un objectif ou but différent
de celui du baptême pratiqué dans l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.
Selon l’Encyclopedia of Catholicism, le sacrement du baptême a trois objectifs principaux.
Premièrement, « le baptême est le sacrement par lequel on devient membre de la communauté
chrétienne [31] ». Voilà quelque chose qui devrait sembler à la fois familier et acceptable pour les saints
des derniers jours. Carl Hawkins, dans l’Encyclopedia of Mormonism, dit que pour les chrétiens qui sont
saints des derniers jours, le baptême représente l’entrée « dans la bergerie de Dieu [32] ». John Gee,
érudit et membre de l’Église, a récemment écrit : « Avec le baptême, la personne témoigne qu’elle s’est
repentie de ses péchés, qu’elle prend sur elle le nom du Christ et qu’elle devient membre de la
communauté chrétienne, tout cela à la fois [33]. »
Deuxièmement, l’Encyclopedia of Catholicism précise que l’ordonnance du baptême pardonne le péché
et sauve le bénéficiaire du pouvoir des ténèbres [34]. De nombreux passages des Écritures dans les
ouvrages canoniques témoignent de la croyance, chez les saints des derniers jours, que le baptême
apporte la « rémission des péchés » ( voir Marc 1:4; Luc 3:3; 2 phi 31:17; Moroni 8:11, 25 D&A 13:1;
19:31; 55:2; 84:27; 107:20; 138:33 ; Joseph Smith, Histoire vv. 68-69 ; 4e article de foi). En outre,
beaucoup parmi les frères présidents ont parlé du pouvoir qu’ont le repentir, le baptême et la réception du
Saint-Esprit de dissiper les puissances des ténèbres [35].
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Nous apprenons enfin que, pour les catholiques, le baptême leur permet de devenir de « nouvelles
créatures » et d’être appelés « fils et filles de Dieu [36] ». Ces notions ne sont pas étrangères non plus à
l’Église de Jésus-Christ. Les Écritures que nous avons en commun avec les catholiques et les Écritures
propres à notre foi disent, les unes comme les autres, que les convertis baptisés deviennent « de
nouvelles créatures » (2 Corinthiens 5:17; Galates 6:15 ; Mosiah 27:26) dans le Christ et « ses fils et ses
filles » (2 Corinthiens 6:18; Mosiah 27:25; D&A 25:1 et 76:24).
Il semble donc inexact de prétendre que, d’une façon ou d’une autre, les membres de l’Église de Jésus-
Christ attribuent au baptême un objectif étranger au catholicisme. La Congrégation pour la doctrine de la
foi et la Conférence des évêques catholiques américains ont créé une fausse dichotomie.
En outre, bien que les érudits catholiques admettent que le Nouveau Testament « ne nous fournit pas le
rite exact du baptême ni la formule exacte [37] », cela n’a pas empêché les porte-parole de la
Congrégation de considérer que la formule utilisée dans l’Église de Jésus-Christ est inacceptable [38].
Par ailleurs, Sherman, dans son article sur le baptême dans l’Encyclopedia of Catholicism, explique que
la formule correcte pour un baptême valide, est que la personne qui fait le baptême répète « la formule
trinitaire : ‘Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit’ [39] ». Cette formule, qui fait
autorité, est quasiment mot à mot la dernière partie de Doctrine et Alliances 20:73, qui dit : « Celui qui est
appelé par Dieu et détient de Jésus-Christ l'autorité de baptiser descendra dans l'eau avec la personne
qui s'est présentée pour le baptême et dira, en appelant celle-ci par son nom: Ayant reçu l'autorité de
Jésus-Christ, je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen. » Il n’existe pas de
différences notables entre les deux formules. En réalité, les formules de baptême employées par des
confessions chrétiennes dont les baptêmes sont considérés comme valides par l’Église catholique
diffèrent parfois davantage de la formule autorisée ci-dessus que celle des saints des derniers jours [40].
En fait, si une divergence est une raison de dénoncer la validité d’un baptême, les catholiques devraient
peut-être reconnaître que leur mode de baptême actuel diffère de celui que l’on trouve dans le texte du
Nouveau Testament. Spencer reconnaît que « il semble effectivement que le baptême dans l’Église
primitive se soit fait par immersion. L’allusion de Paul dans Romains 6:4 au fait d’être ‘ensevelis‘ avec le
Christ implique l’immersion. L’histoire de l’eunuque éthiopien parle aussi de descendre dans l’eau et de
sortir de l’eau (Actes 8:36-38)... Après l’immersion... venait l’imposition des mains au cours de laquelle le
don du Saint-Esprit était conféré [41]. » Cette pratique est parfaitement conforme à celle des saints des
derniers jours et cependant va à l’encontre des pratiques courantes du catholicisme contemporain.
Étant donné que les savants et certains représentants du magistère de l’Église catholique reconnaissent
que la Trinité n’est pas scripturaire et est d’origine tardive, il semble que les préoccupations de la
Congrégation concernant la compréhension que les saints des derniers jours ont de la nature correcte de
Dieu est contestable. Condamner les baptêmes des saints des derniers jours sur la base de ce
raisonnement va à l’encontre du but recherché par les catholiques [42].
Nous tournons maintenant notre attention vers la position catholique en matière de sotériologie. Il y a
trois points Important dans cette étude : le décret Unitatis Redintegratio de Vatican II, le dogme du
baptême de désir et la notion de christianisme anonyme. Nous allons examiner chacun d’eux.
Unitatis Redintegratio : Ce document, également connu sous le nom de Décret sur l’œcuménisme, a été
appelé « la charte la plus autorisée de la participation active de l’Église catholique au mouvement
œcuménique [43]». Le document, qui revêt la plus haute autorité dans l’Église, a marqué le passage,
dans la position catholique, de son ancienne déclaration « hors l’Église point de salut [44] » à une
position dans laquelle elle reconnaît le « caractère incomplet » de l’Église catholique et « le fait que nous
avons besoin les uns des autres [45] ». Le document affirme plusieurs choses qu’il vaut la peine de noter
ici.
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L’Église véritable du Christ subsiste dans le catholicisme, mais elle n’est pas de la même étendue que
lui. En effet, à l’extérieur des « frontières visibles » de la vraie Église, il y a d’autres chrétiens et leurs
communions dans lesquelles existent des « dotations » divines qui « donnent vie à » la vraie Église.
• Dans l’histoire des hommes, « de grandes communautés » d’enfants fidèles de Dieu « se sont séparées
de la communion plénière » avec le catholicisme. « Les enfants qui naissent dans ces communautés et
qui grandissent en croyant au Christ ne peuvent pas être accusés du péché qu’implique la séparation, et
l’Église catholique leur ouvre les bras comme à des frères, avec respect et affection. »
• Ceux qui sont en dehors du catholicisme peuvent avoir « des dons de l’Esprit-Saint », qui « viennent du
Christ et ramènent au Christ ».
« Tous ceux qui ont été justifiés par la foi au baptême sont membres du corps du Christ et ont le droit
d’être appelés chrétiens, et il est donc correct que les enfants de l’Église catholique les acceptent comme
frères. »
« Les Églises et les communautés séparées... n’ont été en aucune façon privées de signification ni
d’importance dans le mystère du salut. Car l’Esprit du Christ n’a pas été empêché de les utiliser comme
moyen de salut tirant leur efficacité de la plénitude même de la grâce et de la vérité confiée à l’Église
[46]. »
Ce qui rend Unitatis Redintegratio significatif dans le sujet qui nous occupe est le fait que cette
déclaration officielle, qui fait force de loi, reconnaît que l’on peut trouver le salut en dehors de l’Église
catholique, de même que les dons de l’Esprit et des ordonnances valables et ainsi de suite. Comme
beaucoup de saints des derniers jours sont nés à l’extérieur du catholicisme, ils doivent être acceptés
comme chrétiens par la simple vertu de leur profession que le Christ est le Sauveur. Le décret reconnaît
une vraie Église qui est beaucoup plus grande que le catholicisme, bien que ses frontières ne soient pas
et ne puissent pas être finies par l’homme. En théorie, l’Église de Jésus-Christ peut rentrer dans cette
plus grande Église, qui possède les dons de l’Esprit, le salut et l’acceptation requise comme frères et
sœurs en Christ (par les catholiques) [47] .
Ad totam Ecclesiam, le Répertoire concernant les affaires œcuméniques [48], nous donne quelques
précisions importantes.
L’Église catholique reconnaît que beaucoup de chrétiens, qui se trouvent à l’extérieur des murs visibles
de l’Église catholique, mais font néanmoins partie du vrai corps du Christ « ne professent pas la foi dans
son intégralité [49] ».
• « Le baptême par immersion, par aspersion ou par ondoiement, accompagné de la formule trinitaire, est
valable en soi [50] ».
« La foi insuffisante de l’officiant ne rend en aucun cas, de par elle-même, le baptême invalide. On
présume qu’il existe une intention suffisante chez l’officiant qui baptise, à moins qu’il y ait des raisons
graves de douter qu’il ait l’intention de faire ce que font les chrétiens [51]. »
Comme nous l’avons déjà montré, selon la définition officielle de Rome elle-même, l’Église de Jésus-
Christ se qualifie pour faire partie du « corps du Christ » existant à l’extérieur de l’Église catholique. Nous
avons démontré qu’elle utilise une formule « trinitaire » presque identique à celle prescrite par l’Église
catholique. Le New Dictionary of Sacramental Worship fournit la formule correcte suivante à utiliser
lorsque l’on fait un baptême : « Nom, je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. »
L’ouvrage appelle effectivement cette formule la formule « baptismale trinitaire » [52]. Ainsi donc, quoi
qu’en dise Ladaria, les saints des derniers jours utilisent la formule correcte. Et, selon le Répertoire
concernant les affaires œcuméniques, il faut considérer que ceux qui font des baptêmes dans l’Église de
Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ont l’intention de faire ce que font les chrétiens. Après tout,
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