CDDR/SAILD Service Questions-Réponses Synthèse technique FICHE TECHNIQUE SUR LE COLATIER Sommaire I- Buts de la culture II - Botanique III- Multiplication par boutures VI Culture V- Entretien VI- Maladies et ennemis VI - Récolte VII- Références bibliographiques FICHE TECHNIQUE SUR LE COLATIER Cette note de synthèse est réalisée à l’aide des documents mentionnés en sources d’information. L’élevage des grenouilles requiert les conseils ou l’assistance pratique d’un spécialiste . 1. BUT DE LA CULTURE Le colatier (nom scientifique : cola sp. ; nom commun : cola) est un arbuste qui se cultive d’abord pour ses graines appelées cola ou noix de cola ; elle sont mâchées crues comme stimulant puisque riches en caféine (2,3%) et un peu de théobromine (0,2%). Elles sont parfois introduites dans la fabrication des boissons toniques (Coca-cola, pepsi-cola et le Spécial Cola fabriqué par UCB). En Afrique, on lui confère des vertus sacrées lors des cérémonies traditionnelles ; grâce à elle, l’industrie textile et les artisans fabriquent des colorants pour la teinture des pagnes. En pharmacie, elles entrent dans la composition des stimulants cardiaques et permettent de lutter contre la fatigue et l’essoufflement, traitant le rhume et la toux. Les racines sont utilisées pour le nettoyage dentaire. L’écorce séché réduit en poudre est utilisée comme anti-diarrhéique. Une décoction aqueuse d’écorces du tronc (cola acuminata) apaise les coliques intestinales et dysenteries. II- BOTANIQUE 1- Origine et description Originaire des forêts de la côte occidentale d’Afrique, le colatier est un arbuste qui appartient à la famille des sterculiacées. Il existe plusieurs espèces (140) mais 40 sont représentées au Cameroun. Permis qui forment la flore camerounaise, 4 sont cultivées et produisent des graines comestibles. Ce sont : - cola acuminata (abel béti ou cola béti, libel en bassa ou cola bassa et cola bafia) spontané dans les forêts du centre et sud. - Cola anomala (cola bamiliké) cultivé dans les provinces du nord-ouest, de l’ouest. - Cola ballayi (cola de l’est) qui pousse naturellement dans les forêt s de l’est et cultive également dans cette province. - Cola nitida (cola haoussa, taà, goro) cultivé dans les province du Sud-ouest, littoral centre et sud. Les 36 autres espèces sont sauvages. 2- Caractères morphologiques Le colatier peut atteindre 15 à 30m de hauteur et 50 à 60 cm de diamètre. Les feuilles en général sont simples et entières, alternes, de couleur verte et terminées en pointe ; elles peuvent atteindre une quinzaine de centimètres de long. Groupées en grappes, les fleurs sont de couleurs rose pour l’espèce cola ballayi ou cola de l’est et jaune pour les 3 autres espèces. Il existe des fleurs hermaphrodites (deux sexes ) qui diffèrent par leur dimension. Les mâles mesurent environ 2cm de diamètre et comprennent 1 ou 2 couronnes d’anthères au centre. Les fleurs hermaphrodites mesurent entre 3 à 4cm de diamètre et présente un androcée répartie en 1 ou 2 couronnes. Les fruits sont des cabosses groupées en 5 ou 6, de dimensions variées composées de 1 à 6 follicules ou surface bosselées, avec un poids moyen de 100 à 300 grammes ovoïdes, à suture en creux. Ils contiennent 1 à 12 graines (12 – 25g) par follicules entourées d’une fine pellicule beige ; sous celle-ci un arille blanc vitreux entoure les cotylédons. La graine est improprement appelée « noix ». le tableau ci-dessous donne la couleur, le nombre de cotylédons et le poids de la graine pour les 4 espèces cultivées à graines comestibles et commercialisées. Puis tracez des sillons peu profond sur les planches. Laissez 25cm entre chaque sillon. Semez les graines dans les sillions. Ensuite, couvrez les graines avec de la terre fine. a) Semis en sacs ou paniers. Vous pouvez semer les graines dans des sacs en plastique troués, dans les bambous ou dans des petits paniers ; alors quand vous les planterez, ils pousseront bien tout de suite parce qu’ils gardent la même terre autour des racines ; si vous avez beaucoup d’eau, semez pendant la saison sèche. Arrosez beaucoup et souvent. Le semis direct est à éviter. 3- Multiplication par boutures Une bouture est un morceau de tige. Par exemple, le manioc se multiplie par bouture. Pour faire les boutures, ne prenez pas des branches trop jeunes ou trop vieilles, trop grosses ou trop petites. a) Choix des boutures Les boutures sont coupées sur : *les branches non aoûtées ou très tendres ; *les tiges ayant des jeunes feuilles saines, non attaquées par les insectes ou maladies ; *les branches verticales (qui regardent vers le haut). b) Préparation des boutures. Les boutures sont prises tôt le matin, de préférence après une pluie pour éviter le séchage. Préparez un sac en plastique et mouiller-le à l’intérieur ; coupez les boutures avec un couteau ou un sécateur bien tranchant et mettez-les dans le plastique. Gardez le sac fermé et à l’ombre. Avant la mise en place. *divisez les boutures en morceaux de 2,5cm à 12cm. *recoupez la base avec un couteau très tranchant pour enlever les parties endommagées. Attention ! si le morceau de branche porte des feuilles, coupez –les à moitié pour minimiser la transpiration. N’arrachez pas les feuilles, vous pouvez abîmer les bourgeons. Amenez-les directement pour planter. e) La mise en place Arrosez le sol et mettez les boutures dans les trous et serrez à la base pour mieux fixer la bouture. Les bouture ne doivent pas se toucher, mais évitez les espaces vides : plantez les boutures directement dans la terre. Sac ou dans un panier. Ne mettez pas toute la bouture dans la terre. Laissez 2 ou 3 bougeons hors du sol. Ne plantez pas la bouture la tête en bas tassez bien autour de la bouture. B- La préparation du sol 1- Le piquetage Avant de planter les arbres, il faut marquer l’endroit où vous aller faire les trous : c’est le piquetage ; chaque arbre doit avoir assez de place pour pousser mais il ne faut pas gaspiller le sol en plantant les arbres trop loin les uns les autres et il faut planter beaucoup d’arbres. Pour avoir une bonne densité. Vous pouvez plantez en lignes 2- La trouaison Il faut creuser 3 ou 4 avant de planter les arbres ; les trous sont carrés de 70 à 80cm de côté à une distance de 8 à 10m en tous sens. Ne pas mélanger la terre du sol cultivé avec celle du sous-sol, il faut donc faire deux tas bien séparés. Vous remuez le fond du trou avec un bêche ou une houe et enlevez toutes grosses pierres ; au fond du trou. Vous pouvez mettre une couche de 30cm de fumier ou de compost que vous aurez mélangé auparavant avec la terre du sol cultivé et la terre du sous-sol ensuite. C- La plantation 1- La mise en place Elle se fait en début de saison des pluies. Les plants ayant de 5 à 6 mois (25 à 30cm) pour le semenceaux munis encore de leurs cotylédons et de 8 à 10 mois pour les boutures dans les trous faits 3 à 5 ans auparavant. - 2- On peut planter de 3 façons à racines nues en mottes en paniers ou en sacs de plastique. a- Plantation à racines nues si la pépinière est loin du verger, trempez les racines dans un mélange de boue et d’excréments ? Alors les racines ne sèchent pas pendant le transport. b- Plantation en mottes vous sortez le jeune plant de la terre avec une bêche. Vous gardez une motte de terre autour des racines. Attention ! ne cassez pas la motte pendant le transport. Enveloppez-la dans des herbes ou dans des feuilles avant de la transporter. c- Plantation en paniers ou en sacs si vous avez semé ou repiqué vos plants dans un panier, au moment de planter, enlever le fond du panier ; il peut empêcher la racine principale de pousser. Le reste du panier pourri dans le sol ; si vous semez ou repiqué vos plants dans un sac en plastique, coupez le. Conseil pratiques : quand vous plantez, - ne courbez pas les racines dans le trou ; - tassez bien autour du plant ; - faites un abri au-dessus de chaque plant ; - arroser souvent pour garder l’humidité et pour éloigner les termites ; - planter si possible un piquet à côté du jeune arbre et arrachez l’arbre au piquet ; alors le vent ne fait pas tomber. V- ENTRETIEN A- L’arrosage Elle se fait durant la première année. L’un des principaux problèmes est un début précoce de la saison sèche. Si vous n »avez qu’un peit nombre d’arbres à soigner. Vous pouvez arroser vos arbres pendant quelque temps après la plantation. Avant d’arroser, enlever les mauvaises herbes qui poussent autour de l’arbre ; vous pouvez aussi creuser de petites tranchées permettent à l’eau de s’écouler en direction de l’arbre. L’arrosage doit être fait en fin d’après midi. La quantité d’eau dépend du temps et de la pluviosité. Les jeunes arbres doivent être arrosés après le repiquage. Mieux vaut donner une grande quantité d’eau quelques fois par semaine qu’une petite quantité plus souvent. B- Le désherbage Désherbez régulièrement un cercle d’un diamètre de 50cm à 1 m autour de l’arbre pour éviter la concurrence pour l’eau et les nutriments. Après le désherbage, ne brûler pas les herbes mais laissez-les sur le sol : elles servent de paillage ; le paillage empêche aussi la croissance des mauvaises herbes et placé autour de l’arbres, il fournit un supplément de nutriments. Les mauvaises herbes ont parfois un effet positif, par exemple en créant un micro climat favorable (humidité et ombre) ou en offrant une protection contre les parasites. Cependant, elles ne doivent jamais concurrencer directement les arbres pour les ressources. En raison de l’entrée en production tardive, faire une culture les mauvaises herbes. Ne plantez pas près des arbres. Laissez un mètre autour de chaque arbre. C- La taille Le colatier n’exige pas une taille approfondie ; il faut enlever les branches mortes, car elles contiennent souvent des insectes et des champignons qui donnent des maladies. L’égourmandage est aussi nécessaire c’est-à-dire la suppression des gourmands (tiges qui poussent droit en l’air sur le tronc ou sur les grosses branches, ne donnent pas les fruits, mais poussent la sève de l’arbre. Une taille légère d’éclaircissage est nécessaire si la ramure devient trop dense. D- Le remplissage Chaque arbre qui meurt ou qui pousse mal doit être remplacé. C’est ce qu’on appelle le remplissage. A cet effet, gardez certains arbres en pépinière dans des couches de plants ou dans de grands pots. Ces arbres sont généralement déjà assez grands et bien développés et ne sont donc guère plus petits que les autres auprès desquels ils sont éventuellement plantés. Le remplissage assure un rendement constant du verger ; ceci se produit 6 mois après la plantation. VI- MALADIES ET ENNEMIS Le colatier est attaqué par les phytoparasites et zooparasites. A- Les phytoparasites, Parmi ceux-ci, il y a surtout des loranthacées, genre tapinanthus, viscum, globimetula. Le moyen de lutte le plus utilisé pour les phytoparasites est l’élimination systématique des rameaux infectés. Cette lutte devrait s’étendre à tout les autres arbres, aussi bien de la plantation que de la plantation des environs, afin de réduire les risques d’extension des parasites, des espèces sauvages aux colatiers. B- Les zooparasites : On peut citer - les lépidoptères tels que Anaphe veneta Butler, Anomis leona Shauss dont les chenilles défoilent les arbres, Characoma stictigrapta Hampson, Sylepta Xanthothorax Mevr qui attaquent tous les organes tendres, bourgeons, jeunes feuilles et mêmes les follicules. - Les coléoptères tels que Balanogastris kolae Desbrochers, phosphorus gabonator le tronc Thoms et phosphorus virescens qui attaquent les branche et le tronc de l’arbuste ; Paramydica insperata Fst, paramydica pujoli Hoffmann qui attaquent les jeunes feuilles et bourgeons terminaux des colatiers. - Les hémiptères tels que Mesohomotomo tessmannii Aubn, Sahlber gelle singulais. - Les diptères tels que Pterandrus colae silv qui est voisin de mouche des fruits, elle attaque les cabosses. Quelques moyens de lutte contre les zooparasites 1- Les lépidoptères : traitez les colatiers avec le thimul 35 et l’Endosulfan ; pulvériser les colatiers avec le DDT (Dichloro-diphényltrichloréthane) principalement pour l’Anaphe vennata Bulter ; pour l’Anomis leona Schaussn procéder à une pulvérisation d’Endrine, à raison de 50g pour 100l, d’eau ou de Sevin à raison 100g pour 100l d’eau ; 2- Les colèoptères nécessitent deux méthodes de luttes : la lutte préventives et la lutte curative : - la lutte préventive consiste : *à récolter et à détruire par incinération tous les follicules oubliés sur les colatiers ou tombés à terre. En effet l’expérience a montré que ces follicules laissés sur les colatiers parce que trop petits ou inaccessibles ou moment de la récolte, constituent des gîtes permanents de développement de ces parasites ; * à détruire par incinération également les débris provenant du triage ; * à désinfecter les magasins de stockage, les ateliers de triage, les emballages à l’aide du DDT ou du Lindane. A propos des colis de graines (paniers, sacs), le DDT est saupoudré à plusieurs niveaux ; le DDT est parfois remplacé par l’Hexachlorocyclothane. - La lutte curative consiste à traiter les graines de cola malades avec Bromure de méthyl (CH3 Br) sous vide partiel. Avec ce traitement, tous les stades du parasites sont détruits. 3- Les hémiptères : utiliser un mélange Orthodifolatan (80% captafol poudre mouillable) et de méthylparaphène. N.B : les moyens de lutte contre le cacaoyer sont aussi valables pour le colatier. VII- LA RECOLTE L’entrée en production se fait vers la 7ème année ; la production économique quant à elle se fait vers la 10ème année et la pleine production entre le 15è et 20è année pour les semenceaux. Tandis que pour les boutures, l’entrée en production se fait vers 3è à la 4è année, la production économique vers la 6è année et la pleine production vers la 10è année. L’arbre peut produire jusqu’à 70 ans. Un arbre de plantation donne en moyenne 10 kg de noix de cola. Une cabosse donne en moyenne 6 à 7 noix. Un pied (femelle) donne en moyenne 500 à 700 noix. Un kilogramme de noix fraîches contient 15 à 100 noix, 60 en moyenne. Une bonne plantation peut donner 1000 à 1500 kg de noix fraîches par hectare. Les cabosses fendues et débarrassées de la peau blanche qui les recouvre sont triées par couleur et par taille, sont lavées et essuyées puis conservées dans des paniers garnis intérieurement de feuilles destinées à conserver un certains degré d’humidité et mis à l’abri. Références bibliographiques 1- Chenu, Jaques Plantes médicinales tropicale et camerounaises. Tome 2 Barcelone : Berrebi RénéRouche Véronique, 1992 2- Dupriez, Hugues ; De Leener, Philippe Jardinset vergers d’Afrique. Nivelles:Terres et vie, 1987 3- Ernoult, J. Agriculture et petit élevage en zone tropicale. Versailles : les classiques africains, 1994 4- INADES-FORMATION Les arbres fruitiers. Abidjan : INADES-FORMATION , 1977 5- Lavabre, E.M. Insectes nuisibles des cultures tropicales : cacaoyer, caféier, colatier, poivrier, théier. Paris : Maisonneuve et Larose, 1970 6- Ministére de la coopération Mémento de l’agronome. Paris : Ministère de la Coopération, 1993 7- Vivien, J. ; Faune, J.J. Fruitiers sauvages d’Afrique : espèces du Cameroun. Paris : Editions Nguila-Kerou, 1996 8- Nkongmeneck, B.A. Le genre cola au Cameroun. AGRIDOC