Réseau Action Climat- France, 2B rue Jules Ferry, 93100 MONTREUIL
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La capture et le stockage du CO2 sont des solutions 'end-of-pipe' qui ne peuvent être mises sur
un pied d'égalité avec les énergies renouvelables qui n'émettent pas de CO2. De plus, il est à
craindre que la capture et le stockage du CO2, du fait de leur coût très élevé, accaparent
l'attention et les moyens de la Recherche notamment, et ne détournent ces fonds des domaines
de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Enfin, rien ne garantit la permanence
de ce stockage du CO2 dans les sous-sols.
5. Le futur régime climatique devrait-il maintenir les éléments clés du Protocole de
Kyoto, les mécanismes de flexibilité compris ? Quels autres éléments ce futur régime
devrait-il contenir ?
Les éléments clés du Protocole de Kyoto sont la limitation quantitative et les engagements
de réduction des pays industrialisés, avec des objectifs et un calendrier d'exécution clairs. Ce sont
ces éléments clés qui devront constituer le noyau dur du futur régime climatique, avec la fixation
d’engagements de réduction renforcés afin d'atteindre l'objectif global de réchauffement limité à
2°C. Le processus de négociations ne doit pas obstruer l'atteinte de cet objectif, considérant que le
monde est déjà le dos au mur et qu'il n'y pas d'alternatives autres pour réellement lutter contre le
changement climatique.
Les mécanismes de flexibilité du Protocole de Kyoto ont des aspects coûts-efficacité
intéressants, qui devraient être conservés pour la prochaine période d'engagement. Le système
international d'échanges de gaz à effet de serre établi, il sera un instrument utilisé entre Etats et
entités privées à travers le marché européen de quotas d'émissions.
En revanche, les mécanismes basés sur la logique de projets (MDP et MOC) se sont avérés
peu efficaces sous l'angle environnemental pour l'instant. Un nouveau futur mécanisme, non basé
sur le marché, pourrait être créé, mécanisme qui ciblerait directement certaines technologies
comme les énergies renouvelables.
Afin d'assurer transparence et contrôle, le système de comptabilisation et d’inventaire des
émissions prévu dans Kyoto devra être maintenu et renforcé.
Par contre, le CAN demande l'exclusion pour la prochaine période d'engagement (post
2012) de la prise en compte des "puits de carbone" (forêts, gestions forestières, pratiques agricoles)
dans le système de comptabilisation des émissions dans les inventaires des pays industrialisés, pour
des raisons de non permanence, et de manque de fiabilité des techniques de comptabilisation et de
vérification.
Enfin, il existe un réel besoin de créer de flux financiers supplémentaires, indépendants du
cadre légal de la Convention sur le climat (CNUCC), tels que la taxation sur les billets des vols
internationaux et la taxation sur les transactions financières, afin d'augmenter les fonds disponibles
pour l'adaptation, le transfert de technologies et les politiques de réduction dans les pays les moins
avancés et les PED.
6. Quels sont les coûts d'une action proactive contre le changement climatique,
impacts concurrentiels compris, et comment peuvent/pourront-ils être abordés ?
Tout d'abord, la question du coût et des bénéfices d'une action proactive ou de l'inaction
est secondaire face aux impacts du changement climatique sur l'humanité.
Ensuite, il est actuellement impossible d'avoir une estimation scientifiquement fiable du
coût de l'action, selon qu'elle soit plus ou moins ambitieuse, compte tenu de tous les éléments, eux
mêmes variables, à intégrer dans cette estimation.