- les postures (debout chez les footballeur plutôt qu’ assis en vtt).
D’autres caractéristiques doivent être prises en compte : les sources de déséquilibre (surfaces
glissantes, vent), les conditions environnementales (température, intempéries)…
Pratiquer une activité physique complémentaire sans l’adapter, c’est prendre le risque de dépenser de
l’énergie et du temps à améliorer des qualités physiques sans rapport avec leur expression en
compétition. C’est entraîner à autre chose !
Ces contraintes limitent d’emblée le choix des activités complémentaires. La transformation d’activités
physiques est alors une alternative.
Transformation
Il s’agit de s’inspirer d’autres activités physiques pour créer de nouveaux exercices. Les conditions de
la réussite du transfert des progrès réalisés sont les mêmes que pour l’adaptation d’activités
physiques : être au plus près des caractéristiques de la pratique ciblée. Cependant, il ne s’agit plus
seulement de l’adaptation de quelques caractéristiques mais de profondes transformations de la
pratique :
- On utilise un engin d’une autre activité physique, mais pour faire autre chose (le vélo sert à
faire un travail foncier, du fractionné ou de la récupération active).
- On reprend les principes d’une autre activité physique, mais on les applique dans un contexte
et avec des engins de l’activité ciblée (fractionner les efforts en durée, ajouter des charges
additionnelles, s’échauffer ou s’entraîner en jouant).
- On s’entraîne sur le terrain d’une autre activité physique (course sur piste ou dans l’eau, en
plein air ou au contraire en intérieur, exercices de proprioception pieds nus dans un dojo ou
sur une poutre basse).
Cependant, certaines connaissances de la culture technique propre à chaque activité physique
doivent être connues de l’entraîneur :
- les risques liés aux milieux de pratique (terrains de sport),
- les gestes techniques,
- les fréquences gestuelles (fréquence de pédalage en cyclisme),
- les intensités et les durées "raisonnables",
- les réglages des engins,
- les consignes de placement, d’exécution, de respiration et de sécurité.
Les risques sont à la fois de ne pas tirer totalement parti de cette nouvelle pratique et plus encore de
se blesser.
Conclusion
"L’intelligence de l’entraîneur" expert relève notamment :
- de sa démarche d’analyse de l’activité ciblée,
- de sa créativité,
- de sa capacité de reprendre, d’adapter voire de transformer ce qui existe ailleurs,
- d’innover en faisant des détours techniques dont les effets convergent de sorte à servir la
performance.
La construction de nouveaux exercices sera toujours inspirée des contraintes liées à la compétition.
L’analyse de ces situations portera en particulier sur les charges, les angles articulaires, les
fréquences gestuelles, les vitesses, les durées et les intensités des efforts.
Références :
Cornu, C. (2002). Le cross training : de la compétition à l’entretien physique. Sport, santé et
préparation physique. Rev. 3 : 6-7.
Ziane, R. (2004). Travail foncier : Vélo ou course à pied ? Sport, Santé et Préparation Physique. Let.
44 : 2.
2) LE FOOTBIKE : une alternative plus spécifique pour l’entraînement
Thierry MAQUET
Les entraîneurs sont souvent en quête d’exercices, d’outils originaux et motivants permettant
d’optimiser les charges de travail et de réduire les risques de blessures. Parmi les pistes que nous
avons évoquées, le cross training (revue SSPP n° 2) et l’utilisation du vélo de route pour
l’entraînement aérobie (lettre SSPP n° 44) ouvrent des perspectives partiellement satisfaisantes en
raison d’une motricité trop éloignée de la spécificité des sports où il est intéressant de courir plus vite
et plus longtemps que les autres. Or, on sait que l’efficacité de l’entraînement passe par la spécificité
des exercices proposés, particulièrement si l’on dispose de peu de temps.