antérieurs (abdominaux) et une tension-rétraction des groupes de la chaîne musculaire
postérieure du tronc et des membres inférieurs ;
la présence de ce que Troisier décrit comme des douleurs brèves et brutales « en coup de
poignard », d'une durée d'une seconde ou moins. Un contre coup comme manquer une marche,
mettre un pied dans un trou imprévu ou même se déplacer sur un terrain inégal déclenche cette
douleur brève et caractéristique. Les patients en décrivent d'autres comme celles qui résultent
d'une posture en légère flexion antérieure maintenue lors de la toilette, du repassage, de la
vaisselle ou du travail devant un établi. Des changements de position les occasionnent aussi
lors des retournements au lit, du passage de la position assise à debout ou vice-versa.
4. Signes radiologiques
Plus tardifs que les signes cliniques, les signes radiologiques révèlent des stades d'instabilité
segmentaire intéressant un ou plusieurs segments (tableau 3.3). Certes classiques, ils ne présentent pas
d'intérêt au niveau du pronostic car il n'existe aucune concordance entre ces stades et la douleur
lombaire. L'imagerie n'a ici qu'un intérêt diagnostique pour éliminer les causes médicales graves et les
douleurs référées. Les clichés radiographiques dynamiques que certains auteurs préconisent pour
chiffrer l'instabilité restent à préciser (273, 312). La sensibilité et la spécificité des signes évoqués au
scanner et en IRM restent aussi à confirmer. L'existence de troubles statiques constitue un élément à ne
pas négliger. L'hyperlordose entraîne une augmentation des contraintes de l'arc postérieur et une perte
d'élasticité en tension des fibres antérieures de l'annulus. Les scolioses lombaires avec rotation
provoquent une répartition inégale des contraintes accompagnées de souffrance articulaire postérieure
au niveau de la concavité. Les anomalies transitionnelles avec L5, sacralisée ou encastrée dans des
crêtes hautes, entraînent une surcharge et une instabilité segmentaire L4 L5, segment hypermobile et
donc vulnérable au dessus du dernier segment fixe. Les séquelles de dystrophie rachidienne de
croissance entraînent des modifications vertébrales (cunéiformisation, allongement du diamètre
sagittal, signe de Knuttson). Ces altérations retentissent sur la dynamique du segment intervertébral et
sur l'arc postérieur. Les radiographies dynamiques peuvent montrer le niveau d'instabilité à un stade
précoce mais nécessitent ensuite des analyses cinématiques complexes. Le scanner souligne l'arthrose
postérieure et l'aspect du canal. L'asymétrie des facettes serait relativement fréquente, conséquence de
la détérioration du segment intervertébral avec apparition de l'instabilité douloureuse par asymétrie des
contraintes sur les deux facettes et apparition d'un couple de rotation.