Existe-t-il une nation arabe ?
I. Certes, un certain nombre de facteurs plaident en faveur de la thèse de l’existence d’une « nation
arabe ».
1. Existence d’un territoire sinon unifié, du moins continu, ou les frontières sont largement artificielles et
héritées de l’histoire coloniale. Exemple en Afrique du Nord ou dans la péninsule arabique, ou elles sont le
fruit des rivalités entre les grandes nations européennes et représentent peu de chose pour les tribus
nomades.
2. Existence d’un facteur d’unité majeur fondé sur la religion qu’et l’islam. Origine de l’Islam se trouve au
cœur de la péninsule arabique ou l’ange Gabriel est apparu à Mahomet pour lui annoncer la marche à suivre.
Lieux saints de La Mecque, de Médine… Fonde une unité de culture et de langue.
3. Unité de culture et d’histoire largement fondé sur la diffusion de l’islam qui organise les sociétés locales.
Plus qu’une religion, l’islam s’impose dans la vie publique et la politique. Roi du Maroc, commandeur des
croyants, Wahhabisme des Saoudiens….
II. Mais,la nation arabe reste un idéal inachevé de par ses lacunes et ses divisions internes.
1. L’idée de nation arabe se heurte aux rivalités entre les Etats, d’où l’échec du panarabisme lancé par
Nasser en 1954, pour faire face à l’occident mais aussi à l’influence soviétique. Il n’y a pas de cohésion entre
les Etats qui restent uniquement préoccupés par leurs intérêts particuliers.
2. Absence de leader charismatique en mesure de fédérer les énergies et les volontés du monde arabe, car
rivalités entre les souverains qui restent attachés au pouvoir et à leurs privilèges. Echec de Nasser, mais
aussi de Kadhafi ou encore ou récemment de Saddam Hussein.
3. Enfin division fondamentale en terme de religion qui mine toute tentative d’unité du monde arabe.
Rupture ancestrale entre Sunnites et Chiites qui peut aller jusqu’à la lutte armée et l’exclusion. Exemple de
l’Irak .
III. Surtout,elle manque d’une réelle cohésion sur la scène internationale qui serait la marque d’une
« volonté de vivre ensemble ».
1. Divisions internes et forces centrifuges, essentiellement économiques. Tentatives d’unification du
Maghreb, rôle de l’OPEP. Influences extérieures qui sont sources de dissensions politiques. Oppositions
entre les régimes autoritaires d’inspiration socialiste et les petro monarchies à l’occidentale.
2. Aucune solidarité économique au sein de l’ensemble arabe. Opposition entre pays particulièrement riches
et PVD
3. Pas de cohésion interne face aux « ennemis » commun. Exemple du conflit avec Israël ou des réactions
désordonnées face à l’invasion du Koweït par l’Irak, puis la riposte de la coalition, largement soutenue par un
certain nombre de pays du monde arabe.