de l’esprit humain gisent dans l’inconscient. C’est le symbole, et non le
concept, qui les appelle à la lumière.
La démarche initiatique propre à la maçonnerie traduit par ses symboles
une aspiration profonde de l’être humain : découvrir l’Autre en nous, la
personnalité plus vaste, le Soi. Métempsychose des pythagoriciens,
résurrection chrétienne, réincarnation gnostique, quête du Graal ou
renaissance à l’intérieur des limites temporelles de la vie humaine telle que
nous la cherchons par nos initiations, autant de facettes de cette aspiration.
Les alchimistes médiévaux ont transposé la transfiguration du Christ par la
recherche, en chaque homme, de la Pierre ignée : la pierre de feu. Pourquoi
utiliser le symbole de la pierre ? La pierre n’est-elle pas inerte,
inorganique ? Comment la pierre pourrait-elle symboliser cette aspiration à
devenir un homme rénové, meilleur ?
L’aspiration à la renaissance surgit des profondeurs de l’esprit humain, et
non de sa conscience. C’est pourquoi les symboles qui l’exprime ne sont pas
l’invention de la conscience, mais une manifestation spontanée du
psychisme. Dans l’inconscient, la pierre ronde et sombre, libérée par la
rupture de la roche, et l’homme nouveau, l’homme formant une totalité,
sont identiques. Mais ce qui est un pressentiment et une vérité pour
l’inconscient devient une absurdité pour la conscience et sa volonté d’être
claire et distincte. La conscience a toujours séparé l’esprit de la matière.
Descartes, notre maître de rationnalisme, explique bien cela dans son
Discours de la méthode. L’homme est esprit, la nature est matière. Par la
raison, l’homme doit se rendre maître et possesseur de la nature. Nous
voyons sujourd’hui où cela a mené.