Master spécialité Ecologie, Biodiversité et Evolution (EBE) Proposition de stage de M2 Année 2008-2009 Titre du stage : Effets de la structure du paysage agricole sur la distribution et les tendances de passereaux Laboratoire d’accueil : CEBC-CNRS Intitulé du laboratoire : Centre d’Etudes Biologiques de Chizé Intitulé de l’équipe : Biodiversité, régulation des populations et gestion des ressources naturelles Responsables du stage : Nom : Thomas Cornulier et Pablo Inchausti Tél : 05 49 09 35 58 et 05 49 09 96 15 Email : [email protected] et [email protected] Références dans le domaine : Benton T. et al (2003) Farmland biodiversity: is habitat heterogeneity the key? Trends in Ecology and Evolution 18 :182-186. Chamberlain, D. E. et al (1999). Effects of habitat type and management on the abundance of skylarks in the breeding season. Journal of Applied Ecology 36:856-870. Gill J. et al. (2001) The buffer effect and large scale population regulation in migratory birds Nature 412: 436-438. Newton, I. 2004. The recent declines of farmland bird populations in Britain: an appraisal of causal factors and conservation actions. Ibis 146:579-600. Robinson, R. & Sutherland, W. (2002) Post-war changes in arable farming and biodiversity in Great Britain. 39: 157176. Siriwardena, G. & Stevens, D. (2004) Effect of habitat on the use of supplementary food by farmland birds in winter. Ibis 146: 144-154. Description du stage Un déclin sans précédent de la biodiversité en milieu agricole est constaté en Europe depuis les années 1970 pour la plupart des groupes taxonomiques (Robinson & Sutherland 2002), mettant en cause l’intensification des modes de production agricoles. Les oiseaux ont été particulièrement étudiés à cet égard (Newton 2004). Deux hypothèses principales ont été proposées pour lier le déclin des oiseaux avec l’intensité des pratiques agricoles : la réduction des ressources alimentaires (en hiver et lors de la saison de reproduction) et l’homogénéisation des habitats (Chamberlain et al 1999). Bien que la réduction des ressources alimentaires ait été montrée comme un facteur clé du déclin de la survie ou du succès reproducteur des oiseaux en milieu agricole (Siriwardena & Stevens 2004), le rôle de la disponibilité des habitats dans l’espace et dans le temps sur la distribution et l’abondance des oiseaux reste encore mal connu. L’hétérogénéité de l’habitat est en particulier considérée comme un facteur important, car donnant accès à une combinaison de milieux complémentaires au fil de la saison de reproduction et au sein d’un même domaine vital (Benton et al 2003). Ces deux hypothèses ne s’excluent pas mutuellement. Cependant peu d’études ont été en mesure d’évaluer le rôle de l’habitat directement, notamment à cause du manque de données sur la distribution des oiseaux, des ressources et sur l’occupation des sols suffisamment précises à des échelles spatiales adéquates. L’évaluation du rôle de la structure de l’habitat nécessite de prendre en considération les critères de choix d’habitats des espèces. L’approche classique des analyses de sélection des ressources repose sur l’estimation, à un temps donné, de relations entre la présence d’une espèce et la quantité de ressources (dont l’habitat) disponibles. L’une des limitations majeures de cette approche concerne son aspect statique, qui suppose la relation espèce-ressource immuable. Or, plusieurs études montrent qu’à taille de population élevée, de nombreux individus peuvent être contraints à utiliser des habitats sub-optimaux, alors que seuls les milieux les plus favorables sont utilisés à population réduite, conformément à la théorie du « buffer effect » (Gill et al 2001). La prise en compte de l’aspect temporel et densité-dépendant de la sélection de l’habitat peut donc considérablement améliorer la compréhension de la distribution et des tendances des populations. L’objectif de ce stage est d’étudier le rôle de la structure du paysage agricole sur les abondances et distribution d’au moins deux espèces, l’Alouette des champs et le Bruant proyer, à l’aide d’analyses statistiques. Nous souhaitons apporter des connaissances nouvelles par rapport aux études existantes en cherchant à répondre à des questions encore non résolues, notamment : Distinguer l’effet de la diversité ou de l’identité des milieux sur les tendances populationnelles Comparer différentes mesures de l’hétérogénéité de l’habitat comme variables explicatives Tester les variations de sélection de l’habitat en fonction de la taille des populations (« buffer effect ») Nous disposons de données à grande échelle (340 Km²) dans le site d’étude du CNRS-Chizé sur la présence et l’abondance de passereaux chanteurs dans un réseau de 160 points d’écoute effectués deux fois par an depuis 1995. Sur la même période, l’occupation des sols a été relevée chaque année à l’échelle de la parcelle sur l’ensemble du site d’étude. Cet ensemble de données permettra d’effectuer une analyse détaillée des relations entre la présence et l’abondance des espèces de passereaux et la structure du paysage agricole. Une étude additionnelle fournit des données annuelles d’abondance et de biomasse d’arthropodes à une plus petite échelle spatiale. Nous pourrons ainsi évaluer la part de la disponibilité des ressources alimentaires lors de la saison de reproduction et de la structure du paysage sur les abondances et distributions des passereaux dans le milieu agricole. Compétences et motivations du candidat: le candidat devra avoir un intérêt pour l’écologie des populations, un minimum de compétences en analyses statistiques, ainsi que la volonté de se former et d’être formé aux modèles mixtes et à l’utilisation de SIG (ArcGIS 9.2). Pour les stages de M2 UNIQUEMENT Ce stage est destiné aux étudiants EBE inscrits dans un parcours Recherche o Ce stage pourrait se poursuivre par une thèse Rémunération : Le stage sera rémunéré à hauteur de 379 €/mois selon les réglementations du CNRS.