B) La foi erronée de la doctrine moderniste
Modernisme = maladie de l'intelligence qui provient de l'influence des (fausses)
philosophies modernes : « C'est d'une alliance de la fausse philosophie avec la foi qu'est
né, pétris d'erreurs, leur système » (Pascendi Dominici Gregis, Actes de saint Pie X, La
bonne Presse, tome 3, p. 155).
Erreur principale des philosophies modernes : une fausse théorie de la
connaissance.
Au lieu de se tourner vers la réalité extérieure pour connaître les "choses-en-
soi", le philosophe moderne se tourne vers la conscience pour étudier les phénomènes
qu'il y observe.
=> Kant : philosophie "transcendantale", Husserl : phénoménologie,
Heidegger : existentialisme, Autres : philosophie analytique, etc.
Dans tous les cas, on se désintéresse de la chose qui existe avec son
acte d'être propre.
Ex : Kant : le noumène est inconnaissable, Husserl : réduction
phénoménologique qui coupe du réel, Heidegger : existence vécue (sujet et non pas objet
tel qu'il peut exister en soi), Analytique : langage (ie la pensée).
=> L'intelligence du philosophe moderne, et du moderniste, est malade,
atteinte par une myopie qui la rend incapable de connaître les réalités extérieures ; elle ne
voit pas plus loin que les limites de la conscience.
L'acte de foi (cf. supra) suppose 3 éléments : la grâce surnaturelle et les actes
de la raison et de la volonté.
Mais la maladie intellectuelle du moderniste va détruire le fondement rationnel
de l'acte de foi : les préambules de la foi vont devenir incertains et les motifs de
crédibilité seront profondément modifiés.
Préambules de la foi : Existence de Dieu (le principal : si Dieu n'existe pas,
il n'y a plus de place pour la foi). Pour le moderniste, on ne saurait démontrer
l'existence de Dieu.
Cause : la démonstration de l'existence de Dieu prend son point de départ dans
« les choses qui ont été faites » (Rom. 1/20, St Paul), ie dans « les oeuvres visibles de la
création » (St Pie X, Serment anti-moderniste).
OR, le philosophe moderne méprise ces "choses" et ces "oeuvres visibles" pour se
tourner vers l'homme et l'univers de se conscience.
=> impossible de savoir avec certitude si Dieu existe.
Motifs de crédibilité : les miracles et les prophéties sont des réalités
extérieures à la conscience => le moderniste ne saurait en être satisfait : pour lui, les
seuls motifs de crédibilité sérieux seront fournis par l'expérience intérieure
personnelle, ie la méthode d'immanence.
Exposé : tout homme éprouve dans sa subconscience un besoin du divin. Ce
besoin s'exprime, dans des circonstances favorables, par un sentiment religieux. Et ce
sentiment religieux, c'est la foi.
Miracles : le moderniste n'y voit pas un « signe très certain de l'origine
divine du christianisme très bien accommodé à l'intelligence de tous les hommes et en
particulier de ceux de notre époque » (Serment anti-moderniste). Ce ne sont un signe
que pour les croyants qui peuvent y reconnaître un geste de la bienveillance de