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COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
Bruxelles, le 20.2.2009
COM(2009) 79 final
COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN, AU
CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN, AU COMITÉ
DES RÉGIONS ET À LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE
Cinq ans d'UE élargie
- Résultats et défis économiques -
{SEC(2009) 177}
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CINQ ANS D'UE ÉLARGIE - UN TOURNANT HISTORIQUE
Douze pays d'Europe centrale et orientale ainsi que de la région méditerranéenne ont rejoint
l'Union européenne en deux vagues, en 2004 et en 2007. C'était le premier élargissement
d'une telle ampleur, un pas historique vers l'unification de l'Europe après plusieurs décennies
de dissensions résultant de la guerre froide. Cinq ans après les adhésions de 2004,
l'élargissement s'est soldé par un vaste succès pour l'UE et ses citoyens, et il a permis de
réaliser l'un des objectifs initiaux de l'intégration européenne.
Par leur nombre et leur dynamisme, les nouveaux États membres ont rendu l'UE plus forte et
culturellement plus riche. Le processus d'élargissement a contribué à construire et à
consolider la démocratie après la disparition des régimes communistes. Il a renforcé la
sécurité en Europe, en assurant un ancrage de stabilité crucial dans une période de conflits et
de soulèvements à l'intérieur et autour de notre continent. Il a considérablement stimulé nos
économies et amélioré le niveau de vie dans les nouveaux États membres, ce dont les anciens
pays membres ont également profité grâce aux nouvelles opportunités d'exportation et
d'investissement. Il a renforcé l'économie de l'Union dans son ensemble, grâce aux avantages
liés à l'intégration dans un marché intérieur plus vaste.
Dans la mesure il a accéléré les réformes structurelles, l'élargissement a également mieux
préparé l'Europe à profiter des avantages et à relever les défis de la mondialisation en la
rendant plus compétitive vis-à-vis du reste du monde. Par ailleurs, une UE élargie a plus de
poids lorsqu'elle prend position sur des questions d'importance internationale, comme le
réchauffement climatique ou la crise financière mondiale. Dans l'ensemble, l'adhésion des
12 nouveaux États membres a accru l'influence de l'UE sur la scène mondiale et en a fait un
acteur international plus imposant, sur les plans économique et politique.
La présente communication et le rapport analytique qui l'accompagne
1
mettent l'accent sur les
aspects économiques de l'élargissement, examinent les résultats obtenus jusqu'ici sur le plan
économique et identifient les principaux défis à relever. L'élargissement a été bénéfique pour
tous, les anciens et les nouveaux États membres et l'UE dans son ensemble. Certains
craignaient qu'il entraîne des distorsions pour les systèmes économiques et sociaux des
anciens États membres, mais l'expérience montre que ces craintes n'étaient pas fondées.
Néanmoins, une plus grande diversité implique une plus grande coordination et une
intégration plus profonde. Le traité de Lisbonne doit permettre d'absorber l'impact des
élargissements successifs sur les institutions. L'expansion et l'intégration de l'UE sont toujours
allées de pair, et cela restera le cas. Bien sûr, cela comportera de nouveaux défis (y compris
pour les futurs élargissements) mais nous avons les moyens de les relever.
***
Les derniers élargissements de l'Union européenne ont amélioré les conditions
économiques de tous les citoyens de l'UE et renforcé le rôle de l'Europe dans l'économie
mondiale. Ils ont également contribué à stimuler le potentiel de croissance et à accroitre la
résilience de l'économie européenne grâce à une intégration économique plus poussée et à une
meilleure compétitivité. L'UE élargie est aujourd'hui la plus grande zone économique intégrée
1
«Cinq ans d'UE élargie résultats et défis économiques», Économie européenne, n° 1/2009.
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du monde, représentant plus de 30 % du PIB mondial et plus de 17 % des échanges mondiaux
(sans tenir compte des échanges intracommunautaires).
Les cadres institutionnel et juridique et les politiques communes de l'UE ont joué un rôle
important dans cette réussite. Le processus d'adhésion a été marqué par une stabilisation
macroéconomique, la mise en place d'institutions, une convergence des réglementations, des
améliorations de gouvernance, une intégration des échanges et la libéralisation des
mouvements de capitaux, de sorte que bon nombre de retombées positives étaient déjà
visibles avant 2004/2007. L'adhésion à l'UE a ancré les politiques économiques, créé un
environnement économique stable et concurrentiel et encouragé l'investissement public dans
le capital humain et l'infrastructure, ouvrant ainsi de vastes possibilités pour l'initiative privée.
Les investisseurs des anciens États membres et du monde entier ont très vite pris conscience
de ces nouvelles opportunités, et ont injecté des flux de capitaux privés sans précédent dans
les nouveaux États membres. L'accélération de l'intégration financière liée au passage à l'euro
ou à la perspective de l'adoption de la monnaie unique et la mondialisation rapide ont créé un
climat particulièrement favorable pour ce processus. L'intégration totale et réussie des
nouveaux États membres dans la politique de l'emploi et la politique sociale de l'UE mérite
également d'être soulignée. Ces résultats impressionnants reflètent tout l'intérêt d'efforts de
réforme rigoureux combinés au cadre politique de l'UE.
Les entreprises et les citoyens de l'ensemble de l'UE élargie ont clairement bénéficié de
l'élargissement. Dans les anciens États membres, les entreprises tournées vers l'exportation
ont enregistré des gains de compétitivité importants, et la migration des travailleurs a donné
un ballon d'oxygène aux pays qui ouvraient leur marché du travail. Les nouveaux États
membres ont enregistré une croissance rapide de la productivité, une diminution du chômage
et une convergence rapide des revenus. Pour les quatre nouveaux États membres qui ont
rejoint la zone euro depuis l'élargissement, les avantages ont été encore plus importants, dans
la mesure ces pays ont ainsi supprimé le risque de change, réduit les coûts des transactions
et obtenu l'accès aux capitaux à des taux d'intérêt moins élevés.
L'intégration rapide a entraîné de nombreux avantages pour la croissance, mais elle a
également créé des vulnérabilités dans certains des nouveaux États membres, qui ont été
exacerbées par la crise économique et financière actuelle. L'investissement étranger dans
les nouveaux États membres a augmenté très rapidement, favorisant la restructuration
économique, la croissance et l'emploi. Toutefois, dans certains pays, la croissance rapide et
non contrôlée du crédit, alimentée par les emprunts à l'étranger, a entraîné une surchauffe de
l'économie et des déséquilibres extérieurs importants, un accroissement brutal des coûts de
main-d'œuvre au-delà des augmentations de productivité, et une flambée des prix de
l'immobilier. Ainsi, dans certains pays, les capitaux étrangers ont été acheminés de plus en
plus vers des utilisations non productives. Compte tenu de l'augmentation substantielle du
coût des capitaux sous l'effet de la crise financière mondiale, les pays qui affichent des
déséquilibres extérieurs importants doivent maintenant procéder à des ajustements majeurs.
Toutefois, les nouveaux États membres ne sont pas les seuls à être touchés; certains des
anciens États membres connaissent des problèmes similaires.
L'UE élargie est aujourd'hui mieux placée pour relever les défis présents et futurs. Le
pacte de stabilité et de croissance, qui a fait l'objet d'une réforme, fournit un ancrage à moyen
terme qui renforce la crédibilité de la politique budgétaire, tout en laissant une souplesse
suffisante à court terme. Parallèlement, le processus renouvelé de Lisbonne contribue à
identifier et à cibler les réformes structurelles nécessaires pour renforcer encore le potentiel de
croissance et la résilience. Ce processus est soutenu par la politique de cohésion, qui a traduit
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les objectifs de Lisbonne en stratégies régionales de rattrapage et de développement. La
politique de cohésion apporte un soutien substantiel aux États membres de l'UE, dans la
mesure elle leur fournit une assistance financière cruciale et une expertise bien nécessaire,
avec l'appui de la Banque européenne d'investissement et, le cas échéant, de la Banque
européenne pour la reconstruction et le développement. Le mécanisme renforcé de soutien
financier des balances de paiements permet à l'UE d'offrir une assistance financière adéquate
aux États membres qui n'appartiennent pas à la zone euro et qui ont besoin d'une aide
temporaire pour procéder à un ajustement sans heurts. Ces mécanismes de soutien sont
maintenant disponibles pour les nouveaux États membres et peuvent favoriser l'ajustement
nécessaire.
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