Thème : Idéologies, opinions et croyances en Europe et aux Etats

Thème : Idéologies, opinions et croyances en Europe et aux Etats Unis de la fin du XIX ème siècle à nos jours
Insertion de ce cours ds Idéologies,opinions, croyances …….( cf médias et opinions publiques en France)
Cours : Socialisme et mouvement ouvrier en Allemagne depuis 1875
Pourquoi L’Allemagne ?
L’Allemagne est un cas emblématique de la question sur le socialisme, communisme et syndicalisme en Europe.
C’est le pays de Karl Marx, là où le mouvement ouvrier était le plus fort et le plus organisé ,celui où les débats sur le
rapport au pouvoir ont été les plus nourris, celui où la construction du modèle social allemand, la plus intense et où
la remise en question actuelle, loin d’être stupéfiante n’est pas sans continuité avec le choix réformiste du XIX
ème siècle ( cf doc 1 et doc 2 page 84-85 de Marx à Schröder ) Il faut donc traiter le cas allemand dans une
perspective européenne sans négliger la spécificité du cas allemand… [Le recours à l’histoire de l’art est presque
un parcours obligé tant les œuvres d’art retracent cette histoire commune et singulière. ( cf annexe fin du cours
) ;il pourrait être prétexte à des études critiques de documents …et favorise les exposés d’élèves !]
Des contextes et notions à saisir :
- Page 85 frise chronologique , dates-clés à apprendre
La date de 1875 = Programme de Gotha ,naissance du Socialisme mais le mouvement ouvrier s’est constitué dès les
années 1860 dans le contexte d’industrialisation et de passage rapide dans les années 80 à la seconde
industrialisation ( L’Allemagne est de ce fait la première puissance industrielle en Europe bien que tardivement
industrialisée et unifiée )
1871 : unification allemande ………1990 : réunification allemande
- Page 87 carte de l’Allemagne à corriger ( noter la configuration changeante et heurtée de l’Allemagne en
fonction des guerres depuis 1870 )
Repérer l’Allemagne impériale 1871-1919, l’Allemagne après la seconde guerre mondiale et pendant la GF (division
jusqu’en 1990)
- Page 86 notions clés à apprendre
Socialisme , communisme, syndicalisme,mouvement ouvrier ( les notions du sujet )
Syndicalisme :prendre déf du livre
Socialisme :ensemble des doctrines et des mouvements hostiles au capitalisme et aux injustices
Communisme : vieil idéal depuis l’aube de l’humanité ,la force du communisme au XIX è siècle réside dans la
théorie et la praxis mises en œuvre par karl Marx et Friedrich Engels et la croyance en l’imminence de la
Révolution .Pour Marx , le communisme est « mouvement » ( donc dialectique) ,il ne s’est pas attardé sur
l’avenir radieux … l’idéal ,c’est le dépassement du capitalisme, l’abolition des classes sociales et de la propriété
privée , la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme, son émancipation…,la disparition de l’Etat .
Marxisme page 92 : Marx ( 1818-1883) et Engels (1820-1895) = les pères fondateurs . Issus des jeunes
hégéliens de gauche ,philosophes du mouvement ouvrier ,ils ont œuvré à la disparition du salariat et du
capitalisme par leur activisme dans le mouvement O. le Marxisme c aussi une Philosophie de l’histoire avec le
matérialisme historique ( la lutte des classes ) , un socialisme scientifique avec l’analyse rigoureuse du
capitalisme (dont l’accumulation du capital, la plus-value, les crises éco), une source d’inspiration pour le
mouvement ouvrier international car la pensée marxiste a irrigué le champs politico-culturel y compris chez les
colonisés, y compris chez les anarchistes ,y compris chez les syndicalistes ;des outils , une méthode
intellectuelle qui rend lucide, , conscient de son sort et des moyens d’en sortir…Bref ,une philosophie qui
explique le monde pour le changer ( cf 11ème Thèse contre Feuerbach)
! Attention aux idées reçues et vulgates simplificatrices sur Marx …….Bien distinguer Marx et les
marxistes
Mouvement ouvrier à compléter avec la définition du mouvement ouvrier dans Claude PENNETIER (dir.), Le
Maitron, dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, de 1940 à mai 1968, Tome 1, Les
éditions de l’Atelier, 2006 (2e éd.) : Le mouvement ouvrier « rassemble l’ensemble des acteurs sociaux
(organisations politiques, syndicats, coopératives, journaux, individus) qui placent leurs espoirs de
transformation sociale dans l’action collective des ouvriers, des travailleurs et des dominés. Ce sont non
seulement des ouvriers en action, mais ceux qui créent les conditions intellectuelles, culturelles, matérielles de
l’action et de la structuration du mouvement
Des problématiques en jeu :
Quel fut le rôle des socialismes dans la formation d’une classe ouvrière consciente d’elle- même et dans
son action syndicale et politique en Europe et en Allemagne depuis l’industrialisation ?
Comment les socialistes ont-ils abordé les problématiques de l’action révolutionnaire et de la participation
au pouvoir ?
Comment les grandes crises du XXe siècle et l’ampleur des changements de société au XX ème et XXI ème
siècle ont-ils affecté le socialisme et le mouvement ouvrier ?
On peut discerner 4 phases de 1875 à nos jours :
1) De 1875 à 1917 : Affirmation et construction du mouvement ouvrier allemand sous l’Empire
2) De 1917 à 1945 : Division, échec et anéantissement du mouvement ouvrier entre les deux guerres
mondiales
3) De 1945 à 1990 : Deux Allemagne , deux visages du socialisme au temps de la Guerre froide
4) Depuis 1990 : Déclin et mutation du mouvement ouvrier allemand
Fiche de travail :Socialisme et mouvement ouvrier en Allemagne depuis 1875
1. Affirmation et construction du mouvement ouvrier allemand sous l’Empire – 1875-1917
1.1le passage d’un socialisme interdit et marginalisé à un parti de masse « social démocrate « qui devient la
première force politique du pays ».
Etude de docs page 88 89 : la naissance du socialisme allemand 1875-1914
Avant 1875 : c’est une période de gestation sous fond d’émergence d’une importante classe
laborieuse avec la transformation rapide de l’Allemagne
( industrialisation et urbanisation) ; l’influence de Marx et Engels y est certaine en Allemagne ,
mais c’est surtout le socialisme lassalien qui est le plus fort numériquement et influence
l’Europe .Les divergences doctrinales à partir des différentes projections sur la voie à choisir
pour émanciper la classe ouvrière et le rapport au pouvoir sont originelles ;la Commune de Paris
en 1871 et son écho en Europe est un élément de prise de conscience qu’une unité est nécessaire
Le programme de Gotha en 1875 (bien connu par ce que critiqué par Marx malgré son exil et son
éloignement ) fonde l’unité par la fusion de deux branches du socialisme mais fait un
compromis entre lassaliens et eisenachiens.
- ADAV (association générale des travailleurs allemands ) de Ferdinand lassalle ( 1863) = réformiste (
objectifs immédiats = intervention de l’Etat en faveur de la CO par la création de coopératives de
production financées par des fonds publics et corollairement institution du SU qui permettrait aux ouvriers
de faire pression sur l’Etat …)
- SDAP ( parti socialiste des travailleurs) ( 1869) de August Bebel et W.Liebknecht = + marxiste et
révolutionnaire ( les eisenachiens)
- En 1890 au congrès de Halle , il devient le parti social-démocrate allemand = SPD.la disparition du terme
« ouvrier « et l’apparition de « démocrate « sont symptomatiques cf Congrès d’Erfurt en 1891
Résultat à partir de 1875 ,c’est le premier parti unifié d’Europe et celui qui exerce une influence importante en
Europe et dans le monde. Mais dès l’origine, le socialisme allemand est partagé entre réformateur et révolutionnaire.
La suite de son Histoire n’est qu’une longue lutte entre ses deux tendances doctrinales rivales.
Au prétexte des tentatives d’assassinat contre Guillaume Ier, Le socialisme est décrété
« ennemi du Reich «. les lois antisocialistes de 1878 jusqu’à 1890 de Bismarck (chancelier
conservateur et autoritaire de 1871 à 1890) qui persécutent les socialistes ( amende,
emprisonnement, contrainte à l’exil ,censure de presse etc..) n’interdit cependant pas les
candidatures individuelles aux élections .En revanche, elles sont destinées à briser la logistique
qui permettrait d’entretenir une agitation révolutionnaire.
En 1890, la chute de Bismarck sous Guillaume II entraîne la fin des lois d’exception.
1912 :Le SPD devient le premier parti du Reichstag et premier parti d’opposition à l’Empire.
C’est l’échec de la stratégie bismarckienne et la marque de l’intégration politique.
1.2 La formation d’une contre –culture ou société ( ou subculture ) appuyée par un syndicalisme puissant ,le
premier d’Europe
* Etude de documents page 90-91 : classe ouvrière et syndicalisme 1875-1914
Durant les années de répression se développe une contre- culture socialiste ou sub-culture ( contre société ? débat
historiographique à ce sujet) qui perdura bien après la 1èreGM .les socialistes se considèrent comme une
communauté ,une grande famille, partageant divers aspects de la vie quotidienne .le parti éduque le peuple (école,
bibliothèque), organise des activité sportives, des représentations théâtrales, des chorales et fanfares et des fêtes
populaires. Cette sociabilité a joué un rôle important avec les coopératives de consommation ( peu onéreuses )
dans l’affirmation et la construction d’une identité ouvrière et la diffusion du socialisme. Faire sortir le socialisme
du milieu intellectuel, petit-bourgeois pour gagner les ouvriers.
Alors que le syndicalisme est entravé par Bismarck malgré le droit de grève accordé en 1869, l’Empire promeut une
législation sociale dans l’espoir de diviser le mouvement ouvrier , d’enrayer l’essor du socialisme et d’anticiper les
conflits sociaux ( 1883-1889 :lois sociales de Bismarck :maladie, accident du travail, invalidité vieillesse)
1892 : création de la commission générale des syndicats allemands par Carl Legien qui rassemblent les « syndicats
libres « syndicats puissants organisés par branche métallurgie ,textile etc … .En 1913, 2.5 millions de travailleurs
sont syndiqués.la majorité d’entre eux sont membres du SPD. Le Parti social-démocrate oriente et finance les
syndicats ; les principaux députés socialistes sont en même temps les principaux responsables syndicaux . ( cas
différent de la France avec la Charte d’Amiens en 1906 de la CGT ; à partir de là,il faudra expliquer la différence
avec le nombre de syndiqués très bas en France )
Grâce à différentes modalités d’action à la fois par des accords négociés entre patronat et syndicat ( conventions
collectives en 1902 ) et des grèves comme celles des mineurs par exemples en 1905 dans la Ruhr (spécificité de
l’industrialisation allemande = vaste région industrielle composée de Konzern ,immense entreprise concentrée où
le patronat allemand pratique le paternalisme.Archétype = Thyssen, Krupp … ), les syndicats obtiennent
d’importantes améliorations des conditions de travail. Dès la fin du XIX ème siècle, les ouvriers et salariés sont
concernés par un système d’assurance sociale. Ce qui fait de l’Allemagne ,un pays précurseur .
A cela , il faut ajouter le syndicalisme chrétien qui rejette la lutte des classes et prône la concertation , les œuvres
charitables des églises, et le paternalisme patronal qui chacun à sa manière entendent améliorer le sort de la CO sans
pour autant lui donner les moyens de sa propre émancipation.
1.3 Les débats internes sur la « révision » du marxisme et l’apparition de deux ailes dites «formiste » et
« révolutionnaire ».
Marx depuis la critique du programme de Gotha et Engels avec l’anti-Durhing n’ont cessé de démontrer qu’il ne
fallait rien attendre de la sociale démocratie allemande comme parti révolutionnaire ; ni de l’Allemagne comme
premier pays communiste malgré l’analyse théorique que Marx fait des conditions objectives pour parvenir au
communisme.(Il faut un pays industrialisé et capitaliste avec une bourgeoisie dominante )
Après la mort des deux fondateurs , Le débat entre les deux tendances réformiste et révolutionnaire se ravive
avec la publication des « Premisses du socialisme « d’Eduard Bernstein en 1899 qui l’ opposa à une
nouvelle génération socialiste + marxiste et + déterminée. Il faut dire que c’est une période qui multiplient
les interprétations de la doctrine marxiste afin de compléter ce que le vieux maître n’a pu poursuivre . ( CF
Lénine, Que faire ? 1902 sur l’organisation d’un parti avant-gardiste)
*Doc 5 page 89 : deux visions opposées du socialisme Bernstein vs Luxemburg cf Révionnisme Page 92
Ces débats ne sont pas propres au socialisme allemand mais conduisent à des affrontements de + en + vifs en
fonction des événements et des prises de position lors des grandes crises .
Un exemple :l’union sacrée en 1914 dans lequel le SPD renonça à la grève générale et accepta de voter les crédits
de guerre au nom de la défense patriotique en cas d’agression ;ici en Allemagne ,il s’agit de se défendre contre la
barbarie russe et le tsarisme( en France ,il s’agit de se défendre contre la barbarie allemande et réactionnaire
incarnée par le Reich ) .Ainsi, l’idéologie socialiste en Europe se brisait contre la puissance du fait national.
Pourtant, Le SPD comme d’autres partis socialistes européens sont membres de l’Internationale ( organisation qui
regroupent internationalement les socialistes et les ouvriers ;la I ère est fondée en 1864 ;la II ème en 1889) dont la
ligne est irrémédiablement pacifiste .Cette burgfrieden est donc synonyme d’échec du pacifisme ouvrier et va peser
lourdement sur les destinées de l’histoire allemande entre les deux guerres.
Le SPD en 1914 est bien intégré politiquement et achève ainsi sa conversion parlementaire social-démocrate. Seule
une petite minorité du parti s’élève contre l’Union sacrée ;il s’agit de karl Liebknecht qui fut le seul socialiste à
briser la discipline du parti en votant contre les nx crédits de guerre en décembre 1914.
Quant aux syndicats, ils s’imposent comme des partenaires économiques indispensables au sein de la nouvelle
économie de guerre rationalisée et encadrée par l’Etat allemand. Les habitudes du dialogue social ,de recherche de
consensus, et de défense des acquis sociaux voire d’avancée en contre partie qui marquent le syndicalisme
allemand ne sont propices à une position frontale. Cependant , cette burgfrieden résiste mal au blocus économique
,au rationnement et à la défaite …
2. Division, échec et anéantissement du mouvement ouvrier entre les deux guerres mondiales-1917-1945
2.1 L’épreuve de la guerre et le choc de la révolution de 17
*Etude de documents : La Révolution spartakiste et son échec
A la Suite de Zimmerwald (1915 ) et Kienthal ( 1916) ,des réunions socialistes fraternelles et internationales
appellant à la Paix immédiate, se forma, dès 1916, autour de karl Liebknecht et Rosa Luxemburg une minorité de
socialistes de gauche qui prit l’initiative d’une propagande clandestine contre la guerre en Allemagne .C’est
l’origine du groupe Spartakus qui dénonce une guerre impérialiste et la boucherie de 14.
En Avril 1917, les opposants à la guerre au sein du parti socialiste sont exclus du SPD et forment l’USPD ( parti
social-démocrate indépendant)
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