l’Occident de l’époque qui correspond grosso-modo à la superficie de la
péninsule européenne actuelle. L’Empire d’Occident fut une structuration
géopolitique et stratégique nécessaire, ou plutôt indispensable, à une victoire
contre l’imprégnation arabo-islamiste.
TROISIEME PRECISION
Pour faciliter son expansion, à prétention universelle, la religion musulmane
dans son expression fondamentale, fut remaniée, préalablement, par le 3ème
Calife. Remaniée à deux niveaux :
- premier niveau : il imposa un réagencement, ou plutôt une nouvelle
classification des sourates et des versets ;
- deuxième niveau : il imposa l’utilisation exclusive de la langue arabe
littérale. La langue arabe littérale qui selon Henry Corbin
devint ainsi
« un outil conceptuel de choix » pour transmettre le message du Rasoul
.
QUATRIEME PRECISION
Le style d’expression exotérique du message du Rasoul, de l’envoyé de Dieu,
c’est la charria, ou sharriat.
Celle-ci, d’après Henry Corbin, permet d’accéder dans un second temps, à une
connaissance plus approfondie du Qoran par l’intermédiaire de messages plus
avertis, messages qui illustrent le contenu de la « Haqiqat », c’est-à-dire du
contenu ésotérique de la parole de Dieu, telle que celle-ci fut transmise au
Rasoul et répercutée par ce dernier.
La langue arabe littérale va représenter dans un premier temps, l’arme hyper-
adaptée pour réunir, ou plutôt pour fédérer tout ce qui est anti-chrétien
romain. Précisons : tout ce qui est anti-catholique. Tout ce qui s’oppose aux
fidèles à l’égard du message des successeurs de Pierre, successeurs qui siègent à
Rome.
Le monde intellectuel anti-romain d’Orient, fédéré par l’islam et par le nouvel
outil conceptuel que représente la langue arabe, en particulier les ariens, c’est-à-
dire les adversaires par excellence du dogme de la Sainte Trinité, vont renoncer
dès lors, à s’exprimer en langue grecque. Leur opposition à Rome, va s’exprimer
en arabe littéral, l’arme idéale pour uniformiser le monde unitaire et le
Henry Corbin : « Histoire de la philosophie islamique » Gallimard, 1964
Rasoul : « L’envoyé de Dieu », c’est-à-dire Muhamad