Envoyé par Géraldine
Traduction Roman de Thèbes vers 3471 à 3502
Hippomédon se sent blesser, tel n’en sait rien qui en sera affligé ; il descend du terre-plein et
remonte sur son destrier. En cachette, il rejoint ses hommes et met pied à terre sur l’herbe
verte ; son sang ruisselle le long de son bouclier et ses hommes s’en aperçoivent. Cent d’entre
eux se pâment de douleur et mille autres en pleurent d’émotion. . son sang ruisselle à cause de
la chaleur, il coupe un pan de sa tunique et en bande sa plaie pour arrêter le sang qui coule.
Quand l’hémorragie fut étanchée, il dit :
« Ah ! mon dieu comme je suis alerte ! Je ne fais aucun cas de cette blessure. »
Aussitôt, il monte sur son coursier pour réconforter ses hommes qu’il a vu se pâmer à cause
de lui. Il se donne beaucoup de mal pour aller à cheval et ses hommes sont abattus et fatigués
par une longue veille. Hippomédon est très avisé, il souffre cruellement de sa plaie mais il
veut veiller avec attention sur son armée et assurer de toute part la sûreté de ses hommes. Il a
bien fait le tour de ses troupes, parcouru les mont et les vallées. En plusieurs endroits, il
installe des postes constitués de chevaliers d’Alemendie ; tous sont natifs de sa terre, très
avisés et très expérimentés dans l’art de la guerre.
Phonétique
Vigilare > veillier
Au 1er siècle
de [w] se spirantise en [β] soit [βĭgilāre] (ps. : accent sur le ā)
Avant le 3ème siècle
chute de la voyelle prétonique d’où [βĭglāre]
3ème siècle
renforcement du [β] en [v]
palatalisation vraie de [gl] intervocalique : g se spirantise en γ puis s’avance jusqu’au point
d’articulation de yod sous l’attirance de [l] qu’elle palatalise
le [ĭ] > [ẹ] d’où [vẹyļáre]
Entre le 5ème et 6ème siècle
Effet de Bartsch
Chute de la voyelle finale d’où [vẹyļíẹr ]
Au 9ème siècle
Le [ļ] mouillé, au moment de la dépalatalisation, échappe à la dépalatalisation totale ; le yod
ne se vocalise pas mais est absorbé par le [l] mouillé, qui lui se maintient
NB : la graphie ill note ne le [l] mouillé non pas de vocalisation du yod.
D’où [vẹļíẹr ]
Au 12ème siècle
Le [ẹ] entravé s’ouvre en [ę] à l’initiale
Bascule de l’accent sur l’élément le plus ouvert (le second), passage de l’élément devenu aton
à la semi-consonne correspondante. D’où [vęļyér ]
14ème siècle
le yod est phonétiquement absorbé par le l mouillé
le [r] final s’amuït (il ne sera pas rétabli par les grammairiens au 17ème dans les infinitifs en
er)
d’où [vęļé ]
en Moyen Français
influence fermante de la palatale [ę] > [ẹ]
entre le moyen français et le 18ème siècle le [l] mouillé est progressivement ramené à yod qui
se généralise après la révolution.
Le présent de l’indicatif dans le passage et évolution du paradigme
« pris » (v3487)
Pour quasiment tous les verbes, la structure accentuelle est mixte, opposant quatre formes
« fortes » (=accentuées sur la base ) : P 1, 2, 3, 6 , à deux formes « faibles » (=accentuées sur
la désinence) : P 4 et 5. Cette structurelle accentuelle a, pour tous les verbes, une incidence
sur les marques de personne 4 et 5 ; elle n’en a sur la forme de la base que pour les verbes
présentant 2 bases ou plus.
Pour un verbe donné, deux traits déterminent conjointement le type de flexion pour les
présents :
- la classe : verbes à infinitifs en er/-ier vs autres.
- Le nombre de bases dans l’ensemble des deux présents.
I verbes à une base
1. radical non- palatalisé
a)pas d’accident phonétique
verbes à infinitif en er
l’indicatif présent se caractérise par un de tous les autres par la présence aux personnes 2 et 3
d’un morphème e- (qui disparaît dans les formes au subjonctif) : on a donc les désinences -
Ø, -es, -e, -ons, -(i)ez, -ent.
Le verbe pasmer à la personne 6, pasment au vers 3479.
Le verbe bender au vers 3483 à la P3 bende.
Le verbe monter au vers 3488 à la P3 monte.
NB : pour les verbes du 1er groupe, on voit apparaître dès le 12ème siècle un e analogique à la
P1 sans doute sous l’influence de du type entre.
Autres verbes :
L’indicatif se caractérise par l’absence de e- dans les désinences P2-3 : on a donc -Ø, -s (-z),
-t, -ons, -ez, -ent.
Le verbe sentir, dont on a la personne 3 au v. 3471 sent présente la conjugaison suivante :
sent/senz/sent/sentons.sentez.sentent (vient du latin sentio, sentis, sentit…)
b)accident phonétique
verbes en (i)er
autres verbes :
descendre à la P3 descent au v. 3476
descent/descenz/descent/descendons/descendez/descendent
[d] s’assourdit à la personne 1 en position finale, à la P2 z résulte du contact [t+s], à la
personne 3 la désinence t se confond avec la dentale radicale, P1 et 3, de ce fait, ne se
distingue pas.
2. radical palatalisé
a)pas d’accident phonétique
verbes à infinitif en er, -ier
le verbe trenchier (<*trinicare), à la P3 trenche au vers 3482
le verbe raier (<rigare) à la P3 vers 3484
le verbe cerchier (< cĭrcare), au vers 3498 à la P3 cerche
b)accident phonétique
II verbes à deux bases
1) une base tonique/atone
verbes à alternance vocalique en [au]/[a]
le verbe saillir à la personne 3 saut v. 3477
forme sur radical palatalisé
sail/saus/saut/ salons/salez/salent
En fait, il existe deux paradigmes avec un pluriel en saillons/saillez (sailliez)/saillent. Le [ļ]
mouillé à la P1 est phonétique ainsi que reste du paradigme en [l], le paradigme avec [ļ]
mouillé est analogique à la P1.
Alternance vocalique en [ẽ] ouvert et [e] central
Le verbe pener à la P3 paine vers 3491
Vient du latin poenare
Paradigme : pain/paine/penons/penez/painent.
Nasalisation de la diphtongue [ei] issu de [ē], la graphie ain- est analogique dans le cas de
pener on peut trouver des formes en ein-
Verbes à alternance vocalique en [u]/[oe]
Le verbe plorer à la P6 plorent au vers 3480.
Pleur/pleures/pleure/plorons/plorez/pleurent, toutefois aux personnes fortes l’alternance est
souvent masquée par la graphie conservatrice o-, comme dans notre texte.
Alternance en [i]/[wę]
Le verbe prisier au vers 3487, à la P1 pris. Dont on étudiera l’évolution plus loin.
2) Base 1/ autres personnes
III verbes à 3 bases
Alternance vocalique :
Le verbe savoir présente une alternance en [ẹ]/[a] : vers 3472
sai (< *sayyo), ses (< *sapis), set (< *sapit), savons (<sapimus), savez (<sapitis), sevent
(<sapiunt)
diphtongue par coalescence attendue en P1/ diphtongaison du [a] tonique en P2, 3, 6/
maintient du [a] atone en P4 et 5.
IV verbes à 4 bases
V verbes anomaux
a) sans balancement d’accent
le verbe faire, verbe atypique à trois bases. Une occurrence dans le texte au vers 3486 à la P3
fet.
Faz/fais, fes, fez/fait, fet/faimes/faites/font.
Faimes a été remplacé par fesons à partir du 12ème siècle.
Normalement en LV ; l’accentuation paroxytonique sur la désinence au P4 et 5 s’est
généralisé. Mais quelques verbes très usité ont conservé l’accentuation proparoxytonique aux
P4 et 5.
Le verbe estre, aux vers 3492 et 3501 à la P6 sunt, 3493 à la P3 est,
b) avec balancement d’accent
Formation et évolution du paradigme de pris
Le verbe proiser remonte au verbe latin prĕtiáre .
En latin prétio, prétias, prétiat, pretiámus, pretiátis, prétiant.
En ancien français pris/priz, prises, prise, proisons, proisez, prisent, on peut avoir également
la graphie ei-
Remarques sur le radical :
Aux personnes fortes, radical en [i] est la palatalisation du [t+y], avec apparition d’un yod
de transition d’où diphtongaison conditionnée [ę] tonique + yod >[i], alors qu’aux personnes
faibles le [ę] devenu atone aboutit à [wę] graphié –oi-
A la personne 4, on peut trouver une forme en prisons (v.3126).
Les désinences
P1 désinence Ø à la suite de la chute de la voyelle finale, la graphie z est conservatrice,
notait l’affriquée.
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