Les concepts introduits en classe de première scientifique
Quels outils d’analyse et de mesure des systèmes ?
La conductimétrie est introduite comme technique de mesure adaptée aux solutions ioniques. Cette
technique est reprise en classe terminale scientifique dans l’enseignement obligatoire et en spécialité.
Elle repose sur le fait que les solutions ioniques sont conductrices et que la conductance d’une portion
de solution dépend à la fois de la nature des espèces ioniques présentes et de leurs concentrations
molaires effectives.
Il est essentiel de ne faire varier qu’un des facteurs à la fois. Par exemple, si l’on suit l’évolution de la
conductance G d’une solution donnée -une solution de chlorure de sodium par exemple- en fonction
de sa concentration molaire c, une relation simple (étalonnage) peut être établie entre G et c, qui
conduit à la possibilité de déterminer la concentration molaire de n’importe quelle autre solution de
chlorure de sodium par exploitation de la relation ou de la courbe d’étalonnage.
On peut aussi travailler à volume quasiment constant dans un système en solution qui est le siège
d’une réaction chimique. Dans ce cas, c’est le remplacement progressif de certaines espèces ioniques
réactives par d'autres espèces (ajoutées ou produites) qui conduit à la variation de la conductance. Un
raisonnement sur l’évolution des quantités de matière ionique au sein de la solution permet de définir
la notion d’équivalence et de réaliser des dosages par titrage.
Ce sont les réactions acido-basiques et d’oxydoréduction qui servent de support à ces titrages. On
introduit expérimentalement et sans développement quantitatif à ce niveau, les notion de couple
acide/base et de couple oxydant/réducteur associés respectivement à des transferts de protons et
d’électrons.
La cohésion de la matière : comment distinguer les différents niveaux ?
Une distinction est faite entre les différents niveaux de cohésion de la matière. Le rôle des interactions
est abordé en première S à plusieurs occasions et illustré par l’expérience. Les molécules sont
construites en respectant des règles d’association entre atomes. L’interaction fondamentale à l’origine
de la liaison covalente est l’interaction électromagnétique. La réaction chimique fait intervenir de fortes
énergies associées à la redistribution des électrons entre les atomes. Ces entités, atomes, molécules
et ions, peuvent se lier avec une énergie plus faible dans les liquides et les solides.
La molécule d’eau, qui possède un dipôle électrique, peut se lier à des ions (solvatation), à d’autres
molécules d’eau (constitution des phases condensées liquides et solides), à d’autres molécules
polaires (solubilité des alcools et des amines). La nature des liens établis entre molécules explique les
différences de température de changement d’état, de solubilité, le comportement hydrophile ou
hydrophobe, la structure des protéines et au-delà leur synthèse (étudiée dans l’enseignement de
biologie). Un second niveau de structuration de la matière apparaît donc, gouverné par des liaisons
moins énergétiques.
La fin du programme de première S suggère d’ailleurs de comparer les ordres de grandeur des
énergies de cohésion dans les molécules -liaisons covalentes- et entre les molécules. Autrement dit
d’expliquer pourquoi il est possible de faire bouillir de l’eau sans en briser les molécules et de séparer
les deux brins de l’ADN sans en briser la chaîne de nucléotides.
Et la chimie organique ?
Comme dans le programme de la classe de seconde, la chimie organique n’apparaît pas
explicitement dans le programme, pas plus que la chimie inorganique, mais elle y est bien présente,
chaque année avec une approche différente. Ainsi, les familles de composés (alcanes, alcènes,
alcools, etc.) ne sont pas introduites par une approche systématique de type monographie ; le vaste
champ de la chimie organique, dans la partie intitulée “ La chimie créatrice ”, est défini à partir de
l’extraordinaire capacité de l’atome de carbone à s’entourer d’atomes d’hydrogène, d’oxygène et
d’azote pour constituer les milliards de molécules qui constituent les êtres vivants
La formule chimique a du sens pour un chimiste, elle est un outil qui permet de rationaliser et de
prévoir des propriétés. Les molécules sont analysées sous l’angle de leur squelette carboné et des
éventuels groupes caractéristiques qui y sont attachés. On montre d’abord l’influence du squelette
carboné et des groupes caractéristiques sur les propriétés physiques (température d’ébullition,
solubilité, densité) avant d’établir que les propriétés chimiques dépendent plutôt du groupe
caractéristique. La notion de famille de composés émerge des relations structure-propriétés.
D’autre part, il est prévu de mettre en évidence sur des exemples simples la stéréoisomérie
géométrique (alcènes de type Z et E). En revanche, on n’envisagera pas au lycée d’étudier la
stéréoisomérie due à l’existence d’un atome de carbone asymétrique. En effet, les programmes de