Journal de la Société de Biologie Clinique
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Journal de la Société de Biologie Clinique, 2005; N° 009 : 31-36
Au bout de 7 jours ou au bout de 21 jours, les
follicules étaient larges avec des cellules épi-
théliales cubiques bas.
2- Effets de la chloroquine administrée par
gavage (groupe iii)
Sur le poids de la glande
Après administration d’1 mg de chloroquine, le
poids absolu de la glande a augmenté de
façon continue après un jour, 3 jours et 7 jours
de traitement.
Après 21 jours, le poids de la glande est com-
parable à celui des rats contrôle. (Figure 4).
Les différences ne sont pas significatives.
Le poids relatif a augmenté après
l’administration de chloroquine pendant 1 jour,
3 jours et 7 jours de traitement. Après 21 jours
de traitement, ce poids est sensiblement égal
à celui des rats contrôle. Les différences ne
sont pas significatives.
Observations histologiques
Après l’administration d’1 mg de chloroquine
par gavage pendant un jour, les follicules
étaient plus larges que ceux des rats contrôle ;
ils étaient bordés par des cellules cubiques
bas.
Lorsque les rats ont été disséqués après 3
jours et 7 jours, les larges follicules étaient
nombreux et bordés de cellules aplaties (Fi-
gures 5) ; après 21 jours, les follicules larges
étaient également nombreux, leurs cellules
aplaties et le tissu interstitiel modifié par la
présence de dépôt fibrinoïde, notamment au-
tour des artères (Figures 6).
3- Effets du PTU suivi ou non d’un traite-
ment a la chloroquine (groupe IV)
Sur le poids de la glande
Le poids glandulaire absolu de la glande de rat
soumis à 10 jours de PTU, a triplé, comparé à
celui des rats contrôle (Figure 7). Les diffé-
rences sont significatives.
Le poids relatif a augmenté après le traitement
au PTU avec ou sans chloroquine. Les diffé-
rences avec les thyroïdes de rats contrôles
sont significatives.
Observations histologiques
Après 10 jours de traitement au PTU, les cel-
lules épithéliales étaient hautes, la lumière
folliculaire étroite et contenant peu de colloïde,
les vaisseaux sanguins dilatés et le tissu in-
terstitiel abondant (Figure 8).
Lorsque la chloroquine a été administrée pen-
dant 1 jour et 3 jours aux rats prétraités au
PTU, les lumières folliculaires étaient encore
larges, l’assise épithéliale cubique haute (Fi-
gure 9).
DISCUSSION
Le traitement du rat avec la chloroquine en-
traîne une augmentation du poids de la
glande thyroïde et l'aspect histologique est
celui d'un goitre colloïde caractérisé principa-
lement par cellules folliculaires aplaties et
une lumière folliculaire large. Par contre, le
traitement du rat avec du PTU entraîne éga-
lement une augmentation du poids de la
glande thyroïde; l'aspect histologique est
celui d'un goitre hyperplasique caractérisé
principalement par une vasodilatation, une
augmentation de la hauteur des cellules
folliculaires et une lumière folliculaire étroite.
Dans le goitre colloïde décrit dans la littéra-
ture, le poids de la glande thyroïde est
moindre que celui des goitres hyperplasique,
en cours d’involution [4] ; mais il reste supé-
rieur à celui d’une thyroïde normale [2-3-9].
Dans notre étude, le poids de la glande
après traitement à la chloroquine était supé-
rieur au poids normal et inférieur à celui du
goitre hyperplasique.
Il est clairement établi que le PTU et le per-
chlorate entraînent une hypertrophie de la
glande thyroïde, une augmentation du
nombre de follicules, une hyper vascularisa-
tion, une diminution du contenu en iode de la
glande [2-3-9], associée à un taux bas des
hormones thyroïdiennes libres T3 et T4. Dans
notre étude, l’administration du PTU a induit
un goitre hyperplasique : nos résultats sont
donc conformes à ceux de la littérature [2-3-
9]. Le PTU agit alors sur la glande en stimu-
lant l’endocytose.
L’élargissement des lumières folliculaires et
la diminution des hauteurs de l’épithélium
observées après administration de chloro-
quine semblent être en faveur de l’inhibition
de l’endocytose qui normalement devrait être
stimulée par le PTU (groupe IV).
L’augmentation du poids glandulaire est
probablement liée à un déséquilibre entre
une endocytose bloquée et une exocytose
prépondérante de la thyroglobuline [10].
L’hypothèse de déséquilibre exocytose pré-
pondérante – endocytose bloquée pourrait
être validée si l’on couplait les observations
en microscopie optique et celles en micros-
copie électronique, ce qui n’a pu être réalisé
dans le contexte de travail qu’est le nôtre
mais qui mérite d’être fait. En effet, on pour-
rait rechercher une augmentation du volume
des lysosomes, ce qui traduirait une accu-
mulation de la chloroquine.
Le goitre colloïde décrit dans la littérature est
formé de larges follicules à épithélium aplati
avec une hauteur épithéliale et un volume
relatif de l’épithélium réduits ; le volume rela-
tif du colloïde, le rayon moyen des lumières