CDDR/SAILD Service Questions-Réponses Synthèse technique LA CULTURE DU TABAC (Nicotiana ) Sommaire I- Buts de la culture II - Botanique III - Ecologie IV - Culture V- Maladies et ennemis VI - Récolte VII- Références bibliographiques FICHE TECHNIQUE : LA CULTURE DU TABAC (Nicotiana) Cette synthèse a été réalisée à l’aide des documents mentionnés en sources d’information. La culture du tabac requiert les conseils ou l’assistance pratique d’un spécialiste. I- BUTS DE LA CULTURE Le tabac (Nicotiana : nom scientifique et tabac : nom commun) est cultivé pour ses feuilles qui servent à fabriquer : du tabac de coupe pour cigarettes, scaferlati et pipes des cigarettes des couvertures et intérieurs de cigare du tabac à priser du tabac à mâcher du tabac à chiquer il est aussi utilisé pour fabriquer des insecticides grâce à sa nicotine. II - BOTANIQUE 1- Origine Le tabac est originaire d’Amérique du Sud plus précisément des Andes boliviennes. 2- Description Le tabac appartient à la famille des solanacées. a) Classification Il existe environ 60 espèces différentes de (Nicotiana) tabac classées en 3 sous-genres d’après leur morphologie, leur localisation et leurs particularités cytogénétiques : le sous-genre petunioïde comprend 45 espèces, mais non cultivé car n’ayant pas d’intérêt économique. Le sous-genre Rustica comprend 9 espèces ; à cause de sa forte teneur en nicotine ne peut être utilisée en industrie pour faire des cigarettes ou cigares. Cependant, il est cultivé autour des maisons pour le fumer, le mâcher dans la bouche ou le respirer par le nez de manière traditionnelle. Le sous-genre Tabacum comprend 6 espèces ; il est de loin le plus important car il comprend les 9/10è des tabacs cultivés dans le monde et ce sont ses feuilles qui servent à fabriquer les cigarettes ou les cigares ; c’est le tabac industriel. Il renferme plusieurs races que l’on peut rassembler en 4 types idéaux : Nicotiana tabacum HAVANENSIS comprend les variétés suivantes : Vuelta Abajo, Sumatra, Java 2 Nicotiana Tabacum BRASILIENSIS comprend les variétés suivantes : Brésil de Bahia, le Burley et le Paraguay Nicotiana Tabucam VIRGINIA dont les principales variétés sont le Kentucky et le Virginia. Nicotiana Tabacum Purpurea composé principalement des tabacs de Hongrie et certains tabacs d’Orient. Parmi ces tabacs industriels, les plus cultivés en Afrique sont : Le paragay, le Kentacky, le Burley et le Virginia b- Caractères morphologiques Le tabac est une plante annuelle-herbacée, de 1,20 à 2,50 de hauteur selon les variétés. Son système racinaire est mixte, pivotant et latéral. Les feuilles sont entières, larges, ovales et souvent pointues, lisses ou gaufrés et velues, avec une nervure principale apparente. Les dimensions varient suivant les variétés et les conditions de culture entre 80 et 30 cm de long et 15 et 8 cm de large. Elles sont de couleur verte. Les fleurs, groupées en bout de tige, sont jaunes (Nicotiana rustica), roses (Nicotiana tabacum) ou blanches, et elles sont hermaphrodites (deux sexes) Le fruit est une capsule à deux loges qui s’ouvre d’elle-même à maturité. Elle contient 1500 à 3500 graines, petites et presque réniformes. Une plante comporte 100 à 150 capsules ; elle est donc susceptible de donner à elle seule, de 150 000 à 525 000 graines. III - ECOLOGIE La température agissant directement sur la durée de son cycle végétatif (de 70 à 150 jours), le tabac est une plante qui apprécie un climat chaud et humide, très exigeante en chaleur ; à 0°C le tabac meurt, à 4°C la végétation est arrêtée, à 15°C elle est ralentie tandis qu’au dessus de 39°C il y a des brûlures. La meilleure température va de 19 à 27°C. Les tabacs des régions chaudes sont de meilleure qualité que ceux des régions froides. Le tabac exige des sols profonds, légers, fertiles, légèrement acides. Le sol doit être suffisamment humifère pour pouvoir retenir un apport d’engrais, très riche en potasse. Il n’aime pas les terres marécageuses, trop argileuses ou trop sableuses et les terres salées. La nappe phréatique (nappe d’eau située à l’intérieur du sol) ne doit pas être trop proche de la surface, entre 1 et 2 m de profondeur. Il exige aussi beaucoup d’eau au cours de sa végétation, mais l’humidité doit diminuer au moment de la maturation. En culture normale, le tabac demande 150 à 200 mm par mois durant sa croissance. Dans des conditions particulières (cultures sur alluvions), le tabac profite des remontées capillaires ou d’irrigation de l’ordre de 90 à 120 mm. 3 Une lumière diffuse provoque un plus grand développement et une plus grande finesse des feuilles, tandis qu’une lumière directe augmente la teneur en nicotine et épaissit les feuilles. Le tabac produit aussi bien au bord de la mer qu’en altitude si les conditions précédentes sont satisfaites. IV - CULTURE A- Multiplication Le tabac se multiplie par semis A cause de la petitesse des graines (environ 11 000 graines au gramme), il est impossible de faire du semis direct. 1. Multiplication par semis Multiplier par semis, c’est semer les graines de la plante qu’on veut multiplier. Ici, les graines sont semées en pépinière sur planche, non enterrées, mais seulement classées sur la terre. Quand les plants sont jeunes, ils demandent beaucoup d’entretien : sarclages, arrosages, traitements et ombrage ; ces travaux sont plus faciles dans la pépinière que dans la plantation. - a) Semis en pépinière a- 1. Où faire la pépinière Il faut faire la pépinière ; Près du champ où le tabac sera repiqué ; Près d’un point d’eau : puits, marigot, source, barrage … A l’abri des vents forts et du soleil ; Sur un sol argileux ou sol argileux et sableux, riche en matière organique et bien drainé a-2. Comment faire une pépinière a-2.1. Les planches Un mois avant le semis, vous faites les planches ; Tracez-les avec un cordeau ; Mettez un piquet à chaque coin de la planche et passez la corde autour de chaque piquet. Puis remontez la terre entre les piquets. Alors vous avez une bande de terre longue de 8 m et large de 1,20 m. Vous séparez chaque planche par des allées de 0,50 m où vous pouvez passer avec la brouette. Pour 10 ares de plantation, il faut une pépinière de 15 m² c’est-à-dire à peu près une planche et demie. Pour un hectare de plantation, il faut une pépinière de 10 fois plus grande c’est à dire 15 planches et 100 à 150 m² de pépinière. b-2. Préparation du sol Sur une planche de 10 m², il est bon d’apporter 30 kg de fumier ou de compost, si vous n’avez pas mis du fumier sur les planches, vous pouvez mettre 500 g d’engrais complet sur chaque 4 planche, quelques jours avant le semis. Vous pouvez mettre le 12-15-18 ou le 10-10-20 sur toute la planche ; pour le mélanger ensuite avec toute la terre. Labourez le sol avec la houe ou la bêche, à 15 ou 20 cm de profondeur en enlevant tout ce qui empêche les graines de pousser : racines, cailloux, bois mort … Désinfectez le sol Vous versez de l’eau bouillante sur les planches, pour une planche de 10 mètres carrés, vous versez 10 arrosoirs d’eau bouillante puis vous couvrez les planches avec des sacs ou des nattes. Vous pouvez aussi désinfecter le sol avec du Vapam. Quand les planches sont préparées pour le semis, vous les arrosez avec du Vapam. Pour une planche de 10 mètres carrés, vous versez 20 litres d’eau mélangée à 1 litre de Vapam. Ensuite, vous arrosez beaucoup la planche avec de l’eau pure, sans Vapam, vous tassez la terre avec une batte, et vous la laissez reposer quelques jours. Avant le semis, vous remuez bien le sol. Vous cassez les mottes de terre La terre doit être fine. Cassez les mottes. Puis avec un râteau, faites les planches plates. Vous remontez en même temps la terre sur les 4 côtés de la planche. La terre qui est sur les bords dépasse la surface de la planche de 5 centimètres. Vous construisez un abri Pour donner de l’ombre aux plantes, vous construisez un abri sur chaque planche. Le toit peut être fait avec de la paille ou bien avec des feuilles de palmier. Il doit avoir 1 mètre de haut. Alors vous pouvez arroser facilement. b-3. Comment semer en pépinière Vous semez à peu près 2 mois avant de repiquer. Alors vous pouvez repiquer les jeunes plants à la bonne date. Le jour du semis, vous arrosez les planches avec beaucoup d’eau avant de semer. Pour une planche de 10 mètres carrés, il faut à peu près 10 arrosoirs d’eau. Quand l’eau est entrée dans le sol, vous pouvez semer. Dans un gramme de semences, il y a 12 000 à 18 000 graines. Pour une planche, il faut seulement 15 grammes de semences (1 volume de couvercle de tube d’aspirine = 0,7 g=5 m². Ou prenez le chapeau d’un crayon bic. Remplissez-le deux fois avec les semences. Mélangez les semences avec du sable fin ou avec de la cendre. La cendre doit être très propre ; pour cela faites-la bouillir dans l’eau puis faites-la sécher et tamisez avant de la mélanger avec les graines. Avec le sable blanc ou la cendre, vous voyez si les graines sont semées sur toute la planche. 5 Ensuite, faites 4 tas avec la cendre ou le sable. Vous semez le premier tas à la volée sur toute la surface de la planche. Vous recommencez avec le deuxième tas, le troisième, puis le quatrième, toujours sur la même planche. Alors les graines de tabac couvrent bien toute la planche. Quand vous avez fini de semer, vous couvrez les graines avec un peu de sable ou de la terre fine passée dans un tamis. Vous tassez le sable ou la terre avec une batte. Alors l’eau n’emporte pas les graines. b-4. Comment entretenir la pépinière ? Pour entretenir la pépinière avec soin : vous arrosez les jeunes plants, Vous enlevez les mauvaises herbes, Vous faites des traitements, Vous démariez, Vous gardez les plants à l’ombre, Vous mettez des engrais. Vous arrosez régulièrement Le jeune plant de tabac doit pousser dans un sol toujours humide. Pour cela, il faut arroser souvent et régulièrement. Au début, vous pouvez faire 3 arrosages : un le matin, un à midi, un le soir. Attention ! Il ne faut pas noyer les plants. Trois à cinq arrosoirs pour une planche de 10 mètres carrés suffisent. Il faut surveiller la pépinière avec beaucoup de soin. Vous enlevez les mauvaises herbes Quand on peut reconnaître les plants de tabac parmi les mauvaises herbes, c’est le moment d’arracher les mauvaises herbes. Attention ! Enlevez les mauvaises herbes sans arracher les plants de tabac. Mettez votre main gauche à plat sur le sol. Tenez les herbes entre vos doigts. Puis arrachez les mauvaises herbes avec la main droite. Vous traitez les jeunes plants 6 Les sauterelles, les grillons, les chenilles peuvent manger les plants. Pour lutter contre ces insectes, vous traitez la pépinière avec un insecticide comme l’Aldrine, le Lindane, le Dieldrine, le Parathion. Souvent c’est l’encadreur qui fait les traitements. Vous démariez Quelquefois, les plants sont trop serrés. Alors vous enlevez les plants en trop. La densité est bonne quand il y a la largeur d’un pousse entre chaque plant. Vous protégez les plants contre le soleil Quand les jeunes plants ne sont pas encore sortis de terre, ils doivent être couverts. Quand ils sortent, vous pouvez enlever l’abri le soir. Vous le remettez le matin pour les protéger contre le soleil. Un mois après le semis, vous commencez à enlever les feuilles ou la paille de l’abri petit à petit. Alors les plants ont plus de lumière. Vous mettez de l’engrais Souvent, un mois après le semis, les jeunes plants poussent mal. Vous pouvez mettre de l’engrais, surtout de l’azote (60 à 100 kg). Les sels minéraux de l’engrais aident les plants à se développer ; Alors ils portent de belles feuilles. Sur une planche de 10 mètres carrés, vous pouvez mettre 200 grammes de sulfate d’ammoniaque. Vous mélangez une poignée d’engrais dans l’eau d’un arrosoir, puis vous arrosez les planches. Attention ! L’engrais brûle les feuilles. Quand vous avez répandu l’engrais, vous faites un deuxième arrosage avec de l’eau pure pour que l’engrais ne reste pas sur les feuilles. A- La plantation (repiquage) A peu près 3 mois après le semis, on peut repiquer les plants quand ils ont 6 à 7 feuilles et sont hauts de 15 à 20 centimètres au début de la saison des pluies. a) Quel terrain choisir ? Quand c’est possible, par exemple, en forêt, il faut choisir un sol riche, profond et bien drainé. Un sol riche : le tabac est une grande plante qui a beaucoup de feuilles. Il a besoin de beaucoup de nourriture. Un sol profond : le tabac a de grandes racines. Les racines prennent l’eau et les sels minéraux loin dans le sol. 7 Un sol bien drainé : quand il y a trop d’eau dans le sol, le tabac pourrit. Il ne faut pas cultiver le tabac dans les bas-fonds, s’ils ne sont pas bien drainés. Les sols des vieilles forêts sont bons par exemple comme ceux de l’Est parce qu’ils sont riches en humus. Le champ doit être plat. Les terrains trop en pente ne sont pas bons pour le tabac. Il faut faire le champ près de la pépinière Vous pouvez repiquer les plants tout de suite quand ils sont arrachés ainsi, ils n’ont pas le temps de sécher. Pour que la culture du tabac soit intéressante, il faut cultiver au moins 10 ares (1 000 m²). Un hectare de tabac demande 230 à 260 jours de travail par an, avant la récolte. COMMENT PREPARER LE CHAMP ? Vous défrichez Le champ de tabac doit être bien défriché. Vous enlevez tous les arbres car ils font de l’ombre et l’ombre est mauvaise pour le tabac. En plus, les arbres prennent aussi l’eau et les sels minéraux dans le sol et le tabac pousse moins bien. Vous labourez Le labour est très important. Le tabac a besoin d’un sol bien aéré. C’est pourquoi vous labourez le sol à une profondeur de 15 à 20 centimètres, quand c’est possible. Vous faites des billons. Souvent, le tabac est repiqué sur des billons. On peut faire les billons avec la houe. Mais avant de faire les billons, il faut savoir quel type de tabac on va cultiver parce que la densité change avec le tabac. Tableau de repiquage des différentes variétés Variétés Burley Maryland Virginie Kentucky De Cape Jamaïque D’intérieurs de cigare Espacements en cm Entre lignes Sur lignes 106 91-81 45-35 121 60 91-81 100-80 100-80 en double ligne 100 x 50) 35-30 100 50-40 Densité/ha 20.000-27.000 12.000-15.000 14.000 10.000-15.000 27.000-33.000 20.000-25.000 8 Par exemple, quand on met 20 000 plants à l’hectare, il faut laisser 1 mètre entre les billons et 50 cm entre chaque plant. Quand on met 25 000 plants à l’hectare, il faut laisser 80 cm entre chaque plant. Chaque billon a 40 cm de haut. Le dessus des billons doit être plat. Quand le sol est en pente, vous faites les billons en courbes de niveau. Vous mettez l’engrais Le tabac demande surtout de la potasse (80 à 120 kgs). On peut mettre l’engrais avant ou après le repiquage. Si vous le mettez avant le repiquage, vous le semez à la volée et vous faites les billons tout de suite après. Cette façon de faire demande beaucoup d’engrais. Vous pouvez aussi mettre un peu d’engrais autour de chaque plant. Vous faites le trou de plantation, puis vous mélangez l’engrais avec la terre sortie du trou. La terre au fond du trou doit être fine. Attention ! Le trou ne doit pas être plus profond que la tige du plant de tabac. Si vous avez un grand champ, vous faites le repiquage et ensuite, vous mettez l’engrais le long de la ligne de plantation à 10 cm des plants. Puis vous couvrez avec de la terre. COMMENT PLANTER LE TABAC ? Vous arrachez les plants de la pépinière Avant d’arracher les jeunes plants, vous arrosez les planches de la pépinière pour que les racines ne se cassent pas. Puis vous enlevez les plants avec un morceau de bois pour ne pas casser les racines, comme sur le dessin. Après avoir arraché les plants, vous les triez. Les plants à repiquer doivent être forts. Ils ne doivent pas être malades. Vous enlevez aussi tous les plants qui ont une tige trop longue et trop fine. Pour les préparer au repiquage, vous enlevez les feuilles jaunes au bas du plant, et vous coupez le bout des grandes feuilles. Vous faites des trous avec un plantoir tous les 50 m. Dans chaque trou, vous placez un plan bien droit. Puis vous tassez la terre autour des racines. Tout de suite après le repiquage, vous mettez un peu d’eau autour de chaque plant ; il vaut mieux repiquer quand le soleil n’est plus chaud, tôt le matin ou mieux, le soir. Vous pouvez planter le tabac après une autre culture, par exemple, l’arachide. Mais il ne faut jamais faire le tabac deux années de suite sur le même champ. Vous protégez les plants 9 Les premiers jours qui suivent le repiquage, les plants doivent être protégés du soleil, vous couvrez les billons avec de la paille. Vous pouvez aussi mettre une feuille de bananier au dessus de chaque plant. Vous remplacez les plants qui n’ont pas poussé 3 ou 4 jours après le repiquage, vous enlevez les feuilles ou la paille qui protègent les plants Vous arrachez les plants morts et les plants détruits par les insectes. Pour les remplacer, vous prenez les jeunes plants qui sont encore dans la pépinière. N.B. : Vous remplacez les plantes qui présentent des anomalies. Dans 10 jours qui suivent le repiquage. COMMENT ENTRETENIR LA PLANTATION ? Vous sarclez et vous binez Vous arrachez toutes les mauvaises herbes qui prennent l’eau et les sels minéraux du sol. Vous cassez aussi la croûte du sol. Alors le sol respire mieux et garde l’eau des pluies. Vous faites le sarclage et le binage en même temps. Quand le tabac a bien poussé et quand il est assez fort, vous ne binez plus, sinon vous cassez les feuilles. Vous enlevez les mauvaises feuilles Quand vous faites le premier sarclage, vous enlevez les feuilles attaquées par les maladies. Vous enlevez aussi les feuilles du bas. Elles ne sont pas de bonne qualité et empêchent le plant de respirer ; elles peuvent porter les maladies qui viennent du sol. Ne laissez pas les mauvaises feuilles sur le champ. Elles peuvent donner les maladies aux autres feuilles. Vous les mettez dans un trou ou bien vous les brûlez. Vous buttez ou vous faites des billons Si le tabac est planté à plat, vous buttez les plants 1 mois après la plantation. Le buttage fixe le plant au sol et développe les racines adventives. Si le tabac est planté sur billons, il faut souvent les refaire parce que la pluie, les sarclages et les binages les abîment. Vous coupez le haut des tiges Quand on coupe le haut des tiges, les feuilles de tabac sont plus grandes, elles deviennent plus épaisses, leur couleur est plus foncée et le tabac est meilleur. Le moment de couper le haut des tiges change avec la variété, la grosseur de chaque plant et la qualité qu’on veut avoir. On peut couper le haut des tiges, par exemple, quand la première fleur est sortie. On peut attendre aussi la sortie de toutes les fleurs. 10 On fait ce travail surtout pour les tabacs forts, par exemple, le Kentucky. On ne le fait pas pour le Paraguay ni pour le Burley. Vous enlevez les bourgeons Quand vous avez coupé le haut de la tige, des bourgeons poussent près des feuilles, là où les feuilles tiennent à la tige. Vous laissez pousser ces bourgeons ; quand ils sont longs de 10 ou 15 cm à peu près, coupez-les. V- MALADIES ET ENNEMIS A- Ennemis du tabac On rencontre : En pépinière : Les courtilières qui coupent les racines des plants en creusant la terre ; La teigne des tiges qui sèche les tiges et le plant meurt ; Les nématodes. Dans les champs : Les chenilles qui mangent le collet ou les racines ; Les sauterelles et les criquets qui mangent les feuilles ; Les punaises qui sucent la sève du tabac ; Les pucerons, la teigne des feuilles, les vers gris, les coccinelles, pucerons Pour lutter contre les insectes, il faut traiter régulièrement la plantation avec des insecticides : Dieldrine, phosdrine ou Mévinphos … Pour lutter précisément contre les countillères, vous pouvez mettre dans la terre des canaris pleins d’eau ; le bord des canaris étant à la surface du sol. Pendant la nuit, les courtillères se noient dans l’eau et meurent. Maladies On peut citer parmi les affections non parasitaires, l’excès d’eau ; la sécheresse, les blessures, l’albinisme (absence de pigment), la panachure, les carences … Maladies cryptogamiques NATURE SYMPTÖMES PREVENTIONS OU TRAITEMENTS Fontes des semis Moisissures sur collets et racines Désinfection des pépinières captane pythiun – Zinèbe (200 g/gl) Oidiun Tâche blanches poudreuses sur feuilles Produits soufrés Dinocap. (Karathone) Cercosporiose Tâches en œil de grenouille sur les Enlever les feuilles malades, feuilles. Elles sont blanches au début désinfecter des pépinière et des puis deviennent brunes semences avec des produits à base de cuivre, traitements fongicides : Benomyl (Benlate) 11 Fusariose Flétrissements, jaunissement et brunissement des feuilles Maladies bactériennes Flétrissement Les feuilles, arrêt de croissance, bactérien dessèchement et mort Maladies de la tige Décomposition de la tiges chute et des creuse feuilles (déssement) Feu sauvage Tâches vert-jaune sur feuilles rouille brune Noircissement des feuilles et pourrissement Variétés résistantes Eviter la proximités d’autres solanacées Eviter l’excès d’humidité écimage Enbourgeonnement. Désinfection des semences Pulvérisation du streptomycine (1200 mg/l) 1 traitement par semaine Marbrunes vert foncé et plages claires Désherbage régulier de la plantation sur limbe, arrêt de la croissance variétés résistantes arracher les plants malades et brûler Mosaïque Kroepock Déformation et gaufrage des feuilles Aspect en « rosette » -//- -// - -//- Si votre champ de tabac n’est pas trop grand, désinfecter le sol avant de repiquer les plants (voir désinfection) Vous utiliserez les produits appelés fumigants par exemple ; le vapam, le Méta-sol, le sépivam… LA RECOLTE Période Vous pouvez commencer la récolte 2 à 3 mois après le repiquage. Les signes de maturité apparaissent d’abord sur les feuilles de base qui deviennent vert clair ou le bout des feuilles devient jaune ou quand il se casse entre les doigts. N.B. : Les feuilles qui sont jaunes à la récolte ne donnent pas du bon tabac. Cependant, la modification de teinte de la feuille n’est pas un critère universel pour déterminer le moment de la récolte : la position de la feuille, (le limbe devient fragile et la pointe qui s’incline vers le sol, etc…) sont des caractéristiques de maturité technique dépendant du type de tabac qui sont également à prendre en considération. Comment récolter ? La récolte se fait soit en feuilles (Virginien Maryland) soit en tiges (paraguay) – La récolte en tiges consiste à couper le plant près du sol ; le plant devrait avoir au moins 10 feuilles. La récolte en feuilles quant à elle, consiste d’abord à rammasser à part les feuilles du bas qui touchent le sol qui, déjà abîmées ne sont plus destinées à la vente ; donc vous pourrez les garder vous-même à d’autres fins. Ensuite, vous cueillez 3 ou 4 feuilles sur chaque plant, une fois par semaine, en commençant par les feuilles les plus basses car elles sont mûrissent les premières. La récolte dure un mois ou deux. C’est un long travail qu’il faut faire régulièrement. 12 N.B. : Ne récoltez pas quand le soleil est trop fort. Il vaut mieux récolter tôt le matin, quand les feuilles sont encore humides. Pour les transporter Mettez les feuilles récoltées en tas, entre les lignes. Quand vous avez fini la récolte de la journée, mettez les feuilles dans un panier ou un carton, puis portez-les au séchoir tout de suite. Attention ! Ne tassez pas trop les feuilles Couvrez le panier ou le carton avec une toile pour protéger les feuilles contre le soleil ou la pluie Ne les attachez pas avec une ficelle de peur de les abîmer Ne touchez pas les feuilles plusieurs fois ; elles se déchirent vite. Ces rendements en feuilles fraîches varient de 6 à 12 t/ha ; ce qui fait de 1 à 2t/ha de feuilles sèches. 13 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1- ERNOULT, J. Agriculture et petit élevage en zone tropicale. Versailles les classiques africaines, 1993 2- Ministère de la Coopération Mémento de l’agronome. Paris : Ministère de la Coopération, 1993 3- INADES-Formation Le tabac. Abidjan : INADES-Formation,1997 4- PITIE, B. ; SCHILTZ, Pierre Le tabac. Paris : PUF, 1999 5- REAMAEKERS, Romain H. Agriculture en Afrique tropicale. Bruxelles : DGCI, 2001 14