I- LES RESEAUX TELEINFORMATIQUES
Introduction
7
Les réseaux téléinformatiques englobent les réseaux de télécommunications et les réseaux de transmission de
données. Il est de coutume de différencier trois types fondamentaux de réseaux : les réseaux locaux (Local Area Network ou
LAN), les réseaux métropolitains (Metropolitan Area Network ou MAN) et les réseaux étendus (Wide Area Network ou WAN),
par considération d’un certain nombre de critères plus ou moins déterminants. Critères qui intègrent des considérations
physiques, architecturales, des considérations sur les caractéristiques techniques et logiques ainsi que les performances du
réseau… Pour la mise en oeuvre pratique de ces réseaux et leur interconnexion, une large gamme de technologies existe
qu’il semble judicieux de présenter même si pour ne pas être très excentrique, l’on s’attardera davantage sur les
technologies des réseaux étendus.
Les
I-1 Les critères de classification des réseaux téléinformatiques
Entre autres critères de classification de réseaux téléinformatiques, on peut énumérer la distance, le débit, la
topologie, le modèle d’architecture de communication, le mode de gestion (public ou privé) et la technique de transferts
d’informations.
I-1-1 La distance et le débit
La distance permet de différencier les réseaux locaux, les réseaux métropolitains et les réseaux étendus.
Les réseaux locaux sont en général caractérisés par des distances inférieures ou égales à 1km entre stations et
des bit inférieures ou égaux à 1Gbps. Ce type de réseaux est davantage utilisé pour des installations privées. Trois
technologies y émergent : L’Ethernet, le Token Ring et l’ATM (Asynchronous Transfert Mode).
Les réseaux métropolitains ont pour cadre géographique un campus, une ville, pour des distances de quelques
dizaines de kilomètres. Le débit est généralement inférieur à 1Gbps et ce type est plus utilisé par des opérateurs privés de
télécommunication. Les principales technologies sont :le FDDI (Fiber Distributed Data Interface à 100Mbps), le DQDB
(Distributed Queue Dual Bus à 140Mbps), l’ATM (155 ou 622Mbps) et le Gigabit Ethernet (1Gbps)
Les réseaux étendus réunissent les installations d’un ou de plusieurs opérateurs de télécommunications sur de
grandes distances entre stations. On en distingue deux classes selon le débit : la classe des réseaux ayant un débit inférieur
à 1Mbps et celle des réseaux à débit supérieur à 1Mbps.
I-1-2 La topologie
Elle signe la structure d’interconnexion des nœuds, liens et terminaux. On distingue la topologie physique qui
traduit la nature des interconnexions matérielles (bus, étoile, anneau, arbre, maillé), et la topologie logique qui traduit le
mode de circulation des informations dans le réseau. On distingue également deux classes : le mode par diffusion
l’information est transmise vers tous les équipements du réseau, mais n’est consommée que par le destinataire grâce à
l’adresse contenue dans le message et le mode point à point la communication se fait via des nœuds du réseau, nœud
après nœud. La transmission se fait également en mode connecté ou en mode datagramme. Dans le premier cas, le circuit
est pré-établi et libéré à la fin de la communication avec sécurisation, pré négociation des paramètres de communication,
itinéraires identiques pour les paquets, et orientation grâce aux numéros des circuits. Dans le second cas, le chemin n’est
pas pré-établi. Il y’a donc possibilité de chemins différents. Les principaux inconvénients sont : les risques de
déséquencement, et la nécessité de grandes mémoires tampons aux nœuds. En revanche on a une efficacité et une
robustesse élevées.
I-1-3 Les Modèles d’architecture de communication
I-1-3-1 Le Modèle OSI
Le modèle d’interconnexion des systèmes ouverts ou OSI (Open System Interconnection) provient de la
normalisation ISO (International Standardisation Organisation) et est un empilement de sept couches d’activités :
- La couche d’Application servant d’interface entre l’utilisateur et le réseau car gérant les échanges de données
entre les programmes fonctionnant sur l’ordinateur et les autres services du réseau.
- La couche de Présentation servant à la mise en forme des informations pour qu’elles soient lisibles par les
applications logicielles.
- La couche de Session qui définit comment les ordinateurs du réseau doivent communiquer entre eux et surveille
les connexions.
- La couche de Transport qui divise les informations en paquets ou les réunit, assure le contrôle du débit, vérifie et
contrôle les erreurs de transmission.
- La couche Réseau qui identifie les ordinateurs du réseau par adressage, assure l’orientation des données, définit
et fournit un contrôle de congestion et de priorité.
- La couche de Liaison de données qui subdivise les données en sous groupes pour les transférer au sein du
réseau, détecte les erreurs de transmission par association d’un code d’erreur lié à la redondance de cycles des
informations. Sa sous couche de contrôle de liaison logique ou LLC (Logical Link Control) établit et maintient les
liaisons alors que la sous couche de contrôle d’accès au média ou MAC (Medium Access Control) finit le
partage du canal média.
La couche Physique définit les connexions physiques entre ordinateurs.
Fig 0 : Les sept couches du modèle OSI
I-1-3-2 Le Modèle TCP / IP
Ce modèle à quatre couches est à la source du réseau Internet. Il est utilisé par les intranets. Le protocole IP
(Internet Protocol) est un protocole de niveau réseau, assurant le service sans connexion tandis que le protocole TCP
(Transmission Control Protocol) est un protocole de niveau transport, assurant un service fiable avec connexion. La figure 1
montre son équivalence avec le modèle OSI.
Fig 1 : Equivalence Modèle OSI et Modèle TCP/IP
I-1-3-3 L’Architecture UIT-T
Elle a été veloppée pour prendre en compte les applications multimédias. Elle est compatible avec le modèle
OSI, utilise la commutation de cellules, possède des fonctionnalités plus larges de la couche de la couche physique. En
outre, sa couche ATM est équivalente à la couche réseau OSI et sa
couche AAL (ATM Adaptation Layer) est équivalente à la couche transport OSI.
I-1-4 Les Techniques de Transfert
La notion de transfert associe la commutation et le routage. La commutation fait usage d’identificateurs de circuits
tandis que le routage fait appel à des tables de routage ( Adresse logique du récepteur et route). On distingue cinq
techniques :
I-1-4-1 La Commutation de circuits
Le chemin est préconstruit avec réservation de ressources.
Technique plus utilisée pour les applications avec contraintes temporelles: Téléphonie, Vidéo temps réel…Les
technologies qui l’exploitent sont par exemple le
RTC (réseau Téléphonique Commuté), le RNIS (Réseau Numérique à Intégration de Services)
I-1-4-2 La Commutation de messages
Le transfert du message se fait de nœud en nœud selon le principe Premier entré, Premier sorti ou FIFO (First In
First Out). Cette technique est plus utilisée pour les a
pplications sans contraintes temporelles à trafics sporadiques. On a une
meilleure utilisation des ressources, mais de grandes mémoires tampons aux nœuds et un contrôle de flux sont
nécessaires.
I-1-4-3 La Commutation de Paquets
Il y’a découpage du message en paquets et usage de tables de routage. Le
temps d’émission et la taille des tampons sont réduits. Le multiplexage des paquets est meilleur. Mais il y’a risque
de déséquencement. L’Internet en mode Datagramme et le X.25 en mode connecté l’exploitent.
I-1-4-4 La Commutation de Trames
Les nœuds sont des commutateurs: On manipule ici des paquets particuliers de niveau 2 appelés trames et on fait
usage de tables de commutation qui donnent l’adresse physique du récepteur ou adresse MAC (Medium Access Control). La
commutation est plus rapide. L’Ethernet en mode connecté et le Frame Relay utilisent cette technique.
I-1-4-5 La Commutation de Cellules
Les cellules ici sont des trames de taille fixe de 53 octets. On a un double avantage des commutations de circuits
et de paquets en mode connecté. La taille des tampons est réduite et il y ‘a une meilleure performance des nœuds, mais un
temps de connexion long. Cette technique est dédiée aux applications à trafics en temps réel et sporadiques. L’ATM
employé dans le RNIS-LB (RNIS- Large Bande) par exemple l’exploite.
I-2 Réseaux WAN et technologies actuelles
. On peut classer les liaisons WAN en trois catégories comme l’indique la figure 2 : les liaisons dédiées, les
réseaux commutés et les liaisons hertziennes.
Fig 2 : Catégories des liaisons WAN
I-2-1 Les Lignes spécialisées
On distingue ici deux liens de base pour deux normes : la norme USA proposant des lignes T1 à 1,544Mbps (24
canaux vocaux) et la norme européenne proposant des connexions E1 à 2,048Mbps (32 canaux vocaux). Cette technologie
est utilisée pour des connexions LAN distants, pour les particuliers et les entreprises. En connexion WAN, on utilise du câble
coaxial avec des répéteurs placés à tous les 60 km.
I-2-2 Le Modem analogique
Pour connexion RTC RAS (Remote Access Server ou serveur distant), il permet de disposer d’une couche
physique pour connexion sur Internet à un bit moyen de 30Kbps. La transmission est analogique avec commutation de
circuits et modulation de phase et d’amplitude, la bande passante est de 4 kHz. Le débit maximal qu’offre cette technologie
est de 33,6Kbps.
I-2-3 Le RNIS
Développée dans les années septantes, cette technologie est un ensemble de standards et protocoles permettant
la transmission de données dans leur forme numérique native. Au niveau physique, la connexion est réalisée grâce à deux
fils correspondant au niveau logique à deux types de canaux : le canal B à 64Kbps pour les données et les services et le
canal D présentant un accès de base S0 à 16Kbps et un accès primaire S2 à 64Kbps. Deux modes d’accès sont possibles : 2
canaux B et un canal D à 16Kbps ( accès de base) lorsqu’il s’agit de transferts de petits volumes de données ou alors
lorsqu’il s’agit de gros volumes de données, une double autre possibilité selon la norme, avec allocations dynamiques de
ressources:
- 23 canaux B et un canal D à 64Kbps soit une ligne T1 (USA + Japon) ;
- 30 canaux B et un canal D à 16Kbps soit une ligne E1 (Europe).
I-2-4 Le Multiplexage
I-2-4-1 Le TDM
Le multiplexage par division de temps ou TDM (Time Division Multiplexing) consiste en l’échantillonnage de
signaux de différentes voies à faibles bits et transmission successive sur une voie à haut bit en leur allouant la totalité
de la bande passante. Il est
indépendant du média de transmission et s’utilise sur canaux T1 et E1. Par multiplexage des canaux T1 et E1, on
obtient la hiérarchie numérique plésiochrone ou PDH (Plesiochronous Digital Hierarchy).
I-2-4-2 Le WDM
Le multiplexage de longueur d’onde ou WDM (Wavelength Division Multiplexing) consiste en l’injection dans une
fibre optique de plusieurs trains de signaux numériques sur des longueurs d’ondes distinctes. Lorsque l’espacement est
inférieur à 0,8 nm ou lorsqu’on fait usage de plus de 16 canaux, on dit que le multiplexage est à haute densité ou DWDM
(Dense Wavelength Division Multiplexing) Il est également indépendant des protocoles utilisés
I-2-5 Le 10 Gigabit Ethernet
Encore appelé le 10Gbase-X,cette nouvelle variante d’Ethernet permet une portée maximale de 100 km
I-2-6 Le LRE
•Encore appelé le 10base-S.
Encore appelé le 10Gbase-S, cette adaptation Cisco d’Ethernet propose une bande passante de 5 à 15 Mbps sur
des distances allant jusqu’à 10 km. Méthode d’accès multiple avec détection de porteuse et de collisions. CSMA/CD (Carrier
Sense Multiple Access with Collision Detection). LEthernet à longue portée ou LRE (Long Reach Ethernet) fonctionne en
mode full duplex sur fibre optique.
1 / 11 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !