LE CONCEPT DE RELATION EN RELIGION ET EN PHILOSOPHIE
en philosophie, si les philosophies existantes ne font pas aux
conduites de foi et à la possibilité d’une révélation transcendante,
la place qui leur revient de droit dans une ontologie
compréhensive de tout le Réel. Il sera telle une femme qui
comblée d’un amour authentique cherche à en comprendre la
nature essentielle pour en vivre pleinement. Le croyant qui, au
contraire, craint la philosophie et ses critiques, qui veut les
ignorer ou les rejette, renonce à tendre vers la perfection de sa
foi, telle une femme qui, éveillée à l’amour, craint ses exigences
et veut s’enfermer dans l’émotion de sa première révélation.
Toute tentative philosophique, c’est-à-dire tout système
philosophique, doit être jugée, comme le remarque Kant par
rapport à « l’idéal » de la philosophie, idéal que chaque tentative
s’efforce de réaliser. De même toute prétention de révélation et
toute conduite de foi doivent être appréciées par rapport aux
exigences constitutives de l’être révélateur et du sujet croyant. Or
comme ces idéaux de la réflexion philosophique et de la foi au
Révélant, sont des « idéaux » et n’ont donc pas de réalisation
concrète parfaite, sinon ce ne serait plus des « idéaux », on ne
peut juger de la valeur de leurs réalisations par « comparaison
objective », comme entre « modèle et imitations ». Dans le cas
des rapports entre la réflexion et la foi, on pourra apprécier l’une
et l’autre, non seulement en fonction de leurs propres exigences
d’intelligibilité, mais aussi en fonction du degré d’harmonisation
et d’unification dynamiquement réalisées entre telle conception
philosophique et telle religion historique.
D’une part, le philosophe qui a réfléchi sur la « nature
croyante ou plutôt fiduciale » de l’homme, et qui à la suite de
cette réflexion découvre l’exigence éthique de croire, perçoit
aussi que la religion de sa culture et de sa tradition culturelle
n’est pas automatiquement, par le seul fait qu’elle lui est
transmise, la religion qui véhicule une révélation authentique,
telle que la nature de son pouvoir de croire constitutif de son être
le souhaite. Le philosophe dans sa quête d’une foi et d’une
révélation authentiques n’est pas lié en conscience à la religion
de son enfance et de ses pères. Il soumettra celle-ci à un examen
critique. Peut-être se fera-t-il que le message pour sa foi, reçu