Les petits patrons ont été exécutés ou sont attribués au peintre de Marguerite d'Autriche, Jan van Roome, et à ses émules.
La période Tudor qui correspond aux dernières années du règne de Henry VIII. Hampton Court Palace, Surrey (environs de Londres) - plafond du cabinet de travail
Cédé par le cardinal Wolsey en 1529. Le plan reste inspiré des fondations monastiques et la structure purement gothique, en intégrant des
ornements à l'italienne (têtes d'empereurs romains en médaillon, putti).
Non such, un palais pour Henri VIII La principale entreprise architecturale de Henry VIII fut la construction vers 1530 du château de Nonsuch, tombé
en ruine au XVII° et aujourd'hui disparu. Cette fantaisie architecturale, destinée à rivaliser avec les châteaux de François 1er (Madrid et
Fontainebleau), devait apparaître, avec son décor luxueux et fantastique, comme le « rêve monstrueux d'un truculent parvenu » possédant
2 cours, des portes solennelles, les appartements du Souverain et de réception. L’installation des bains fait écho à Fontainebleau. Henri
VIII débauche un artiste italien travaillant à Fontainebleau. Le rôle de Nicola da Modena (Angleterre de 1537 à 1569), fournit les dessins
pour un décor de galerie, adaptation de la galerie François Ier avec la partie basse en lambris géométriques, armoiries et emblème, grands
personnages en stuc mettant en avant la royauté anglaise. Le château de Non Such devait être le chef-d'œuvre de ce style maniériste.
(Aquarelle - Plan - Nicolas Hesdin de Modène : décor de la galerie - Elément de décor : serrure verrou de Bennington)
Orfèvrerie 1520 en argent doré et ciselé, qui rappelle l’art flamand et germanique.
Coupe avec camées (Munich) en pierre dure, or ciselé et émaillé. Comme ailleurs, ces objets servent de cadeau diplomatique.
Livre de prière 1540 : le jugement de Salomon en or émaillé avec anneaux pour être porté à la ceinture comme de vrai bijou. … une piété ostentatoire.
Les fastes de grandes cérémonies : le camp du drap d’or (aquarelle) L’entrevue du camp du Drap d'or, en Flandre, est une manifestation spectaculaire d'une
diplomatie ostentatoire, et relève des fastes et des prestiges de la Renaissance : prouesses chevaleresques et fêtes baroques accompagnent
les négociations politiques. Le 7 juin 1520, l'Anglais Wolsey et les représentants français Bonneval et Duprat, mettent en place un traité
prévoyant le mariage du Dauphin avec Marie Tudor, moyennant l'abandon par la France du soutien à l'Écosse. L'entrevue du camp du Drap
d'or sert le prestige des deux puissances ; Les riches tentes dorées, dressées pour la circonstance et vite repliées, lui ont donné son nom.
Hans Holbein le jeune, le peintre officiel de la cour
Hans Holbein le Jeune (1497-1543), Henry VIII, huile sur toile. Belvoir Castle, Grande-Bretagne. Le roi est représenté de façon somptueuse, dans sa puissance et sa
magnificence. Il servira de modèle (Henri VIII anonyme). En 1526, Holbein alors à Bâle part pour Londres muni d'une recommandation d'Érasme.
Portrait de sir Guildford Grand maître de cérémonie, il invite Holbein pour les cérémonies de 1527. Nicolas Kratzer l’introduit à la cour. Il réalise
divers portraits à la flamande, qui mettent en valeur l’aspect psychologique des personnages. Les portraits montrent une exigence de
réalisme pictural, d'expressivité psychologique et un souci de composition jusqu'alors inconnus dans le pays.
Portrait de l’archevêque de Canterburry 1527 Louvre très beau portrait montrant l’inquiétude du prélat, vêtu d’une aube blanche et de fourrure, avec la
croix de procession et un livre d’heures. En 1528, il est de retour à Bâle. En 1532, il reprend le chemin de l'Angleterre. A Londres, il ne
retrouve plus ses anciens protecteurs et travaille d'abord pour les marchands allemands (Portrait de Georg Gisze, 1532, musée de Berlin-Dahlem). Il a le
goût pour le rendu exact, en trompe-l'œil, des objets les plus familiers (tapis à la Holbein), dans la tradition flamande.
Les ambassadeurs Holbein le Jeune (1497-1543), Les Ambassadeurs. 1533. Huile sur toile. 2,07 m X 2,095 m. National Gallery, Londres. Holbein réalise à la fois un portrait
d'apparat et un portrait savant. A gauche, Jean de Dinteville, le commanditaire, est ambassadeur de France en Angleterre. Une inscription
sur le fourreau de la dague tenue à main droite nous apprend qu'il a 29 ans. À droite, Georges de Selve, évêque de Lavaur, un ami venu le
visiter. Il s'appuie sur un livre qui porte une inscription donnant son âge : 25 ans. Holbein a signé son œuvre sur le pavement, à gauche. Les
objets placés entre les 2 ambassadeurs ont une portée symbolique. L'étagère supérieure est consacrée aux sciences du ciel (globe céleste,
calendrier de berger, 2 quadrants ou quarts de cercle, petit calendrier, cadran solaire polyèdre et torquetum). L'étage inférieur concerne les
choses terrestres (globe terrestre, livre d'arithmétique, équerre, compas, luth dont une corde est cassée, et livre de cantiques allemands
posé sur une boîte de flûtes). Ces différents objets représenteraient une des deux branches traditionnelles de l'enseignement, le
« quadrivium », comprenant la géométrie, l'arithmétique, l'astronomie et la musique. En haut à gauche, en partie caché par la tenture, un
crucifix et, en bas au centre, un crâne invitent à méditer sur la mort. Le crâne est peint sous la forme d'une anamorphose. Holbein donne à
ce jeu une portée spirituelle. Sa position centrale met le crâne en évidence, faisant de lui un véritable memento mori. Alors que Jean de
Dinteville et Georges de Selve regardent le spectateur en face, la mort le regarde à son insu. Toute la Réforme est inscrite dans ce tableau.
Portrait de Jane Seymour 1536, Kunsthistorisches Museum, Vienne) Piété et rigueur de la nouvelle reine, mère du futur héritier Edouard.
Portrait de Edouard prince de Galles l’enfant du miracle qui ne survivra pas longtemps.
Coupe à l’antique 1534 dessin Holbein est aussi le dessinateur des orfèvreries royales. (Coupe destinée à Jane Seymour comme cadeau d’accouchée)
Boite avec miniature de Anne de Clèves portrait miniature dans une boite en forme de rose (royauté et amour), pour un futur mariage (éphémère)
Exemplaire du traité de 1546 Accord avec la France après une tentative d’invasion. Enluminure et sceau montre la prospérité artistique anglaise.
Richard VI puis Marie Tudor (Bloody Mary) Les difficultés traversées sous le court règne d'Édouard VI (†1553), puis de Marie la
Sanglante (1553-1558), contribuent, dès le XVIe siècle, à rehausser les mérites du père de la grande Élisabeth. Médaille Jacopo da Trento or R°/V°
De nouveaux peintres apparaissent : Ils définissent un type de portrait de l'époque présentant le modèle debout, le corps visible seulement
jusqu'aux genoux et légèrement tourné d'un côté, tandis que ses yeux fixent le spectateur ; le visage et les mains fortement éclairés se
détachent sur un fond sombre uniforme, et l'expression demeure le plus souvent impassible. Hans Eworth. Mary Duchesse Norfolk
Le règne d’Elisabeth 1ère L'habileté des peintres nés en Angleterre s'exerce surtout dans l'art de la miniature, qui est admirablement
maîtrisé par Nicholas Hilliard (1547-1619) et Isaac Oliver (env. 1565-1617).
La Reine Elisabeth I ere (vers 1575, Walker Art Gallery, Liverpool). La souveraine est représentée comme une idole, son pâle visage enchâssé dans un diadème
serti de perles et une collerette de dentelle, le corps engoncé dans une lourde robe de brocart ornée de pierreries et de colliers. C’est la
fonction du personnage dans la société bien plus que son identité psychologique qui est représentée.
Nicholas Hilliard, Élisabeth Ire (1533-1603), reine d'Angleterre. Kunsthistorisches Museum, Vienne , médaille de la reine en costume de cour
Paire de boucles d’Oreilles à l’effigie de la reine la reine avait pour habitude d’offrir des camées à son effigie que le récipiendaire se devait de monter.
Les joutes et tournoi reviennent à la mode comme en témoignent les portraits des comte d’Essex ou G Cliford comte de Cliberland en armure
Le tournoi arthurien de 1524 Dessin exécuté sous Elisabeth 1ère, il s’agit de la représentation d’un tournoi arthurien en 1524.
Hilliard Le jeune Homme au buisson de roses (1598, Victoria and Albert Museum, Londres) illustre le caractère emblématique de ces œuvres qui participaient souvent
d'un rituel amoureux aristocratique. On note ici l’influence d’Isaac Oliver.
Réaffirmation du château avec Robert Smythson ce qui distingue l'architecture élisabéthaine est une sorte de réflexion méditée de
l'héritage gothique. Robert Smythson, « architector and surveyor », anime les façades de décrochements percées de vastes fenêtres à
meneaux créant un effet de quadrillage régulier, dont la dominante géométrique s'inscrit bien dans la tradition du style perpendiculaire.
Wallaton Hall vue et plan pour sir Francis Willoughby, sur un plan ramassé autour d'un hall central ; Smythson reprend le système de quadrillage ;
ici, l'emploi des ordres (réduits à des pilastres jumelés) ne semble intervenir que pour accuser la linéarité et le rigorisme du parti.
Kirby hall (1570.72) par T Thorpe, présente une cour à pilastres colossaux comme en art française.
Burghley House (1556-1584) près de Stamford, met en place un pavillon central qui associe une entrée en « arc de triomphe » à la française, un
oriel - fenêtre en saillie - à meneaux typiquement anglais et un couronnement flamand avec décors de cuirs et obélisques. L'influence
italienne se marque par des emprunts fréquents à Serlio pour le choix des plans ; des citations françaises se lisent ici et là, souvenir de la
leçon de classicisme administrée par Jean Bullant au château d'Écouen (Fronton d’Aneth – EnsBa)).
Hardwick Hall, Derbyshire (Grande-Bretagne). Attribué à l'architecte Robert Smythson construit en 1591-1593 pour Élisabeth Talbot : les ordres ont disparu, le verre
des vastes baies domine des façades désormais plates dénotant une grande modernité de ce purisme géométrique, de ce désir d'ordre,
d'équilibre et de clarté Hardwick Hall vue et plan. Les éléments de décor des châteaux anglais sont notamment des panneaux de cuir (Ecouen)
Très réceptive à certaines influences venues du continent, l'Angleterre passionnée de culture classique et méditerranéenne a pu aussi
manifester d'étranges résistances à d'autres mouvements de l'histoire du goût.