Nous pouvons ainsi dire que le paradoxe du management est le manager. La multiplication
des ouvrages de management ne comblera pas les difficultés et les comportements au
quotidien du manager. Il est confronté à deux pensées opposées mais qu’il ne faut ni exclure,
ni amalgamer.
Il s’agit des pensées manageante et managériale (Cf. Chapitre I Section 2). La première
expose une liste de solutions aux problèmes , la deuxième est celle du manager, celle qui
pratique mais qui ne dit pas au manager ce qu’il faut faire, elle le laisse naviguer « en
solitaire ». Malheureusement, ces deux pensées possèdent des lacunes et existeront toujours.
S’il n’y avait pas de lacunes, le manager n’existerait pas. Si les pensées ne lui laissent aucune
information, comment peut-il gérer alors le changement ou prendre des décisions au sein de
son organisation ?
Le travail du manager a fait l’objet d’études importantes dans la littérature mais en réalité
nous ne savons toujours pas ce que fait réellement ce dernier. Les descriptions restent
empiriques et ceux qui ont étudié sérieusement le travail des cadres insistent sur ce problème
(1).
Notre mémoire traitera donc du manager. Nous essaierons de voir comment le manager gère
son quotidien, quels sont les actions qu’il peut développer au sein de son organisation, quelles
sont ses ressources, ses compétences ?
Problématique : Quels sont les comportements et leviers d’action dont dispose le manager
pour gérer le quotidien dans son entreprise ?
Notre mémoire s’axera tout d’abord sur la présentation des fondements théoriques (chap. I)
puis sur la réponse à la problématique posée (chap. II).
Il s’agira dans les fondements théoriques d’expliquer tout d’abord l’univers du management,
de commenter les pensées manageante et managériale , de définir le manager et ses missions
puis de comprendre le concept de pilotage d’un changement.
(1) MINTZBERG H. : Le manager au quotidien : les dix rôles du cadre. Editions d’organisation
(1973) P.21 Malheureusement, il n’existe même pas de revue complète de la littérature, bien que
Campbell et al : « Managerial Behavior, Performance and Effectiveness » New York : Mc Graw-
Hill (1970) et Dublin (1972) couvrent les plus importantes des études empiriques. Campbell et al
citent : « Le problème, bien sûr, réside dans notre incapacité actuelle à définir et à mesurer les
exigences des tâches d’encadrement. La description du travil des cadres est encore à un niveau
totalement primitif. Le domaine du comportement des cadres demeure pour l’essentiel un masse
indifférenciée (1970, P.476).
(2) Dans son Numéro du 15 mars 1971, la revue Forbes annonce une des publications suivantes dans
ces termes : « les rédacteurs de Forbes ont été frappés de constater que peu de gens savent
clairement ce que le patron fait , bien que des dizaines de livres aient été écrits sur les sciences de
gestion et la psychologie de la gestion »(P.9). Parut ensuite un numéro spécial sur « le rôle du
directeur général ». Il contenait en fait 25 articles brefs et intéressants sur les directeurs généraux
d’autant de grandes entreprises (comme General Electric, Coca Cola, Bank Of America). Les
articles traitaient de leurs problèmes, de leurs stratègies, de leurs philosophies et de leurs
préoccupations , mais pas de leur travail.
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