Le déficit attentionnel chez l'adolescent
Compte-rendu de la Conférence-débat du 27 avril 2005 au Centre Scolaire Saint Vincent de Paul -
Enfant Jésus
par
Docteur Xavier Schlogel, neuropédiatre
Nicole Laporte, logopède spécialisée en neuropsychologie
Brigitte Hermans, logopède psychologue
Pascale De Coster, présidente TDA/H Belgique
Introduction faite par Madame Pascale De Coster :
Bonsoir à tous et à toutes,
En tant que membre fondateur de l'association TDA/H Belgique, je voudrais remercier le Centre
Scolaire Saint Vincent de Paul - Enfant Jésus qui nous accueille ce soir ainsi, que toutes les personnes
qui ont permis que cette conférence soit possible.
L'aide aux personnes atteintes de TDA/H passe en grande partie par l'information et c'est par le biais
de conférences comme celle ci que nous apporterons à toutes les personnes confrontées de près ou de
loin ou TDA/H le soutien dont elles ont besoin.
J’aimerais vous faire partager ma propre histoire.
A 38 ans, à force de m'occuper de mes fils et de m'informer sur le TDA/H, j'ai dû commencer à faire
face à la réalité et à me dire que j'étais peut-être atteinte de Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou
sans Hyperactivité. C'est ainsi que j'ai cherché un spécialiste qui pourrait m'aider.
La première réaction de la majorité des gens, qui me connaissaient et à qui je disais que je pensais être
atteinte de ce trouble, était de me répondre : " Voyons, ne t'occupe pas de cela. Tu n'as pas de
problèmes. Regarde, tu as réussi ta vie, tu gères parfaitement ton quotidien mais aussi celui de ta
famille et plus particulièrement celui de tes deux enfants TDA/H, tu es intelligente, dynamique,
structurée... »
Pourtant, ma conviction profonde était que j'avais raté ma vie parce que j'avais l'impression que
pendant toute celle ci, j'étais passée à côté de quelque chose, que je ne m'étais pas réalisée, ayant
l'impression que je n'avais pas fait tout ce que j'étais capable de faire.
Lorsque j'ai eu la confirmation que j'étais atteinte de TDA/H, ce fut un choc.
Au début, la 1ère phase a été une phase de soulagement ; je comprenais, enfin, un peu ma souffrance
morale en lien avec ce que je considérais avoir été une vie de misère intérieure.
La 2e phase a été une phase de rage et de rancœur ; rage et rancœur parce que la vie avait été si dure
avec moi et d'avoir l'impression de ne pas avoir été aidée par ma famille et mes proches.
Par après j'ai alors senti le besoin, la nécessité de pardonner aux autres et de me pardonner à moi-
même, puisque personne ne savait ce qu'il en était quand j'étais enfant ou adolescent. J'ai compris qu'à
partir du moment où les gens font de leur mieux, avec ce qu'ils sont et ce qu'ils ont, on ne peut pas leur
en vouloir. D'ailleurs, je dis maintenant à tous les parents d'enfants atteints de TDA/H que je
rencontre et qui s'inquiètent de leur compétence ou de leur performance parentale : " Informez-vous ;
renseignez-vous. Mais, après cela, à partir du moment où vous avez fait de votre mieux, avec ce que
vous êtes et ce que vous avez : pardonnez-vous pour les erreurs que vous pourriez faire! ".