L`APPAREIL GENITAL FEMININ

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HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ
PCEM2
L’APPAREIL GENITAL FEMININ
Il est constitué des ovaires, des trompes, de l’utérus, du col et du vagin.
L’OVAIRE
I – ANATOMIE MACROSCOPIQUE
Il s’agit d’un organe pair situé dans le petit bassin, en arrière de la trompe. Les deux
trompes soutiennent un ligament large qui sépare la cavité pelvienne de l’abdomen.
L’ovaire a une taille très variable selon le moment étudié. Il a une forme d’amande et
des dimensions standards : 3 cm de long, 2 cm de large et 1 cm d’épaisseur.
Un follicule mûr est une structure qui mesure 2 cm et qui a une durée de vie très
éphémère. Il connaît des modifications de taille.
L’ovaire est un organe très changeant dans sa forme et sa taille. La surface de l’ovaire
est parfaitement lisse chez la jeune fille alors qu’elle est incluse de kystes et creusée de sillons
chez la femme ménopausée. Ces kystes peuvent atteindre 5 à 6 cm et sont soit anodins, soit
cancéreux.
II – ANATOMIE MICROSCOPIQUE
L’observation à l’œil d’une coupe d’ovaire permet de définir deux territoires :
o Une zone très foncée, très nette
o Une zone dense : le cortex ovarien
Ces deux zones sont séparées par une zone très franche de la médullaire.
A – EPITHELIUM SUPERFICIEL
Il est de type cubique simple, il dérive du mésothélium (épithélium pavimenteux
simple). Les cellules sont cubiques avec une garniture ciliée.
Les cellules contiennent des granules sécrétoires cytoplasmiques.
L’épithélium superficiel de l’ovaire est un mésothélium qui a subit une induction par
les gonades sous jacentes.
Les canaux de Müller proviennent d’une invagination mésothéliale intervenant la 6ème
et la 7ème semaine ; ils donnent les trompes, l’utérus et le tiers supérieur du vagin. Les canaux
de Müller sont très proches embryologiquement de l’épithélium superficiel de l’ovaire. La
tumeur de l’ovaire ressemble énormément sur le plan morphologique aux cancers de la
trompe et de l’endomètre.
B – CORTICALE : STROMA CORTICAL ET FOLLICULES OVARIENS
Il s’agit d’une zone très densément colorée.
Cette zone comprend un tissu très dense constitué de petites cellules fusiformes à
cytoplasme réduit. Elles s’organisent en faisceaux qui ont un aspect tourbillonnant. Elles
constituent le stroma cortical ovarien qui est le tissu le plus riche en cellules de l’organisme.
Dans ce stroma, on trouve les follicules ovariens qui peuvent se développer en raison
du caractère malléable de leur environnement. Le stroma est malléable car pauvre en
substance fondamentale et en fibres conjonctives et en raison de sa richesse en cellules
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fusiformes qui ne sont autres que des fibroblastes qui ont la propriété de fabriquer des
hormones stéroïdes.
Le stroma cortical ovarien dérive du blastème génital primordial ; les cellules qui en
dérivent ont la possibilité de sécréter des hormones.
C – ZONE MEDULLAIRE OU HILE DE L’OVAIRE
C’est le lieu de pénétration du tissu sous mésothéliale contenant les gros vaisseaux.
On distingue deux territoires :
o la médullaire superficielle : tissu lâche qui permet les modifications de taille
des follicules.
o la médullaire profonde : constituée entre autres des gros vaisseaux.
On trouve des vestiges du développement embryonnaire au niveau de ce hile :
o un système de petits canaux : RETE OVARII qui constitue le reliquat du rete
embryonnaire, il n’a pas de rôle fonctionnel.
o des vestiges wolffien : organe en peigne de Rosenmüller.
o cellules identiques à celle de la zone interstitielle du testicule (cellules de
Leydig). : cellules de Bergen ou cellules sympathécotropes hilaire de Bergen
qui sécrètent la testostérone en petite quantité mais qui permet leur mise en
évidence en immunohistochimie. Après la ménopause, parfois leur nombre et
leur taille augmentent engendrant une augmentation de sécrétion qui développe
les caractères sexuels secondaires tel la moustache.
III – OVOGENESE
A – LES DIFFERENTES PHASES
On distingue trois phases :
o la phase de multiplication des ovogonies : pendant la vie embryonnaire entre le
cinquième et le sixième mois. Elle stoppe à la fin du sixième mois, le stock
d’ovogonies est alors définitif. L’ovaire est « comme un sac bourré
d’ovogonies ».
o La phase de croissance : les ovogonies passe au stade d’ovocytes I
o La phase de méiose : divisée en deux mitoses : réductionnelle (ovocyte I 
ovocyte II + 1er globule polaire) et équationnelle (ovocyte II  ovule + 2ème
globule polaire)
Remarque : il n’y a pas de formation de globules polaires dans l’ovaire.
La mitose réductionnelle a lieu juste après la phase de multiplication, donc pendant la
vie embryonnaire. Jusqu’à la puberté, les ovocytes I sont bloqués au stade diplotène de la
prophase dans une vie végétative. Ils ne se réveillent que pour la maturation qui achève la
première mitose et permet l’émission du premier globule polaire.
Les premiers ovocytes I se réveillent à la puberté alors que les derniers se réveillent à
la ménopause.
La pénétration d’un ovocyte II par un spermatozoïde déclenche la fin de la mitose
équationnelle et l’émission du deuxième globule polaire.
B – L’ATRESIE FOLLICULAIRE
6ème mois
Plusieurs millions
Naissance
Plus de 60% des follicules ont disparus
Puberté
400 000 à 500 000
Pour la vie d’une femme
400 follicules sont nécessaires (soit 1/1000)
Que deviennent les 999 autres ???
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C – EVOLUTION DE LA GAMETOGENESE
c.f. poly pp 37-38
Il s’agit d’une évolution continue.
1 – FOLLICULE PRIMORDIAL
Ils sont en situation superficielle, près de l’épithélium ; ils sont groupés et forment des
amas.
Chacun comprend :
o l’ovocyte I qui est une grosse cellule de 40µm de diamètre, avec un gros noyau
bloqué au stade diplotène de la prophase de la première mitose ; les
chromosomes ont un aspect lâche, flexieux, le nucléole est visible, le
cytoplasme est abondant et homogène.
o les cellules folliculaires qui entourent l’ovocyte ; elles sont aplaties et
fusiformes. Elles sont de type épithélial (avec des complexes de jonction).
Elles ont un rôle d’isolement et de nutrition de l’ovocyte I.
A l’extérieur, on trouve une membrane basale appelée membrane de Slavansky.
Le follicule primordial donne le follicule primaire.
2 – FOLLICULE PRIMAIRE
Aussi appelé follicule plein.
Il est plus volumineux (diamètre : 60 µm)
Les cellules folliculaires subissent des mutations : elles deviennent cubiques et portent
désormais le nom de cellules de la Granulosa ; elles se stratifient.
3 – FOLLICULE CAVITAIRE OU ANTRAL
Au sein de ces cellules apparaissent des cavités liquidiennes en raison de la sécrétion
des cellules de la Granulosa. Ces petites cavités confluent.
Les cellules de la Granulosa sécrètent aussi une substance qui va entourer l’ovocyte :
la membrane pellucide.
Le stroma cortical ovarien subit lui aussi des modifications. On distingue deux thèques
au niveau du follicule :
o la thèque interne : Les cellules du stroma cortical ovarien se modifient et
deviennent ovoïdes ; elles se trouvent au contact de nombreux capillaires
sanguins. Elles produisent des hormones stéroïdes, il s’agit donc d’une
structure endocrine.
o la thèque externe : les cellules cortical ovarien subissent un simple
réarrangement.
4 – FOLLICULE MUR
Aussi appelé follicule de Graaf.
Il mesure 2 cm de diamètre.
Il comprend une cavité liquidienne unique : l’antrum qui contient le liquor folliculi.
En périphérie de la cavité, on trouve une couche de cellules de la Granulosa.
A un pôle du follicule, on trouve l’ensemble formé par l’ovocyte, la membrane
pellucide et des cellules de la Granulosa qui fait protrusion dans l’antrum ; c’est le cumulus
proligène.
La couche la plus interne de la Granulosa est appelée corona radiata ; ces cellules
émettent des prolongements cytoplasmiques en direction de l’ovocyte I.
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14ème Jour : PONTE OVULAIRE, DEHISCENCE FOLLICULAIRE
A travers le stigma (orifice), s’écoulent l’ovocyte et le liquor folliculi qui sont
récupérés par la trompe (déplacement actif vers le lieu de ponte).
L’écoulement est lent et en douceur.
Le reste du follicule constitue le follicule déhiscent.
5 – FOLLICULE DEHISCENT
Il reste encore des cellules de la Granulosa.
Très rapidement les deux berges du stigma se rapprochent et le follicule se referme,
générant ainsi une structure creuse.
6 – FORMATION DU CORPS PROGESTATIF
Il s’agit de l’évolution du follicule déhiscent :
o franchissement de la membrane basale par de nombreux capillaires sanguins de
la thèque interne (facilitée par des enzymes protéolytiques).
o modifications des cellules de la Granulosa : augmentation de taille (4 fois plus
grosses) avec des caractères cytologiques particuliers : cytoplasme clair
microvacuolaire. On parle de cellules lutéales.
Ce follicule a une architecture endocrine, il sécrète de la progestérone en raison de la
persistance des thèques.
La cavité persistante n’est souvent pas complètement comblée, le centre reste un peu
kystique avec du sang ou des sérosités.
S’il n’y a pas de fécondation, la durée de vie du corps progestatif est courte (15-20
jours) ; il involue : diminution de volume et changement d’aspect, il devient jaune ; il donne
une cicatrice fibreuse qui se retrouve sur l’ovaire et s’appelle le corpus albicans.
S’il y a fécondation et nidation, la durée de vie est prolongée (jusqu’au 6 ème mois), il
est plus volumineux, on le nomme corps gestatif. Il a la même structure histologique mais il
est plus gros.
B – EVOLUTION NON GAMETOGENE
La lyse du follicule primordial (ou d’un petit follicule primaire) ne provoque pas de
cicatrice, il s’agit d’un phénomène très rare.
Le follicule primaire (ou un petit follicule cavitaire) peut évoluer en follicule atrétique
simple ; cette atrésie du follicule se couple avec une lyse de l’ovocyte I ; il reste une petite
formation qui comprend la membrane basale et des cellules de la Granulosa.
Le follicule cavitaire ou mûr involue en un follicule kystique qui comprend des
cellules de la Granulosa, la membrane de Slavinsky, les thèques interne et externe.
Le follicule déhiscent se referme, la membrane de Slavinsky fusionne au niveau du
stigma, le kyste est plus ou moins vidé de son contenu ; le follicule se rétracte sur lui-même et
devient plissé, devenant le follicule plissé (et non pas le corps progestatif). Il se présente
comme un corps mur qui a perdu son cumulus proligène et son liquor folliculi.
IV – FONCTIONS ENDOCRINES DE L’OVAIRE
A – HORMONES SECRETEES
c.f. poly p 44
o œstrogène
o progestérone
Le cycle théorique dure 28 jours. Le premier jour correspond à la menstruation ;
l’ovulation intervient au 14ème jour.
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On distingue deux phases à ce cycle :
o la phase oestrogénique : du 1er au 14ème jour (ou phase folliculaire)
o la phase lutéale : du 15ème au 28ème jour (ou phase œstroprogetative)
Il y a d’autres sécrétions en moindre quantité :
o des androgènes
o de l’inhibine, sécrétée par la Granulosa
B – ORIGINE CELLULAIRE DES HORMONES OVARIENNES
c.f. poly p 44
Les cellules de la thèque interne vont élaborer des androgènes à partir du cholestérol.
Ces androgènes vont être transformés dans les cellules de la Granulosa par une aromatase en
oestrogènes qui passent dans la région centrale et kystique du follicule mûr, puis repassent
dans la circulation générale.
Après l’ovulation, les cellules de la Granulosa se transforment en cellules lutéales et
sécrètent de la progestérone. Cette fonction conserve la faculté de transformer les androgènes
en oestrogènes.
V – REGULATION DES FONCTIONS OVARIENNES
Système hypothalamo-hypophysaire
Ce système sera revu en détail.
L’hypothalamus produit la GnRH qui agit sur les cellules à FSH et LH.
LH va agir sur les cellules de la thèque interne qui vont alors sécréter des hormones
sexuelles, des androgènes, qui vont être transformés en oestrogènes pas les cellules de la
Granulosa.
FSH agit sur les cellules folliculaires et les cellules de la Granulosa. Ces cellules vont
sécréter de l’inhibine qui établit un feed-back sur hypothalamus et l’hypophyse.
Variation des taux d’hormones au cours du cycle :
c.f. poly p 47
Il existe deux types de sécrétion des hormones hypophysaires :
o basale
o paroxystique
Théoriquement, tous les 28 jours un ovocyte arrive à maturité, pour cela il fait qu’il y ait une
alternance des ovaires qui est gérée par l’horloge hypothalamique :
o elle repose sur la sécrétion constante de LH et de FSH (basale)
o à partir de cette sécrétion, au 14ème jour, les sécrétions sont majorées de façon
très importante (paroxystique)
La sécrétion basale est responsable de la sécrétion des androgènes. Les cellules de la
thèque interne ont des récepteurs à LH ; les cellules de la Granulosa ont des récepteurs à FSH.
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Sous l’influence de FSH, les cellules de la Granulosa vont élaborer des enzymes du système
des aromatases et des récepteurs à LH. Par ce mécanisme, l’augmentation régulière de
sécrétion des oestrogènes au cours du cycle permet d’atteindre un taux optimal qui déclenche
la sécrétion paroxystique (pic de LH-FSH).
Le pic de LH entraîne :
o la libération d’enzyme protéolytique au niveau des cellules de la Granulosa.
o la transformation des cellules de la Granulosa en cellules lutéales qui permet la
transformation du cholestérol en progestérone.
La deuxième partie du cycle est déclenchée par une seule sécrétion paroxystique qui
lance l’activité pour 10 jours. Cette activité s’interrompt lors de la baisse de taux hormonaux
qui déclenche la menstruation (décollement et élimination de la muqueuse utérine).
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TROMPE DE FALLOPE
Elle est appelée oviducte et salpinx.
Les trompes résultent embryologiquement des canaux de Müller dans leur portion non
fusionnée (la portion fusionnée donne l’utérus).
I – ANATOMIE
c.f. poly p 48
Les trompes sont des conduits musculo-membraneux, elles mesurent 12 cm de long.
Elles soutiennent le ligament large.
On distingue plusieurs régions :
o la portion interstitielle : partie de la trompe qui traverse l’épaisseur de l’utérus,
elle mesure environ 1 cm de long.
o l’isthme tubaire : il mesure 3 cm de long et s’insère sur la partie la plus
périphérique de la paroi de l’utérus
o l’ampoule tubaire : elle mesure 7 cm de long et se termine par le pavillon qui
mesure 1 à 2 cm et est hérissé de franges tubaires (on compare le pavillon à
une fleur d’œillet). Parmi ces franges, une est plus longue que les autres : la
frange de Richard, elle amarre le pavillon à l’ovaire. Le pavillon se déplace
pour capter l’ovule.
II – STRUCTURE HISTOLOGIQUE
Sur des coupes transversales, on observe des structures très différentes.
A – TUNIQUES
De dedans en dehors, on observe :
o la muqueuse tubaire
o la musculeuse
o la couche séro-muqueuse, riche en vaisseaux lymphatiques
o la séreuse péritonéale (le péritoine va constituer le ligament large)
La lumière :
o au niveau de l’isthme, elle est petite à bords réguliers
o au niveau de l’ampoule, la muqueuse est organisée en digitations qui
constituent les franges tubaires (épithéliums, membrane basale et chorion)
o La lumière est excessivement réduite, elle est encombrée par les franges
tubaires. On décrit des ordres de divisions (jusqu’au 6ème).
L’ampoule est formée par :
o une muqueuse différente
o une musculeuse est constituée d’une couche circulaire interne et d’une couche
longitudinale externe
o une séreuse
B – CYTOLOGIE DE L’EPITHELIUM TUBAIRE
c.f. poly p 49-50
Il est d’origine müllerienne.
On distingue trois types cellulaires :
o des cellules cillées
o des cellules glandulaires
o des cellules basales
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On trouve aussi dans l’épithélium tubaire des cellules intercalaires ou cellules couloir.
Les cellules cillées mesurent 5 à 6 hm de long.
Les cellules glandulaires présentent des granulations sécrétoires cytoplasmique, des
microdigitations (visibles en ME) et des petits replis au pôles apical.
Les cellules intercalaires représentent la forme d’élimination, de fin de vie des cellules
ciliées et glandulaires.
L’épithélium tubaire est très sensible au taux d’œstrogène qui stimule les cellules
ciliées et au taux de progestérone qui stimule les cellules glandulaires.
En phase oestrogénique, les cellules ciliées se multiplient et les battements de cils
augmentent.
En phase progestative, les cellules glandulaires sont plus nombreuses.
Il est à noter qu’il n’y a pas d’élimination de la muqueuse tubaire.
III – FONCTIONS
La captation de l’œuf est permise par la mobilité du pavillon.
La structure de l’ampoule permet l’aspiration de l’œuf et du liquor folliculi ainsi que
les sérosités péritonéales. La disposition en franges augmente la surface d’échange entre la
muqueuse et la lumière.
Les cellules glandulaires absorbent les sérosités qui rejoignent les vaisseaux
lymphatiques de la sous-séreuse. C’est le couvrant liquidien qui fait avancer l’œuf :
o les 7 premiers cm sont parcourus en 24 heures environ
o après, pour une même longueur, il faut 3 à 4 jours.
Dans la partie proximale, les cellules ciliées et des contractions régulières font avancer
l’œuf.
Le transfert des spermatozoïdes est nécessaire pour permettre la fécondation de l’œuf
qui a lieu dans l’ampoule.
La trompe est inerte par rapport aux spermatozoïdes, de plus le relâchement
musculaire après l’orgasme (hypercontraction) entraîne une aspiration des spermatozoïdes.
IV – PATHOLOGIE
L’inflammation de la trompe au niveau de la soudure des franges est une synéchie. Si
les synéchies sont fréquentes alors elles créent des impasses dans l’organe :
o si les spermatozoïdes s’engagent dans un cul de sac, il s’agit d’une stérilité
d’origine tubaire.
o si l’œuf fécondé s’engage dans un cul de sac, il s’implante dans la trompe. La
complication urgente de cette implantation ectopique est la rupture de la
grossesse tubaire.
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L’UTERUS
Il est aussi appelé matrice.
Il provient embryologiquement de la fusion caudale des canaux de Müller.
Rappel anatomique
On distingue deux grandes régions à l’utérus :
o le corps de l’utérus : il a une forme triangulaire à base supérieure
o le col de l’utérus : il a une forme cylindrique et contient le canal cervical qui
met en relation la cavité utérine et la cavité vaginale. Il est limité cranialement
par le rétrécissement de l’isthme ; et caudalement par le rétrécissement de
l’orifice externe du col de l’utérus.
Le corps de l’utérus est aplati d’avant en arrière, il a une situation antefléchie avec en
avant la vessie et en arrière le rectum.
L’utérus est un muscle creux lisse, sa cavité est très réduite : les faces antérieure et
postérieure sont presque l’une contre l’autre.
I – HISTOLOGIE DU CORPS
Il a une épaisseur de 15 mm.
Il se compose de trois tuniques :
o l’endomètre
o le myomètre
o le paramètre
A – L’ENDOMETRE
La muqueuse du corps, l’endomètre, est différente de la muqueuse du col, la muqueuse
cervicale (endocervicale pour la partie supérieure et exocervicale pour la partie inférieure).
L’endomètre a une épaisseur variable :
o avant la puberté et après la ménopause : 0,3 à 0,5 mm
o pendant la période d’activité génitale :
 phase oestroprogestative : épaisseur maximale : 1 cm
 après la menstruation : minimale
 phase oestrogénique : phase de croissance
L’EPITHELIUM
Il est de type müllerien, il se compose de cellules ciliées et de cellules glandulaires
(différentes de celles de la trompe), mais il ne contient pas de cellule basales, ni de cellules
intercalaires.
Les cellules glandulaires sécrètent pendant la deuxième partie du cycle du glycogène
ayant un rôle de nutrition hypothétique de l’œuf pendant l’implantation.
L’épithélium et la membrane basale s’enfoncent dans le chorion sous jacent par de
nombreuses invaginations, formant ainsi les glandes endométriales de type tubuleuse simple.
On distingue deux zones :
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La zone superficielle :
o plus épaisse
o fonctionnelle
o hormonosensible
La zone profonde ou zone résiduelle
o moins épaisse
o plaquée contre le myomètre
o moins hormonosensible
La menstruation est le décollement de la zone superficielle, la zone résiduelle persiste et
reconstitue la zone superficielle.
B – LE MYOMETRE
C’est une couche musculaire lisse, les fibres ont une disposition plexiforme (elles
s’entrecroisent).
Il a une épaisseur de 12 à 13 mm chez la femme en période d’activité génitale.
Pathologie : tumeur bénigne : développement de nodules de fibres musculaires lisses qui
portent le nom de fibroleiomyome, qui peuvent être parfois très gros et nécessiter leur
exérèse.
C – LE PARAMETRE
C’est la tunique la plus externe, il est variable selon les régions :
o au niveau du dôme et des faces postérieure et inférieure : péritoine
o au niveau des faces latérales : tissu cellulo-adipeux qui contient des artères
utérines.
D – VASCULARISATION
Les artères utérines, branches des artères hypogastriques, cheminent sur le bord latéral
de l’utérus.
Elles donnent naissance à des branches qui donnent des réseaux artériolaires sous la
séreuse donnant :
o des artères perforantes qui vont dans le myomètre :
 elles sont très nombreuses : le myomètre est 10 fois plus
vascularisé que les autres muscles lisses.
 elles ont une média réduite, la contraction du myomètre assure
donc leur vasoconstriction
o des artères basales rectilignes qui donnent :
 un réseau capillaire profond dans la zone résiduelle
 des artères spiralées qui vascularisent la zone fonctionnelle de
l’endomètre et sont donc éliminer par la menstruation. Au cours
du cycle, elles se contournent : en phase oestrogénique elles
présentent 3 à 7 spires, en phase oestroprogestative, 40 à 70
spires.
Une biopsie permet de dater avec une précision de 48 heures la muqueuse
endométriale.
Le nombre de glande augmente en deuxième phase. Leur architecture est toujours
tubuleuse simple mais alors qu’en phase oestrogénique les glandes sont rectilignes, en phase
oestroprogestative, elles se plissent, se contournent : ce sont des glandes en accordéon.
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Le chorion quant à lui présente beaucoup de mitoses et beaucoup de cellules en phase
oestrogénique alors qu’en phase oestroprogestative, les chorion est lâche et ne présente pas de
mitoses.
Le nombre de spires des artères spiralées concoure lui aussi à la datation de la
muqueuse endométriale.
Enfin, les sécrétions de la phase oestroprogestative évoluent :
o du 15ème au 19ème jour, c’est la phase de début de sécrétion
o du 18ème au 28ème jour, c’est la phase d’état de sécrétion
E – LE CYCLE ENDOMETRIAL
c.f. p 56
Le premier jour du cycle correspond à la menstruation.
Phase de desquamation : 1er au 2ème jour
La zone fonctionnelle se décolle.
Phase de régénération : 3ème au 4ème jour
Les culs de sac glandulaires persistant au sein de la zone résiduelle régénèrent
l’épithélium superficiel.
Phase de prolifération : 4ème au 14ème jour
Cette phase est sous la dépendance des oestrogènes dont le taux augmente et qui a une
action mitotique sur l’épithélium, le chorion et les cellules vasculaires.
Cette phase s’achève par l’ovulation.
Phase de début de sécrétion : 15ème au 19ème jour
On observe une sécrétion de progestérone qui a un effet anti mitotique et qui induit la
sécrétion par les cellules glandulaires de glycogène.
Le glycogène apparaît dans un premier temps en situation sous nucléaire et fait
remonter le noyau, ensuite il passe en position sus nucléaire, le noyau redescend, enfin le
glycogène exocyté.
Phase d’état de sécrétion : 19ème au 28ème jour
Par rapport à la phase précédente, les quantités de glycogène sont augmentées.
Le glycogène est révélé par la réaction du Periodic Acid Schiff (PAS) positive, mais
pour vérifier qu’il ne s’agit pas de glycoprotéines, on couple la réaction du PAS simple par
une autre où l’action d’une amylase précède le test du PAS.
 le glycogène est PAS positif mais amylase+PAS négatif
II – HISTOLOGIE DU COL DE L’UTERUS
On distingue :
o L’exocol qui borde le canal cervical.
o L’endocol sui se prolonge vers les culs-de-sac vaginaux.
o La zone de jonction : c’est la zone de développement des cancers du col de
l’utérus.
A – LA MUQUEUSE ENDOCERVICALE
L’épithélium endocervical est de type cylindrique unistratifié müllerien (il a la même
origine embryologique que les épithéliums endométrial et tubaire). Il comporte deux types
cellulaires :
o Cellules ciliées.
o Cellules glandulaires = cellules mucipares (= qui sécrètent du mucus).
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L’épithélium s’invagine dans le chorion pour former les glandes endocervicales
(appelées aussi recessus endocervicaux) qui sont des glandes tubuleuses ramifiées. Ces
glandes produisent du mucus qui se déverse dans le canal cervical. La composition de ce
mucus varie au cours du cycle.
Comme tous les épithéliums müllériens, l’épithélium est hormonosensible.
Contrairement à la muqueuse corporéale, la muqueuse endocervicale ne subit pas de
desquamation.
Au fut et à mesure qu’on s’approche du 14ème jour, la sécrétion de mucus augmente
pour atteindre son maximum (14ème jour). Au 14ème jour, se forme une gouttelette, la glaire
cervicale. La glaire cervicale, sur un étalement, cristallise en feuille de fougère.
Vers le 14ème jour, la glaire cervicale est plus riche en eau, ce qui favorise la
pénétration des spermatozoïdes. Le mucus est une protection très efficace de la muqueuse
utérine, grâce à la présence de lysozyme. Les métrites et les endométrites sont le plus souvent
dues à des explorations endoscopiques.
La glaire cervicale a été qualifiée de Cerbère ou de surveillant de quartier de haute
sécurité.
L’augmentation des oestrogènes pendant la phase oestrogénique provoque une
diminution des cellules ciliées et une augmentation des cellules glandulaires (au 14ème jour on
a l’apparition de la glaire cervicale).
B – LA MUQUEUSE EXOCERVICALE
La muqueuse exocervicale comporte un épithélium malpighien (pavimenteux simple)
non kératinisé, comme le vagin.
Cet épithélium est composé de la profondeur vers la lumière:
o d’une assise de cellules basales, siège de nombreuses mitoses qui permettent le
renouvellement cellulaire.
o de 2 à 3 couches de cellules parabasales.
o d’une couche de cellules intermédiaires, qui sont des cellules polyédriques de
grande taille.
o de cellules superficielles pavimenteuses à noyaux pycnotiques.
L’épithélium malpighien, grâce à son grand nombre d’assises cellulaires offre une
importante protection mécanique.
C – LA ZONE DE JONCTION
Nous allons étudier l’évolution de cette zone au cours d’un phénomène
physiologique : l’accouchement.
Lors de l’accouchement, le col de l’utérus subit une dilatation considérable. Après le
passage de l’enfant, on assiste à une éversion du col, c’est-à-dire que la zone de jonction est
descendue. L’éversion du col provoque la présence de muqueuse endocervicale dans le vagin.
Ce phénomène est réparé par une métaplasie malpighienne. La zone de jonction remonte à son
niveau initial. Les glandes endocervicales persistent dans le chorion, elles vont se dilater car
leurs canaux excréteurs sont bouchés par l’épithélium malpighien. Les glandes se
transforment en kystes appelés œufs de Naboth.
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Les modifications de la zone de jonction ont lieu au cours du cycle, tout au long de la
vie génitale (même avant et après).
o Avant la puberté : la zone de jonction est haute dans le canal cervical.
o A la puberté : descente de la zone de jonction.
o Après la ménopause : la zone de jonction revient en position haute dans le
canal cervical, comme avant la puberté.
Les cellules métaplasiques jeunes sont très sensibles à l’HPV (Human Papilloma
Virus) (notamment le HPV 16). Les HPV sont des virus oncogènes. Les HPV sont
sexuellement transmissible. Une dysplasie cervicale traitée permet d’éviter le développement
d’un carcinome.
HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ
PCEM2
LE VAGIN
I – CARACTERES GENERAUX
C’est l’organe des rapports sexuels.
Il existe des culs-de-sac :
o Antérieur
o Postérieur (le plus profond)
o Latéral gauche
o Latéral droit
Le vagin s’ouvre dans le vestibule entre les petites lèvres.
Sa cavité est quasiment virtuelle.
Les parois antérieure et postérieure comportent des sillons médians appelés colonnes
vaginales antérieure et postérieure.
La muqueuse a une aspect plissé, les plis, qui ont une disposition horizontale, sont
appelés rides vaginales. Les rides vaginales sont plus fréquentes chez la jeune fille que chez la
femme âgée (contrairement aux rides du visage…).
Le vagin comporte une muqueuse, une musculeuse (constituée par des fibres
musculaires lisses) et une adventice.
A – L’ADVENTICE
C’est un conjonctif fibro-cellulaire.
B – LA MUSCULEUSE
Elle est peu épaisse (5 mm d’épaisseur). Elle est en continuité avec le myomètre
cervical. Elle comporte deux couches :
o Couche circulaire interne.
o Couche longitudinale externe.
Il existe une zone sphinctérienne striée volontaire au niveau de l’orifice vestibulaire,
qui est en relation avec le muscle releveur de l’anus et le muscle bulbo-caverneux.
C – LA MUQUEUSE
Elle a une disposition ondulée particulièrement visible au niveau de la basale. Cette
disposition est dite dermo-papillaire (comme les crêtes épidermiques et les papilles
dermiques).
L’épithélium est un épithélium malpighien non kératinisé pauvre en terminaisons
nerveuses libres. Les seules fibres nerveuses libres sont des fibres nociceptives.
Le chorion n’a pas de glandes. Le réseau élastique superficiel envoie des expansions
vers des fibres élastiques de la musculeuse.
Le chorion contient également des fibroblastes et des fibres de collagène.
Le chorion comporte de nombreux vaisseaux. Ces vaisseaux comportent des
sphincters à leur origine.
On peut également voir des amas de lymphocytes appelés des points lymphocytaires.
Coloration des cellules au papanicolaou :
On distingue deux colorations :
o Cellules rouges éosinophiles.
HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ
PCEM2
o Cellules bleues basophiles.
La proportion des cellules rouges varie en fonction du cycle.
o 14ème jour : 100% de cellules rouges.
o Vers le 10ème jour ou vers le 25ème jour : cellules basophiles > cellules
éosinophiles.
On regarde également le nombre de cellules superficielles par rapport aux cellules
intermédiaires. Au 14ème jour on a un maximum de cellules superficielles à noyau pycnotique.
Dans un frottis les cellules sont bien étalées. En phase lutéale, les cellules on un aspect
plicaturé sur le frottis.
Cet épithélium est hormonosensible.
B - HISTOPHYSIOPATHOLOGIE
C’est l’organe du rapport sexuel.
L’épithélium a un rôle de protection mécanique.
Il n’y a pas de sécrétion vaginale. Le contenu vaginal varie en fonction des femmes et
de la période du cycle.
Le contenu vaginal :
o Des cellules superficielles desquamées : leur présence est plus marquée en
phase lutéale
o Le mucus qui lubrifie le vagin dû à l’endocol.
o L’élément mouillant est dû à la transsudation du plasma des vaisseaux du
chorion. La régulation de l’élément mouillant est due à la vasomotricité des
sphincters des vaisseaux. Lors d’un rapport sexuel, ces sphincters subissent une
vasodilatation. Des facteurs psychologiques entrent en jeu dans cette
régulation.
o La flore saprophyte (normale) est composée de Bacilles de Döderlein. Le
nombre de Bacilles de Döderlein est très variable au cours du cycle :
 Les Bacilles de Döderlein se nourrissent de glycogène. Les
cellules épithéliales malpighiennes se gorgent de glycogène
pendant la phase lutéale. Les Bacilles de Döderlein sont
beaucoup plus nombreux pendant cette phase et ils provoquent
la lyse des cellules superficielles.
 La cytolyse qui a lieu pendant la deuxième phase du cycle, se
caractérise par la présence de noyaux nus qui signent la
présence des Bacilles de Döderlein.
HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ
PCEM2

Les Bacilles de Döderlein dégradent le glycogène en acide
lactique, ce qui provoque une diminution du pH vaginal autour
de 4–5.
 Si les Bacilles de Döderlein sont présents en trop grandes
quantités, les pertes blanches apparaissent, ce qui traduit une
exagération du phénomène.
Il ne faut pas confondre les pertes blanches et les leucorrhées. Les leucorrhées sont
dues à des agents pathogènes (parasites, bactéries…). Des leucorrhées malodorantes sont
typiques de certaines affections bactériennes.
C – ANNEXES : LES GLANDES DE BARTHOLIN
Elles sont situées de part et d’autre de l’orifice vaginal dans le tissu conjonctif situé à
la partie postérieure de l’orifice vaginal. Ce sont des glandes tubulo-acineuses (comme des
grappes de raisin). Les canaux excréteurs s’abouchent à la face postérieure des petites lèvres
entre le sillon des petites lèvres et l’hymen. Ces cellules mucipares produisent un mucus qui
permet une lubrification pour le coït (rapprochement sexuel).
La bartholinite est une tuméfaction douloureuse de la région des glandes de Bartholin
(ou glandes vestibulaires).
HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ
PCEM2
LE SEIN
Appelé aussi glande mammaire.
Il constitue une caractéristique pour définir la classe des mammifères.
Le sein comporte :
o des poils
o des glandes annexes cutanées :
 sébacées
 sudorales
 mammaires qui sont une variété de glandes sudorales ; la
lait est une « sorte de sueur »
La glande mammaire est réactive aux hormones oestrogéniques qui définissent les
caractères sexuels secondaires.
Jusqu’à l’âge de 8 ans, le développement des seins chez le garçon et la fille est
identique.
I – EMBRYOLOGIE ET ORIGINE DU SEIN
c.f. poly p 67-68
Embryologiquement, les seins apparaissent à la 4ème semaine de développement sur la
face ventrale par deux lignes qui s’étendent de l’ébauche d’un membre supérieur à celle du
membre inférieur. Ce sont les lignes mammaires primitives placées entre le sommet du creux
axillaire et le pli inguinal.
Ces deux lignes involuent dans la très grande majorité des cas à l’exception de petits
territoires, les points mammaires.
Le nombre de point mammaire est en relation avec le nombre de petit par portée, ainsi
chez la souris ou le lapin 5 ou 6 persistent. Chez la femme, deux points mammaires persistent,
ce sont les points pectoraux.
On observe parfois une persistance plus ou moins complète sur ces lignes de glandes
mammaires surnuméraires. La présence de sein surnuméraire s’appelle la polymastie ; la
présence d’un mamelon ou aréole surnuméraire est appelée polythélie.
HISTOGENESE
La ligne mammaire est un épaississement ectoblastique à partir duquel vont apparaître,
à la 12ème semaine environ, des cordons cellulaires pleins qui s’enfoncent dans le
mésenchyme et se divisent de manière dichotomique.
Ces cordons pleins évoluent en acquerrant des lumières formant ainsi des tubes et des
canaux.
D’une glande au départ, on obtient 15 à 20 cordons.
Il existe un gradient de différenciation :
o ceux en position centrale se développent beaucoup
o ceux en périphérie ont un développement abortif, on les trouve dans l’aréole.
 environ 10 à 12 connaissent un développement
C’est une arborisation.
Au fur et à mesure que les cordons s’enfoncent, ils sont responsables de l’apparition
d’invaginations de la surface.
Tout ceci se produit pendant la vie fœtale et après jusqu’à 8 ans. Ce développement se
fait en l’absence d’hormones : développement anhormonal.
HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ
PCEM2
A partir de 8 ans, le développement stoppe chez le garçon. Chez la fille en revanche,
avant la puberté, le sein poursuit son développement sous l’influence oestrogénique. Les seins
augmentent de volume, l’aréole et le mamelon connaissent des modifications radicales, il
s’agrandissent et se pigmentent. L’arborisation des cordons continue à se développer et son
responsable de la saillie de la plaque aréolomamelonnaire.
II – ARCHITECTURE
Le terme de glande mammaire est synonyme de sein et est appliqué à la structure
épithéliale de l’arborisation et correspond en fait à une des 10 à 12 glandes de la glande.
c.f. poly p 71-72
L’aponévrose du muscle pectoral constitue un plan postérieur sur lequel repose le sein.
L’hypoderme s’interrompt au niveau de la plaque aréolomamelonnaire.
La loge mammaire est un espace délimité en arrière par l’aponévrose et en avant par
l’hypoderme sauf au niveau aréolomamelonnaire.
Dans cette espace on trouve la galette. Le chirurgien ne peut enlever que la galette
mammaire, c’est une mammectomie sous cutanée.
La galette renferme les 10 à 12 glandes indépendantes qui s’abouchent au niveau des
pores individuels ou pores mamelonaires ou canaux galactophore.
Avant l’abouchement, il existe une dilatation, le sinus lactiphère où s’accumule le lait.
Le nombre de divisions du canal est d’environ 25 à 30 ; il existe une grande intrication
des canaux galactophores.
III – AREOLE ET MAMELON
Ils sont recouverts par un épiderme particulier qui est beaucoup plus fin que le reste de
l’épiderme, ridé, fortement pigmenté. A ce niveau, on note aussi une interruption de
l’hypoderme.
De nombreuses glandes sont associées aux poils au niveau de l’aréole.
Chez la femme, il existe des poils au niveau de l’aréole mais pas au niveau du
mamelon.
Des glandes abortives sont retrouvées au niveau de l’aréole, au moment de la
grossesse, sous l’action d’hormones, la reprise d’activité de ces glandes entraîne la formation
de petites granulations, de nodules au niveau aréolaire. C’est un signe clinique de grossesse.
Ils sont appelés tubercules de Montgomery.
On trouve du muscle lisse à disposition radiaire, convergent vers le mamelon, ayant un
rôle important lors de la lactation, il permet l’érection vers l’avant du mamelon.
Le mamelon est une saillie cylindro-conique avec une surface irrégulière, il contient
des fibres musculaires lisses à disposition circulaire.
IV – GLANDE MAMMAIRE EN DEHORS DE LA GRAVIDITE ET/OU DE LA
LACTATION
Le sein ne mérite vraiment le terme de glande que pendant la grossesse et la lactation.
STRUCTURE
Elle est constituée par deux grands constituants, des structures épithéliales et du tissu
conjonctif.
HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ
PCEM2
Pendant la vie génitale active, le tissu conjonctif représente 90% de la glande
mammaire et le tissu épithélial 10%. En revanche, pour le sein lactant, le rapport est inversé.
A la fin de la grossesse, au bout de quelques mois, le sein revient à sa situation
normale. Toutes ces modifications se passent sans cicatrices.
On distingue 10 à 12 glandes indépendantes. Au niveau des plus petites branches de
l’arbre galactophorique, on observe de multiples divisions donnant des sortes de « touffes ».
A l’extrémité de chaque canal, on trouve un acinus :
La structure histologique des acini est la même que celle des branches et assurent la même
fonction de fabrication du lait.
L’épithélium est bistratifié :
o une couche cellulaire externe qui repose sur la membrane basale
o une couche cellulaire interne qui borde la lumière et qui produisent le lait
L’épithélium est doublé extérieurement par des cellules myoépithéliales qui se
contractent pendant la tétée.
Les cellules basales assurent le renouvellement des cellules myoépithéliales et des
cellules glandulaires.
Toutes les cellules peuvent être marquées par des anticorps anti cytokératine, en
revanche seules les cellules myoépithéliales sont marquées par les anticorps anti actine des
muscles lisses.
An niveau externe de l’arbre galactophorique, les touffes terminales sont entourées par
du tissu conjonctif particulier, le tissu palléal (palleum = marteau). Ce tissu est très différent
du tissu conjonctif standard : c’est un tissu facile à reconnaître en raison de son caractère
malléable et déformable.
Pendant la grossesse, la reprise de la division de la structure épithéliale est possible en
raison de la déformabilité du tissu palléal.
Ce tissu est hormonodépendant ; certaines patientes ont des douleurs mammaires à
certains moment du cycle : ce sont les mastodynies.
Sous l’action de la progestérone, ce tissu devient œdémateux, gorgé d’eau et provoque
des tensions douloureuses avant les règles notamment.
c.f. poly p 74
L’unité terminale ductolobulaire définit un territoire comprenant de petits canaux
terminaux des acini, du tissu palléal et un canal galactophore avant les divisions ultimes.
On définit ainsi les canaux galactophores extralobulaires.
Il existe au cours de la vie génitale active une hormonosensibilité de ces structure : en
première partie de cycle, sur ces structures épithéliales, on a du mal à faire la distinction sur
les coupes histologiques à faire la distinction entre les cellules myoépithéliales et les cellules
glandulaires.
En deuxième partie de cycle, les cellules myoépithéliales et glandulaires se sont
enrichies en glycogène et il existe une ébauche de sécrétion qui ne modifie pas le
parenchyme.
HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ
PCEM2
c.f. poly p 71-72
Il convient de distinguer les canaux galactophores extra et intra lobulaires où il est
impossible de faire la distinction entre la structure acineuse et le canal terminal. Si le canal
apparaît longiligne, cela ne correspond pas à un acinus, il s’agit d’un canal galactophore
intralobulaire.
V – GLANDE MAMMAIRE GRAVIDE ET LACTANTE
Cette situation correspond à la fin de la période de gestation et pendant la période de
lactation.
La glande mammaire est constituée de 90% de structures épithéliales et de 10% de
tissu conjonctif. A cette période le sein mérite vraiment le terme de glande mammaire.
A – MODIFICATIONS PENDANT LA GRAVIDITE
1 – PHASE DE MAMMOGENESE : 6 PREMIERS MOIS DE LA GROSSESSE
Sous l’action des taux élevés d’œstrogène, on assiste à une multiplication cellulaire et
à la reprise de l’arborisation.
Le nombre d’unités ductolobulaires augmente très rapidement.
L’autre modification est la dilatation des acini, leur lumière devient plus large et plus
grande, ils vont constituer des alvéoles glandulaires.
2 – PHASE DE LACTOGENESE : INTRIQUEE AVEC LA MAMMOGENESE
Toutes les cellules épithéliales, sous l’action de la progestérone, acquièrent des
organites cellulaires qui permettent l’excrétion et la sécrétion lactée (RE, AG, …)
Dans un premier temps, les cellules s’essaient à une sorte de sécrétion : le colastrum.
Le premier produit élaboré est visqueux, jaunâtre et s’accumule dans la lumière. On
considère que son action est responsable de la formation des alvéoles. Les histiocytes (connu
sous le nom de corps de Donné) phagocytent le colastrum ce qui provoque la montée de lait
après l’accouchement.
B – GLANDE MAMMAIRE LACTANTE
c.f. poly p 75
Elle devient lactante dans les 24 à 48 heures post délivrance, les seins deviennent alors
douloureux et tendus car gorgés de lait.
Les lobules mammaires sont très volumineux. Les cellules myoépithéliales peuvent se
contracter sous l’action de l’ocytocine pur assurer l’expulsion du lait dans la lumière.
Les cellules épithéliales glandulaires ont un REG et un AG très développé.
Les produits de sécrétion sont de nature variée : protides, lipides, sucre.
L’excrétion (= sécrétion de produit dans lumière) se fait par des procédés différents
selon la nature du produit élaboré :
o Sécrétion holocrine : la cellule entière est éliminée mais pas reste présente
dans la glande mammaire
o Sécrétion mérocrine : extrusion sans perte membrane cytoplasmique. Produit
un produit de nature protéique
o Sécrétion holomérocrine ou apocrine : produit de sécrétion éliminé dans la
lumière. Production gouttelettes lipidiques
Il existe un cycle de sécrétion qui correspond au temps entre deux tétées successives, il
permet :
o la reconstruction membrane cytoplasmique éliminée
o la reproduction des substances essentielles
HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ
PCEM2
La sécrétion lactée peut être prolongée très longtemps car tant qu’une femme allaite,
elle n’a pas de cycle ovarien donc pas de risque de nouvelles grossesses.
VI – LA REGRESSION MAMMAIRE
La régression mammaire aboutit au recouvrement de la structure initiale du sein (90%
de tissu conjonctif et 10% de cellules épithéliales) 2 à 3 mois après l’arrêt de l’allaitement.
Cette régression ne génère en général pas de cicatrice. Si de telle cicatrice apparaisse,
alors, la reprise de la mammogénèse est compromise.
Cette régression est causée par des mécanismes multiples :
o La suppression tétées : plus de réflexe neuro-hormonal responsable de
sécrétion de prolactine
o Un engorgement de lait : il s’accumule dans la lumière ce qui gène l’accès de
l’ocytocine sur les cellules myoépithéliales qui ne se contractent plus.
o Des facteurs qui freinent synthèse de lait, inactivent les cellules épithéliales,
comme l’enzyme gélatinase qui les disloquent. Ces cellules sont alors
fragmentées puis phagocytés par les cellules histiocytaires. Le phénomène est
amplifié par le lysozyme produit par les cellules dégradées. Il s’établit de plus
un remplacement par du tissu adipeux qui se dispose entre les lobules.
VII - INVOLUTION POST-MENAUPOSIQUE
L’involution est différente selon les femmes :
o Chez les femmes maigres : les seins s’affaissent, le tissu adipeux se réduit, les
seins se flétrissent.
o Chez les femmes avec une tendance à la corpulence : il y a une compensation,
les seins tombent moins et sont moins flétris.
VIII - HISTOPHYSIOLOGIE
A – LE LAIT
Le lait est un aliment complet qui permet la croissance et le développement du
nouveau-né
Il contient :
o de l’eau
o des sels minéraux
o des vitamines
o la totalité des nutriments :
 glucides : lactose
 protides : lactalbumine ; caséine
 de très nombreux lipides
o des immunoglobulines produites par la mère et qui protègent le nouveau-né qui
est en fragilité immunitaire pendant cette période.
La quantité de lait sécrétée est variable chez une même femme et d’une femme à
l’autre, elle varie entre 500 et 900 ml/jour.
B – HORMONES LACTOGENES
On distingue les hormones :
o d’origine hypophysaire : prolactine PRL
o d’origine placentaire : HPL
HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ
PCEM2
La PRL est sécrétée par un type cellulaire présent dans le lobe antérieur de
l’hypophyse. Cette sécrétion est commandée négativement par un médiateur d’origine
hypothalamique : le PIF.
On parle d’axe hypothalamo-hypophysaire :
GnRH
FSH
LH
PIF
PRL
Il ne peut y avoir de sécrétion de GnRH ou de PIF sans sécrétion de l’autre. Ces deux
hormones sont sécrétées ensemble, c’est donc un complexe fonctionnel.
Quand la femme allaite il n’y a pas de règles, pas d’ovulation ; la femme ne peut donc
pas avoir une grossesse.
Pathologie :
Il s’agit d’un syndrome dû à l’augmentation du nombre de cellules à PRL responsable
d’un syndrome d’aménorrhée galactorrhée (absence de règles et écoulement de lait
simultanément).
Les femmes qui présentent ces symptômes présentent certainement un adénome
(tumeur bénigne).
Pendant la grossesse, les taux élevés de PRL ne donne pas de galactorrhée. Ces taux
augmentent jusqu’à la délivrance. Lorsque le placenta est éliminé, la chute brutale des taux
d’œstrogène et de progestérone permet à la PRL d’agir, en effet, les œstrogènes constituent un
frein à l’action de la PRL au niveau des cellules épithéliales.
Variation du taux de prolactine :
En début de grossesse : peu de prolactine.
Les taux augmentent considérablement pendant la grossesse.
Puis taux basal après la grossesse.
Chaque tétée entraîne une augmentation du taux basal de PRL.
C - DETERMINISME DE LA TRANSFORMATION GRAVIDE DU PARENCHYME
MAMMAIRE
Le déterminisme de la transformation gravide du parenchyme mammaire est établit par
le complexe galactogène. Il associe plusieurs éléments :
o les œstrogènes et la progestérone : leurs quantités sont augmentées pendant la
grossesse.
HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ
PCEM2


Les oestrogènes : prolifération cellulaire = mammogénèse.
La progestérone : mise en place des organites cellulaires =
lactogénèse.
o PRL : hormone hypophysaire jouant un rôle essentiel. Elle n’agit pas seule
mais avec :
 FSH et LH
 TSH (facteur hypophysaire qui commande la thyroïde)
 ACTH (facteur hypophysaire qui commande le cortex
surrénallien)
 Insuline
 Cortisol
 Hormones thyroïdiennes
Tout au long de la vie, le sein est plus ou moins sensible à ces hormones.
D – DETERMINISME DE LA MONTEE DE LAIT
Il s’agit de la mise en action brutale de l’activité sécrétoire par les cellules épithéliales
glandulaires, en raison de la levée du frein représenté par les œstrogènes et la progestérone. 24
h à 48 h après la chute du frein, la sécrétion lactée commence.
Il y a donc un antagonisme entre PRL et les œstrogènes et la progestérone.
E – DETERMINISME DE LA SECRETION LACTEE
La sécrétion lactée est entretenue par la tétée du nourrisson.
La succion du mamelon est le point de départ du réflexe neuro-hormonal qui gagne
l’hypothalamus qui produit une réponse hormonale. Il y a libération de médiateurs qui
agissent via le système vasculaire sur les cellules de l’adénohypophyse qui libèrent de la
prolactine correspondant au petit pic à chaque tétée.
De plus ce réflexe engendre la libération d’une hormone post-hypophysaire :
l’ocytocine, qui agit sur les cellules myoépithéliales de la glande mammaire qui participe
grâce à leur contraction à l’éjection du lait dans le lumière glandulaire.
L’ocytocine a aussi une action sur les fibres musculaires lisses dont la contraction
génère une érection du mamelon (projection vers l’avant) qui facilite la tétée par le bébé.
Ce phénomène peut être prolongé très longtemps.
Si on souhaite arrêter la lactation :
o on protége le mamelon en bandant les seins pour éviter les frottements avec les
vêtements.
o on comprime les seins, ce qui empêche l’accumulation du lait.
o on administre des œstrogènes et de la progestérone pour empêcher l’action de
la PRL.
IX - PATHOLOGIES
MASTOPATHIE ou MASTOSE :
C’est une anomalie de structure histologique du sein. On observe des zones un peu
trop fibreuses ou au contraire avec trop de cellules épithéliales. Il s’agit d’une prolifération
bénigne ; c’est une pathologie fréquente
CANCER DU SEIN :
C’est le 1er cancer de la femme (1/8). Le dépistage se fait par mammographie.
HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ
PCEM2
Ce sont des adénocarcinomes à partir de cellules épithéliales glandulaires. Les tumeurs
cancéreuses se disséminent dans les ganglions qui drainent le sein, puis parfois dans les os, le
cerveau…
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