Commune de Herbeville Geographie De la commune d’Herbeville Le village d’Herbeville - situé à l’extrémité d’une plaine assez élevée qui borde la vallée de la Mauldre au sud, et au pied des collines boisées qui sont comme le contrefort du plateau des Alluers au nord – est bâti en partie en amphithéâtre et est d’un aspect assez gai. Il est limité par les communes de ;Maule, Bazemont, Les Alluets-le-Roi, Crespières et Mareil-sur-Mauldre. Sa population qui a beaucoup diminué depuis quelques années, ne compte plus, d’après le dernier recensement, que 114 habitants. Son territoire, relativement étendu, comparé à la population, comprend 639 hectares. Le sol est très fertile dans les parties avoisinant le village ; quant à la plus grande partie, elle ne se compose que de terrains entièrement argileux ou calcaires ou pierreux. Son altitude élevée (133 mètres) lui procure un air salubre et tempéré pendant l’été, par la fraîcheur que dégagent les grands bois environnants. A vol d’oiseau, le territoire ne présente au sud qu’une plaine coupée par plusieurs petites vallées perpendiculaires à la Mauldre et, au fond, de petits ruisseaux qui tarissent souvent en été. Seule la partie nord est forme de collines très accidentées. L’hydrographie de la commune est donc peu importante puisqu’elle ne comprend que quatre cours d’eau insignifiants : les ruisseaux de la « Vallé Renaud », de la « Vallée pierreuse », du « Val Guérin » et de la « Vallée Castel ». Au point de vue des communications, la commune est assez bien désservie ; elle a des chemins vicinaux en très bon état, qui lui permettent de se rendre en peu de temps dans les communes voisines. Il faut excepter ceux conduisant à Mareil, qui sont encore dans leur état promitif par suite de leur pente trop rapide. Deux routes, les chemins de grande communication n°45 et n°70 la traversent sur une petite étendue à ses deux extrémités, au nord et au sud. Aucun chemin de fer ne passe sur le territoire, mais la ligne en construction d’Epône à Plaisir-Grignon – qui longe toute la limite sud – est presque terminée ; et d’ici quelques mois les habitants d’Herbeville n’aurons à franchir qu’une distance de trois kilomètres pour gagner les gares de Maule ou de Mareil. Le propriété qui était si divisée autrefois, est actuellement enytre les mains de cinq à six grands propriétaires : l’émigration d’un grand nombre d’habitants vers les grands centres a créé ce fâcheux état de choses, et font revenir dans les mains de quelques uns toute la richesse foncière. La plus grande partie des familles n’a maintenant d’autre ressource que de demander du travail aux grandes exploitations agricoles. En cas de différend avec son patron, l’ouvrier doit quitter la commune s’il ne veux pas être réduit à la misère. De là, ce renouvellement incessant de la population, qui ne peut être que préjudiciable à ses intérêts. Les habitants, s’adonnant entièrement à l’agriculture, cultivent principalement les céréales, surtout le blé et l’avoine. Les cultures qui viennent au second plan sont les fourrages, la betterave et la pomme de terre. Une variété de ce cette dernière est cultivée depuis quelques années en assez grand quantité pour la fabrique de fécule Epône. Les légumes et les fruits sont peu vendus au dehors : ils sont en grande partie consommés sur place. L’élevage des animaux domestiques est ensuite la principale occupation des habitants : les chevaux, les vaches et les moutons y sont nombreux, ainsi que les volailles. Il n’y a qu’une paire de bœufs employée au labourage et depuis peu de temps. Un seul propriétaire s’occupe de l’élevage des abeilles. Le gibier est assez abondant grâce à la protection efficace exercée par les propriétaires des grands bois qui couvrent les collines. Les lièvres, les lapins de garenne, les perdrix et les faisans en sont les principaux hôtes. En revanche, beaucoup d’animaux nuisibles élisent domicile dans ces mêmes bois. Les renards, les fouines, les belettes y sont la terreur du gibier et des poulaillers. Les loirs y pullulent et portant la dévastation parmi les fruits du jardin. Les petits oiseaux - ennemis acharnés des chenilles et des insectes – y sont nombreux, et sont assez respectés par les habitants. Ceux-ci commencent à comprendre qu’ils sont leurs auxiliaires indispensables, et qu’il serait aussi maladroit que cruel de les détruire. Personne aujourd’hui n’aurait l’idée barbare de clouer le malheureux hibou sur une porte de grange, parce que son cri sinistre se serait fait entendre le soir au-dessus des habitations, annonçant quelque malheur. Quant à l’industrie, on peut dire qu’elle est presque nulle dans la commune. Seules deux ou trois carrières de pierres meulières sont actuellement en exploitation, et donnent des matériaux : soit pour les constructions, soit pour l’empierrement des routes. Le commerce est un peu plus actif ; l’écoulement des denrées agricoles vers le marché de Maule et les environs de Paris, est l’objet de transactions nombreuses. Histoire d’Herbeville Le voyageur qui traverse aujourd’hui la plaine d’Herbeville ne se doute guère que ce coin de terre tranquille a été – des les temps préhistoriques – le théâtre d’évènements intimement liés à ceux de l’histoire de Maule ; et que, plus tard, son nom a été mêlé à plusieurs grands faits de la France féodale. C’est qu’obéissant aux lois de transformation et de déplacement, Herbeville n’a conservé aucun des témoins de son ancienne importance. Rien ne pourrait faire supposer maintenant l’emplacement de son ancien château-fort qui relevait de la baronnie de Maule. Le temps qui ne respecte rien a tout effacé : vestiges et documents. Herbeville, dont l’étymologie n’est mentionnée dans aucun ouvrage, faisait partie aux premiers siècles de notre ère, du Comté de Madrie – l’ancien Pagus Madricus des Romains – situé entre le pays des Carnutes, l’Eure, le Drouais et le Comté de Paris. La rivière de la Mauldre, affluent de la Seine, partageait la Madrie en, deux parties inégales, ou le délimitait du côté du Parisis selon que les circonstances politiques ou les circonscriptions ecclésiastiques donnaient à ce pays plus ou moins d’extension ; mais en général tout le territoire situé sur la rive gauche de la Seine - depuis l’Eure jusqu’à la naissance de la forêt de Dreux, en revenant par Anet, Bû et Faverolles vers Mittainville et Bruyères-le-Châtel pour rejoindre la Seine aux environs de Meudon – constituait dans l’origine le pays de Madrie. Totalement différent du pays des Carnutes, la Madrie possédait tout ce qui faisait défaut à celui-ci pour constituer un agréable séjour ; son territoire formé de plaines et de forêts, était entrecoupé de vallées peu profondes et de coteaux fertiles ; son sous-sol avait pu fournir à ses premiers habitants la pierre pour leurs armes, leurs demeures, leurs autels et leurs tombeaux ; au fond de ses vallées serpentaient des ruisseaux dont le cours toujours tranquille offrait en abondance la perche, la truite, l’anguille, l’écrevisse, et une foule d’autres poissons de moindre grosseur ; de vastes étangs, dont l’emplacement est aujourd’hui à peu près inconnu, fournissaient aux riverains la carpe, le brochet, et quantité d’oiseaux aquatiques ; des prés herbeux y favorisaient l’élevage du bétail ; et dans ses grands bois couraient le cerf, le sanglier, le chevreuil et l’auroch dont les ossements mélangés à ceux de l’homme et à des instruments de chasse se retrouvent dans les tombeaux de l’époque préhistorique qui jonchent le sol du pays de Madrie. Ces mêmes bois produisaient comme fruits charnus des pommes et des poires sauvages, des cormes et diverses variétés de fruits à noyau, des glands pour les porcs et des faines pour les bestiaux. La culture est d’ailleurs constatée dans le pays de Madrie dès l’époque la plus reculée par la diversité de la population ; et celle-ci, par l’abondance des armes, des outils et des sépultures que l’on découvre journellement dans les nombreuses agglomérations préhistoriques qui, malgré trente siècles de progrès, ont survécu aux boule versements du sol. C’est ainsi qu’au calvaire d’Herbeville, près du cimetière actuel en 1858, des travaux de défrichements mirent à jour plusieurs grands vases de terre rouge, remplis de médailles romaines en argent et en billon, avec quantité de monnaies en cuivre éparses çà et là parmi les débris d’armes et d’objets de campement. Beaucoup de ces médailles se trouvaient dans un très bon état de conservation ; telles étaient - celles de César Elius Adrianus Antonius né en 86, fils adoptif de l’empereur Adrien – de L. Venus et d’Aurelius, ses fils – de Faustine, sa femme ; il en étaient aussi de Domitien et de l’empereur Harnerius mort en 423. Quelques-unes de Domitius portaient au revers, parfaitement frappée, la personnification de la déesse Monétra ; beaucoup d’autres se trouvaient tellement oxydées que la légende en était indéchiffrable. Ces trouvailles prouvent l’emplacement d’un vaste camp d’observation, où les légions romaines se retranchaient pour surveiller les abords de la vallée. Le chatyeau de Pierrelue, sur la limite du territoire de Maule et d’Herbeville, en était comme l’avant-garde. Lorsque les Francs, sous la conduite de Clovis, voulurent étendre leurs conquêtes jusqu’à la Loire, ils renversèrent les murs de Maule – alors dénommée Manlia, malgré la résistance de ses défenseurs ey détruisirent ensuite le château de Pierrelue avec tous les ouvrages avançant dans la mplaine d’Herbeville. Les Romains s’enfuirent, abandonnant une grande quantité d’armes, de monnaies et de poteries. Les Romains n’avaient pas été les seuls à reconnaître les avantages considérables de cette contrée, tant au point de vue de la facilité de la défense qu’à celui de la fertilité de son sol. Il y avait déjà de longues années que les Druides avaient établi leurs demeures sur les coteaux d’alentour, surtout ceux des Mesnuls ; eux et leurs nombreux élèves avaient fondé comme un centre de civilisation. C’st dans les roches de Pierrelue que les Gaulois tenaient leurs assemblées secrètes et faisaient serment de lutter jusqu’au bout contre l’envahisseur. En effet, lors de la conquête de la Gaule, César trouva dabs ces parages une résistance acharnée. Laissons parler à ce sujet M. de Maule-Plainval dans son livre intitulé « Preuves celtiques » : « les Carnutes étaient une de ces puissantes tribus gauloises, celle dont la suprématie était incontestable, puisque toutes les affaires se traitaient chez eux ; et quant à l’influence qu’ils pouvaient y apporter, César nous en donne la mesure quand il parle de l’élection du chef des Druides, de ceux-là mêmes qui convoquaient et jugeaient toute la Gaule : à sa mort, le premier en dignité lui succède ; mais si plusieurs ont des titres égaux, le suffrage des Druides et quelquefois même les armes décident l’élection. Le privilège des Carnutes était donc à part ; tous le reconnaissaient et en dépendaient ; leur pouvoir était absolu, ne portait ombrage à aucun autre dans ses attributions et par cela même était exempt de suprématie partielle ou de prérogatives de circonstances. César, qui ne jugerait la Gaule qu’au point de vue de la stratégie, crut la tenir en l’enveloppant. Après ses marches et ses exterminations dans l’ ouest, il mit ses légions en quartier d’hiver chez les Carnutes ; et partit pour l’Italie. Lorsque les lettres de César eurent annoncé à Rome ces évènements, on décréta quinze jours d’actions de grâces aux dieux : ce qui jusqu’alors n’avait eu lieu pour aucun général.La confiance était d’autant plus grande q’il avait établi roi chez les Carnutes Casges, un homme qui lui était dévoué, et dont les ancêtres avaient régné sur cette nation. Or cette partie de la nation était précisément celle qui distribuait des chefs à toutes les autres : elle leur faisait exécuter ses ordres, mais n’en avait pas à recevoir d’eux, quand surtout ils étaient des traîtres ; car sa force toute législative, et par conséquent immuable comme le devoir, lui marquait sa ligne de conduite toute tracée à l’avance. César n’en pouvait rien savoir : ceci faisait partie des mystères gaulois dont les auteurs étrangers nous ont fourni des marques, sans les avoir compris. Et à ce mystère-même, doit se rapporter l’ignorance où nous sommes des circonstances de l’exécution de Casges. Qui sait ? Il menaçait peur être de révéler les constitutions gauloises et cette place gouvernementale qui devait rester secrète, puisqu’un motif d’une importance particulière – et que les Romains n’ont pas connu – fit, à son sujet, éclater plus tôt le soulèvement des Gaules ? Nous savons seulement que sa condamnation fut juridique, et qu’elle s’exécuta publiquement. Et du fait – non d’une conspiration isolée – mais d’une autorité qui reprend ses droits avec l’assentiment unanime, l’historien ajoute : « Les coupables étaient si nombreux qu’on devrait craindre de voir la révolte s’étendre à tout le pays ». Imposer un roi à une nation gauloise était sans doute intolérable ; mais vouloir en donner un à celle-la même qui les désignait aux autres ; c’était exorbitant ! L’autorité gauloise nomme alors comme chef suprême ou général Carnute, Acco. Une ligne de toute la Gaule se forma contre César. Ambionix au nord agit à l’instigation d’Indutionnar le Trévise. Ce n’est plus une vengeance isolée, mais il s’agit d’un projet commun à toute la Gaule. La Gaule est en feu ; elle frémit, impatiente des outrages que la perte de son ancienne gloire militaire lui fait subir. Ce n’est pas assez d’un chef central au pays carnute, son premier général est celui qui sera le plus en force pour combattre. Indutionnar convoque un conseil armé, ce redoutable conseil des Trévises où celui qui arrivait le dernier était massacré pour servir d’exemple. Là Indutionnar annonce qu’il est appelé par les Carnutes au nom des peuples de la Gaule, et qu’ils le demandent pour proclamer l’indépendance de la Gaule. Puis il donne des ordres pour l’exécution de ce projet. Ce projet ne se réalisa pas, l’armée d’Indutionnar fit défaite, et lui-même périt. La Gaule se soumit à l’exception des Carnutes et des Trévises d’Indutionnar qui avaient à le venger. Aussi même avant la fin de l’hiver, César réunit quatre légions les plus proches et vint fondre à l’improviste sur les restes divisés de leurs alliés ; puis il convoque une assemblée de la Gaule. Mais seuls les Carnutes et les Trévises ne s’y trouvèrent pas. César vit dans cette conduite un signal de guerre et de révolte etg , ajournant toute autre affaire, il transféra l’assemblée à Lutèce, capitale des Parisis : car ceux-ci paraissaient, pour le moment, étrangers au complot. Il y réunit donc les légions et les alliés pour cerner immédiatement les Carnutes ; mais la Gaule refusa son concours contre eux. Cette manifestement n’était pas qu’un effet de la politique et de la solidarité fédérale celtique : il y avait réellement des liens de nationalité chez les Gaulois. César, tout irrité qu’il dut être contre les moteurs de cette résistance, ne voulait pas perdre en discussions le temps de la campagne qui allait s’ouvrir : il fait remettre des otages aux alliés, et s’en va : appelant cela : « avoir pacifié cette partie de la Gaule ! ».Cette paix était si peu dans son esprit, qu’aussitôt après la fin de sa campagne du nord où il porta l’extermination chez tous les peuples que la vengeance lui désignait, il fit supplicier Acco, le chef supérieur Carnute qui lui avait été rendu comme otage. La prétendue dépendance des Carnutes n’avait été qu’une comédie pour amuser César : du moment que je jeu devenait sanglant, il était rompu. Toute la Gaule se soulève encore une fois, les Carnutes reprennent leur premier rang et dirigent eux-mêmes l’action :ils s’indignent du supplice d’Acco. Tous conviennent qu’avant d’éclater, la première chose à faire est d’empêcher César de rejoindre son armée. Tous ceux qui étaient présents, prêtent le serment exigé. Ceci se passait dans ce lieu sauvbage, mystérieux, inaccessible directement dans sa plus grande partie, et qu’on appelle aujourd’hui Pierrelue. Les princes de la Gaule s’y réunissaient, sans bruit, depuis que l’ennemi profanait la terre de la patrie par sa présence. Mais la nuit, même :chaque district représenté par ses chefs pouvait y reconnaître séparément sa place séculaire, par une combinaison particulière de sentiers taillés dans la roche-même ou les blocs de meulière cristallisée qui couvrent tout le coteau. Ils y sont, divisés en sièges, en tables, en autels aussi sans doute ; ouvrage des géants d’autrefois et marqués des mesures dolmèniques. Les marques de cet étonnant travail se reconnaissent encore aujourd’hui, surtout sur un versant, dispos& en hémicycle, de sorte que l’irrégularité même du terrain aidait à l’appréciation de l’ensemble, chaque extrémité pouvant juger du mouvement vu du signe produit sur telle partie par son éloignement. Et les hauteurs voisines, les cimes de la forêt des alentours s’allumaient du même signal et pouvaient le distribuer à de longs espaces de distance dans toutes les directions, et loin : même au nord de la Seine. C’est là qu’eut lieu ce serment célèbre et suprême des derniers Celtes qui se flattaient de ne ps rester indignes de ces premiers qui avaient fait la Gaule libre et fière, et qui s’en vinrent jurer sur leurs emblèmes de ne pas survivre à la honte de la défaite. Ils approuvèrent le choix fait par la tribu des Arvernes de mettre Vercingétorix à la tête des troupes. Celui-ci se montra digne de sa haute mission et du choix des Carnutes. Tout le monde connaît se gloire et ses malheurs. Disparaissant de la lugubre Seine après le désastre d’Alise, nous voyons les seuls Carnutes reparaître en maîtres et en vengeurs. César comprit qu’il ne pourrait dominer en Gaule sans l’extinction entière du parti Carnute ; il s’y attacha donc spécialement, et ne cessa de poursuivre ce plan que lorsque tus les habitants de la contrée carnute se furent réfugiés dans les pays voisins. César n’y trouva que des habitations détruites, des récoltes ravagées par l’incendie, aucune cité enfin pour abriter les envahisseurs ; et ce pays était, pourtant, le centre de la domination gauloise, le séjour des Druides, de leur nombreux entourage et du Sénat gaulois. Ceci rentrait bien dans le système gaulois, dont nous avons vu tant de preuves : par la dispersion de leurs forces, l’incendie et la destruction de leurs places les plus chères. Les Carnutes, seuls en n’habitant plus leur pays de manière stable, nommèrent néanmoins un chef en abandonnant la terre vide à César. Cette fois, ce fut Gutervath. Celui-ci crut de son honneur de ne pas abandonner la place consacrée. Il voulait, comme Vercingétorix, plutôt s’offrir lui-même que de reculer devant César. Celui-ci d’ailleurs était déjà parti au loin, ayant fort à faire avec d’autres tribus du nord qu’il fit disparaître à jamais de la liste des nations gauloises, afin de donner un exemple. Il pensa ensuite avoir une force suffisante pour soumettre définitivement les Carnutes. Arrivé chez eux, il leur demanda avec les plus terribles menaces, que Gutervath fût remis entre ses mains : l’accusant d’avoir été parmi eux l’agent le plus actif et le plus opiniâtre de la dernière insurrection. Lorsque ses concitoyens s’étaient résignés à demander la paix, il les avait quittés et vivait seul tout au fond d’une forêt. Son séjour était, paraît-il, dans ce ravin qui descendait au centre du Sénat gaulois et qu’on appelait Parfond-Val. La colère de César fit craindre aux paysans carnutes le sort des autres tribus révoltées : ils allèrent chercher leur ancien chef dans sa retraite, se saisirent de lui et l’amenèrent au camp romain. Soit que César eût promis d’avance aux Carnutes qu’il épargnerait la vie du prisonnier ; soit que – tout en satisfaisant ses ressentiments – il voulut se réserver le droit de parler encore de sa clémence, il se fit demander pour les légions le supplice de Guterwath. L’infortuné fut battu de verges jusqu’à la mort, après quoi un licteur lui trancha la tête. Nulle province gauloise n’avait montré un tel acharnement, at après avoir succombé elle conservait encore le prestige national. Les Romains eux-mêmes ne crurent pas devoir le reconnaître quand ils n’eurent plus à le craindre ; et à la colonisation, ils mirent en honneur les Carnutes : en leur décernant le titre de fidèles. Ce n’était pas à cause de leur amitié passée, mais à cause du rang ineffaçable qu’ils avaient tenu en Gaule. Lorsque les Francs furent définitivement installés en Gaule, et que le Christianisme eût un peu adouci leurs mœurs barbares, l’agriculture se rela de ses ruines, le sol fut défriché, des habitations s’élevèrent de toutes parts, et sous Charlemagne le Comté de Madrie était arrivé au plus haut degré de prospérité. L’instruction s’était même développée partout où se faisait sentir l’influence des Abbayes.. Les encouragements d’ailleurs ne manquaient pas quand on songe que l’Empereur ne trouvait pas ay-dessous de lui de visiter les écoles au retour de ses guerres, et de distribuer l’éloge ou le blâme, selon que les élèves étaient laborieux ou indociles. La guerre civile et les invasions ne tardèrent pas à détruire l’heureuse harmonie de cette contrée agréable, et à transformer les bourgs commerçants en places militaires. Quelques années en effet s’étaient à peine écoulées depuis la mort de Charlemagne que déjà, s’armant contre leur père, puis tournant leurs armes contre eux-mêmes, les fils de Louis le Débonnaire préparaient de faciles succès aux ennemis du dehors. Après la sanglante journée de Fontenoy où sent mille hommes – paraît-il – demeurèrent sur le champ de bataille, la terre de France se trouva vide de défenseurs. Les Sarrazins l’envahirent au midi, les Bretons s’en séparèrent violemment à l’ouest, et par les embouchures de ses fleuves, les Normands pénétrèrent jusqu’au cœur de ses plus riches provinces. C’est ainsi que le jeudi saint de l’année 845, une inquiétante rumeur vint tout à coup jeter l’effroi dans la vallée de la Mauldre et de ses environs. La veille au soir, des étrangers à figures sinistres, montés sur des barques en osier recouvertes de peau de bête, étaient passés à Epône, remontant le cours de la Seine. La frayeur grossissait, leur nombre se portait à plus de trois cents embarcations ; en réalité, les Normands n’avaient que cent vingt barques qui s’avancèrent jusqu’à Paris et s’y présentèrent la veille de Pâques. Rien n’était disposé pour la défense ; les Parisiens abandonnèrent leur ville, sauvant de leurs biens ce qu’ils pouvaient en emporter. Le reste devint la proie des Normands qui se retirèrent, emportant en outre la somme de sept mille livres d’argent, prix auquel le Roi Charles le Chauve avait honteusement acheté leur retraite. Pour cette fois, ils ne pillèrent que les pays situés sur les deux rives de la Seine : Mantes et Meulan furent saccagés : mais la vallée de la Mauldre ne fut pas éprouvée. A la fin de décembre 856, une seconde incursion de ces pirates répandit de nouveau l’alarme, et pendant tout le mois de janvier, on resta sur le qui-vive. Mais le 25 novembre, montés sur leurs barques qui – suivant le chroniqueur – couvraient la surface de la Seine dans l’espace de deux lieues, et commandés par deux chefs fameux – Sieghefrid et Rollon – ils arrivèrent de nouveau devant Paris, après avoir taillé en pièces à l’embouchure de la Mauldre l’armée de Franks commandée par le dur Renaud, et passé au fil de l’épée la garnison du château de Meulan. Instruits par le malheur, les Parisiens avaient élevé une fortification autour de leur ville ; chaque tête de pont se trouvait, en outre, munie d’une tour de bois montée sur un massif de maçonnerie. Il fallut faire le siège qui retint les Normands au nombre de trente mille combattants pendant treize mois. Tous les environs de Paris furent ravagés ; les Normands, excités par leurs prêtresses, brûlaient avec une rage impitoyable tous les monuments de culte chrétien qu’ils rencontraient, réduisant les hommes en esclavage, enlevant leurs bestiaux, saccageant leurs vignes, massacrant leurs enfants. Le pays fut si brûlé et la désolation fut si grande qu’aussi loin que l(œil épouvanté pouvait atteindre, il n’apercevait plus que chaumières en ruines et champs tellement ravagés que l’on aurait cru au passage d’une nuée de sauterelles. La misère était telle que dans toute la contrée on n’eût pu trouver un arpent de blé. Partout le désordre s’était introduit dans les villes, le commerce était mort et l’industrie était nulle. Dans les campagnes, les habitants découragés avaient abandonné leurs champs. La famine avait engendré une maladie affreuse : le feu de Saint Antoine (misère du seigle parasité : ndlr) ; Hugues Le Grand lui-même fut une des victimes. Alors les possesseurs de terres, ne trouvant plus dans l’autorité royale une protection efficace, ne virent d’autre salut que de se placer sous la tutelle de chefs militaires qui – pour leurs exploits ou leur vaillance – avaient su se créer une certaine influence personnelle. Chacun sentait la nécessité de remettre la toute-puissance à un chef dont la main fût assez ferme pour défendre la Patrie contre les ennemis du dehors, et la propriété contre les entreprises des turbulents. La féodalité venait de naître, et partout allaient s’élever des châteauxforts, dont celui d’Herbeville. Cette châtellenie dépendait de la baronnie de Maule, et eut longtemps à sa tête des membres de la même famille, puisqu’un sieur Ansold, fils de Ansold de Maule assista le 9 mai 1154 à la consécration du Monastère de Saint Léonard du Coudray, fondé par Robert de Maule au retour de la Croisade. En 1265, un homme d’armes de la baronnie de Maule – Jean de Bretigny – pour le repos et le salut de son âme, accorda aux moines de Maule cinq sols parisis de rente annuelle à prendre sur les cens d’Herbeville. Près de deux siècles plus tard, Simon de Morainvilliers, seigneur de Flacourt, pannetier du Duc de Guyenne – frère aîné du roi de France – époux de Regnaulde de Maule, rendit hommage à Charles VI pour sa châtellenie d’Herbeville, le 20 juillet 1404, en reconnaissance du titre de Bailli de Mantes qui lui avait été donné pour ses services militaires. Ce brave chevalier fut tué à la bataille d’Azincourt - à laquelle il avait voulu prendre part malgré son âge avancé. Son fils, Louis de Morainvilliers qui, de concert avec le brave Dunois et la garnison de Beynes, avait infligé une sanglante défaite aux Anglais aux environs du village – ne put cependant, à cause des ennemis installés à Maule, rendre son hommage au rli de France que le 9 septembre 1450. Il fut plus tyard écuyer de Louis XI. En cette qualité, il prit part à la fameuse bataille de Montlhéry et y fut assez grièvement blessé pour être obligé de quitter son service actif. Mais il se retira dans ses terres et s’occupa d’un grand n ombre de travaux d’amélioration : c’est à lui qu’on doit l’établissement des premiers moulins à eau de la vallée. Son fils, Jean de la Morainvilliers, devenu par la mort de son père seigneur de Maule, Montainville et d’Herbeville, rendit hommage au roi le 30 avril 1481. D’après le dénombrement qui fut alors fait, on vit que la contrée avait eu terriblement à souffrir de la funeste Guerre de Cent Ans : les cens et le champarts ne donnaient plus u’un faible produit, parce que beaucoup de terres étaient demeurées incultes par suite des mortalités survenues dans les familles ; quantité de chaumières éparses dans la campagne étaient vides de leurs habitants qui avaient dû sacirifr leurs bestiaux, leurs minces épargnes ; puis étaient morts de misère quand, la rage au cœur, ils n’avaient pas glorieusement succombé en se ruant désespérés sur ces Anglais maudits que chaque invasion nouvelle déversait sur la pauvre terre de France. Mais la tranquillité était revenue ; et depuis 1453, les ennemis ne possédaient plus sur le territoire français que la ville de Calais. Jean de Morainvilliers s’applique, par une série de mesures vraiment libérales, à panser les blessures de ses sujets. Il leur accorda la remise de tous les cens échus et non recouvrés ; il fit relever les héritages détruits ;il baissa le prix de ses baux ; pourvut de bétails les maisons des laboureurs et y ramena l’abondance, là où il n’y avait plus que le dépérissement. Comme il n’avait point d’enfant, ce fut son neveu Guillaume d Morainvilliers qui - déjà bailli de Mantes, seigneur de Flacourt, Beynes, Montainville, Maule – hérita du fief d’Herbeville. Fidèle exécuteur des dernières volontés de son oncle, il consacra tous ses loisirs à la surveillance des travaux nécessités par la construction de la belle tour quadrangulaire de l’église de Maule, et qui est classée aujourd’hui parmi les monuments historiques. A sa mort en 1545, Herbeville passa entre les mains de Robert de Harlay – conseiller au Parlement – qui avait épousé Jacqueline de Morainvilliers, sa fille. En cette qualité, il rendit foi et hommage au roi le 22 novembre 1547. Il faisait procéder au terrier de sa baronnie lorsqu’il mourut en 1560. Son fils, Nicolas de Harlay de Sancy, hérita de ses terres et de sa charge de Conseiller au Parlement. Bientôt il fut créée maître des Requêtes, et ne devait plus tarder, par les évènements, à être appelé à de plus hautes fonctions. Depuis plus d’un siècle, les Guerre de Religion, armant les Français les uns contre les autres, avaient divisé la France en deux camps ; des flots de sang avaient coulé. Le roi Henri III, dont la main était trop débile pour porter les rênes de l’Etat, venait d’être chassé de Paris par les partisans du Duc de Guise ; Catholiques et Protestants occupaient les environs de Paris, et chaque jour voyait s’engager un combat nouveau. Une foule de monuments précieux disparurent en ces temps de désordres. Toute la contrée fut ruinée de fond en comble. Le roi avait réfugié à Chartres, et Nicolas de Harlay de Sancy avait suivi le souverain légitime, imitant en cela la conduite de son cousin Achille de Harlay, Président au Parlement, qui avait noblement répondu aux rebelles « que c’était grand pitié quand le valet chassait le maître ; et que, quant à lui, son âme était à Dieu, et son coeur au Roi ». Nicolas de Sancy fut alors nommé Ambassadeur en Angleterre ; de là il passa en Allemagne, puis fut envoyé auprès des cantons suisses dont il put obtenir un recours de 10.000 hommes en faveur de Henri III. Il négocia ensuite la réconciliation de ce monarque avec le roi de Navarre qui fut plus tard Henri IV ; et quand Henri III tomba à Saint Cloud sous le poignard de Jacques Clément, Nicolas suivit la fortune du roi de Navarre, héritier légitime de la Couronne. Henri de Bourbon se trouva alors dans la plus grande détresse ; la plupart des seigneurs catholiques désertaient le camp : le trésor était vide. Ce fut Nicolas de Harlay de Sancy, véritable ami de son maître et son ambassadeur auprès des cantons suisses, qui le secourut le plus efficacement en mettant en gage chez les Juifs de Metz le superbe diamant qui porte con nom. Nommé Colonel des Cent Suisses, Nicolas de Harlay de Sancy devint encore premier maître d’hôtel de Sa Majesté, surintendant des finances, gouverneur de Châlons et lieutenant général du roi en Bourgogne. Toutes ces charges multiples ne l’empêchaient pas d’apporter en même temps d’importantes améliorations dans ses domaines. Il mourut à Paris le 17 octobre 1739, à l’âge de 73 ans. Après sa mort, une sentence du Châtelet de Paris ordonna la licitation entre ses héritiers survivants de tous ses biens, qui furent mis en vente. Ce fut Messire Claude de Bullion, surintendant des finances, garde des Sceaux, et Président au Parlement de Paris, qui se re,ndit acquéreur de la baronnie de Maule avec tous ses fiefs, moyennant la somme de 205.800 livres, malgré l’opposition fournie à la sentence du Châtelet par Achille de Harlay, second fils du défunt. Le nouveau baron était immensément riche ; il prenait son nom d’une ancienne famille qui prenant son nom d’une terre de Bourgogne. Parent de toutes les grandes familles de robe de son époque, il fut de bonne heure initié aux plus hautes questions politiques de son temps. Henri IV, appréciant son esprit fin et délié, l’employa dans diverses négociations importantes. Conseiller au Parlement de Paris, Maître des Requêtes, Conseiller d’Etat ordinaire, il devint sous Louis XIII garde des Sceaux et surintendant des finances. Il exerça sa charge avec tant de zèle et de désintéressement que le Cardinal de Richelieu, persuadé que de tels services ne pouvaient être trop récompensés, lui envoyait tous les ans, le premier janvier, un présent de cent mille livres, outre ses appointements ordinaires. Il mourut le 22 décembre 1640 ; frappé d’apoplexie. Dans le partade de sa succession, qui eut lieu le 5 janvier 1742, la baronnie de Maule, avec ses fiefs, ses fermes, ses moulins et ses 1.100 arpents de terre, fut attribué à sa femme Angélique Faure pour la somme de 325.800 livres. L’administration de la veuve de Claude de Bullion est marquée par une série de mesures et d’œuvres de bienfaisance, qui font de cette époque une des plus intéressantes au point de vue local. Elle réunit en un seul établissement les deux hospices alors existants de la Maladrerie des Granges et de l’hospice de Ladres, et en installa les services dans une maison qu’elle fit bâtir sur l’emplacement du vieux château-fort de Maule, et qu’elle pourvut de secours et de dames de charité. Par son testament du 16 novembre 1659, Madame de Bullion léguait à l’hôpital des Invalides de Paris une somme de 14.000 livres pour la fondation à perpétuité de 3 lits destinés à pareil nombre de pauvres incurables des deux sexes les plus dignes de compassion, à choisir par l’aîné de ses enfants sur l’avis qui lui en serait donné par les curés dépendant des paroisses de la baronnie. Le nombre de lits se trouve aujourd’hui réduit à deux, par suite de conventions antérieures à ma Révolution, et acceptées par les ayant-droits de la famille de Bullion ; mais, faute de présentations faites par les communes intéressées, ces deux lits sont occupés aujourd’hui par des pauvres de Paris, en vertu du testament de Madame de Bullion qui autorise cette substitution. A la mort de Madame de Bullion, le baronnie de Maule échut à l’un de ses fils, François de Bullion, qui en sollicita du roi Louis XIV l’érection en marquisat. Il transmit sa terre et ses dépendances à ses deux enfants Henri de Montlouet et Claude de Bullion qui conservèrent le marquisat en indivis jusqu’à la mort du plus jeune de ces deux frères. Madame Claude de Bullion et Henri de Montluet vendirent ces domaines à Mr Joseph Guillaume de la Vieuville, secrétaire des commandements de son Altesse Royale – Madame la Duchesse de Bourgogne – le 25 juillet 1699. Messire Guillaume mourut peu d’années après, laissant son domaine à sa veuve qui – le 1er mars 1706 – le vendit à Mr Landouillette de Logivère, chevalier de l’ordre militaire de Saint Louis, commissaire général de l’artillerie et capitaine des vaisseaux du roi. Son fils aîné, messire René Guillaume Landouillette de Logivère, hérita de ses biens suivant un partage du 19 juin 1713 ; mais il mourut sans postérité et les légua à sa plus jeune sœur, Mademoiselle Catherine Marthe Landouillette de Logivère. Affable, généreuse, compatissante, elle considérait tous les gens de ses terres – suivant son expression – « comme ses enfants ». Aussi sa mémoire est-elle restée chère au cœur des habitants de la contrée qui racontent encore avec attendrissement combien Mademoiselle de Logivère fut bonne pour leurs pères pendant les années de disette et les longs hivers qui désolèrent de dernier siècle : quand elle achetait de ses épargnes le blé nécessaire aux cultivateurs de ses terres, non seulement pour l’alimentation de leurs familles, mais pour les ensemencements, lorsque les récoltes – comme il arrive parfois – se trouvaient complètement nulles. Elle mourut le 17 mars 1770 ; elle fut inhumée sous le porche qui précède la chapelle du cimetière actuel de Maule. Le plus proche héritier de Mademoiselle de Lolgivère fut Messire Antoine René de Boisse, maître de camp et maréchal des logis général de la cavalerie de France. Son caractère hautain s’accommoda mal avec les idées libérales qui commençaient à se faire jour. A la veille de la Révolution qui devait dévorer tant des siens, Mr le Vicomte de Boisse repoussa avec hauteur toutes les tentatives de conciliation. L’orage grondait, et devait emporter dans la tourmente : prérogatives, titres, abus et privilèges. Pour la baronnie de Maule, la conséquence devait être l’émigration de son dernier seigneur et la confiscation de tous ses b iens au profit de la nation. En effet, le 6 brumaire de l’An II, une grande solennité est annoncée à son de caisse dans tous les carrefours de publicité : « le brûlement en place publique des titres féodaux va avoir lieu ». Toute la population de Maule et des environs se transporte devant les halles qui – alors en bordure de la place du marché – occupaient une partie de l’emplacement où, jadis, se dressait le vieux château des barrons de Maule. Là, s’entassent en une formidable pyramide les registres des francs fiefs, les sommiers des contraintes, les anciennes déclarations féodales, les titres féodaux mixtes, les baux, les aveux et dénombrements remontant jusqu’en l’année 1366 ; les actes de foi et d’hommage : de Mr de Crux à Mr de la Vallière, de Mademoiselle de St just à la seigneurie d’Herbeville, du fief de Boulémont à la seigneurie de Bazemont. Tout devient la proie des flammes en présence des membres de la municipalité, t avec acclamations enthousiastes qui se virent délivrés du pénible cauchemar de la dîme, des champarts, des cens, des sur-cens, des censives, des droits de quint, de requint, et de tailles aux quatre cas, des obligations du ban-vin, du four banal et du moulin seigneurial ; débarrassés surtout de leurs trois plus mortels ennemis : les pigeons, les lapins et les moines qui les mangeaient, disaient-ils, « les premiers en grains, les seconds en herbe, et les troisièmes en gerbes » Depuis le 15 octobre 1790, Maule était élevé au rang de chef-lieu de canton. Il comprenait les communes de Maule (1810 habitants), Aulnay (292), Bazemont (372), Crespières (614), Davron (181), Aubergenville (535), Flins (778), Herbeville (157), Les Alluets (422), Nezel (420), Thiverval (406) : en tout 5802 habitants. Mais par la loi du 28 janvier 1801, relative à la réduction des Justices de paix, Maule perdait son titre et redevenait un simple bourg. Dès lors, Herbeville perd aussi son importance. Une partie de ses maisons tombe en ruines ; toute trace en a même aujourd’hui disparu ; la population a notablement diminué depuis le fatale guerre de 1870 qui causa dans la localité une perte de 25.289 francs. Déjà, quelques années auparavant – les 28 juillet et 29 août 1544 – deux terribles incendies avaient détruit une grande partie des habitations et des récoltes, et causé une perte de 14.500 francs environ. Il y a peu de monuments sur le territoire. On remarque cependant un ancien rendez-vous de chasse de Louis XVI – communément appelé le château – qu’il fit élever pour se reposer quand il venait chasser dans les bois voisins. Sa vue méridionale est représentée par la photographie… Le château de Boulemont, situé à deux kilomètres du village au milieu d’un parc assez étendu, est une construction moderne sans style particulier, datant du Second Empire. La photographie… en donne la vue de la façade méridionale. L’église, dont la construction est tout ordinaire dans sa plus grande partie, possède cependant une abside avec des contreforts datant du VIIème siècle. Les deux vues … est pour le côté du chœur ; ouest pour le côté de la porte d’entrée… La mairie est une construction à un étage, d’une grande simplicité : elle a été construite en 1878. L’école se trouve au-dessous, au rez-dechaussée : elle est spacieuse et bien aérée, et renferme un volume d’air de près de 102 mètres cubs, ce qui est largement suffisant à la petite population enfantine qui la fréquente. Le local de l’instituteur est à côté, dans un local édifié en 1838, où étaient autrefois installés la :mairie et l’école. Malfré ses revers, la commune d’Herbeville possède des finances encore assez prospères : elle n’a actuellement à sa charge qu’un remboursement d’emprunt insignifiant établi pour l’amélioration de se chemins vicinaux. Des travaux importants ont cependant été exécutés depuis quelques années ; la restauration du clocher et le pavage des ruisseaux de toutes les rus du village. Il est à espérer que d’autres améliorations ne tarderont pas à être apportées, maintenant que le prochain établissement de la ligne de chemin de fer de Plaisir-Grignon va faciliter les communications avec Mantes, Versailles et Paris. Liste des Instituteurs qui se sont succédés dans la commune M.M Blot Hurpoil Fleury Racet Mme Alexandre M.M Pistorius Rayer Roussel 1834-1835 1835-1843 1843-1844 1846-1852 1846-1852 1852-1853 1853-1859 1859-1860 Cotrant Auclair Dalmas Dalbit Buton Lengellé Vautier 1860-1875 1875-1886 1880-1888 1888-1889 1889-1891 1891-1992 1897- … Fait à Herbeville le 20 septembre 1899 L’instituteur Vautier