Immunologie – immunodéficiences suite – page 5/6
Donc, même s’il y peu de publicité sur ces interférons, ils ont la même activité biologique que les
IFNα et β.
Ils sont tous immunomodulateurs cellule-indépendants car ils agissent sur n’importe quel type de
cellules suite à une infection virale. Ils sont spécifiques d’espèce donc si on veut une bonne efficacité
il faut respecter l’espèce cible.
Les virus ont appris à développé des stratégies pour échapper à l’attaque des IFN :
•Inhibition de la production et/ou de la sécrétion d’IFN donc si on en rajoute dans l’organisme on va
contre cet effet des virus.
•Blocage de la fixation des IFN sur leurs récepteurs: production de leurres
•Interférence avec la cascade de signalisation induite par les IFN : en rajoutant des IFN, ils n’auront
aucune activité à ce niveau là.
•Blocage de la synthèse des facteurs anti-viraux
•Blocage des signaux émis par les TLR sur les cellules dendritiques : Immuno-suppression large
Quelques exemples dʼessais thérapeutiques chez lʼhomme
Activité anti-virale:
IFNα ou IFNβ, sous forme pégylée : surtout α, ils ont été modifiés, associés à un polyéthylène glycol
(pégylée) pour augmenter leur 1/2 –vie.
Traitement de l’hépatite B chronique (HBV) et de hépatite C (HCV) ; HIV : pas d’indication.
Ils marchent en association avec un agent anti-viral (ribavirine) : tout seuls, ils ne marchent pas.
Activité anti-tumorale
IFNα ou IFNβ, sous forme pégylée
Ils ont été testés pour des cancers métastatiques : toujours sur des patients en stade terminal et en
association avec une chimiothérapie
Activité immuno-régulatrice
IFNβ sous forme pégylée
Sclérose en plaque évolutive (attaque de la myéline par les cellules du système immunitaire) : les
IFN limitent l’activité Th-2.
Utilisés seul, les doses efficaces et les doses toxiques sont trop proches : on les utilise donc toujours
en association avec un autre immuno-modulateur (AC monoclonaux)
Traitement à long terme: apparition dʼAC neutralisants chez les patients
Les traitements par voie générale sont toujours associés à des effets secondaires : douleurs,
vomissements, fièvre.
Chez les chiens et les chats, on n’avait que de l’IFN humain disponible, très cher : les essais ont été
faits sur l’ l’herpès virose féline et le FIV. Il s’est avéré que les IFN étaient très espèces-spécifiques :
il faut donc des doses très élevées pour avoir une activité biologique visible (et ils sont très chers…).
De plus, ils entraînent une immunisation très rapide des animaux, et ne peuvent donc pas être utilisés
pour les traitements à répétition.
Et là, Virbac a sorti l’IFN ω félin. Le 1er AMM a été attribué chez le chien pour traiter la
parvovirose. Ils ont eu de la chance car l’IFN félin marche aussi sur le chien. L’effet est suffisant
avec la molécule native (pas de protéine porteuse associée) et évite l’immunisation des animaux.
Les traitements n’induisent pas d’effets secondaires et sont donc mieux tolérés que chez l’homme.
Ils présentent également une facilité d’utilisation, un nombre importants de virus sur lesquels ils
agissent (ARN, ADN, rétrovirus).
Il vaut mieux cependant se référer systématiquement aux publications avec des études scientifiques
sérieuses (cohortes, placébo,…) plutôt qu’à des cas cliniques illustrant le fait que la molécule a
marché sur un animal en particulier.