1.
Rappel de la distinction entre deux notions distinctes : Non discrimination et
égalité salariale
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Non discrimination
Le principe de non discrimination prohibe les comportements opérant des distinctions
fondées sur l’origine, le sexe, les mœurs, l’âge… (Art. L. 122-45 du Code du Travail)
La discrimination se définit donc par le motif qui se trouve à l’origine de la différence
constatée.
Elle intéresse, en raison de cette particularité, les intérêts collectifs, ce qui explique qu’elle soit
assortie de sanctions pénales.
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Egalité salariale
Ce principe suppose une égalité de salaire pour un travail égal entre salariés placés dans une
situation identique.
Le motif de cette différence importe peu.
Cette distinction était importante, notamment en matière de preuve, mais la jurisprudence a
unifié les régimes, de telle sorte que le salarié n’est dans les deux cas tenu que de rapporter des
éléments de fait laissant supposer l’existence de la discrimination directe ou indirecte dont il se
prétend victime.
L’importance demeure car si la différence de rémunération est licite dès lors qu’elle est justifiée
par des éléments objectifs, la discrimination, en raison de son motif, ne peut, elle, jamais être
légitime.
Mais si la non discrimination, simple obligation négative, n’impose à l’employeur que la preuve
de l’absence de motif illicite de la différence invoquée, le principe d’égalité salariale, lui,
suppose une comparaison entre les travaux effectués par les salariés concernés, sans qu’il soit
nécessaire de s’interroger sur la raison de cette différence ; ce principe conduit donc à une
obligation positive de l’employeur qui peut être contraint par le juge de modifier le classement
et la rémunération d’un employé.