L’État accompagne le développement des pôles
• en octroyant, via les appels à projets du FUI et du programme d’investissements d’avenir, des aides financières
aux meilleurs projets de R&D et de plates- formes d’innovation ;
• en finançant partiellement les structures de gouvernance des pôles, aux côtés des collectivités territoriales et
des entreprises ;
• en aidant financièrement, par l’intermédiaire des services déconcentrés de l’État, tels que les SGAR ou les
directions régionales des entreprises, de la concurrence et de la consommation, du travail et de l’emploi
(DIRECCTE), des actions collectives thématiques initiées par les pôles dans des domaines très divers et
impliquant des entreprises du pôle, notamment les petites et moyennes entreprises (PME), afin de favoriser
l’innovation et d’améliorer leur compétitivité ;
• en impliquant divers partenaires : l’Agence nationale de la recherche (ANR) et OSEO financent des projets de
R&D menés par des acteurs des pôles de compétitivité ; la Caisse des dépôtset consignations (CDC) soutient
financièrement des projets de plates-formes d’innovation ;
• en s’appuyant sur les collectivités territoriales qui peuvent aussi soutenir financièrement les projets (R&D,
plates-formes d’innovation) des pôles ;
• en aidant les pôles et leurs entreprises à identifier les meilleurs partenaires internationaux et à nouer avec eux
des partenariats technologiques centrés sur la création de valeur ;
• enfin, en y focalisant les moyens nouveaux du programme des investissements d’avenir dédiés aux pôles de
compétitivité.
Les 71 pôles de compétitivité français étaient réunis le 26 janvier 2012 à Bercy. Le ministre chargé de l’Industrie, de
l’Énergie et de l’Économie numérique, Eric Besson, y a annoncé le lancement de la deuxième évaluation des pôles de
compétitivité, à l’issue de laquelle le Gouvernement envisagera des délabellisations et élaborera les contours d’une
future phase 3.
Les enjeux pour les grandes villes
Dans tous les pôles, les collectivités territoriales ont été l’une des forces d’impulsion de la création des pôles, en
apportant 20% de ce qu’a apporté l’Etat. Elles ont joué un rôle important dans le financement de l’animation des pôles
(l’équipe de permanents des pôles). Les régions et collectivités territoriales confondues financent en effet près de 40%
des structures d’animation des pôles, sous des formes diverses : contributions financières, contributions en nature (mise
à disposition de personnes, prestation d’études, hébergement des structures des pôles, etc.). L’Etat assure moins de
30% de ce financement et les entreprises 20%. Les villes ont apporté une assistance au pilotage, ainsi qu’un soutien à
l’ingénierie de développement (animation, projets de R&D, projets transversaux, grands projets), mobiliser des PME-
PMI, mettre en place des dispositifs d’auto-évaluation, établir les relations avec les universités, prospecter et
communiquer, contribuer au financement des pôles.
Le lien entre les pôles de compétitivité et les collectivités se fait principalement par les agences de développement
économique des Conseils généraux ou les Agences régionales d’innovation, ce qui laisse les grandes villes hors du débat
décisionnel. De même, la question se pose de la cohérence des pôles avec les PRES (Pôles de recherche et
d’enseignement supérieur), les RTRA (Réseaux thématiques de recherche avancée) et les instituts Carnot, avec lesquels
les grandes villes inventent actuellement leur relation.
Si les régions sont sans doute la maille la plus pertinente pour favoriser le développement économique et l’innovation,
la contribution des autres collectivités fait jeu à part égale avec les régions en matière de financement, et la place des
métropoles doit donc être redéfinie : les agglomérations, les communautés urbaines, ont joué souvent un rôle
significatif dans l’accompagnement des pôles à différents titres (financement, prestation d’études, de conseils). La
constitution de métropoles depuis la réforme territoriale de 2010 donne en outre un poids significatif à ces acteurs qui
rassemblent des forces de recherche privée importantes et des établissements d’enseignement supérieur et de
recherche. Cette dynamique peut toutefois induire un couple région-métropole fort et provoquer l’affaiblissement du
département alors même qu’il a été très engagé dans le développement des pôles.
Comment, dès lors, renforcer la présence des grandes villes dans la gouvernance des pôles de compétitivité ?