Thème : Idéologies, opinions et croyances en Europe et aux Etats

publicité
Thème : Idéologies, opinions et croyances en Europe et aux Etats –Unis de la fin du XIX ème siècle à nos jours
 Insertion de ce cours ds Idéologies,opinions, croyances …….( cf médias et opinions publiques en France)
Cours : Socialisme et mouvement ouvrier en Allemagne depuis 1875
Pourquoi L’Allemagne ?
L’Allemagne est un cas emblématique de la question sur le socialisme, communisme et syndicalisme en Europe.
C’est le pays de Karl Marx, là où le mouvement ouvrier était le plus fort et le plus organisé ,celui où les débats sur le
rapport au pouvoir ont été les plus nourris, celui où la construction du modèle social allemand, la plus intense et où
la remise en question actuelle, loin d’être stupéfiante n’est pas sans continuité avec le choix réformiste du XIX
ème siècle ( cf doc 1 et doc 2 page 84-85 de Marx à Schröder ) Il faut donc traiter le cas allemand dans une
perspective européenne sans négliger la spécificité du cas allemand… [Le recours à l’histoire de l’art est presque
un parcours obligé tant les œuvres d’art retracent cette histoire commune et singulière. ( cf annexe fin du cours
) ;il pourrait être prétexte à des études critiques de documents …et favorise les exposés d’élèves !]
Des contextes et notions à saisir :
-
Page 85 frise chronologique , dates-clés à apprendre
La date de 1875 = Programme de Gotha ,naissance du Socialisme mais le mouvement ouvrier s’est constitué dès les
années 1860 dans le contexte d’industrialisation et de passage rapide dans les années 80 à la seconde
industrialisation ( L’Allemagne est de ce fait la première puissance industrielle en Europe bien que tardivement
industrialisée et unifiée )
1871 : unification allemande …………1990 : réunification allemande
-
Page 87 carte de l’Allemagne à corriger ( noter la configuration changeante et heurtée de l’Allemagne en
fonction des guerres depuis 1870 )
Repérer l’Allemagne impériale 1871-1919, l’Allemagne après la seconde guerre mondiale et pendant la GF (division
jusqu’en 1990)
-
Page 86 notions –clés à apprendre
Socialisme , communisme, syndicalisme,mouvement ouvrier ( les notions du sujet )
Syndicalisme :prendre déf du livre
Socialisme :ensemble des doctrines et des mouvements hostiles au capitalisme et aux injustices
Communisme : vieil idéal depuis l’aube de l’humanité ,la force du communisme au XIX è siècle réside dans la
théorie et la praxis mises en œuvre par karl Marx et Friedrich Engels et la croyance en l’imminence de la
Révolution .Pour Marx , le communisme est « mouvement » ( donc dialectique) ,il ne s’est pas attardé sur
l’avenir radieux … l’idéal ,c’est le dépassement du capitalisme, l’abolition des classes sociales et de la propriété
privée , la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme, son émancipation…,la disparition de l’Etat .
Marxisme page 92 : Marx ( 1818-1883) et Engels (1820-1895) = les pères fondateurs . Issus des jeunes
hégéliens de gauche ,philosophes du mouvement ouvrier ,ils ont œuvré à la disparition du salariat et du
capitalisme par leur activisme dans le mouvement O. le Marxisme c aussi une Philosophie de l’histoire avec le
matérialisme historique ( la lutte des classes ) , un socialisme scientifique avec l’analyse rigoureuse du
capitalisme (dont l’accumulation du capital, la plus-value, les crises éco), une source d’inspiration pour le
mouvement ouvrier international car la pensée marxiste a irrigué le champs politico-culturel y compris chez les
colonisés, y compris chez les anarchistes ,y compris chez les syndicalistes ;des outils , une méthode
intellectuelle qui rend lucide, , conscient de son sort et des moyens d’en sortir…Bref ,une philosophie qui
explique le monde pour le changer ( cf 11ème Thèse contre Feuerbach)
! Attention aux idées reçues et vulgates simplificatrices sur Marx ……….Bien distinguer Marx et les
marxistes
Mouvement ouvrier à compléter avec la définition du mouvement ouvrier dans Claude PENNETIER (dir.), Le
Maitron, dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, de 1940 à mai 1968, Tome 1, Les
éditions de l’Atelier, 2006 (2e éd.) : Le mouvement ouvrier « rassemble l’ensemble des acteurs sociaux
(organisations politiques, syndicats, coopératives, journaux, individus) qui placent leurs espoirs de
transformation sociale dans l’action collective des ouvriers, des travailleurs et des dominés. Ce sont non
seulement des ouvriers en action, mais ceux qui créent les conditions intellectuelles, culturelles, matérielles de
l’action et de la structuration du mouvement
Des problématiques en jeu :

Quel fut le rôle des socialismes dans la formation d’une classe ouvrière consciente d’elle- même et dans
son action syndicale et politique en Europe et en Allemagne depuis l’industrialisation ?

Comment les socialistes ont-ils abordé les problématiques de l’action révolutionnaire et de la participation
au pouvoir ?

Comment les grandes crises du XXe siècle et l’ampleur des changements de société au XX ème et XXI ème
siècle ont-ils affecté le socialisme et le mouvement ouvrier ?
On peut discerner 4 phases de 1875 à nos jours :
1) De 1875 à 1917 : Affirmation et construction du mouvement ouvrier allemand sous l’Empire
2) De 1917 à 1945 : Division, échec et anéantissement du mouvement ouvrier entre les deux guerres
mondiales
3) De 1945 à 1990 : Deux Allemagne , deux visages du socialisme au temps de la Guerre froide
4) Depuis 1990 : Déclin et mutation du mouvement ouvrier allemand
Fiche de travail :Socialisme et mouvement ouvrier en Allemagne depuis 1875
1. Affirmation et construction du mouvement ouvrier allemand sous l’Empire – 1875-1917
1.1le passage d’un socialisme interdit et marginalisé à un parti de masse « social –démocrate « qui devient la
première force politique du pays ».
Etude de docs page 88 – 89 : la naissance du socialisme allemand 1875-1914

Avant 1875 : c’est une période de gestation sous fond d’émergence d’une importante classe
laborieuse avec la transformation rapide de l’Allemagne
( industrialisation et urbanisation) ; l’influence de Marx et Engels y est certaine en Allemagne ,
mais c’est surtout le socialisme lassalien qui est le plus fort numériquement et influence
l’Europe .Les divergences doctrinales à partir des différentes projections sur la voie à choisir
pour émanciper la classe ouvrière et le rapport au pouvoir sont originelles ;la Commune de Paris
en 1871 et son écho en Europe est un élément de prise de conscience qu’une unité est nécessaire

Le programme de Gotha en 1875 (bien connu par ce que critiqué par Marx malgré son exil et son
éloignement ) fonde l’unité par la fusion de deux branches du socialisme mais fait un
compromis entre lassaliens et eisenachiens.
-
ADAV (association générale des travailleurs allemands ) de Ferdinand lassalle ( 1863) = réformiste (
objectifs immédiats = intervention de l’Etat en faveur de la CO par la création de coopératives de
production financées par des fonds publics et corollairement institution du SU qui permettrait aux ouvriers
de faire pression sur l’Etat …)
-
SDAP ( parti socialiste des travailleurs) ( 1869) de August Bebel et W.Liebknecht = + marxiste et
révolutionnaire ( les eisenachiens)
-
En 1890 au congrès de Halle , il devient le parti social-démocrate allemand = SPD.la disparition du terme
« ouvrier « et l’apparition de « démocrate « sont symptomatiques cf Congrès d’Erfurt en 1891
Résultat à partir de 1875 ,c’est le premier parti unifié d’Europe et celui qui exerce une influence importante en
Europe et dans le monde. Mais dès l’origine, le socialisme allemand est partagé entre réformateur et révolutionnaire.
La suite de son Histoire n’est qu’une longue lutte entre ses deux tendances doctrinales rivales.

Au prétexte des tentatives d’assassinat contre Guillaume Ier, Le socialisme est décrété
« ennemi du Reich «. les lois antisocialistes de 1878 jusqu’à 1890 de Bismarck (chancelier
conservateur et autoritaire de 1871 à 1890) qui persécutent les socialistes ( amende,
emprisonnement, contrainte à l’exil ,censure de presse etc..) n’interdit cependant pas les
candidatures individuelles aux élections .En revanche, elles sont destinées à briser la logistique
qui permettrait d’entretenir une agitation révolutionnaire.
En 1890, la chute de Bismarck sous Guillaume II entraîne la fin des lois d’exception.

1912 :Le SPD devient le premier parti du Reichstag et premier parti d’opposition à l’Empire.
C’est l’échec de la stratégie bismarckienne et la marque de l’intégration politique.
1.2 La formation d’une contre –culture ou société ( ou subculture ) appuyée par un syndicalisme puissant ,le
premier d’Europe
* Etude de documents page 90-91 : classe ouvrière et syndicalisme 1875-1914
Durant les années de répression se développe une contre- culture socialiste ou sub-culture ( contre –société ? débat
historiographique à ce sujet) qui perdura bien après la 1èreGM .les socialistes se considèrent comme une
communauté ,une grande famille, partageant divers aspects de la vie quotidienne .le parti éduque le peuple (école,
bibliothèque), organise des activité sportives, des représentations théâtrales, des chorales et fanfares et des fêtes
populaires. Cette sociabilité a joué un rôle important avec les coopératives de consommation ( peu onéreuses )
dans l’affirmation et la construction d’une identité ouvrière et la diffusion du socialisme. Faire sortir le socialisme
du milieu intellectuel, petit-bourgeois pour gagner les ouvriers.
Alors que le syndicalisme est entravé par Bismarck malgré le droit de grève accordé en 1869, l’Empire promeut une
législation sociale dans l’espoir de diviser le mouvement ouvrier , d’enrayer l’essor du socialisme et d’anticiper les
conflits sociaux ( 1883-1889 :lois sociales de Bismarck :maladie, accident du travail, invalidité –vieillesse)
1892 : création de la commission générale des syndicats allemands par Carl Legien qui rassemblent les « syndicats
libres « syndicats puissants organisés par branche métallurgie ,textile etc … .En 1913, 2.5 millions de travailleurs
sont syndiqués.la majorité d’entre eux sont membres du SPD. Le Parti social-démocrate oriente et finance les
syndicats ; les principaux députés socialistes sont en même temps les principaux responsables syndicaux . ( cas
différent de la France avec la Charte d’Amiens en 1906 de la CGT ; à partir de là,il faudra expliquer la différence
avec le nombre de syndiqués très bas en France )
Grâce à différentes modalités d’action à la fois par des accords négociés entre patronat et syndicat ( conventions
collectives en 1902 ) et des grèves comme celles des mineurs par exemples en 1905 dans la Ruhr (spécificité de
l’industrialisation allemande = vaste région industrielle composée de Konzern ,immense entreprise concentrée où
le patronat allemand pratique le paternalisme.Archétype = Thyssen, Krupp … ), les syndicats obtiennent
d’importantes améliorations des conditions de travail. Dès la fin du XIX ème siècle, les ouvriers et salariés sont
concernés par un système d’assurance sociale. Ce qui fait de l’Allemagne ,un pays précurseur .
A cela , il faut ajouter le syndicalisme chrétien qui rejette la lutte des classes et prône la concertation , les œuvres
charitables des églises, et le paternalisme patronal qui chacun à sa manière entendent améliorer le sort de la CO sans
pour autant lui donner les moyens de sa propre émancipation.
1.3 Les débats internes sur la « révision » du marxisme et l’apparition de deux ailes dites « réformiste » et
« révolutionnaire ».
Marx depuis la critique du programme de Gotha et Engels avec l’anti-Durhing n’ont cessé de démontrer qu’il ne
fallait rien attendre de la sociale démocratie allemande comme parti révolutionnaire ; ni de l’Allemagne comme
premier pays communiste malgré l’analyse théorique que Marx fait des conditions objectives pour parvenir au
communisme.(Il faut un pays industrialisé et capitaliste avec une bourgeoisie dominante )
Après la mort des deux fondateurs , Le débat entre les deux tendances réformiste et révolutionnaire se ravive
avec la publication des « Premisses du socialisme « d’Eduard Bernstein en 1899 qui l’ opposa à une
nouvelle génération socialiste + marxiste et + déterminée. Il faut dire que c’est une période qui multiplient
les interprétations de la doctrine marxiste afin de compléter ce que le vieux maître n’a pu poursuivre . ( CF
Lénine, Que faire ? 1902 sur l’organisation d’un parti avant-gardiste)
*Doc 5 page 89 : deux visions opposées du socialisme Bernstein vs Luxemburg cf Révionnisme Page 92
Ces débats ne sont pas propres au socialisme allemand mais conduisent à des affrontements de + en + vifs en
fonction des événements et des prises de position lors des grandes crises .
Un exemple :l’union sacrée en 1914 dans lequel le SPD renonça à la grève générale et accepta de voter les crédits
de guerre au nom de la défense patriotique en cas d’agression ;ici en Allemagne ,il s’agit de se défendre contre la
barbarie russe et le tsarisme( en France ,il s’agit de se défendre contre la barbarie allemande et réactionnaire
incarnée par le Reich ) .Ainsi, l’idéologie socialiste en Europe se brisait contre la puissance du fait national.
Pourtant, Le SPD comme d’autres partis socialistes européens sont membres de l’Internationale ( organisation qui
regroupent internationalement les socialistes et les ouvriers ;la I ère est fondée en 1864 ;la II ème en 1889) dont la
ligne est irrémédiablement pacifiste .Cette burgfrieden est donc synonyme d’échec du pacifisme ouvrier et va peser
lourdement sur les destinées de l’histoire allemande entre les deux guerres.
Le SPD en 1914 est bien intégré politiquement et achève ainsi sa conversion parlementaire social-démocrate. Seule
une petite minorité du parti s’élève contre l’Union sacrée ;il s’agit de karl Liebknecht qui fut le seul socialiste à
briser la discipline du parti en votant contre les nx crédits de guerre en décembre 1914.
Quant aux syndicats, ils s’imposent comme des partenaires économiques indispensables au sein de la nouvelle
économie de guerre rationalisée et encadrée par l’Etat allemand. Les habitudes du dialogue social ,de recherche de
consensus, et de défense des acquis sociaux voire d’avancée en contre partie qui marquent le syndicalisme
allemand ne sont propices à une position frontale. Cependant , cette burgfrieden résiste mal au blocus économique
,au rationnement et à la défaite …
2. Division, échec et anéantissement du mouvement ouvrier entre les deux guerres mondiales-1917-1945
2.1 L’épreuve de la guerre et le choc de la révolution de 17
*Etude de documents : La Révolution spartakiste et son échec
A la Suite de Zimmerwald (1915 ) et Kienthal ( 1916) ,des réunions socialistes fraternelles et internationales
appellant à la Paix immédiate, se forma, dès 1916, autour de karl Liebknecht et Rosa Luxemburg une minorité de
socialistes de gauche qui prit l’initiative d’une propagande clandestine contre la guerre en Allemagne .C’est
l’origine du groupe Spartakus qui dénonce une guerre impérialiste et la boucherie de 14.
En Avril 1917, les opposants à la guerre au sein du parti socialiste sont exclus du SPD et forment l’USPD ( parti
social-démocrate indépendant)
En 1918, suite au désastre militaire, une vague d’insurrections révolutionnaires secouent l’Allemagne. L’abdication
de Guillaume II, le 9 novembre 1918 précipite la proclamation de la République , le socialiste Ebert devient
Chancelier d’un gouvernement provisoire.
Mais , l’onde de choc de la révolution russe d’octobre 17, laisse envisager la possibilité de pouvoir prolonger
l’action révolutionnaire afin d’établir une république des conseils inspiré des soviets malgré l’opposition de Rosa
Luxemburg pour le bolchévisme . ( Lénine et luxemburg sont en effet opposés sur la place d’un parti directif
comme avant –garde du mouvement o)
C’est à cet objectif que s’emploient les Spartakistes dont le soulèvement est réprimé lors de la semaine sanglante à
Berlin ( 6 au 13 janvier 1919) par le gvt social –démocrate ,Noske ministre de l’armée ( Reichswerh) et des corps
francs volontaires.
Cette répression provoqua une des plus funestes fractures au sein du mouvement ouvrier allemand. Le spartakisme
et l’USPD sont à l’origine du parti communiste allemand le KPD fondé en décembre 1918 qui devint l’ennemi juré
des socialistes du SPD ( sociaux –traitres) ;avec la III ème Internationale en 1919 ,où les russes prennent la direction
du mouvement ouvrier international ,les scissions se multiplient au sein du socialisme européen donnant naissance
aux PC comme en France au congrès de Tours en 1920.
2.2 les conflits entre la social-démocratie et le parti communiste sous Weimar
*lecture et notes § B page 98
Montrez que la République de Weimar améliore les conditions de vie des Ouvriers ;quelle est la place du SPD au
sein du pouvoir ? Quelles fragilités ?
Pour la 1e fois, la social-démocratie parvient au pouvoir, et y demeura souvent pendant la période, que ce soit seule
ou au sein de coalitions réunissant d'autres partis : elle est devenue un parti de gouvernement. Elle a également une
bonne assise à l'échelle locale ou régionale, et connaît une bonne implantation dans les municipalités et dans certains
Länder comme le plus important, la Prusse. En outre, on note une proximité idéologique entre le SPD et la
Confédération de syndicats allemands (ADGB, syndicat majoritaire), qui a une forte audience parmi la population (3
millions d'adhérents). - En effet, le syndicalisme dispose d'un véritable pouvoir de négociation par le biais des
conventions collectives, accords signés au sein d'une entreprise ou d'un secteur économique, entre le patronat et les
syndicats, et fixe les conditions salariales et de travail. Ces conventions permettent d'éviter la division du monde du
travail et l'inégalité des conditions ouvrières d'une entreprise à une autre, et sont une des grandes spécificités du
mouvement syndical allemand qui correspond dès lors à un modèle de négociation. - Cette conjonction entre le parti
social-démocrate et la confédération syndicale facilite et accélère les conquêtes sociales : la journée de 8h de travail
est ainsi obtenue, ainsi que l'assurance chômage.
Les sociaux-démocrates parviennent également à favoriser des avancées démocratiques comme ledroit de vote des
femmes, l'abolition des privilèges des nobles, le droit à l'instruction. Mais les structures économiques ne sont pas
fondamentalement changées dans la mesure où le libéralisme n'est pas remis en cause.
Quelle est l’attitude du KPD ? Quelle tactique emploie-t-il avec le Komintern ? Quel rapport entretient-il avec
Moscou ?
- dès le début de la République de Weimar, le KPD, toujours dans l'opposition, connaît une fantastique ascension
électorale. Il soutient d'abord autour des années 20 l'agitation ouvrière avec l'appui du syndicat minoritaire qui lui est
lié (république des conseils en Bavière au printemps 1919, grandes grèves de la Ruhr en 1920), mais celle-ci est
durement réprimée par le SPD. Puis le KPD fait le choix à partir de 1923 de se structurer en encadrant le prolétariat
de l'intérieur, en organisant une contre-société ainsi que des « cellules d'usine » sur les lieux de travail. En 1928, le
parti communiste se bolchevise et devient inféodé à l'URSS de Staline, en venant à adopter la ligne « classe contre
classe » et à considérer la social-démocratie comme son pire ennemi, parfois même devant le nazisme émergent.(
croyance en l’imminence de la révolution )
2.3 Echec du mouvement ouvrier face au nazisme puis éclipse totale
*Lecture et notes §C page 99
Comment s’explique la montée du NSDAP ?Quelle remarque peut-on faire sur la terminologie du NSDAP = parti
national socialiste des travailleurs allemands ?
En quoi les conflits entre SPD et KPD et cette impossible réconciliation du mouvement O allemand a-t-il permis
l’arrivée du nazisme au pouvoir en 1933 ? Quel est le sort réservé au mouvement O par le nazisme ?
la Division du mouvement ouvrier joue un rôle éminent avec la crise économique dans la montée du nazisme
puisque le SPD se méfie du KPD qu'il considère comme hostile à la démocratie parlementaire, et que le KPD tend à
sous- estimer le danger nazi en préférant lutter contre la sociale-démocratie.
Avec la crise, le rapport de force au sein du mouvement ouvrier s'inverse au profit du KPD (danger d'une révolution
communiste ) Le parti nazi profite de cette division à Gauche ainsi que du compromis avec les partis de la droite
allemande qui amène finalement Hindenburg , président de la république et vieux maréchal, à nommer Hitler
chancelier en janvier 1933.
Cela conduit peu après sa prise de pouvoir à l'élimination du KPD, du SPD puis des syndicats ; le mouvement
ouvrier dans son ensemble souffre particulièrement de la répression nazie puisque les premiers camps de
concentration sont destinés à ses membres. (Dachau dès 1933) La classe ouvrière est désormais intégrée dans les
organisations nazies elles-mêmes qui encadrent très strictement la vie à l'usine tout comme les activités en dehors du
temps de travail. Pour autant, la classe ouvrière n’est pas acquise au nouveau régime . Des tentatives de résistance
ouvrières ,socialistes ou communistes surgissent, mais peinent à s'exprimer sous ce régime totalitaire ;beaucoup de
résistants sont éliminés ;d’autres s’exilent.
Comment en France par exemple ,le mouvement ouvrier aborde-t-il la crise des années trente ?
C’est différent= Front Populaire en 1936…( analyse )
3. Deux Allemagne ,deux visages du socialisme au temps de la Guerre froide - 1945 à 1990
3.1 En RFA : le SPD est un parti de gouvernement ( mais longtemps dans l’opposition) ayant abandonné la
référence au marxisme qui s’appuie sur un syndicalisme puissant à son apogée.
*Lecture et notes § A et B page 110 et 111 + Etude de documents page 106-107
1959 :Bad Godesberg et l’abandon du marxisme Texte Page 106
Est-ce une rupture ou une continuité dans l’histoire du socialisme allemand ?
Qu’est-ce que le syndicalisme de co-gestion pour la DGB en RFA ?( texte 4 page 107)
( confédération allemande des syndicats )
Comment s’exprime la contestation d’extrême-gauche à l’époque du SPD au pouvoir en Allemagne (
W.Brandt et H.Schmidt ) dans les années 70? ( doc 3 page 107)
Dans la zone occidentale occupée de l'Allemagne, un autre modèle politique s'impose rapidement, qui permet la
refondation des partis politiques d'avant- guerre, et notamment du SPD dès 1946, qui
affirme alors à la fois son attachement au marxisme et à la démocratie (congrès de Hanovre en mai).Le texte
constitutionnel que le SPD aide à rédiger, appelé loi fondamentale, et qui est voté en 1949 lors de la création de la
RDA, décide l'interdiction de tous les partis jugés antidémocratiques, en particulier le KPD. RFA et RDA se sont
donc construites en partie en miroir l'une de l'autre.
Le syndicalisme peut également renaître après- guerre, mais au contraire de la RDA, en RFA, il est Relativement +
indépendant du pouvoir et des partis politiques = la confédération du DGB. Le poids du syndicalisme est important,
puisqu'il peut peser sur les décisions politiques : alors que la gauche n'est pourtant pas au pouvoir, la loi sur la
cogestion, revendiquée par le DGB, est votée en 1952.
Elle permet la gestion en commun de l'administration des entreprises, grâce à des conseils regroupant représentants
patronaux et du personnel. Ce fonctionnement devient alors le garant de compensations sociales au sein d'un système
économique libéral, et permet l'existence d'une véritable économie sociale de marché.
Dans les premières années de la RFA, le SPD ne participe pas au pouvoir et cherche son positionnement idéologique
dans un Etat rattaché dès les prémisses de la Guerre Froide au bloc occidental, et qui a fait ce choix d'une économie
de marché.
Mais, le Congrès de Bad Godesberg en 1959 constitue un tournant majeur dans l'histoire du SPD.
Le programme du Congrès abandonne toute référence au marxisme et prétend laisser l'homme disposer de sa liberté
de conscience, ce qui est implicitement incompatible avec la théorie marxiste d'une nécessaire lutte des classes
devant déboucher sur la fin de l'exploitation des travailleurs. Il s'agit pour le SPD, dans un contexte de Guerre Froide
et d'opposition idéologique, d'adopter un modèle opposé à celui de la RDA, et qui allierait démocratie et socialisme,
mais également, de s'adapter à l'économie de marché et au libéralisme occidental.
Le SPD connaît alors une lente ascension électorale avant de devenir un parti de gouvernement, au sein d'une
coalition l'associant à la CDU (union chrétienne démocrate) en 1966, puis avec l'accession à la chancellerie de Willy
Brandt en 1969 (jusqu'en 1974). Mais bientôt, la crise économique des années 70 ôte au parti au pouvoir les moyens
financiers de ses réformes, et avec les mutations de la société, il recrute de plus en plus dans les couches moyennes et
représente de moins en moins les ouvriers. La contestation se fait jour au sein des organisations de jeunesse du parti
qui désapprouvent le pragmatisme mis en œuvre. ( Cf bande à Baader-Meinhoff )
3.2 En RDA : le SED, un parti d’Etat soviétisé, un syndicalisme aux ordres qui devient prestataire de service (
FGDB)
*Lecture et notes Page 104-105 + Etude de documents page 100 et 101 :un régime communiste totalitaire
En quoi la RDA ,est un régime communiste dans la représentation mais pas dans la réalité ? Comment disparaîtelle ?
Dès la fin de la guerre, en zone soviétique,il y a renaissance des anciens partis : les sociaux-démocrates sont
néanmoins contraints dès 1946 de fusionner avec les communistes, de façon à former le SED =Parti socialiste unifié
d'Allemagne. La fondation en octobre 1949 de la République Démocratique allemande, en réponse à celle de la
République Fédérale Allemande à l'Ouest, se fait sous l'égide du SED, qui fut sous la direction du secrétaire général
Walter Ulbricht de 1950 à 1971. Son successeur fut Erich Honecker (1971-1989) Le nouvel Etat est une démocratie
populaire, calquée sur le modèle soviétique, et qui repose sur un parti unique devant mettre en œuvre un projet de
transformation socialiste La mise en œuvre du projet socialiste a en réalité commencé dès 1945, pendant la période
d'occupation soviétique. Pour supprimer le capitalisme, les autorités soviétiques ont entrepris d' étatiser des
entreprises, d'exproprier des terres afin de les placer sous le contrôle de propriétés d'Etat ou de coopératives. Il s'agit
aussi de montrer la supériorité du modèle socialiste (communiste) sur le modèle capitaliste, en augmentant la
productivité. A cette fin, l'Allemagne de l'Est, qui appartient au Kominform et à tous les organismes du bloc
soviétique, sert de vitrine parmi les démocraties populaires. Dès la fin des années 1940 est mise en place la
planification qui fixe des objectifs économiques, puis le premier plan quinquennal tandis que se poursuit la
collectivisation, c'est-à-dire la suppression de la propriété privée et la nationalisation des moyens de production La
société est extrêmement encadrée, par des organisations de masse pour différentes catégories de personnes (femmes,
jeunes...), afin d'établir un lien étroit entre le SED et la population. La classe ouvrière est particulièrement mise en
avant, faisant l'objet d'une glorification pour ses « héros du travail ».
Les syndicats dépendent du parti unique, la grève est interdite et les manifestations sont réprimées, ce qui n'empêche
pas de fortes contestations, comme les grèves ouvrières de juin 1953 à Berlin Est, réprimées dans le sang alors
qu'elles s'étaient étendues à toute la RDA et réclamaient la réunification, la démocratie dans l'entreprise et des
élections libres.
Au fil du temps le syndicalisme est-allemand est devenu prestataire de service ( aides sociales, crèches etc..) Enfin,
Le contrôle de la population est passé après cette date par la surveillance par la Stasi, la police politique.
Le système, profondément miné, s'est donc effondré en 1989 sans grand heurt, la chute du Mur de Berlin en
novembre ayant succédé à des manifestations de 500 000 personnes à Leipzig durant l'automne, qui réclamaient plus
de liberté.
4. Déclin et mutation du mouvement ouvrier allemand depuis la Réunification ( 1990)
*Etude de documents page 108-109 :Depuis la réunification …+ lecture et notes § C Page 111
4.1 :l’aggiornamento idéologique du SPD sous Gerhardt Schröder ( nouveau centre ) qui met en œuvre des
politiques néo-libérales ( loi Hartz )
En quoi consiste les lois Hartz ? Quel tournant opèrent-elles dans l’histoire du socialisme allemand ?
Après 16 années d’opposition, les attentes des électeurs du SPD étaient importantes. Les mesures adoptées en faveur
de la libéralisation du marché du travail et pour permettre à l’État de réaliser plus d’économies sont très mal
accueillies par une majorité de travailleurs allemands. Les lois Hartz (adoptées entre 2003 et 2005) affirment
renforcer la lutte contre le chômage volontaire et améliorer le retour en activité des bénéficiaires d’allocations ; elles
ont permis de réformer le droit du travail et le droit fiscal pour mieux relever les défis de l’économie contemporaine.
Vécues comme un abandon ou une trahison à l’encontre des travailleurs, ces lois peu populaires dans l’électorat de
gauche (les grèves ont été très nombreuses, notamment lors de l’adoption de Hartz IV) entrainent la défaite de
Gerhard Schröder.La CDU se retrouve donc au pouvoir avec Angela Merkel.
Est-ce identique pour le labour party au Royaume-Uni et en France avec le PS ?
Au Royaume-Uni ,le libéralisme a commencé sous Margaret Thatcher ( Conservateur) et poursuivit par Tony Blair
dans une certaine mesure. En France, le PS a aussi été gagné par un socialisme libéral mais amoindri par une série
de mesures + audacieuses ( CMU ;35 heures) sous Jospin.
4.2 Déclin du syndicalisme et rupture du lien historique avec le socialisme
*Texte 2 et 3 page 108 et doc 4 page 109 .Quelles sont les transformations du syndicalisme allemand à cette
époque ? la Fin du modèle social allemand ?
Si le taux de syndicalisation reste bien plus important en Allemagne que dans les autres démocraties européennes
(notamment la France), il a diminué (le texte précise qu’il est passé de 33 % en 1980, à 26 % en 2001). Les
syndicats, par ailleurs confrontés à la désindustrialisation, ont donc vu leur nombre d’adhérents fortement reculer (IG
Metall, syndicat le plus puissant, dans le secteur de la métallurgie, a ainsi perdu un million d’adhérents, entre 1990 et
2001).Moins représentatif des ouvriers et des travailleurs, ils n’ont plus les mêmes positions de force et ne sont plus
en mesure de défendre avec autant d’efficacité les droits sociaux obtenus dans les années 1960-1970 et la cogestion ;
il leur est plus difficile de lutter face aux politiques de libéralisation mises en place dans les années 2000, ce qui
accélère la désaffection d’une partie des travailleurs.
L’Allemagne a longtemps fait figure de modèle social en Europe : son taux de syndicalisation important et les lois
sur la cogestion, associant les salariés aux décisions de l’entreprise ont permis aux salariés allemands d’obtenir
d’importants droits sociaux qui apparaissaient pionniers en Europe occidentale. Le modèle est néanmoins fortement
remis en cause depuis une dizaine d’années : la cogestion est accusée de rendre l’entreprise plus rigide et la prise de
décision plus lente dans un monde économique où des décisions rapides doivent souvent être prises. Le SPD qui
avait permis d’importantes réformes sociales en faveur des ouvriers a déçu la base et a perdu une partie de ses
militants alors que les syndicats voient leur position s’effriter. Les spécificités du modèle allemand sont donc
progressivement estompées.
4.3 la Mutation récente de la gauche allemande
*Texte 5 page 109 En quoi Die Linke ( la gauche en allemand ) s’inscrit dans un retour à la radicalité politique ?
Lors de la réunification, le SPD reste en retrait, mais poursuit sa réflexion sur l'insertion dans une économie de
marché, et adopte une position plus centriste, ce qui permet au SPD de revenir au pouvoir avec Gerhard Schröder
(1998-2005). L'ancien parti SED de la RDA, quant à lui, devient le PDS (parti du socialisme démocratique) et réussit
à obtenir 10% des voix dans les anciens Länder de l'Est en cultivant l'ostalgie (= nostalgie de l'Allemagne de l'Est,
voir film Good bye Lenin), mais le relatif effacement du parti par rapport à sa puissance dans la période précédente
conduit aussi à un effacement des antagonismes.
Dans les années 2000, face aux choix politiques du SPD, une partie de la gauche opte pour une voie anti-libérale et
crée le parti Die Linke (La gauche)
Die Linke (« La Gauche ») est un parti politique né en 2007 de la fusion du Parti du socialisme démocratique
(l’ancien parti communiste est -allemand, SED devenu PDS) et du WASG (Alternative électorale travail et justice
sociale). Fondé par Oskar Lafontaine (ex-SPD) et Lothar Bisky, coprésidents du parti, la ligne de Die Linke se
démarque de celle du SPD en prônant une politique antilibérale et un véritable socialisme démocratique. Le SPD est
concurrencé sur sa gauche et affaibli par les succès rapidement enregistrés par ce nouveau parti (dès les élections de
2009, en fédérant les communistes et les déçus du SPD, Die Linke obtient 76 députés au Bundestag, contre 53
précédemment).
Die Linke est plus particulièrement influent dans les anciens Länder de la RDA dans lesquels l’Ostalgie est de plus
en plus sensible. Mais il est également représenté dans les parlements régionaux des Länder de l’Ouest.Le succès
s’explique tant par la contestation de la politique menée par Angel Merkel et la CDU que par la déception qui a
suivi l’adoption, par le gouvernement Gerhard Schröder, des lois Hartz entre 2003 et 2005. En permettant une
certaine libéralisation du marché du travail, les sociaux -démocrates ont perdu la confiance d’une partie de leur
électorat (et notamment les chômeurs ) désormais séduite par le discours anti-libéral de Die Linke ( à la gauche de la
gauche).
Ce nouveau parti offre un positionnement social qui renoue avec celui des communistes : le parti réclame un salaire
minimum plus élevé (dix euros de l’heure), baisse d’impôts pour les faibles revenus, création d’un impôt sur les
grandes fortunes et nationalisation des banques.
Conclusion : Bilan rapide à faire pour répondre à la problématique + ouverture possible =Engager une réflexion sur
les points communs de l’histoire du mouvement ouvrier européen et les spécificités allemandes .
Documents :
Eric Hobsbawm ,Et le Monde changea,réflexions sur Marx et le marxisme,2013
Article du Monde de J.Julliard Comparaison France /Allemagne,février 2014
http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/02/21/en-france-le-reformisme-caracterise-le-socialisme-depuis-jeanjaures_4370932_3232.html
oeuvres de Marx et Engels ( accès libre)
http://classiques.uqac.ca/classiques/Marx_karl/marx_karl.html
Histoire et Arts
L’implication des socialistes et des communistes dans le champ culturel notamment pendant la période de Weimar
est un fil conducteur intéressant.
Le théâtre politique d’Erwin Piscator et de Berthold Brecht entretient des liens avec le SPD et le KPD.
Le langage graphique des affiches et revues offre également un champ d’étude. Le mouvement du Bauhaus
développe une vision sociale et reçoit le soutien continu des socio-démocrates.
Les artistes de la nouvelle objectivité (1918-1930) ont montré leurs préoccupations politiques et sociales : les
photographes, Albert Renger-Patzsch, Blossfeldt, August Sander, les peintres George Grosz, Otto Dix, Max
Beckmann…,
le cinéaste Georg Wilhelm Pabst.
L’œuvre très sociale et le parcours politique du peintre Conrad Felixmüller, mentor d’Otto Dix, militant du KPD,
qui participa à l’insurrection spartakiste de 1918 et dont les travaux figurent dans l’exposition de « l’art dégénéré »
en 1937 peut être une entrée pertinente. L’analyse de certaines œuvres permet de présenter des éléments importants
de la symbolique socialiste : l’Internationale de Käthe Kollwitz ou le chœur d’Otto Griebel. L’étude peut se
poursuivre avec « l’Art prolétarien » de la RDA.
Le personnage de Rosa Luxembourg a beaucoup inspiré les artistes : un travail peut- être conduit à partir de la
diversité des œuvres qui se réfèrent à une figure révolutionnaire souvent idéalisée (fresque du peintre canadien Jean
Paul Riopelle « hommage à Rosa Luxembourg » 1992, film « Rosa Luxembourg » de Margarethe Von Trotta 1985,
nombreuses biographies)
Le parcours de Wolfgang Hilbig (1941-2007) écrivain-ouvrier est-allemand rejeté en RDA mais qui a connu le
succès en RFA croise les problématiques des ouvriers allemands après 1945.
Téléchargement