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consiste à savoir faire la distinction entre l’expression morphologique et
l’expression syntaxique des significations diathétiques. Ceci revient à distinguer
une forme morphologique analytique d’une structure purement syntaxique.
2. On relève, en français, sept valeurs sémantiques ayant trait à la voix :
moyenne, active, passive, réfléchie, réciproque, causative, impersonnelle. Pour
les exprimer, la langue possède quatre formes : active, passive, pronominale,
causative (avec faire ou laisser). La conception de la voix dépend de
l’interprétation de ces formes au point de vue structural et sémantique. La
majorité des linguistes ne considère pas la structure faire (laisser) + infinitif
comme une formation morphologique ; ce n’est donc pas une voix
morphologique, mais une diathèse syntaxique. Certains grammairiens refusent
également le statut morphologique à la forme pronominale ou à la forme passive,
d’autres vont jusqu’à nier l’existence de la catégorie de la voix verbale en
français. Certains auteurs font par ailleurs entrer dans la voix verbale des
phénomènes purement syntaxiques.
3. La formation être + participe passé est considérée ou bien comme la voix
passive verbale (exprimée analytiquement) ou bien comme un prédicat nominal.
On peut stipuler que dans les cas où cette forme se trouve en corrélation de
transformation avec un verbe actif, elle représente une voix passive. Le sens
passif dépend de facteurs multiples : sémantique du verbe, forme temporelle,
présence de l’agent dans la phrase, etc. Malgré quelques hésitations, on peut
trouver assez de raisons pour reconnaître cette forme comme un tout
morphologique. La voix passive s’emploie dans les constructions à deux et à
trois termes. Dans le premier cas, elle sert à mettre en relief l’agent sémantique
de l’action sous forme de complément d’agent, dans le second, elle met l’accent
sur l’action elle-même en éliminant le sujet. Dans ses fonctions secondaires le
passif s’emploie dans le sens de la forme active, en exprimant un état ou une
qualité.
4. La forme pronominale est interprétée également comme un tout
morphologique (exprimant la voix pronominale ou la voix passive) ou bien
comme une combinaison syntaxique du verbe avec le pronom conjoint réfléchi.
De nombreuses raisons permettent de conclure qu’il s’agit aussi d’un tout
morphologique d’une catégorie verbale. La première fonction de cette forme est
d’exprimer les voix réfléchie ou réciproque qui peuvent être reconnues
également à leurs transformations possibles. Dans ses fonctions secondaires la
forme pronominale exprime la voix passive (qui s’emploie surtout dans la
construction à deux termes), une valeur moyenne (exprimée généralement par
l’actif), une valeur purement lexicale (verbes dits « essentiellement
pronominaux »).
5. On peut conclure que la catégorie de la voix en français comprend trois sous-
catégories : voix active (à valeur active ou moyenne), voix passive (à valeur