7/01/2014 PROJET 2014 DEVELOPPEMENT SOLIDAIRE DE SANTE ASSOCIATION SANTE VIETNAM DORDOGNE –– FRANCE Le Programme « Education pour la Santé, Formation, Dépistage et Traitement des problèmes de vue » destiné aux enfants des provinces de Can Tho, Ba Ria-Vung Tau et Ho Chi Minh, Vietnam » Le projet 2014 portera sur le renforcement des postes de santé et écoles des 3 communes prioritaires des 3 provinces de Can Tho, Ba Ria-Vung Tau et HCM Ville par l’intervention d’une équipe de 6 professionnels de santé de Périgueux motivés dans leur domaine de compétences et amoureux du Vietnam et une distribution de 2 000 paires de lunettes collectées sur notre territoire de la Dordogne. Le développement d’un ensemble de santé des communes dans tout le pays reste considéré comme d’une des réalisations les plus importantes du système de santé du Vietnam. Ce sont des établissements de santé de proximité de la population, c’est en effet, le premier contact du système avec la population où toutes les activités des programmes de soins de santé primaires sont mises en œuvre. Sur 10 732 communes que possède le Vietnam, 35% des postes de santé n’ont pas des médecins et n’ont que des agents de santé. En moyenne, chaque poste de santé dispose de 4 à 5 professionnels de santé et sert une population moyenne de 8 000 habitants. 1/8 Gouvernement Elaboration de la politique de l’Etat Décisions dans les plans quinquennaux suivant l’avis du ministère concerné Ministère de la santé donne les directives de planification Comités populaires des provinces -collecte et gère les impôts -alloue les budgets -décide la stratégie de la province -gère toutes les activités de la province allouent l’argent Services de santé des provinces gèrent les activités sanitaires approuvent les budgets Comités populaires des districts gèrent le personnel et le budget Centres de santé des districts gèrent le personnel et le budget Notes : -en ligne continue : gestion générale -en pointillé : gestion technique Postes de santé des communes Organisation nationale, régionale et locale du système de santé au Vietnam 2/8 Service de santé provincial Hôpital provincial Centres spécialisées Ecole paramédicale Compagnie et entreprises pharmaceutiques Centres de santé des districts Brigades spécialisées Hôpital de district Polycliniques, maternités intercommunales -Santé mat. et inf. et planification familiale Pharmacies -Médecine préventive -Maladies sociales Postes de santé des communes Agents de santé des villages Des ophtalmologues n’exercent que dans les hôpitaux généraux provinciaux. Cela veut dire que pour consulter un ophtalmologue, une personne doit se rendre dans les hôpitaux généraux provinciaux. Dans le système de santé au Vietnam, les malades peuvent aller se faire soigner à leur propre gré soit dans les postes de santé des communes, les centres de santé des districts, soit directement 3/8 dans les hôpitaux généraux des provinces sans être obligés d’abord aller à l’hôpital de l’échelon antérieur. Par ailleurs, les malades peuvent aller se faire soigner également dans les cabinets ou cliniques privés ou dans les cabinets de médecine traditionnelle. Mon projet 2014 de développement solidaire de santé fait référence à 3 constats : 1) Au Vietnam, il existe actuellement 2 millions de personnes malvoyantes (enfants et adultes) ; En effet, selon un rapport du comité de pilotage national de la prévention et de la lutte contre la cécité, le taux de cécité au Vietnam est actuellement de 3,1 %. Le manque de ressources humaines en ophtalmologie est criant et les professionnels de santé disponibles sont inégalement répartis dans le pays. A l’heure actuelle, le Vietnam recense environ 1 600 ophtalmologues, soit un taux de 18 médecins pour 1 million d’habitants. Par ailleurs, selon le bureau de l’organisation mondiale de la santé au Vietnam, on compte dans le monde 314 millions de malvoyants ; Une personne devient aveugle toutes les 5 secondes et 90 % des aveugles vivent dans les pays pauvres ou en voie de développement dont le Vietnam. Dans ce contexte, un plan national de prévention et de lutte contre la cécité pour la période 2014-2019 a été mis en place au Vietnam afin de réduire le taux de cécité à 2,5 % à terme. Généralement, les causes de la cécité se traitent par des traitements chirurgicaux (cataracte), antibiotiques (infectieuses) ou nutritionnelles. Cependant, ce plan national inclut également le volet « mieux voir » qui intègre le port des lunettes. 2) Le deuxième constat porte sur la problématique de l’accès aux soins des plus démunis qu’ils soient enfants, jeunes ou adultes. En effet, le nombre d’assurés s’élevait fin 2012 à près de 60 millions de personnes, soit seulement 68 % de la population est couverte par l’assurance maladie ; 32 % de la population est exclue du système de soins ; Le taux d’assurés sociaux demeure à améliorer et l’accès à la santé reste très difficile ; Il existe de grandes disparités entre la ville et la campagne et au sein d’une ville entre les personnes puisque les soins sont payants sans une couverture maladie ; Pour les personnes assurées, l’achat des appareils visuels n’est pas remboursé et devient un investissement financier pour la personne et la famille. La problématique est pour le Vietnam aujourd’hui de voir comment faire pour encourager le plus grand nombre de personnes à souscrire une assurance maladie qui est obligatoire pour les salariés représentant 4,5 % du salaire mais facultative pour le reste de la population en dehors de tous ceux pris en charge par l’Etat ; En effet, la santé est gratuite pour les enfants de moins de 6 ans, les personnes sans ressource, les ethnies minoritaires, les vétérans de guerre et les personnes âgées de plus de 80 ans. 3) L’échec scolaire est en augmentation au Vietnam. 4/8 Face à ces constats, je formule l’hypothèse centrale de travail basée sur la relation entre la déficience visuelle, la problématique de l’accès aux soins des enfants des famillesdémunies et l’échec scolaire. Ainsi, lutter contre la déficience visuelle et la problématique de l’accès aux soins des enfants permet de combattre l’échec scolaire des enfants dans les 3 communes des provinces de Can Tho, Ba Ria-Vung Tau et Ho Chi Minh Ville. Ainsi, en partenariat avec les différents acteurs du département de la Dordogne, le Conseil Général de la Dordogne et l’hôpital national d’ophtalmologie à Ho Chi Minh ville, SO Y TE de la province ( Agence régionale de santé), les opticiens locaux, deux associations de proximité au Vietnam et le Consulat général de France, et afin de répondre aux besoins de Santé Publique au Vietnam dans le cadre d’un plan national de prévention et de lutte contre la cécité pour la période 2014-2018, un projet qui est actuellement à l’étude part de 2 postulats suivants : a) la vue est au cœur de notre relation au monde qui nous entoure ; b) Porter un nouveau regard sur la solidarité Le projet sera décliné en 2 missions, l’une en Avril et l’autre en Septembre de l’année 2014 axée sur la population des enfants. Nous partons d’un constat qui est le suivant : Pas d’éducation, un avenir mal engagé. Il consiste à : 1) Bâtir une campagne d’information, de sensibilisation, d’éducation à la santé, de prévention, de formation et de dépistage des troubles visuels dans des écoles, des collèges et postes de santé des trois communes de la province à destination de l’ensemble de la population des enfants et encourager des initiatives en faveur de la santé visuelle. A l’heure actuelle, dans chaque commune au Vietnam, il existe un poste de santé qui n’est pourvu que des soignants pour 35 % des cas qui sont recruté après la formation sans une expérience pratique. Dans le parcours de la formation paramédicale au Vietnam, les soignants n’ont pas de stage pratique dans des établissements hospitaliers contrairement à ce qui se passe en France. L’information et la sensibilisation à l’éducation à la santé concernent les enfants, les jeunes, les parents, les enseignants, les soignants et les responsables des 3 communes ; En revanche, en plus de ce volet éducation à la santé, les soignants seront intégrés dans un programme de dépistage et vont être formés à ce dispositif. Une formation à la prévention et au dépistage des troubles visuels est faite par une équipe composée des professionnels de la santé de la Dordogne et de l’hôpital national d’ophtalmologie. A travers la formation des soignants des postes de santé, il y aura un transfert de compétences, un facteur de pérennisation du projet. Les soignants vietnamiens des postes de santé formés vont à leur tour formés leurs collègues des autres communes avoisinantes ; SO Y TE de la province va pouvoir décliner le plan de lutte national contre la cécité au niveau de la province en mettant l’accent sur ce programme » Education à la santé, dépistage et traitement 5/8 des trouble visuels » dans l’intérêt de la population. Ce premier volet sera pris en charge de notre côté par 3 soignants dont un pharmacien retraité de l’hôpital de Périgueux. 2) le dépistage des troubles de vue des enfants des 3 communes prioritaires par notre équipe et des ophtalmologues de l’hôpital national d’ophtalmologie du Vietnam. Les soignants des postes de santé formés vont pouvoir effectuer le dépistage des personnes. Ce deuxième volet sera pris en charge par deux opticiens de Périgueux qui accompagneront l’équipe mise en place par l’hôpital national d’ophtalmologie à Ho Chi Minh Ville , Vietnam. 4) le Traitement des problèmes de vue décelés des personnes par la distribution des lunettes offertes en Dordogne, France. Ce troisième volet est identique au deuxième. Les personnes nécessiteuses sont particulièrement touchées parce qu’elles n’ont pas les moyens d’obtenir les soins préventifs nécessaires pour éviter la déficience visuelle ou d’acheter les appareils pour améliorer la vision. Les lunettes sont offertes d’une façon générale par des centres d’optique du territoire de la Dordogne. Il n’y a pas de concurrence déloyale avec les centres d’optique au Vietnam. En effet, les personnes bénéficiaires de ces lunettes sont éloignées et exclues du marché de l’optique par manque de ressource financière et suite au constat d’inaccessibilité aux soins pour la population démunie. Les lunettes collectées et distribuées ne s’adressent à la même clientèle que celle ciblée par les opticiens locaux ; Par conséquent, mon projet ne nuit pas à l’activité locale. Par ailleurs, les centres d’optique locaux sont associés au projet et nous accompagnent sur le terrain. En effet, la préparation et la pose des verres de correction aux personnes démunies consultées seront effectuées par les opticiens locaux conformément aux besoins des personnes consultées et à nous refacturer à un prix chiffré à 10 euros les 2 verres ; Ainsi, s’ouvre un nouveau marché de verres des lunettes à la population démunie pour les opticiens locaux et un développement de l’activité économique locale. Il en est de même pour la maintenance des lunettes offertes aux personnes démunies qui sera confiée aux opticiens locaux partenaires. Enfin, le ratio de 2 000 paires de lunettes sur une population de 2 millions de personnes malvoyantes est quasi nul. Ainsi, on agit sur la problématique de l’accès aux soins ophtalmologiques des plus démunis sans créer une concurrence déloyale à l’égard des fournisseurs locaux. Les opticiens locaux vont également bénéficier de la maintenance des lunettes offertes aux personnes démunies ; Ainsi, s’ouvre un nouveau marché de la maintenance des lunettes pour les opticiens. 6/8 La pérennisation se trouve au cœur de mon projet de coopération et de solidarité. Tout le monde s’accorde à dire que les projets de solidarité internationale doivent perdurer audelà des personnes qui les ont mis en place. La pérennisation se justifie par la formation des soignants dans les postes par notre équipe et l’hôpital national d’ophtalmologie qui pourraient reformer des nouveaux soignants d’autres postes de santé ; Ce projet va au-delà de l’actuel chef projet ; d’autres membres de l’association Santé Vietnam pourraient prendre la suite pour faire perdurer le projet. Pour les enfants et jeunes scolarisés, l’accès aux soins ophtalmologiques va leur permettre de devenir autonomes et éviter un décrochage et un échec scolaires ; Pour les adultes, le port des lunettes va leur permettre de voir afin de s’insérer dans la vie sociale. Par ailleurs, au Périgord, on a un savoir-faire en matière de récupération et de remise à neuf du matériel oculaire usagé afin de lui donner une deuxième vie. Par conséquent, en partenariat avec les opticiens locaux de la province, nous allons mettre en place un système de récupération et de remise à neuf (cf. la fondation KRYS pour l’opération « 100 000 lunettes ») afin de positionner et pérenniser le projet au Vietnam. Une antenne locale de récupération des lunettes usagées va être créée et confiée à un centre d’optique partenaire ; Ainsi, les opticiens locaux de la province vont pouvoir récupérer les lunettes usagées et refaire les verres de correction en partenariat avec l’hôpital national d’ophtalmologie au Vietnam pour les soins oculaires puis de les proposer à des tarifs très réduits à la population démunie. Nous cherchons à comprendre la problématique de l’accès aux soins des plus démunis engendrant des conséquences sur l’échec scolaire et l’exclusion sociale au Vietnam afin de nous positionner et porter cette thématique sur notre territoire. L’accès aux soins des plus démunis, l’échec scolaire et l’exclusion sociale sont des thématiques d’actualité ; Ainsi, ce projet 2014 au Vietnam permet d’alimenter et capitaliser mon expérience afin d’être utilisée sur notre territoire. Ce partenariat franco-vietnamien s’inscrit aussi sur notre territoire avec la préparation d’une loi en 2014 portant sur la stratégie nationale de santé prenant en compte la problématique sur l’accès aux soins des plus démunis. En effet, dans le cadre de la mise en œuvre du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, Aline ARCHIMBAUD Sénatrice de Seine Saint Denis a remis au Premier ministre en septembre 2013 son rapport sur l’accès aux soins des plus démunis qui comprend des mesures pour lutter contre les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes en situation de précarité pour accéder aux soins. L’expérience acquise sur la problématique de l’accès aux soins ophtalmologiques des plus démunis au Vietnam va me permettre d’alimenter cette thématique d’actualité sur notre territoire et plus précisément autour des axes portant sur les structures tournées vers les populations fragiles et le développement de la culture de la prévention. Je vais penser et m’appuyer sur l’international pour s’interroger et agir sur notre territoire local qui se traduit par un élargissement du champ d’actions et de renforcement des compétences des professionnels de santé de la Dordogne. Sur notre territoire, des expérimentations nourries de notre expérience au Vietnam vont être 7/8 exploitées au sein de l’association « Médecine Périgourdine Humanitaire » qui est un centre de soins gratuits à destination de la population précaire à Périgueux. La difficulté d’accès aux soins des plus démunis est une cause et conséquence de l’exclusion sociale. Le projet 2014 sera avant tout un projet de promotion de la santé et de développement durable dans un élan de solidarité citoyenne à donner ses anciennes lunettes pour contribuer à l’avenir d’un enfant pour lui éviter l’échec scolaire. André KHAN Association santé Vietnam Les partenariats en Dordogne : 123456- Le Conseil général de La Dordogne ; Médecine Périgourdine Humanitaire à Périgueux ; Le Centre de Rééducation Professionnelle (CRP) de Clairvivre Viasanté Les centres d’optique à Périgueux ; Le Centre Hospitalier de Périgueux ; 8/8