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TES 2009-2010 Chap20 IntégrationEuropéenne 4
13- La régulation de la concurrence :
Document 3 « Objectifs et outils du droit de la concurrence »
« La législation américaine, qui a connu de nombreuses modifications au cours du XXè siècle,
a profondément influencé l’élaboration du droit communautaire de la concurrence (traité de
Rome de 1957) /…/.
L’objectif principal de cette branche du droit consiste à favoriser et à protéger la concurrence
afin de stimuler l’efficience économique des marchés et d’améliorer le bien-être des
consommateurs. Pour y parvenir, deux types d’intervention peuvent être mis en œuvre par la
puissance publique : le contrôle des structures, d’une part, et le contrôle des comportements,
d’autre part. Le premier type d’intervention se situe en amont et consiste à assurer le contrôle
préalable des opérations de concentration. Il s’agit de vérifier que la fusion entre des
entreprises opérant sur un même marché ne porte pas atteinte à la concurrence, notamment par
la création ou le renforcement d’une position dominante. La surveillance des comportements
se situe quant à elle en aval et vise à identifier et à sanctionner les pratiques
anticoncurrentielles, qui prennent essentiellement deux formes : les ententes illicites, d’une
part, qui désignent tous les accords entre entreprises et toutes les pratiques concertées (telles
les ententes sur les prix) ayant pour objet de fausser le jeu de al concurrence sur un marché ;
l’abus de position dominante, d’autre part, qui désigne le fait que la détention par une
entreprise d’une position de puissance économique lui permet de faire obstacle à des
concurrents potentiels. »
Bozio A., Grenet J. (sous la direction de), Economie des politiques publiques, repères, La
Découverte, 2010, p 54-55.
Document 4
« La Commission européenne a infligé, mercredi 19 mai, une amende de plus de 331 millions
d'euros à dix producteurs de puces informatiques destinées à des ordinateurs et des serveurs.
Ces firmes avaient constitué un cartel qui a restreint le jeu de la concurrence. L'affaire a
également fait l'objet d'une enquête aux Etats-Unis. Elle concerne Micron, Samsung, Hynix,
Infineon, Nec, Hitachi, Mitsubishi, Toshiba, Elpida et Naya. Une seule de ces entreprises est
européenne, à savoir Infineon (Allemagne). Mais toutes vendent leurs produits dans l'espace
économique européen et sont donc tenues de respecter le droit de l'Union.
Une des firmes concernées, l'américaine Micron, a bénéficié d'une immunité totale d'amende.
C'est elle, en effet, qui a révélé les faits à la Commission de Bruxelles, en 2002. Les autres
entreprises ont bénéficie d'une amende réduite parce qu'elles ont reconnu les faits et/ou
collaboré à l'enquête.
L'entente illicite a fonctionné pendant près de quatre années, de juillet 1998 à juin 2002. Elle
impliquait le partage d'informations et la coordination des prix des composants destinés à des
ordinateurs personnels, serveurs et postes de travail et vendus aux principaux fabricants.
La Commission a, dans ce dossier, utilisé pour la première fois la procédure dite "de
transaction", instaurée en 2008. Elle permet le recours à une procédure simplifiée et plus
rapide.
Reconnaissant leur responsabilité dans l'infraction, les firmes se voient proposer une amende
réduite de 10 %, outre les réductions "de clémence" déjà obtenues lorsqu'elles collaborent aux
investigations. C'est Samsung (Corée) qui se voit infliger la sanction la plus lourde : 145,7
millions d'euros. »
J-P. Stroobants, « Bruxelles punit plusieurs géants de l'informatique pour entente illégale »
Lemonde.fr, 19 mai, 2010.
Remarque : Le commissaire européen chargé de la concurrence est Joaquin Almunia.
L’expression « concurrence libre et non faussée » signifie-t-il un « laisser faire » intégral ?
Quelles sont les dangers menaçant la concurrence ?
Comment agit la Commission ?