Immunologie immunodéficiences suite page 1/6
AROCENA Elodie
GASCUE Nadia
05/05/2009
M & M’s
IMMUNOLOGIE
15h-16h
verine BOULLIER
La prof précise pour les examens que le cours sera évalué sous forme de questions à réponse courte.
Pour les TP/TD, ce seront des exercices et des cas cliniques. Donc, n’oubliez pas de revoir vos TP!!!
II- Immunodéficiences acquises
1- Etiologie des SIDA
SIDA : Syndromes d’Immuno Déficience Acquise.
Il s’agit de toutes les causes extérieures responsables du mauvais fonctionnement du système
immunitaire. Ces causes sont :
Mauvais transfert colostral chez le jeune.
Infectieuses : -virale (échappement à la réponse immunitaire avec production de molécules
immunodéficientes) (Retrovirus, Virus maladie de Carré, Newcastle, Herpesvirus équin …)
-Infections bactériennes chroniques
-Parasitaires (tous…)…
Métabolique : -malnutrition (protéines, vitamines, oligo-éléments) entraînant des carences
favorisant les immunodéficiences (ID)
- maladies métaboliques (insuffisances chroniques rénale ou hépatique)
-intoxication (souvent associé à des dysfonctionnements du système
immunitaire), brûlures (augmente les voies d’entrée des pathogènes), stress
Vieillissement
Chimiques : -anesthésie considérée comme un stress par l’organisme : il y a production
d’hormones du stress immunosuppressives.
- Immunosuppresseurs
Ceci est à garder en mémoire lorsque par exemple on voudra vacciner un animal : penser aux causes
d’immunodépression qui joueront un rôle sur l’efficacité du système immunitaire.
2- Diagnostic des SIDA
-Clinique : il faut y penser quand on a des infections récidivantes beaucoup plus nombreuses que
chez un animal sain, avec apparition de maladies opportunistes.
-Etiologique :très difficile et le traitement ne sera pas le même en fonction de l’animal, de son âge,…
-Examens complémentaires : il est difficile d’aller plus loin dans le diagnostic. En effet, mis à part
quelques infections comme la panleucopénie qui entraîne une chute brutale des leucocytes, il est rare
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que la numération formule suffise (on a en fait besoin de test fonctionnel qui n’existe pas pour les
animaux). Les examens complémentaires sont très rares chez les animaux, la clinique est donc
essentielle !
3- Particularités immunologiques des animaux âgés
Au cours du vieillissement, le système immunitaire se modifie. Les progrès de la médecine
permettent l’augmentation de l’espérance de vie des animaux, cela implique qu’on ira de plus en plus
vers une médecine de gériatrie, il est donc important d’en connaître les particularités.
-Diminution de cellules naïves : l’animal âgé n’en a quasiment plus. Il ne lui reste plus que des
cellules mémoires. La conséquence est que lorsqu’il rencontre un nouvel antigène, la probabilité
qu’il lui reste suffisamment de cellules naïves pour le combattre est très faible.
-Orientation vers une réponse de type Th-2 et de moins en moins Th-1.
-Dysfonctionnement des LT régulateurs : or ils jouent un rôle très important dans le contrôle de la
réponse immunitaire, ils limitent les réactions inflammatoires et empêchent maladies auto-immunes.
Tout ceci a des conséquences pour la réponse immunitaire :
-Moins de cellules naïves, donc moins capable de répondre à un nouvel antigène : d’où une
sensibilité accrue aux infections.
-Risque d’infections par des pathogènes intracellulaires car moins de réponse type Th-1.
-Th-1 est indispensable à la réponse anti-tumorale d’où le développement de processus
néoplasiques.
-Apparition de maladies auto-immunes ou inflammatoires due au dysfonctionnement de LT
régulateurs.
Pour le vétérinaire, cela implique un suivi régulier des animaux et une adaptation des protocoles
vaccinaux : il faut vérifier que l’animal a été correctement vacciné tout au long de sa vie.
III- Immunosuppresseurs
L’’irradiation est le plus radical et définitif.
Les plus utilisés sont les glucocorticoïdes qui ont deux effets selon la dose utilisée : anti-
inflammatoire et immunosuppresseur. Les doses administrés sont très différentes selon l’effet
souhaité, il ne faut pas considérer qu’un glucocorticoïde utilisé à dose anti-inflammatoire soit
immunodépresseur.
Il y a énormément de glucocorticoïdes disponibles en médecine vétérinaire.
Effets anti-inflammatoires :
-En phase aiguë : Ils entraînent très rapidement une baisse de la perméabilité vasculaire (limite la
diapédèse) et blocage de la cascade d’activation de l’acide arachidonique.
-En phase chronique : Inhibition de la prolifération des fibroblastes et de la synthèse de collagène,
entraînant un retard à la cicatrisation.
Effets immunosuppresseurs :
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Ils interviennent à des doses beaucoup plus élevées ou sur de longues durées. Ils agissent à différents
niveaux, on va ici rester très général : ils agissent sur toutes les cellules immunitaires mais n’ont
aucun effet sur les LB ni sur le complément (ils ne modifient pas la cascade d’activation).
Ils agissent sur les neutrophiles ce qui provoque une sensibilité accrue aux infections par des
bactéries à multiplication extracellulaire.
Les glucocorticoïdes sont toxiques à long terme sur le rein et les glandes surrénaliennes. L’utilisation
répétée de corticoïdes retard (ex Dépomerol) est à éviter (cushing après plusieurs injections).
D’autres molécules sont beaucoup plus ciblées.
Les détails ne sont pas à connaître, c’est juste à titre indicatif car au cours de nos études on n’en
entendra plus parler !
Aziathioprine (analogue des purines): bloque la prolifération de toutes les cellules (bloquées en
phase G1), entre autres des LT. Elle modifie la structure des TCR qui ne reconnaissent plus le CMH.
Elle est très puissante mais sa toxicité est aussi très importante (toxicité hématologique terrible :
détruit les cellules souches).
Donc à utiliser très ponctuellement pour limiter l’emballement du système immunitaire. Les
traitements ne doivent pas dépasser 4 à 6 semaines. On associe souvent cette molécule avec des
glucocorticoïdes afin de diminuer les doses et d’avoir un effet synergique.
Cyclosporine A (Néoral/Sandimmun) : Une des plus utilisées en médecine vétérinaire. Elle
fonctionne sur les LT activés en bloquant les réponses Th1 et Th2 (blocage transcription des
interleukines). En revanche, elle n’a aucune action sur la production de TNFα, impliqué dans les
pathologies chroniques. Donc ce n’est pas la peine d’utiliser les cyclosporines pour lutter contre des
pathologies où TNFα est impliqué.
Par exemple, chez l’homme lésions de la maladie de Chrone (maladie chronique) : des essais ont
montré que les cyclosporines ne servaient à rien. Chez le chien, c’est par exemple inutile de les
essayer sur la colite inflammatoire chronique.
Elles sont très peu utilisées seules, souvent en association avec des glucocorticoïdes. Elles sont très
utilisées en topique, pour lutter contre les problèmes cutanés, un peu en per os (mais la toxicité est
très importante)
Une autre grande famille très utilisée :
Macrolides : FK506 (Tacrolimus) et Rapamycine (Sirolimus).
FK506 : agissent comme les cyclosporines mais sont 100 fois plus puissants. Ils sont
beaucoup mieux tolérés par voie orale chez le chien.
Effets secondaires : toxicité sur le foie et le rein.
Rapamycine : molécule très à la mode chez l’homme, chez qui elle est bien tolérée, marche
bien : du coup les vétos se sont dit pourquoi ne pas essayer sur le chien. Mais ça s’est révélé
très décevant, avec une toxicité importante. (L’index thérapeutique est quasi nulle : DT et DE
sont presque les mêmes). A oublier chez le chien !
Pour conclure, les immunosuppresseurs sont difficiles d’utilisation : très peu de données fiables dans
les espèces cibles :
•Attention aux extrapolations homme-carnivores domestiques!!! Efficacité-toxicité espèce
dépendante : certaines espèces sont corticosensibles, d’autres corticorésistantes. (études sur rongeurs
et homme qui sont corticosensibles, alors que les autres sont corticorésistantes).
Corticorésistance : les doses pour les effets anti-inflammatoires et immunosuppresseur sont très
différentes.
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Corticosensible : les doses pour obtenir des effets anti-inflammatoires et immunosuppresseur sont
quasiment identiques.
•Associer au maximum plusieurs principes actifs pour obtenir un effet synergique et limiter la
toxicité individuelle par diminution du dosage.
On trouve de plus en plus d’immunosuppresseurs sur le marché et il faut bien vérifier leur utilisation
potentielle.
IV- Interférons
Ils sont très à la mode (interféron IFN ω de Virbac marcherait sur tout…). Petit rappel sur les
interférons :
-IFN de type 1 : ils sont intéressants pour la thérapeutique. Ils agissent sur toutes les cellules du
système immunitaire en modulant la réponse. Ils ont en plus une activité antivirale directe.
Tous les IFN-I sont immunomodulateurs « cellules indépendants » mais « espèce spécifique » : ils
modifient le fonctionnement du système immunitaire. Ils bloquent l’angiogénèse et sont utilisés dans
certains traitements anti tumoraux (nécessité de l’angiogénèse pour le grossissement des cellules).
Les IFN α et β sont les plus connus. C’était toujours ceux-là que l’on utilisait comme antiviraux
avant que Virbac ne s’intéresse aux IFN ω. (Il est cependant difficile de trouver de la doc dessus).
-IFN de type II: Immunité spécifique
Un seul représentant: IFNγ (plusieurs sous types)
Produit par les lymphocytes T activés Th-1 et les NK
Induit la réponse à médiation cellulaire
Réponse T cytotoxique
Production AC IgG2a
Les IFN ω sont différents des IFN α et β : les anticorps anti α et β ne reconnaissent pas IFN ω. Ils
ont pourtant le même récepteur et ont un fonctionnement similaire.
Suite à une infection, on a production importante d’IFN ω par les cellules : donc les IFN ω sont
sensibles aux virus. Ils ont également une activité antitumorale et immunomodulatrice (augmentation
NK,...).
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Donc, même s’il y peu de publicité sur ces interférons, ils ont la même activité biologique que les
IFNα et β.
Ils sont tous immunomodulateurs cellule-indépendants car ils agissent sur n’importe quel type de
cellules suite à une infection virale. Ils sont spécifiques d’espèce donc si on veut une bonne efficacité
il faut respecter l’espèce cible.
Les virus ont appris à développé des stratégies pour échapper à l’attaque des IFN :
•Inhibition de la production et/ou de la sécrétion d’IFN donc si on en rajoute dans l’organisme on va
contre cet effet des virus.
•Blocage de la fixation des IFN sur leurs récepteurs: production de leurres
•Interférence avec la cascade de signalisation induite par les IFN : en rajoutant des IFN, ils n’auront
aucune activité à ce niveau là.
•Blocage de la synthèse des facteurs anti-viraux
•Blocage des signaux émis par les TLR sur les cellules dendritiques : Immuno-suppression large
Quelques exemples dʼessais thérapeutiques chez lʼhomme
Activité anti-virale:
IFNα ou IFNβ, sous forme pégylée : surtout α, ils ont été modifiés, associés à un polyéthylène glycol
(pégylée) pour augmenter leur 1/2 vie.
Traitement de l’hépatite B chronique (HBV) et de hépatite C (HCV) ; HIV : pas d’indication.
Ils marchent en association avec un agent anti-viral (ribavirine) : tout seuls, ils ne marchent pas.
Activité anti-tumorale
IFNα ou IFNβ, sous forme pégylée
Ils ont été testés pour des cancers métastatiques : toujours sur des patients en stade terminal et en
association avec une chimiothérapie
Activité immuno-régulatrice
IFNβ sous forme pégylée
Sclérose en plaque évolutive (attaque de la myéline par les cellules du système immunitaire) : les
IFN limitent l’activité Th-2.
Utilisés seul, les doses efficaces et les doses toxiques sont trop proches : on les utilise donc toujours
en association avec un autre immuno-modulateur (AC monoclonaux)
Traitement à long terme: apparition dʼAC neutralisants chez les patients
Les traitements par voie générale sont toujours associés à des effets secondaires : douleurs,
vomissements, fièvre.
Chez les chiens et les chats, on n’avait que de l’IFN humain disponible, très cher : les essais ont été
faits sur l’ l’herpès virose féline et le FIV. Il s’est avéré que les IFN étaient très espèces-spécifiques :
il faut donc des doses très élevées pour avoir une activité biologique visible (et ils sont très chers…).
De plus, ils entraînent une immunisation très rapide des animaux, et ne peuvent donc pas être utilisés
pour les traitements à répétition.
Et là, Virbac a sorti l’IFN ω félin. Le 1er AMM a été attribué chez le chien pour traiter la
parvovirose. Ils ont eu de la chance car l’IFN félin marche aussi sur le chien. L’effet est suffisant
avec la molécule native (pas de protéine porteuse associée) et évite l’immunisation des animaux.
Les traitements n’induisent pas d’effets secondaires et sont donc mieux tolérés que chez l’homme.
Ils présentent également une facilité d’utilisation, un nombre importants de virus sur lesquels ils
agissent (ARN, ADN, rétrovirus).
Il vaut mieux cependant se référer systématiquement aux publications avec des études scientifiques
sérieuses (cohortes, placébo,…) plutôt qu’à des cas cliniques illustrant le fait que la molécule a
marché sur un animal en particulier.
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