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On peut clairement voir que ce filon présente de gros cristaux de plagioclases au milieu et de
petits cristaux de plagioclases sur les cotés. On déduit que le filon s’est mis en place au milieu d’une
roche froide (plus froide que la lave). La lave remonte dans le filon en étant chaude, les bords du filon
sont refroidis par la roche froide environnante et de petits cristaux se forment. En revanche, au milieu
du filon la lave reste chaude; elle met donc plus de temps pour refroidir et les cristaux ont donc le
temps de se développer.
Au dessus des gabbros contenant des filons nous avons remarqué la présence de roches de
formes plus ou moins arrondies.
Ces roches très foncées sont composées d’une pate noire. Ce sont des basaltes en coussin
(ou pillow lava). Ces basaltes dérivent de la lave très chaude (1000°C) qui remonte à la surface et qui
entre en contact avec l’eau froide de l’océan (entre 2°C et -2°C). La lave refroidit donc instantanément
sur sa couche externe. On peut remarquer que sur cette couche de la roche, il y a de petits amas
blancs : des varioles. Elles sont composées de cristaux d’albites disposés en « pompons ». Or les
albites sont des cristaux comportant beaucoup de Na+. La lave étant peu différentiée elle ne peut
contenir assez de Na+ pour fabriquer des cristaux d’albite. Le sodium vient donc d’une autre source
que la lave. L’océan étant salé, il peut dissocier le sel en Na+ et en Cl-. Le Na+ entre dans la lave dès
qu’elle sort du filon.
B) L’ophiolite du Chenaillet est un vestige d’une dorsale lente
A la base des complexes filoniens étudiés, nous observons des lentilles de Serpentinite. Cette
Serpentinite est issue de péridotite ayant subit une fusion partielle. Cette roche présente deux types
de pyroxène : des orthopyroxène et des clinopyroxènes. Cette caractéristique nous indique que c’est
une Lherzolite.
De plus, nous avons observé peu de filons basaltiques. Lors de l’activité de la dorsale, il y
avait ainsi peu de magma mis en place et la quantité de croute « produite » était ainsi faible. Cette
faible activité en en effet visible par l’épaisseur de croute observée au Chenaillet qui est nettement
inférieure par rapport a une ophiolite de type Harzburgite.
Enfin, l’observation précédente d’une infiltration de lave chaude dans une roche refroidie
confirme une dorsale lente. En effet, une dorsale lente ne produit pas une quantité de magma
constante.