Un Plan Stratégique pour la conservation des forêts du Mayombe La conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers du Mayombe, nécessite un effort soutenu sur le long terme. Un Plan stratégique quinquennal a été établi dans ce sens, permettant d’envisager la création, l’aménagement et la gestion efficace de l’aire protégée transfrontalière de la forêt du Mayombe (ou Aire de conservation transfrontalière des écosystèmes forestiers du Programme Grand Mayombe). Ce plan stratégique a été approuvé par les gouvernements et les parties prenantes des pays se partageant les écosystèmes forestiers du Mayombe, et avec les partenaires et les experts régionaux et internationaux. La vision qui guide la création et la gestion de l’Aire Protégée Transfrontalière (APT) du Grand Mayombe est la suivante: la gestion durable des écosystèmes forestiers du Mayombe, en vue de la protection de la biodiversité d'importance mondiale, doit se baser sur le renforcement du développement socio-économique, la culture de paix et la coopération au-delà de la zone transfrontalière et de post-conflit. Le PNUE et l'UICN collaborent avec l'Angola, la RDC et le Congo-Brazzaville pour la création de cet APT dans le paysage du Mayombe. Le Mémorandum de Coopération, fixant les modalités d'une collaboration dans la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers du Mayombe, a été signé entre la République Démocratique du Congo (RDC), l'Angola et la République du Congo, en juillet 2009. Les autorités gabonaises ont exprimé leur intérêt pour une éventuelle adhésion à l'initiative, de façon à étendre l’APT de la forêt du Mayombe aux fins d’inclure la partie nord des écosystèmes forestiers du Mayombe. La forêt du Mayombe, répartie entre la RDC, l'Angola, le Congo et le Gabon, forme la limite sud-ouest de la forêt tropicale humide du Bassin du Congo, et de la distribution d'une grande variété d’espèces floristiques et fauniques apparentées, comprenant les espèces d'importance mondiale telles que le chimpanzé, le gorille et l'éléphant de forêt et de nombreuses autres espèces liées au centre d'endémisme guinéo-congolais. Malgré son importance écologique, la forêt du Mayombe, et en particulier sa partie sud, a été soumise à des décennies de dégradation intensive, à travers l'utilisation non durable des ressources naturelles, et ne jouit que d’une très faible protection. Les niveaux et les dynamiques de dégradation des écosystèmes forestiers du Mayombe étant très différentes d’une région à l’autre, seule une dynamique régionale et la coopération entre les pays qui se partagent la forêt du Mayombe, permettront la protection, la gestion durable et la restauration de l'intégrité et de la biodiversité de ces écosystèmes, en servant de base au développement économique durable et la réduction de la pauvreté dans l’ensemble de la région. La création, l’aménagement et la gestion de l’APT du Grand Mayombe devraient reposer sur l’approche fonctionnelle des réserves de biosphère et un processus participatif rigoureux. L’aménagement de l’espace de l’APT devrait intégrer des zones centrales protégées, strictement dédiées à la conservation et à la recherche, avec des zones tampon où se pratique une gestion durable bien contrôlée ainsi que des zones de transition à usages multiples, amenant des perturbations mesurées. Les limites géographiques de l’APT du Grand Mayombe seront déterminées en trois phases distinctes: (1) la partie sud des écosystèmes forestiers du Mayombe, entre la RDC, l'Angola et le Congo, (2) l’extension de l’APT pour y inclure la partie nord des écosystèmes forestiers du Mayombe, entre le Congo et le Gabon, et (3) l'extension de l’APT à l'ouest, pour y inclure les écosystèmes côtiers et marins. Une analyse de la situation des écosystèmes forestiers du Mayombe, qui résume et évalue les menaces et les opportunités présentes sert de base à l’identification des principales priorités qui ont guidé l’élaboration du plan stratégique. Le Plan stratégique identifie 40 stratégies pour 10 objectifs, regroupées en 7 axes stratégiques. Les objectifs donnent une orientation au plan et agissent comme référence pour le suivi des progrès et l’évaluation des performances. Le cadre institutionnel pour l’orientation du Plan stratégique reposera sur le Mémorandum de Coopération signé au Cabinda. Avec l’accord des gouvernements signataires, seule une structure pratique et réduite est envisagée. Une Unité de coordination du projet transfrontalier sera chargée de la gestion et de la coordination de la mise en œuvre du Plan stratégique ; elle sera remplacée au bout de cinq ans par un Secrétariat permanent de l’APT. WWW.MAYOMBE-TPA.ORG