Ophtalmologie – Conduite examen ophtalmologique, suite– page 4/5
NB : La vision stéréoscopique n’est possible qu’avec le casque et est très utile en cas de lésions
dans le fond de l’œil. Le prof rappelle que le gros avantage de la méthode indirecte est qu’on a
d’emblée une vision assez large du fond de l’œil.
c) Le fond d’œil normal :
Il y a quatre éléments principaux :
- le tapis : il est toujours dans la moitié dorsale. C’est une structure de la choroïde. Il est donc
derrière la rétine. Il est bien visible car la rétine est transparente et la seule chose que l’on peut
voir dans la rétine sont ses vaisseaux.
- Le hors tapis : il est…en dehors de la zone du tapis, plus ou moins pigmenté, de marron clair à
marron presque noir. C’est la pigmentation de la choroïde qui donne cette couleur ; la
pigmentation de l’épithélium rétinien n’a aucun rôle.
- La papille : c’est la tête du nerf optique. Petit rappel : Il y a trois types de cellules rétiniennes,
sur la face externe, les photorécepteurs, puis les cellules bipolaires et enfin sur la face interne,
les cellules ganglionnaires. Ces dernières ont des axones qui convergent vers la papille pour
former le départ du nerf optique. Pour information, le chien et le cheval ont un million de
cellules de ce type et l’homme 250 000 environ. Le nerf optique traverse la sclère au niveau des
lames criblées.
- Les vaisseaux : les plus gros sont des veinules. Les artérioles sont plus grêles et tortueuses. Ils
se trouvent dans la couche la plus profonde de la rétine (couche nerveuse).
A titre d’exemples (photos sur le ppt diapo 43) :
- Le chat a toujours une papille de forme ronde au centre de la zone du tapis. Chez le chien, la
forme est plus variable car les axones sont myélinisés. La myélinisation se produit de façon
centrifuge et s’arrête à la papille. Si ça n’est pas le cas, c’est un syndrome pathologique qui
existe chez l’homme.
- Sur la photo du bas, on observe des lésions d’une couleur différente dans la zone du tapis, qui
sont typiques d’une inflammation de la rétine et de la choroïde (Toxoplasmose chez le chien,
péritonite infectieuse chez le chat).
Les examens complémentaires :
On utilise la fluorescéine. C’est un colorant hydrosoluble. En temps normal, la cornée est formée
par un épithélium et ne peut donc être traversée que par des substances liposolubles. S’il y a un
ulcère, l’épithélium est rompu, la fluorescéine peut pénétrer sous l’épithélium, dans le stroma de la
cornée.
On l’utilise aussi pour tester la perméabilité des voies lacrymales. On met une goutte sur un œil et
on doit la retrouver au niveau des fosses nasales. Attention, il peut y avoir des faux négatifs. Si le
colorant n’apparaît pas au niveau des cavités nasales, cela ne signifie pas forcément que l’animal a
une obstruction des voies lacrymales (espèces brachycéphales : le colorant est dégluti). Dans ce cas,
on fait ensuite une irrigation des voies lacrymales, pour confirmer ou non.
le test de Schirmer. C’est une évaluation semi-quantitative de la sécrétion lacrymale. On utilise
des bandelettes de papier buvard graduées au mm à partir d’un repère. On place la bandelette une
minute entre la paupière inférieure et le cul de sac conjonctival. Les larmes diffusent par capillarité.
On s’intéresse alors à la longueur de la bandelette humidifiée, reflet de la capacité à sécréter des
larmes (à partir de 2 graduations c’est correct).
le cathétérisme des voies lacrymales : on fait une irrigation par l’un des points lacrymaux dans
lequel on aura placé une canule et on vérifie la perméabilité des voies lacrymales.