Franck, j`ai lu ton document. Vraiment très intéressant!!! Ce qui m`a

Franck, j'ai lu ton document. Vraiment très intéressant!!! Ce qui m'a le plus
frappée c'est le ''porter à sa bouche''. Quand on boit trop, qu'on fume, qu'on
grignote, qu'on mange trop, même qu'on se ronge les ongles, c'est le même geste qui
est posé. Quand on refuse de porter quelque chose à sa bouche (pour les anorexiques
par exemple), c'est le refus de porter à sa bouche ce qui nous maintien en vie, mais
pour moi c'est la même problématique à la base.
J'ai trouvé ça sur le fait de porter quelque chose à sa bouche. C'est un peu long j'en
conviens.
On dit que: Porter à sa bouche donne la sensation d'apaisement et de réduction de la
tension nerveuse dans les situations de stress. Les causes peuvent être variées, pouvant
aller d'un stress passager à un état d'anxiété avancée et durable. Les situations d'ennui
ou les sentiments d'inconfort personnel, aussi bien physique que psychique, peuvent en
être la cause.
Ces causes diverses et variées peuvent remonter très loin dans la petite enfance et nous
permettent de rencontrer dans notre quotidien de nombreux exemples.
Il n'est pas rare d'observer une jeune personne porter timidement la main à sa bouche
lorsqu'on lui présente une nouvelle connaissance.
Ceci met en relief le stress engendré par une situation nouvelle, le fait de rencontrer et de
faire la connaissance d'un inconnu. Nous pouvons voir dans ce cas une appréhension de
« l'autre » et un manque de confiance en soi qui prend la forme de vouloir mettre quelque
chose à la bouche.
Bien plus, le fait de porter à sa bouche un objet quel qu’il soit, peut avoir une forme
irrégulière et aléatoire, nous renvoi à la forme que prend une relation humaine pleine
d'aléas, de compréhensions et d'incompréhensions. Cela peut prendre la forme d'une
routine, un acte répété.
L'enfant qui porte ses doigts à sa bouche peut être ressenti comme un agacement. Il peut
être aussi perçu comme une forme de désaveu de cet enfant qui reconnaît son incapacité
à faire face à une situation donnée. Alors l'enfant, d'une manière quasi instinctive va vers
ce qu'il maîtrise, par exemple son ongle qu'il ronge. Il tente de se débarrasser de cet
inconfort en se soulageant du trop plein d'ongle qu'il possède. En maître de cet acte, il
essaie de rétablir une certaine norme à laquelle il est familier, occultant pour un court
moment cet instant pénible. Cette norme peut être représentée par cet ongle le plus court
et le plus régulier possible.
Il applique donc cette notion normalisée conforme à son imaginaire à ce qu'il peut
atteindre et contrôler le plus aisément : le bout de ses doigts.
Nous pouvons encore parler de l'homme pressé devant son bureau, face à une pile de
dossiers. Il commence à mâchonner le bouchon de son stylo et interrompt son travail
pour se ronger nerveusement les ongles.
Cet exemple surenchérit le sentiment de désaveu éprouvé par l'écolier. L'acte de cet
homme peut être saisi comme une forme de désarroi. Ce qui est intéressant dans ce cas,
est que le désarroi de cet homme peut être mêlé à deux sentiments extrêmes: soit l'homme
qui, dans tous les cas, ressent un fort sentiment d'incapacité décide de renoncer, soit il
décide de combattre et de dépasser sa difficulté.
Ceci nous montre que de porter un objet quel qu’il soit à sa bouche n'est pas un acte
anodin, mais est bien au contraire la représentation physique d'un combat psychique
intense.
Pour reprendre l'exemple de se ronger les ongles, l'homme s'interrompt et prend le temps
de réfléchir à la manière de surmonter son épreuve, il scrute ses doigts et choisi « celui
qui en a le plus besoin », « le plus facile ». Parce que cet homme est en quête de
simplicité, alors il ronge ou « coupe » et « régularise » cette situation pénible, cette
difficulté. Il prend le temps « d'aplanir la situation » en « égalisant ses ongles ».
Le fait est, que l'acte de porter à sa bouche varie d'un individu à l'autre, en fonction de
son histoire personnelle, de son éducation, de son origine et de sa pression familiale et
sociale. L'excès dans le fait de porter à sa bouche dénote une difficulté à réagir face à
une situation qui met la personne dans l'embarras.
Cela peut donc être l'expression d'une introversion, d'une timidité ou d'un manque de
confiance en soi. C'est l'écho d'une angoisse telle qu'elle conduit à un comportement
souvent incontrôlable.
Conformément aux exemples cités plus haut, c'est une manière d'exprimer une certaine
forme de détresse face à la gestion de situations auxquelles nous sommes
quotidiennement confrontés. La personne n'a pas la possibilité d'agir directement sur ces
situations, elle va donc mettre en œuvre des comportements détournés de réduction de
son état de tension. Le mécanisme qui produit la réduction de l'anxiété n'est pas connu.
Cela pourrait être une forme d'auto-contrôle du stress et de l'agressivité générée par la
situation pénible comme l'ont suggéré certaines études. Porter à sa bouche de manière
excessive serait un acte destiné à diminuer l'intensité du conflit et des émotions générées.
Parfois, cela peut être le signe d'une véritable auto-agressivité, d'une auto-punition.
Ces différents états d'esprit cités peuvent ne pas être clairement avérés ou remarqués par
la personne et son entourage, mais peuvent relever de l'inconscient. Il faut cependant
être prudent car trop porter à sa bouche observé seul, ne peut pas être considérée comme
un diagnostic de déséquilibre émotionnel.
D'après les données de plusieurs études psycho-sociologiques, cela peut commencer dés
le plus jeune âge sans distinction de sexe.
Différents auteurs décrivent le sujet dépendant comme une personne sensible, souvent
nerveuse, qui a des difficultés à extérioriser ses sentiments. Cela peut présenter une
forme de retrait, d'indifférence ou de distraction apparente vis à vis de son entourage. A
l'inverse, il peut se montrer extrêmement colérique, tenace et têtu face à des situations
qui le touchent de prés.
Les personnes interrogées sur leur habitude compulsive nous donnent sensiblement les
mêmes réponses :
- un désir de faire ou d'obtenir quelque chose qui est mis en relation à une réflexion
personnelle ; nous pouvons prendre l'exemple de notre écolier et de l'homme d'affaire qui
sont confrontés à une difficulté personnelle. Ils s'interrompent, observent le bout de leurs
doigts puis se rongent les ongles en réfléchissant.
- un manque de confiance en soi
- un ennui, une inactivité, une solitude
- un stress, une anxiété connectée à différentes situations comme un évènement social ou
une difficulté personnelle
- un acte inconscient, une habitude sans explication véritable
- une imitation de son entourage.
Aux origines...
Nous pouvons décrire le cas du petit enfant qui porte la main à sa bouche tout
naturellement. C'est une manière inconsciente pour lui de rétablir la dualité mère-
enfant, définie comme un retour à la tétée ou à l'agrippement du petit à la mère.
Nous pouvons observer par ce phénomène une forme manifeste d'angoisse de la
séparation. Selon certains spécialistes, l'individu « arrache des morceaux à la main », se
ronge les ongles donc, prend des parties de soi, de son être. Ceci sous-tend une déchirure
interne de la personne, une séparation mal acceptée.
Trop porter à sa bouche reflète une tension psychologique qui apparaît à un âge précoce
chez l'individu. Quel est le geste plus naturel que de porter la main à sa bouche?
L'appartenance sociale est un facteur essentiel dans ce phénomène. Très tôt, l'enfant
examine son entourage familial proche et fonde une projection de lui à travers ce qu'il
observe. Il agit par mimétisme tout aussi bien inconsciemment qu'intentionnellement.
Ainsi, s'il remarque cette habitude chez l'un de ses proches, cela va favoriser la tendance
à vouloir porter quelque chose à sa bouche.
Selon plusieurs études, les sujets ayant une tendance à se ronger les ongles, par exemple,
reporteront cette habitude compulsive sur une autre plus socialement acceptable.
Nous pouvons ainsi observer d'anciens onychophages (qui se rongent les ongles) au
temps de l'enfance et de l'adolescence devenus fumeurs ou alcoolique à l'âge adulte.
En effet, l'onychophagie dans sa mimique rejoint la gestuelle du fumeur, celui-ci maintien
sa cigarette entre ses deux doigts et la porte à sa bouche. Même chose pour le verre
d'alcool.
Il existe bien une relation entre le fait de fumer, de trop boire, trop manger, etc, et de se
ronger les ongles, ces dépendances permettent au sujet de réduire la tension nerveuse
ressentie dans des situations de stress.
Alors voilà, désolée de prendre tant de place sur ton fil! Tu peux l'effacer aussi...
Lucie
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