Les bancs de la collégiale ont
accueilli environ 150 mélomanes
venus des quatre coins de la
région pour ce dernier concert de
la route des orgues de Moselle.
Après les salutations et
remerciements de Sylvain Teutsch,
président de l'institut Gouvy et
responsable des rencontres
musicales, les mélomanes sont
entrés de plain-pied dans un
programme musical intime. Tout a
commencé par "La messe pour
choeur mixte et double quintette à
vents" du compositeur russe Igor
Stravinski, sans aucun doute plus
connu pour son "Sacre du
Printemps" que pour ses autres
oeuvres, dont cette messe écrite
en 1944. Une oeuvre qualifiée par
son propre auteur de "dépouillée
de toute recherche d'effets.
Elle est liturgique et
pratiquement sans ornement et
devrait pouvoir servir au culte."
Beaucoup d'émotion dans cette
oeuvre dont on retiendra les
envolées lyriques, "a capella", des choristes, dans la fin du "Crédo" et le début du "Sanctus". La suite du programme
allait permettre à Olivier Schmitt de dévoiler ses talents d'organiste dans l'interprétation de cinq interludes d'André
Jolivet, à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance.
Faire le vide
La seconde et dernière "Messe" au programme était celle d'Olivier Schmitt. Une première création à l'occasion de la
route des orgues de Moselle. Aux manettes de l'orgue de la collégiale, le jeune compositeur a subjugué le public. Sa
messe, achevée en janvier 2005, rend hommage à Jean Boyer, organiste et professeur au conservatoire de Lyon. "Il
m'a appris que la musique se devait être belle, limpide, spirituelle, émotionnelle et accessible avec
toujours un message à transmettre. " Cette "Messe pour choeur mixte et ensemble instrumental" du jeune
compositeur a scotché les mélomanes sur leur banc. Du kyrie à l'Agnus Dei en passant par le Credo et le Sanctus, les
mélomanes ont découvert une musique venue de l'intérieure. "Pour bien s'imprégner de cette messe d'Olivier
Schmitt, il faut faire le vide en soi avant d'écouter" confie un mélomane, visiblement aux anges, qui ajoute:
"C'est une musique intellectuelle qu'il faut savoir apprécier." Une dame au premier rang de l'église, osera: "Je
suis d'origine russe, comme Stravinski, mais je préfère de loin la messe de M. Olivier Schmitt. Elle est
empreinte de spiritualité, de foi et d'émotion. Je trouve cette oeuvre sublime et divine. Pour moi cela a été
un vrai ravissement. " Un compliment que l'auteur saura apprécier à sa juste valeur.