Lycée Chaptal
Lettres supérieures 2e année
Histoire
Alexandre Bande
Indications bibliographiques sur la question d’histoire tronc commun du
programme de l’ENS-LSH session 2013
Guerre, Etat, société en France 1851 – 1945
Afin de préparer la rentrée prochaine et de négocier au mieux les premiers cours de l’année, je vous propose
quelques lectures estivales. Dans l’attente d’une bibliographie plus conséquente qui sera distribuée à la rentrée,
cette première liste est délibérément réduite. Néanmoins, en raison de l’étendue de la période étudiée et de la
richesse de l’évènementiel à maîtriser, il est absolument nécessaire de lire certains de ces ouvrages (ou les
chapitres en rapport avec notre programme) au plus vite ; de préférence avant la rentrée, au plus tard,
avant la Toussaint. L’objectif est de vous familiariser avec les grandes lignes des évolutions diplomatiques et
politiques (qui ont souvent été abordées dans le secondaire ou en HK).
La lecture du texte de cadrage proposée par les ENS est recommandée :
Le programme choisi couvre une période qui va des débuts du Second Empire, régime militariste s’il en est, à l’année 1945 qui
est marquée à la fois par l’achèvement de la Deuxième Guerre mondiale et les débuts de graves problèmes dans les colonies (en
Algérie et au Vietnam en particulier). On se situe donc dans un cadre chronologique cohérent où la France, qui entretient une
armée de plus en plus importante et coûteuse, est engagée dans divers conflits européens et dans une entreprise colonisatrice qui
l’oblige à de nombreuses expéditions militaires. Le sujet ne peut cependant en aucun cas être lu comme une application de
l’histoire batailles d’autrefois ou comme l’occasion de présenter un récit des guerres dans lesquelles notre pays s’est trouvé
engagé. Les candidats devront bien sûr connaître les grands traits des principaux conflits auxquels ont participé des troupes
françaises et savoir les situer chronologiquement, mais sans que ceci n’implique une lecture purement militaire ou diplomatique
de la question. Comme l’indique le libellé, l’accent devra être mis en priorité sur les rapports que la société dans son ensemble a,
durant un siècle, entretenu avec les conflits auxquels elle a pu prendre part de manière directe ou indirecte. L’une des principales
questions en jeu est d’abord de savoir si les guerres en question ont été voulues ou non par l’ensemble des Français. Y a
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t
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il eu
des dissensions à leur endroit, voire des refus plus ou moins importants, ou ont
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elles, au contraire, été approuvées et soutenues ?
Cette interrogation est particulièrement importante pour les deux guerres mondiales et les expéditions coloniales, ainsi que le
montrent les nombreux débats historiographiques qui les concernent. Il convient, dans cet ordre d’idée, de donner un éclairage
sur la manière dont les pouvoirs publics et ceux qui les soutenaient ont sollicité l’opinion publique et cherché à obtenir son
adhésion, ce qui implique en parallèle de s’intéresser aux efforts des opposants à la ligne officielle pour obtenir un rapport de
force plus favorable à leurs vues. La réaction des populations et des militaires à ces diverses propagandes est elle aussi un thème
qu’il est nécessaire de développer. Un autre aspect important du programme concerne le fardeau qu’ont représenté les guerres sur
le plan matériel et humain. Il faut porter l’attention sur l’accroissement des dépenses militaires et leur répartition, sur la mise en
place progressive de la conscription obligatoire et sur les modalités nécessaires d’adaptation à cet effort. Il convient par ailleurs
de s’interroger sur les mesures de mobilisation lors des grands conflits et les sacrifices que ces derniers ont entraînés pour les
militaires, mais aussi la masse des civils. Il ne manque pas ici de bonnes études sur les souffrances des combattants, la
mobilisation économique, les problèmes d’approvisionnement et d’augmentation des prix ou bien la recherche éperdue de
nouveaux moyens financiers pour l’État. L’impact des guerres et des problèmes militaires sur la vie politique de la Nation est un
troisième thème important du sujet. Il serait mal venu pour un candidat d’ignorer la nature militariste du régime bonapartiste,
le poids de la défaite de 1871, l’utilisation de l’idée de revanche par certains groupes de pression ou courants idéologiques, la
limitation des libertés lors des grands conflits ou bien l’existence de la Chambre bleu horizon, sans parler du pacifisme de
l’entre
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guerres, du régime de Vichy et des courants de la Résistance. Il est clair également que les débats autour du service
militaire, des crédits militaires et des expéditions coloniales ont fortement marqué la conscience de nombreux contemporains. Il
est enfin recommandé de ne pas négliger l’instrument essentiel qu’est l’armée. Comment évolue son organisation ? Qui sont les
hommes qui composent ses différents corps ? Quels sont leurs rapports à l’État et à la société, leur capacité à se plier aux
injonctions du pouvoir civil ou à leur imposer leurs vues ? Ici, l’armée ne doit pas être seulement considérée sous un angle
technique, mais sous un angle à la fois social et politique.
Des manuels sur l’histoire de la France