Dans le rapport au monde et à nous-même, une bonne

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Religion
Philosophie
Science
Philosophie morale
I. Avant-propos
Philosophie (« Amour de la sagesse) : Née du polythéisme en Grèce antique, la philosophie
de Socrate, Platon et Aristote, défendait alors une tradition particulière, fort différente de la
philosophie monothéisme qui verra le jour avec le christianisme.
La philosophie défend un désir profond de sagesse qui s’oppose au conformisme et à
l’obéissance. Son objectif principal est la réussite d’une vie et son outil est la raison.
Cette dernière apparaît sous forme de la flexion et de l’argumentation qui impliquent par
leur partage, d’enrichir la vision de monde et d’ainsi, être à même de faire les choix qui
mèneront à une vie réussie.
La philosophie, dans sa conception antique, tente de connaître la nature, la vie en société, la
psychologie et l’économie ; de manière à élaborer une sorte de savoir global et nécessaire à
l’appréhension d’une vie réussie. C’est en ce nom qu’Aristote se mit à rédiger la première
véritable encyclopédie traitant de sujets aussi variés que la physique, l’astronomie, les
animaux et leurs organes.
Cette approche rationnelle des différents domaines s’est actuellement dispersée. En effet, la
science que l’on connaît actuellement, est un phénomène récent, né dans l’Europe moderne du
XVIIème siècle. Cette nouvelle approche prend toute son essence dans l’expérience et la
théorie. Sa méthode critique exige 3 qualités : la rigueur, la précision et qualité de pouvoir
être prouvée.
Dès lors, la philosophie que nous connaissons est fort différente : elle s’est vue retiré
nombreux de ces savoirs par la science, qui de par leurs dispersions, ne remplissent plus les
conditions d’une sagesse globale pour l’individu, nécessaire à s’orienter dans existence.
Ainsi, cette « nouvelle » philosophie, tout en recourant à la raison, s’intéressera à différents
objets : la sagesse et la philosophie de vie, à travers le sacré via la rencontre avec les croyants.
Même objet Même instrument
(philosophie de vie) (la raison)
Instruments différents Objets différents
(Raison >< Foi) (connaissance >< philosophie de vie)
Objets différents
Instruments différents
De nombreux conflits vinrent alors s’installer entre la religion et la philosophie qui ne
partageait par la même instrument : foi vs raison.
NB : La philosophie moderne se divisa rapidement en deux courants fondamentaux :
- Le pluralisme des religions : s’opposant aux privilèges acquis par la religion en
place, et prenant plaisir à exploiter nombre de textes sacrés
- L’athéisme : pratique de la raison pour démonter le sacré
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II. La philosophie morale
La morale : se donne pour objectif de distinguer le Bien du Mal, et de mesurer la gravité des
actes qu’ils peuvent engendrer. Ainsi, par exemple, cette discipline nous permet d’une part
de différencier des actes tel que le vol et le génocide, mais aussi de distinguer dans
l’avortement le Bien (l’épanouissement de la femme) et le Mal (le meurtre délibéré).
La philosophie morale consiste donc à l’approche de la morale par voie de la raison, soit ôter
la morale de son contenue scientifique, en observant uniquement la légitimité de son acte (le
but premier de son action).
On distingue deux dimensions à la philosophie morale :
- la dimension individuelle : notre philosophie, celle qui mène notre existence
- la dimension collective : la philosophie de tous, la philosophie politique.
La politique se voue au contrôle des individus, dans une conception générale du Bien. Elle
attribue à l’Etat le monopole de la violence légitime, au nom de loi à respecter. Toutefois,
elle s’impose une certaine rigueur de manière à ne pas sombrer dans la tyrannie.
Bien que l’Etat impose ses règles, sans prendre de la réflexion individuelle de chacun (et par
la même de sa philosophie personnel), il garantit notre liberté, celle des autres et la
compatibilité de ces libertés (cœxistence et liberté de c onscience).
III. La laïcité
Jusqu’au 17ème siècle, la religion monothéiste constituait un obstacle majeur à la philosophie.
En effet, cette dernière interdisait l’usage de la raison contre le créateur.
Aujourd’hui, cet obstacle n’existe plus, grâce à la laïcisation (notion centrale de la
philosophie) imposant la liberté de conscience.
La laïcité reste toutefois imprécise : sa définition diffère selon les individus.
Laïcité (laos=peuple) : Elle concerne un Etat de tout le peuple, c’est pourquoi, elle ne peut
être au services de certaines conceptions de l’existence (types religieux). Ainsi, la laïcité
veut que la sagesse soit individuelle : chaque individu doit respecter les convictions de l’autre,
sans chercher à imposer les sienne. L’Etat doit alors être le garant de la coexistence et de
l’harmonie dans la liberté de conscience.
La laïcité se donne également le droit de restreindre la liberté d’expression au nom du
« politiquement correct », de manière à protéger l’intégrité de chacun et d’exclure le racisme.
Le débats de caricatures : dernièrement, des caricatures religieuses ont déchaînés les fureurs.
Ce problème nous ramène à la liberté d’expression. Cette dernière a, en effet, des limites
bien définies : pas de propos diffamatoires, préserver la vie privée. Mais comment réagir vis-
à-vis de ces caricatures ?
En leur admettant une tendance raciste. Les lois européennes peuvent alors intervenir puisque
celles-ci soutiennent que la racisme n’est pas la critique d’une religion (recourant de la liberté
de conscience) mais bien une critique d’un groupe, motivée par des préjugés (=> diffamation
collective, cf. affaire Handyside (Laïcité))
La laïcité se voue également à la défense des libertés individuelle : définir la limite entre le
collectif et l’individuel, afin que le collectif ne prenne pas le pas sur l’individu, lui imposant
sa conception (>< régime totalitaire qui s’oppose aux libertés individuelles pour faire valoir
les valeurs collectives).
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Comme nous l’avons vu, même si la laïcité est synonyme d’une certaine liberté, elle impose
certaines restrictions afin d’empêcher les libertés des autres d’empiéter sur les nôtres (sinon,
tribalisme : segmentation communautaire, loi de la jungle et dissolution de l’Etat, remplacé
par un despotisme du dominant).
Dès lors, l’Etat se confie le rôle d’arbitre impartial qui, au nom de la violence légitime, va
sanctionner le dépassement de certaines limites et va, par la même, imposer des limites entre
la sphère publique et la sphère privée.
Pour définir efficacement ces limites, on doit alors faire recours à la philosophie politique
(limites des libertés individuelles) et à la philosophie existentielle (limites de l’Etat, pour
préserver la philosophie de vie).
IV. L’angoisse de la liberté :
Quelques principes de base, au centre de la philosophie morale :
Tolérance : Appréciation et acceptation d’un mode de vie ou de pratiques
Intolérance : tendance de l’individu à chercher à supprimer ce qu’il n’aime pas (rejet)
La philosophie préconise pour l’élaboration d’une bonne vie : l’examen (critique, observation
et sélection) de ce qui est acceptable ou non. Toutefois, cet examen se doit ne pas être trop
réfléchi pour laisser une place conséquente à la spontanéité.
Cette conception de la philosophie est souvent entachée par les préjugés (opinion préalable,
généralisation hâtive souvent peu fondée).
Notons que les régimes autoritaires sont considérés comme reposant sur les seuls préjugés
d’une seule conception de vie juste.
On distingue deux types de préjugés :
Préjugés de faits (j’aime ou j’aime pas)
Préjugés de valeurs (choix, préférence et dénigrement des autres conceptions cf.
Conflit israélo-palestinien, l’Allemagne sous Hitler, Taslima
Nasreen (les démocraties résisteront-elles au terrorisme ?)
V. La recherche philosophique du réel
Dans le rapport au monde et à nous-même, une bonne référence au passé est indispensable
pour éduquer et ne pas répéter les mêmes erreurs.
Toutefois, notre perception du passé est souvent altérée de par des traces incomplètes ou
diverses manipulations.
Cette manipulation du passé est assez fréquente. Citons notamment Georges Orwell (écrivain
et journaliste britannique du 19ème, qui s’est consacré à la dénonciation des totalitarismes et
des injustices issues du capitalisme) qui donnait une image du passé qui étayait ses théories.
Comme tout à chacun néglige les éléments du passé qui ne lui convienne pas, pour ne garder
(voir même amplifier) que les faits qui lui sont les plus flatteurs.
On retrouve également ce type de manipulation au centre des conflits entre communautés.
Ainsi, chaque communauté se donne raison en sélectionnant et en exagérant les faits qui lui
donne raison et qualifie l’autre de bourreau
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Dès lors, face à ces incertitudes et la reconstruction difficile du passé qu’elles suscitent, la
réaction de nombreux sujets iront dans le sens d’une simplification qui se traduit par des
préjugés. Préjugés par lesquelles : on catégorise, crée des a priori ; entraînant ainsi un
fragmentation du monde et un recours à la tribalisation, qui mènent au rejet.
C’est face à ce refus de la difficulté du monde que les philosophes vont intervenir. Ils vont
ainsi s’attaquer à l’angoisse qui appelle aux préjugés communautaires, de manière à ouvrir
l’homme, qui se cantonnait à ses espaces, aux autres et à d’autres points de vue.
L’un de ces premiers philosophes fut Socrate. Athénien, Socrate naquit dans une période où
la Grèce était partagée entre le régime démocratique des petites citées dominées par Athènes
et le régime aristocratique des grecs de fonds (perses) dominés par Spartes. Ces derniers,
puissants adversaires, menèrent un combat sans fin jusqu’à une guerre mythique (480 av. JC)
où Spartes dut rendre les armes.
En 430 av. JC, une seconde guerre eut raison d’Athènes. Cette fois, il s’agissait d’une guerre
interne menée par les pauvres mécontents, à la mort de Périclès. (Périclès était considéré
comme un grand sage de la Grèce antique, une personnalité d’une grande qualité de décision
qui dominait l’assemblée démocratique).
Face au régime démocratique fragile en déclin, Socrate, qui connut les différents régimes
précités, dit : « Démocratie ne signifie pas que tous les gens de l’Agora* monte sur la
Pnyx* »
En d’autres termes, Socrate dénonçait le fait que chacun n’ai pas droit à une participation
politique (les femmes, esclaves et métèques = travailleur/commerçant non naturalisés). Ainsi,
même si le régime en place est plus démocratique que le régime aristocratique, il est pourtant
loin d’être réellement démocratique.
Régime aristocratique = les « meilleurs » gouvernent
Les meilleurs sont ceux qui fréquentent le sacré, qui en sont le plus proches
Ex : - Chamanes (prêtres guérisseurs) : avaient une influence sur la cité et son gouvernement
car ils avaient ouvert la porte sur un domaine inconnu
- Pape : volonté de gouverner en invoquant le fait que Jesus (fils de Dieu) avait confié les
clefs de l’église à Pierre => On donne, à Pierre et à ses successeurs (les papes),
le pouvoir d’orienter la vie des gens et la politiques
En Grèce, la différence entre profane et aristoïe (proche du sacré/ de la vérité) était plus
complexe en cela qu’il régnait un polythéisme (dieux de l’Olympe et autres) dont les histoires
(mythes) variaient d’une cité à l’autre. Ainsi, ici, les aristoïes étaient ceux qui se prévalaient
d’être descendant d’êtres divins. Introduisant ainsi l’idée d’une aristocratie différente
(supérieure) du peuple => Autorité justifiée par une référence à un passé lointain
(généalogie), tout comme le pape en tant qu’héritier de Pierre
Régime démocratique : Les orateurs viennent, présentent des politiques et le peuple vote.
Tous les citoyens sont égaux face au vote, la majorité l’emporte. Il s’agit d’une démocratie
directe : le peuple n’est pas représenté, il vote directement.
* Les régions athéniennes étaient divisées en plusieurs places spécialisées : un place
religieuse, un place publique (Agora), un place politique (la Pnyx), …
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Ainsi Socrate s’efforcera de lutter contre ce que Aristote définira abusivement comme le
sophisme. Sa technique est le contrôle du raisonnement : il ne critique pas le raisonnement
mais l’interroge de façon dirigé pour en trouver la fail. De plus, par ses questions
redondantes, il va à l’essentiel et interrompt les longs monologues qui sont à la base de la
perversion par la confusion générale => appel à une rhétorique courte par un jeu de questions-
réponses. (cf : Huis-Clos de Sartres : à lire !)
Socrate s’attaque à la notion de vraisemblance : ce qui ressemble au vrai sans l’être tout à
fait => on peut aller au-delà de cette vérité en ne s’attaque qu’à la nécessité de choses, en
passant progressivement de l’exemple à l’idée des choses : « il n’y a de science que du
général, mais il n’y a de réalité que du singulier » écrit Platon. En d’autres termes, des idées
générales ne peuvent être appliquées qu’à des cas singuliers.
Exemple : le mot « table » : si on veut la décrire à partir d’un objet devant soi, on va utiliser
une série de mots généraux (=attributs) pour définir cette table au singulier. Parmi ces
attributs, on distingue des termes nécessaires et des termes contingents.
Contingence = ce qui pourrait ne pas exister sans perdre de sens (terme propre à Socrate)
Dans le sophisme, Socrate constate que la perfidie du discours réside dans la place des
attributs contingents se faisant passer pour des arguments essentiels ou nécessaires. Dès lors,
le jeu de Socrate permettra de distinguer ces différents attributs.
Commentaires sur le Sophisme :
A l’époque de Socrate, les sophistes étaient des philosophes qui éduquaient la jeunesse
athénienne à la rhétorique : ils enseignaient l’art de bien parler, de développer au mieux une
idée afin de pouvoir la présenter à la communauté (premisses-arguments-conclusions). Les
sophistes étaient respectés de tous, reconnus comme professeurs de la sagesse démocratique,
ils avaient énormément d’influences sur l’assemblée de la Pnyx (cf. Périclès)
Pourtant, cent ans après, Aristote (disciple de Platon, lui-même, disciple de Socrate)
redéfinira le sophisme :
- paralogisme (= contre la raison) : généralisation abusive par l’emploi de mauvais
termes et le manque du structure qui mène à la
confusion générale.
- Sophisme : erreur de raisonnement pervers, pire que le paralogisme puisque ici,
l’erreur de raisonnement est volontaire. Il s’agit de connaître le bon
raisonnement et de choisir le mauvais => perversion démocratique
Ce passage d’une conception positive qui permet de corriger le paralogisme à une conception
encore plus négative que ce dernier s’explique par une assimilation progressive du sophisme à
une démagogie par discours exotérique (pour le plupart des sophistes)
- Démagogue : qui conforte le peuple
- Discours ésotérique : consiste à donner une raison aux choses
- Discours exotérique : consiste à invoquer son démon : c’est comme ça parce que
c’est comme ça
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