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A. Introduction
I. Difficultés de comportement/Pathologies comportementales :
Il est nécessaire de pouvoir distinguer les difficultés comportementales normales liées aux
aléas du développement de l’enfant ou à certains événements extérieurs ayant une
incidence ponctuelle sur la vie scolaire.
Les difficultés comportementales peuvent être régulées par une gestion pédagogique de
classe appropriée et par certains aménagements spécifiques.
Les troubles du comportement nécessitent une gestion de classe adaptée, un
accompagnement individualisé spécifique, un travail en équipe pluridisciplinaire élargi.
Il est donc important d’installer un cadre contenant, sécurisant et permettant à l’enfant
d’évoluer aussi au niveau de son comportement. Ceci fait, on peut alors repérer les enfants
qui restent en difficulté, organiser des observations complémentaires et mettre en œuvre des
aides spécifiques.
L’identification d’un trouble du comportement ne peut être envisagée que lorsque la
pédagogie de gestion de classe est efficace, lorsque l’enseignante de la classe et
l’école ont mis en place un minimum d’aides spécifiques : pédagogie différenciée,
projet individualisé, contrat, rencontre avec la famille, etc...
L’évaluation des troubles et difficultés s’effectue toujours par rapport à la classe d’âge de
l’enfant, dans le cadre normal de son développement.
II. On distingue deux types de difficultés ou troubles du comportement :
a) Comportement sur-réactif en regard des stimuli de l’environnement :
L’élève réagit de manière extravertie, inadaptée et exacerbée à l’environnement : aux
relations aux adultes et/ou aux pairs, au groupe, aux règles et lois, aux changements, aux
obligations, à la nécessité de devoir partager, différer son désir, distancer, attendre etc...
Ses difficultés de comportement gênent le bon déroulement de la classe et peuvent mettre
l’enfant et son entourage en danger.
Quelques comportements caractéristiques :
génère les conflits ;
refuse d’obéir, discute les règles ;
a des difficultés importantes à respecter les règles de vie ;
perturbe le bon déroulement des activités scolaires ;
manifeste fréquemment son désaccord ;
crie, pleure bruyamment, hurle en classe sans raison apparente ;
agresse verbalement et physiquement l’adulte et/ou les pairs ;
cherche à contrôler, dominer ses pairs voire l’adulte ;
réagit violemment à la moindre contrariété ou remarque (se roule par terre, hurle,
tape...)
manifeste une agitation de plus en plus grande lors des temps d’attente, des
changements de lieux, de personne, les activités dirigées etc...
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b) Comportements sous réactifs en regard des stimuli de l’environnement :
L’élève réagit de manière introvertie et inadaptée à l’environnement.
Ce type d’élève passe souvent inaperçu malgré l’importance de ses difficultés d’adaptation
dans la mesure où son comportement n’entrave pas le bon déroulement des activités
scolaires.
Comportements caractéristiques :
inhibition motrice et/ou langagière et/ou intellectuelle ;
manque de relation de communication et/ou langagière ;
manifestations de craintes, peurs, d’angoisses de phobies, sur le mode du repli, du
retrait, de l’isolement ;
niveau très faible d’intégration dans le groupe;
victimisation ;
manque de confiance en soi, ose peu ;
faible degré d’implication dans la tâche, voire évitement et/ou refus de l’effort et de la
production ;
réagit aux changements de personnes, de lieux, aux événements inhabituels par le
retrait, l’isolement et.
Ces difficultés sont considérées comme significatives lorsqu’elles nuisent au
développement de l’élève ou à celui des autres en dépit des actions pédagogiques
habituelles et particulières mises en place.
III. Indices généraux permettant de distinguer difficulté et troubles :
Certains indices doivent être pris en compte dans l’évaluation du trouble :
Durée : un comportement inadéquat peut être considéré comme persistant quand il se
manifeste depuis 3 mois.
Constance : la perturbation doit être observée dans des situations scolaires et
sociales. Il est important de recueillir des données en classe, en récréation, dans
l’école, à la maison....
Fréquence : on considère que l’indice de fréquence est significatif à partir de 3 ou 4
incidents critiques par semaine. Le trouble peut être qualifié de continu lorsqu’il se
manifeste plusieurs fois par jour.
Gravité : le trouble est grave lorsqu’il est entraîne des conséquences graves pour
l’enfant ou son entourage.
Complexité : l’enfant présente souvent une association de symptômes (plusieurs
comportements inadaptés). Certaines combinaisons sont plus inquiétantes que
d’autre.
Plus le comportement de l’élève correspond aux dimensions que l’on vient de citer,
plus le risque est grand d’être en présence d’un trouble comportemental.
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Difficulté de comportement
Trouble du comportement
Durée
Crise passagère ou épisodique ;
Manifestation momentanée.
Persiste depuis plusieurs
mois.
Constance
Dans un seul contexte (ex :
dans la cour)
Se manifeste dans diverses
situations scolaires et
sociales.
Fréquence
Dans la moyenne des enfants
de son âge.
De trois à quatre incident
critiques par semaine ;
Plusieurs fois par jour.
Gravité
Peu dommageable pour lui-
même ou les autres.
Entraîne des conséquences
graves pour soi et les autres.
Complexité
Comportement isolé.
Plusieurs comportements
inadaptés.
http://www.csmb.qc.ca/gesclasse/contexte.htm
IV. Conclusion :
On peut considérer qu’un élève présente des troubles du comportement lorsque son
comportement nuit considérablement à son veloppement et/ou à celui des autres enfants
et résiste aux aménagements pédagogiques généraux et spécifiques mis en place. Les
perturbations doivent par ailleurs être fréquentes, graves, et durer assez longtemps pour
constituer un trouble véritable.
B. Organisation de la classe :
Il est important de rappeler qu’un enseignement favorisant le respect des règles et des
procédures devrait être assuré préalablement à toute identification de l’élève en difficulté
comportementale et à l’élaboration d’un projet particulier :
évaluations, progressions, objectifs conformes à la législation ;
articulations des activités, organisation matérielle de la classe et exigences tenant
compte de l’âge, du développement, des capacités et des intérêts de l’enfant ;
maintient d’une dynamique de travail et enchaînement des activités sans temps morts.
Observation du niveau d’attention et de la fatigabili des élèves pour déterminer le
rythme des activités ;
bonnes compétences de communication de l’enseignant : interactions de qualité avec
et entre les élèves, climat émotionnel propice aux apprentissages, cadre structurant et
contenant, remarques et commentaires portant sur les situations et non sur les enfants
ou leurs caractères, expression des demandes ferme et calme, valorisation des
compétences, attitude d’écoute active, interventions discrètes et privées auprès de
l’enfant perturbateur, anticipation des difficultés, contacts individuels brefs en début
d’année avec accent sur le groupe et sur la tâche à effectuer. L’habileté à
communiquer inclut aussi tout un répertoire de signes verbaux ou non verbaux incitant
au calme, à la reprise de l’activi et accompagnant et facilitant la maîtrise du
comportement.
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interventions en fonction des causes du comportement perturbateur et des besoins de
l’enfant.
D’autres techniques, éléments, manières de gérer la classe peuvent contribuer à favoriser la
gestion des comportements. Ils sont développés ci-après.
I. Les règles de vie
Les règles aident l’enseignant et l’élève à faire face à des situations délicates. De nombreux
auteurs soulignent l’importance d’élaborer des règles définissant clairement les
comportements attendus ainsi que les conséquences découlant de leur respect ou de leur
non respect.
Il est recommandé de s’en tenir à 5 ou 6 règles simples, énoncées brièvement, et de façon
positive. Les règles doivent être explicitées, illustrées, enseignées, affichées en classe sous
forme d’écrit et d’images (photos, pictogrammes) et révisées régulièrement avec les élèves
lors de moments spécifiques et/ou en conseil. Elles doivent impérativement être appliquées
de manière identique pour tous (y compris l’adulte).
Mais préalablement à la mise en place de ce glement, l’enseignant doit absolument
avoir éclairci à son niveau les points qu’il juge non négociables. Les interdits
fondamentaux (ceux qui s’imposent à tous, immanents à notre condition humaine ou
bien ceux qui gênent le fonctionnement de la classe, le déroulement des
apprentissages ou la sécurité des enfants) ne se négocient pas. A titre d’exemple,
exercer une forme quelconque de violence ou d’agression physique ou verbale est un
interdit fondamental. Il ne se discute pas.
a) Quelques pistes pour créer et intégrer les règles de la classe :
Suivant le niveau de la classe, les règles peuvent être introduites par l’enseignant ou
élaborées intégralement ou partiellement avec les élèves. On peut profiter d’une
situation problème dans la classe pour lancer l’élaboration d’une règle de vie. Il est
préférable de toujours partir du vécu des enfants.
Il est possible de démarrer l’élaboration du règlement de la classe en posant au groupe
une question du type suivant : « D’après-vous, qu’est-ce qui est interdit / autorisé de
faire à l’école ? » De ce questionnement et du débat qui s’en suivra découleront des
réponses qu’il faudra noter et soumettre à la réflexion du groupe de façon à gager
celles qui lui paraissent pertinentes. Les points jugés non négociables seront alors
indiqués.
Il peut être encore plus intéressant de partir des droits de l’élève dans la classe pour
définir ensemble les conditions d'application de ces droits, c'est à dire les devoirs.
Cette réciprocité des droits et des devoirs est très importante. Le règlement n'est plus
alors une suite d'obligations mais un écrit qui protège l'exercice des libertés.
Exemple de règles de vie construites à partir des droits de l’élève :
Droits
Devoirs
J’ai le droit de me déplacer dans la
classe
Je marche dans la classe
Je fais attention à ne pas déranger
mes camarades
J’ai le droit d’utiliser les coins jeux
Je range les coins après utilisation
Je respecte le matériel utili
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Le règlement de la classe ne devrait pas s’élaborer en une seule fois. Il devrait être
réajusté en fonction du vécu de la classe, des différends, des heurts, des conflits qui
deviennent alors à la fois l’origine et le moyen de fixer le cadre et de faire avancer la
réflexion collective.
Le groupe classe élabore progressivement les règles de vie, mais aussi les
conséquences agréables en découlant lorsqu’elles sont respectées et les
conséquences désagréables lorsqu’elles ne le sont pas.
Prévoir des moments de réflexion collective pour illustrer d’exemples, mimer, dessiner,
réajuster, compléter...
Ecrire et faire illustrer les règles et les conséquences. Les afficher bien en vue dans la
classe (tableau d’harmonie) et s’y référer régulièrement. Penser à faire des cartons
amovibles ; cela permet de les enlever et de les remplacer par de nouvelles règles
lorsque les premières sont intégrées par les élèves.
Organiser des moments collectifs ou individuels d’auto-évaluation.
b) Types de règles :
Les règles peuvent recouvrir différents secteurs :
La tâche : « j’écoute les consignes », « je termine mon travail »
Le respect de l’environnement : « je pends soin de mes affaires », « je jette mes
papiers dans la poubelle », « je chuchote » ;
Le respect des autres : « je ne me fais pas mal », « je ne fais pas mal aux autres » ;
« je ne me moque pas ».
Les procédures : « je circule dans la classe en marchant », « j’attends mon tour pour
parler » ;
Le respect de soi : « je suis propre », «j’entraîne mes compétences »
c) Les conséquences positives ou négatives :
Il y a trois types de renforcements :
Sociaux : qui viennent des autres, pairs ou adultes
Tangibles : que l’on peut toucher, manger, regarder, sentir, écouter, jouer etc..
Intrinsèques : inhérents à l’activité elle-même
d) Recherche de groupe : banque de conséquences positives :
Conséquences directes intrinsèques ;
Conséquences qui viennent du cœur (être content, se sentir fier, se sentir aimé etc.) ;
Recevoir des applaudissements ;
Recevoir des félicitations ;
Recevoir un autocollant, un bon point, une image, un tampon, une carte .... ;
Recevoir une rétroaction positive par écrit ;
Recevoir un petit diplôme spécifique ;
Recevoir un petit badge « élève super » ou « j’ai réussi ! » ou ;
Aller raconter ses réussites à la direction de l’école ;
Avoir le droit d’utiliser son jeu ou son programme d’ordinateur préférés, de lire son livre
préféré, d’écouter sa musique préférée ;
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