Partie VII : Intégration Européenne et Politiques

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TES 2009-2010
Chap20 IntégrationEuropéenne
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Partie VII : Intégration Européenne et Politiques Economiques et Sociales
Introduction à la partie VII
Document 1 L’Union européenne dans le monde
- 1er PIB mondial
18 285 milliards de dollars (30 % du PIB mondial devant les Etats-Unis avec 24 %).
- PIB/habitant :
39 000 dollars contre 47 000 aux Etats-Unis.
- 1ère puissance commerciale mondiale
1er exportateur et 2è importateur mondial.
- L’euro, 2è monnaie mondiale.
39 % des échanges mondiaux.
- 8 % de la population mondiale.
500 millions d’habitants (3è place derrière l’Inde et la Chine)
- L’influence par les normes
L’Union européenne fut un fondateur influent de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC). Les règles et les normes qui régissent son fonctionnement interne ont servi d’exemple
pour construire celles de l’OMC. Depuis son origine elle s’est dotée d’une politique
commerciale commune. Elle fixe un tarif extérieur commun (TEC) pour les importations en
provenance des autres régions du monde. »
B. Richard, « l’Union européenne dans le monde », Sciences Humaines, n°215, Mai, 2010, p
19.
Chapitre 20 : L’Intégration Régionale Européenne
Introduction :
1/ La construction du Marché unique
11- Les étapes du processus :
111- du marché commun à l’UEM
Document 1 Quelques dates de la construction européenne
1957 : signature du traité de Rome qui crée la Communauté économique européenne (CEE)
ou « marché commun ». Objectif : réaliser une libre circulation des biens, des services, des
personnes entre les Etats membres. Les six membres fondateurs sont : l’Allemagne, la
Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas.
1968 : suppression totale des droits de douane entre les Six.
1973 : premier élargissement : Danemark, Irlande, Royaume-Uni.
1981 : la Grèce rejoint la CEE.
1985 : accord de Schengen
1986 : élargissement à l’Espagne et au Portugal.
Signature de l’Acte Unique qui prévoit la mise en place d’un marché unique et la
réalisation des quatre libertés fondamentales : liberté de circulation des biens, des services,
des capitaux, des personnes.
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1990-1993 : phase 1 de l’Union Economique et Monétaire (UEM) : Développement de la
libre circulation des capitaux. 31/12/93 vote de la loi rendant indépendante la Banque de
France.
1990 : convention de Schengen
1992 : signature du traité de Maastricht. La CEE devient l’Union Européenne.
1993 : entrée en vigueur du marché unique.
1994-1998 : phase 2 de l’UEM. 1998 : création BCE.
1995 : adhésion de l’Autriche, Finlande, Suède.
Application de la Convention de Schengen : suppression des contrôles aux frontières
pour les ressortissants des Etats membres signataires.
1999 : Phase 3 de l’UEM : 11 pays abandonnent leur monnaie pour l’euro. La BCE est chargé
de la politique monétaire de la zone euro. Il est côté sur le marché des changes 1,1863€ = 1$.
2001 : la Grèce rejoint la zone euro.
2002 : introduction des billets et des pièces.
2004 : 10 nouveaux pays (Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne,
République tchèque, Slovaquie, Slovénie). L’UE compte 24 membres.
2007 : 2 nouveaux membres : Bulgarie et Roumanie. La Slovénie adopte l’euro.
2008 : Chypre et Malte rejoignent la zone euro.
2009 : la zone euro compte 16 membres avec la venue de la Slovaquie.
L’Europe est-elle une zone de libre échange ?
En quoi consiste le « marché unique » de 1993 ?
Pourquoi évoque-t-on un « processus » ? Recensez les dates importantes de la réalisation
du marché unique.
112- la monnaie unique
Document 2
« La zone euro (ou Union économique et monétaire - UEM) est l'ensemble géographique
constitué par les 16 pays de l'Union européenne qui ont adopté l'euro comme monnaie
nationale. Plusieurs critères sont nécessaires pour rejoindre la zone euro : il s'agit des critères
de convergence du traité de Maastricht.
Les critères de convergences (ou "critères de Maastricht") sont des critères, fondés sur des
indicateurs économiques, que doivent respecter les pays membres de l'Union européenne
(UE) candidats à l'entrée dans la zone euro. Ces critères furent établis lors du traité de
Maastricht, signés par les membres de l'Union européenne le 7 février 1992. /…/ Ils imposent
la maîtrise de l'inflation, de la dette publique et du déficit public, la stabilité du taux de change
et la convergence des taux d'intérêt.
1. Stabilité des prix : le taux d'inflation d'un État membre donné ne doit pas dépasser de plus
de 1,5 % celui des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de
stabilité des prix.
2. Situation des finances publiques :
a. Interdiction d'avoir un déficit public annuel supérieur à 3 % du PIB.
b. Interdiction d'avoir une dette publique supérieure à 60 % du PIB.
3. Taux de change : interdiction de dévaluer sa monnaie ; ceci fut rendu obsolète avec le
passage à l'euro pour les pays de la zone euro. En outre, l'État membre doit avoir participé au
mécanisme de taux de change du système monétaire européen (SME) sans discontinuer
pendant les deux années précédant l'examen de sa situation, sans connaître de tensions graves.
4. Taux d'intérêt à long terme : ils ne doivent pas excéder de plus de 2 % ceux des trois États
membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix. »
Source : INSEE, Définitions et méthodes, Site.
Remarques :
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Les valeurs de référence sont actuellement pour l’inflation de 0,9 % et pour le taux d’intérêt à
long terme de 6,1 %.
La Bulgarie, la République Tchèque, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la
Pologne, la Roumanie et la Suède. Aux termes du Traité, ces neuf pays sont tenus d’adopter
l’euro.
BCE, Rapport sur la convergence, 2010, p 5 et 47.
Quels sont les critères à respecter pour participer à la zone euro ?
Rappelez les notions de déficit public et de dette public.
En quoi la monnaie unique est-elle favorable au marché unique ?
12- Quels sont les avantages attendus du marché unique ?
Document 3 le cercle vertueux de la taille du marché
Augmentation de la taille du marché
Economies d’échelle
Baisse des prix
Amélioration du
solde extérieur
Hausse du pouvoir
d’achat et de la
consommation
Gains de compétitivité
Hausse des investissements
Croissance du PIB
Créations
d’emplois
Amélioration
du solde public
Lisez le schéma. Pour chaque relation trouvez un ou des éléments explicatifs (notez les sur
le schéma).
Le schéma est-il axé sur l’offre ou sur la demande ?
Quels sont les acteurs économiques qui sont avantagés par le marché unique selon ce
schéma ?
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13- La régulation de la concurrence :
Document 3 « Objectifs et outils du droit de la concurrence »
« La législation américaine, qui a connu de nombreuses modifications au cours du XXè siècle,
a profondément influencé l’élaboration du droit communautaire de la concurrence (traité de
Rome de 1957) /…/.
L’objectif principal de cette branche du droit consiste à favoriser et à protéger la concurrence
afin de stimuler l’efficience économique des marchés et d’améliorer le bien-être des
consommateurs. Pour y parvenir, deux types d’intervention peuvent être mis en œuvre par la
puissance publique : le contrôle des structures, d’une part, et le contrôle des comportements,
d’autre part. Le premier type d’intervention se situe en amont et consiste à assurer le contrôle
préalable des opérations de concentration. Il s’agit de vérifier que la fusion entre des
entreprises opérant sur un même marché ne porte pas atteinte à la concurrence, notamment par
la création ou le renforcement d’une position dominante. La surveillance des comportements
se situe quant à elle en aval et vise à identifier et à sanctionner les pratiques
anticoncurrentielles, qui prennent essentiellement deux formes : les ententes illicites, d’une
part, qui désignent tous les accords entre entreprises et toutes les pratiques concertées (telles
les ententes sur les prix) ayant pour objet de fausser le jeu de al concurrence sur un marché ;
l’abus de position dominante, d’autre part, qui désigne le fait que la détention par une
entreprise d’une position de puissance économique lui permet de faire obstacle à des
concurrents potentiels. »
Bozio A., Grenet J. (sous la direction de), Economie des politiques publiques, repères, La
Découverte, 2010, p 54-55.
Document 4
« La Commission européenne a infligé, mercredi 19 mai, une amende de plus de 331 millions
d'euros à dix producteurs de puces informatiques destinées à des ordinateurs et des serveurs.
Ces firmes avaient constitué un cartel qui a restreint le jeu de la concurrence. L'affaire a
également fait l'objet d'une enquête aux Etats-Unis. Elle concerne Micron, Samsung, Hynix,
Infineon, Nec, Hitachi, Mitsubishi, Toshiba, Elpida et Naya. Une seule de ces entreprises est
européenne, à savoir Infineon (Allemagne). Mais toutes vendent leurs produits dans l'espace
économique européen et sont donc tenues de respecter le droit de l'Union.
Une des firmes concernées, l'américaine Micron, a bénéficié d'une immunité totale d'amende.
C'est elle, en effet, qui a révélé les faits à la Commission de Bruxelles, en 2002. Les autres
entreprises ont bénéficie d'une amende réduite parce qu'elles ont reconnu les faits et/ou
collaboré à l'enquête.
L'entente illicite a fonctionné pendant près de quatre années, de juillet 1998 à juin 2002. Elle
impliquait le partage d'informations et la coordination des prix des composants destinés à des
ordinateurs personnels, serveurs et postes de travail et vendus aux principaux fabricants.
La Commission a, dans ce dossier, utilisé pour la première fois la procédure dite "de
transaction", instaurée en 2008. Elle permet le recours à une procédure simplifiée et plus
rapide.
Reconnaissant leur responsabilité dans l'infraction, les firmes se voient proposer une amende
réduite de 10 %, outre les réductions "de clémence" déjà obtenues lorsqu'elles collaborent aux
investigations. C'est Samsung (Corée) qui se voit infliger la sanction la plus lourde : 145,7
millions d'euros. »
J-P. Stroobants, « Bruxelles punit plusieurs géants de l'informatique pour entente illégale »
Lemonde.fr, 19 mai, 2010.
Remarque : Le commissaire européen chargé de la concurrence est Joaquin Almunia.
L’expression « concurrence libre et non faussée » signifie-t-il un « laisser faire » intégral ?
Quelles sont les dangers menaçant la concurrence ?
Comment agit la Commission ?
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14- Le marché unique est-il achevé ?
Document 5
« Quel bilan tirer aujourd’hui du marché unique ? Une part très importante de l’agenda de
libéralisation des marchés prévus par l’Acte unique a été adoptée et les différents
élargissements ont donné au marché unique encore plus de poids économique. Pour autant,
une asymétrie s’est fait jour et s’est même renforcée au cours des deux dernières décennies
entre marchés très intégrés et marchés très peu intégrés. /…/
Ainsi le marché du capital est à l’évidence le plus abouti des marchés européens. La
libéralisation complète des mouvements de capitaux, la suppression du contrôle des changes
et la lancement de la monnaie unique sur les marchés financiers (1999) puis dans l’ensemble
de l’économie (2002) ont encore accéléré la fluidité du capital à l’échelle européenne. Pour
autant, les politiques fiscales, sont restées gouvernées par la règle de l’unanimité./…/
Le marché des biens est lui aussi fortement intégré : les échanges extérieures des Etats
membres de l’UE sont en moyenne aux deux tiers des échanges intra-UE. /…/
Le marché des services européens, qui constituent 70 % du PIB de l’Union européenne mais
représentent moins de 20 % des changes, est en revanche loin d’être une réalité./…/
Enfin, si la libre circulation des personnes dans l’Union a été grandement facilitée par
l’accord de Schengen (1985) qui supprime les contrôles à la plupart des frontières intérieures,
il est encore impossible de parler d’un marché du travail européen. En effet, à peine 2 % de la
main-d’oeuvre est mobile à l’échelle de l’Union et cette proportion est stable depuis trois
décennies. »
E. Laurent, « La construction européenne », in P. Combemale (sous la direction de) Les
grandes questions économiques et sociales, La Découverte, 2009, p 318 et 320.
Répondez à la question posée par le titre.
2/ Le modèle sociale européen existe-t-il ?
21- L’Europe sociale :
211- l’Europe sociale : entre l’Europe et les Etats ?
Document 6
« Depuis le traité de Rome, l'intégration européenne est marquée par le déséquilibre
institutionnel entre les politiques qui font le marché, et relèvent de l'échelon européen, et les
politiques sociales et redistributives, qui le corrigent, mais demeurent pour l'essentiel de la
compétence des Etats. Cet état des choses est dû à la fois au choix fait d'une unification par le
marché et aux réticences des Etats nationaux et des peuples de voir l'Union s'immiscer dans ce
champ. L'ensemble des dispositifs de protection sociale et d'emploi constitutifs de "l'Etat
social" sont en effet profondément enracinés dans les frontières nationales. Celles-ci
délimitent des "espaces de redistribution consentie", selon la formule de Pierre Rosanvallon.
Historiquement, leur émergence a en effet éminemment contribué à la consolidation des Etatsnations et aux droits attachés à la citoyenneté.
Or la construction européenne remet en cause de multiples manières la clôture de ces espaces
nationaux de redistribution. Le partage des compétences entre les différents échelons de
gouvernement (Union européenne, Etats) a en effet un impact décisif sur la dynamique des
systèmes nationaux de protection sociale et d'emploi, et celle-ci agit en retour sur la
construction européenne. /…/
[un argument de défense de la situation actuelle] fait valoir les vertus attachées au principe de
subsidiarité - selon lequel l'Union n'a pas à intervenir là où les Etats agissent de manière plus
efficace, au plus près des préférences nationales. /…/
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[De plus,] l'Union européenne favorise la concurrence entre systèmes sociaux nationaux et la
diffusion des bonnes pratiques par l'intermédiaire des méthodes ouvertes de coordination
(MOC) dans le champ des politiques d'emploi et de protection sociale. Ces MOC visent à une
certaine convergence fondée sur la définition de lignes directrices à l'échelle communautaire,
la mise en place de plans nationaux en application des objectifs communs, ainsi que sur
l'évaluation et l'étalonnage des performances nationales grâce à une batterie d'indicateurs
(emploi, inclusion sociale, retraite). Ce faisant, l'Union contribue à définir l'agenda des
réformes et accélère la modernisation inéluctable des systèmes nationaux. L'étalonnage des
grandes familles de régimes de protection sociale et d'emploi en Europe (nordique, anglosaxon, continental et méditerranéen) révèle la diversité de leurs performances en termes
d'efficacité et d'équité. Il en ressort que les systèmes sociaux continental et méditerranéen sont
les moins performants et que seul l'approfondissement de la mise en concurrence des modèles
sociaux - par le marché unique des services notamment - est gage de réformes efficaces de ces
systèmes. »
A. Lechevalier, « L’Europe sociale demeure à construire », Alternatives économiques, hors
série, n°81, 2009, p 56-57.
Document 7 le développement de l’Europe sociale
« Ce développement de la dimension sociale vise d’abord à instaurer une réglementation de
base afin de limiter les distorsions de concurrence par un abaissement ou une trop grande
différence des législations nationales. De fait, entre la fin des années 1980 et le début des
années 2000, un dispositif législatif dans le domaine du droit du travail a été élaboré dont la
consistance n’est pas aussi maigre qu’on le dit : près de 200 directives dans le champs social
couvrant des droits collectifs (licenciements collectifs, information et consultation des
travailleurs, insolvabilité de l’employeur, transfert d’entreprises).
/…/Plusieurs directives protègent les droits individuels des salariés : contrat de travail,
protection des jeunes au travail, travail à temps partiel, aménagement du temps de travail.
Enfin une abondante législation existe dans le domaine de la santé et de la sécurité au
travail. »
Brigitte Favarel, « Europe sociale », in Yves Bertoncini et alii (sous la direction de),
Dictionnaire critique de l’Union européenne, Armand Collin, 2008, p 171.
Peut-on parler d’une homogénéité des politiques sociales dans l’Union Européenne ?
Pourquoi ?
Expliquez la notion de subsidiarité. S’applique-t-elle uniquement au social ?
Pour autant, l’Union européenne est-elle absente du domaine sociale ?
Que signifie le passage souligné ?
212- faut-il craindre un « dumping social » ?
Document 8 Salaire minimum en 2008 et coût horaire du travail en 2006 dans l’industrie
et les services (en euros pour les deux)
Belgique
Bulgarie
République Tchèque
Danemark
Allemagne
Estonie
Irlande
Grèce
Espagne
France
Salaire minimum Coût horaire
1336
31,58
112
1,65
329
7,14
31,98
27,70
278
5,50
1462
681
700
15,77
1321
30,31
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Italie
Chypre
Lettonie
Lituanie
Luxembourg
Hongrie
Malte
Pays-Bas
Autriche
Pologne
Portugal
Roumanie
Slovénie
Slovaquie
Finlande
Suède
Royaume-Uni
228
232
1610
285
612
1357
334
497
137
567
267
1148
7
11,98
3,41
4,21
31,98
6,34
8,69
27,41
26,67
6,03
10,97
2,68
11,29
5,33
27,39
32,16
24,47
Source des données : Eurostat, Key figures on Europe, édition 2009, p 85 et INSEE, Les
salaires en France, édition 2008, p 129.
Tous les pays européens ont-il un salaire minimum? Que constatez vous en ce qui concerne
sa valeur ?
Recensez les 3 pays où le coût salarial est le plus faible et où il est le plus élevé. Comment
expliquez vous cette situation ?
22- Des services publics aux Services d’Intérêt Général (SIG) :
221- la notion de services publics en France
Document 9
« La question de la production publique est fondamentalement distincte de celle de la
production des services publics. En effet, l’Etat peut contrôler des entreprises qui vendent des
biens privés au prix du marché et, à l’inverse, il est possible de faire produire des services
publics par des organisations privées, qu’elles soient ou non à but lucratif.
Aujourd’hui, la production publique de biens privés est devenue marginale alors que la
l’organisation des services publics représente le cœur des activités du secteur public. Ces
activités regroupent les services dits « d’intérêt général » ou d’ »utilité publique » que la
collectivité décide de financer pour les rendre disponibles à l’ensemble des citoyens./…/
Le degré d’intervention de la puissance publique varie fortement selon les pays dans d’autres
secteurs comme la santé ou l’éducation, en fonction de l’interprétation qui est faite de leur
caractère d’ « intérêt général » la production de services publics présente en effet des formes
très diverses : ces services peuvent faire l’objet d’un monopole public ou non et leur
production peut être assurée par le secteur public, par le secteur privé ou encore par les
deux. »
Bozio A., Grenet J. (sous la direction de), Economie des politiques publiques, repères, La
Découverte, 2010, p 69-70.
Document 10 les caractéristiques de services publics en France
« Le régime juridique du service public est organisé autour de trois grands principes. Le
premier est celui de la continuité du service public. /…/ Il repose sur la nécessité de
répondre aux besoins d’intérêt général sans interruption. Cependant, selon les services, la
notion de continuité n’a pas le même contenu (permanence totale pour les urgences
hospitalières, horaires prévus pour d’autres). /…/
Le deuxième principe est celui de l’égalité devant le service public, lui aussi principe à
valeur constitutionnelle, est l’application à ce domaine du principe général d’égalité de tous
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devant la loi, proclamé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Il
signifie que toute personne a un droit égal à l’accès au service, participe de manière égale aux
charges financières résultant du service (égalité tarifaire sauf pour les services facultatifs, tels
que les écoles de musique), et enfin doit être traitée de la même façon que tout autre usager du
service. /…/
Enfin, le dernier principe de fonctionnement du service public est celui de l’adaptabilité ou
mutabilité. Présenté comme un corollaire du principe de continuité, il s’agit davantage
d’assurer au mieux qualitativement un service plutôt que sa continuité dans le temps. Cela
signifie que le service public ne doit pas demeurer immobile face aux évolutions de la
société ; il doit suivre les besoins des usagers (ex : souplesse d’organisation des services
publics) ainsi que les évolutions techniques (ex : passage, au début du XXe siècle, du gaz à
l’électricité).
À ces éléments s’est ajoutée la place traditionnellement importante de l’État en France.
Depuis l’époque de Colbert (XVIIe siècle), la puissance publique a toujours considéré qu’elle
avait un rôle à jouer dans le développement économique du pays. Le service public a souvent
servi de fondement à cet effort de développement dans des domaines extrêmement variés :
transports ferroviaires (Plan Freycinet à la fin du XIXe siècle), transports aéronautiques
(Concorde), téléphone (appui donné à l’entreprise Cit-Alcatel durant les années 1970)… »
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/notionservice-public.html
Comparez la notion de production publique et de service public.
Recensez différents types de service publics. Quels sont les points communs ?
Vrai ou faux : dans l’Union Européenne les services publics sont identiques dans tous les
pays. Justifiez votre réponse.
222- les services publics selon l’Union européenne : une exception ?
Document 11 SIG, SIEG et service universel
« Les traités sur l’Union européenne et instituant la Communauté européenne accordent une
place importante au principe de concurrence. C’est pourquoi les rares dispositions traitant des
services publics ne se présentent que comme des exceptions au principe de concurrence,
envisagées de manière très restrictives.
Dans le vocabulaire européen, on ne parle pas de services publics mais de « services d’intérêt
général (SIG) » et de « services d’intérêt économique général (SIEG) ». Cependant, seuls les
SIEG sont mentionnés dans les traités européens mais sans être définis. Dans la pratique, les
SIG désignent les services marchands et non marchands [justice, police, etc.] que les États
considèrent comme étant d’intérêt général et qu’ils soumettent à des obligations spécifiques
de service public. Les SIEG ont un sens plus restreint et désignent uniquement les services de
nature économique soumis à ces obligations de service public (ex : transports, services
postaux, énergie, communications). Ils constituent en quelque sorte un sous-ensemble des
SIG. Seuls les SIEG sont soumis aux règles de la concurrence, à la seule condition que
l’accomplissement de leur mission ne soit pas compromis. »
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/notionservice-public.html
Document 12
« [La notion service public à la française] repose en effet sur l'idée que, dès que l'intérêt
général est en jeu, le marché doit être contrôlé ou éliminé. L'approche anglo-saxonne est
exactement inverse: ce n'est que lorsque les mécanismes marchands ont fait la preuve de leur
incapacité à satisfaire l'intérêt général que l'Etat doit intervenir. Au sein de l'Union
européenne, le conflit entre les deux approches est très important, puisque, si la France devait
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abandonner sa conception du service public, il lui faudrait prouver que l'intérêt général est
mal servi par les mécanismes marchands pour justifier que tel service public demeure assuré
par
une
entreprise
publique
ou
une
administration.
Toutefois, une synthèse semble s'opérer autour de la notion de service universel: est ainsi
appelé tout service public dont on estime que chaque citoyen doit pouvoir bénéficier, soit
gratuitement, soit par identité des conditions marchandes d'accès (prix du kWh ou du timbreposte, par exemple, quelle que soit la localisation de l'usager). Le service universel ainsi
défini doit desservir tous les usagers aux mêmes conditions, à charge, pour la puissance
publique, d'apporter à l'organisme chargé de rendre ce service les moyens financiers
nécessaires pour assurer cette égalité d'accès. Le rôle de la puissance publique n'est donc plus
de rendre le service, mais de le définir et de le financer, les entreprises qui souhaitent le rendre
devant, quant à elles, équilibrer leurs coûts à partir de leurs ventes et de l'apport public
correspondant au surcoût impliqué par l'égalité d'accès. »
Alternatives économiques, L’économie de A à Z, dictionnaire en ligne d’Alternatives
économiques, www.alternatives-economiques.fr/Dictionnaire_fr_52__def1362.html
Comment appelle-t-on les services publics dans le vocabulaire de l’Union européenne ?
Quelles sont les caractéristiques des Services d’Intérêt Economique Générale (SIEG) ?
Donnez des exemples de service universel (pensez au téléphone).
Pourquoi parler d’exception des services publics ? Est-ce que cela correspond à l’approche
française traditionnelle ?
Notions à retenir :
Union politique, zone de libre échange, union douanière, marché commun, marché unique,
Union Economique et Monétaire (UEM), critères de convergence, politique de la
concurrence, Europe sociale, subsidiarité, service public, service d’intérêt général, service
universel
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