l'Univers, donc vers la Terre. Le ciel est donc construit d'une matière spéciale, du
cinquième élément, qui est une quintessence.
Cette idée sera combattue de toutes ses forces par Galilei (1564-1642), qui
soutiendra, à la suite de ses observations, que tous les corps sont lourds et que tous
tombent à une même vitesse, indiféremment de leur forme et de leur dimension, à
condition que la résistence de l'air n'y intervienne. L'idée n'était pas nouvelle (Epicure
et Lucretius l'avaient eux-aussi soutenue), mais Galilei la soutenait pour la prémière
fois expérimentalement. Même si les expériences liées à la chute des corps du sommet
de la tour de Pise avaient été une simple légende (comme certains auteurs l'affirment),
l'expérience du balancier reste, pour nous montrer que deux balanciers ayant la même
longueur oscillent avec la même vitesse, quoique leurs poids soient defférents
(l'oscillation du balancier pouvant être considérée comme une forme de chute des
corps), tout comme l'expérience de la lunette astronomique, qui montrait à Galilei que
la Lune avait une surface aussi irrégulière que celle de la Terre. Ainsi, par une
démonstration „rad oculos”, Galilei pouvait prouver, en s'opposant à la conception
aristotélicienne, que la Lune et les autres corps célestes n’étaient pas formés de
„quintessences” ou d’„éthère”.
Cremonini a systématiquement ignoré les découvertes de Galilei et son réfus
de regarder le ciel par la lunette de son grand adversaire est resté proverbial. C’est un
constat bien curieux lorsqu'on sait que les relations personnelles des deux sages ont
pourtant été toujours amicales. Une seule fois, Galilei semble s’être plaint à un ami
commun (l’historien Andrea Morosini) de l’indiferénce du philosophe Cremonini à
l'égard de ses découvertes.
2.2 Le modèle naturiste de Galilei
Ainsi, l’élément essentiel par lequel Galilei a imposé le nouveau esprit
scientifique est justement l’expérimentation (mais ce n'est pas le seul). Par
l’expérience, parce que l’expérience du sens commun est utilisée aussi par
l’aristotélisme, mais l’expérimentation, cela vent dire l’interrogation méthodique,
systématique de la Nature. L’expérimention implique un autre language que le
language commun, c'est le language mathématique. Si on interroge la nature, elle
nous répondra – souligne Galilei – par des cercles, par des triangles etc., parce que
„Le Livre de la Nature est écrit en caractères géométriques”. Ainsi Galilei imposat
l’explication mathématique de la Nature, en opposition avec celle non mathématique
du sentir commun et de la physique d’Aristote.
Selon l'avis de Al. Koyre, dans le centre d’attention du travail de Galilei
„Dialogue sur les deux systèmes principaux du monde” ne se trouve pas tellement
l’opposition des deux systèmes astronomiques mais surtout le droit à l’existence de
l’explication mathématique de la nature
. „Le Dialogue” de Galilei interroge le
language utilisé par la Nature, montre la manière de demander, développe la théorie
de l’expérimentation scientifique où la formule des postulats et de la déduction des
implications précède et guide l’observation. Donc, en plus de l’expérimentation et des
mathématiques, nous avons un troisième élément important du modèle naturiste
galiléen, celui du rôle de l’hypothèse dans la connaissance scientifique.
Avant Galilei, avaient pris contour quelques significations de la notion
d’hypothèse : 1) l’hypothèse – principe (que nous trouvons dès Platon et qui
fonctionnait d'après le schèma : principe → dérivation des lois); 2) l’hypothèse –
Koyne, Alexandre, 1981, Galilei şi Platon, în Ilie Pârvu, Istoria ştinţei şi reconstrucţia ei
conceptuală (antologie), Editura ştiinţifică şi enciclopedică, Bucureşti