HISTOLOGIE APPAREIL GENITAL FEMININ PCEM2
L’APPAREIL GENITAL FEMININ
Il est constitué des ovaires, des trompes, de l’utérus, du col et du vagin.
L’OVAIRE
I ANATOMIE MACROSCOPIQUE
Il s’agit d’un organe pair situé dans le petit bassin, en arrière de la trompe. Les deux
trompes soutiennent un ligament large qui sépare la cavité pelvienne de l’abdomen.
L’ovaire a une taille très variable selon le moment étudié. Il a une forme d’amande et
des dimensions standards : 3 cm de long, 2 cm de large et 1 cm d’épaisseur.
Un follicule mûr est une structure qui mesure 2 cm et qui a une durée de vie très
éphémère. Il connaît des modifications de taille.
L’ovaire est un organe très changeant dans sa forme et sa taille. La surface de l’ovaire
est parfaitement lisse chez la jeune fille alors qu’elle est incluse de kystes et creusée de sillons
chez la femme ménopausée. Ces kystes peuvent atteindre 5 à 6 cm et sont soit anodins, soit
cancéreux.
II ANATOMIE MICROSCOPIQUE
L’observation à l’œil d’une coupe d’ovaire permet de définir deux territoires :
o Une zone très foncée, très nette
o Une zone dense : le cortex ovarien
Ces deux zones sont séparées par une zone très franche de la médullaire.
A EPITHELIUM SUPERFICIEL
Il est de type cubique simple, il dérive du mésothélium (épithélium pavimenteux
simple). Les cellules sont cubiques avec une garniture ciliée.
Les cellules contiennent des granules sécrétoires cytoplasmiques.
L’épithélium superficiel de l’ovaire est un mésothélium qui a subit une induction par
les gonades sous jacentes.
Les canaux de Müller proviennent d’une invagination mésothéliale intervenant la 6ème
et la 7ème semaine ; ils donnent les trompes, l’utérus et le tiers supérieur du vagin. Les canaux
de Müller sont très proches embryologiquement de l’épithélium superficiel de l’ovaire. La
tumeur de l’ovaire ressemble énormément sur le plan morphologique aux cancers de la
trompe et de l’endomètre.
B CORTICALE : STROMA CORTICAL ET FOLLICULES OVARIENS
Il s’agit d’une zone très densément colorée.
Cette zone comprend un tissu très dense constitué de petites cellules fusiformes à
cytoplasme réduit. Elles s’organisent en faisceaux qui ont un aspect tourbillonnant. Elles
constituent le stroma cortical ovarien qui est le tissu le plus riche en cellules de l’organisme.
Dans ce stroma, on trouve les follicules ovariens qui peuvent se développer en raison
du caractère malléable de leur environnement. Le stroma est malléable car pauvre en
substance fondamentale et en fibres conjonctives et en raison de sa richesse en cellules
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fusiformes qui ne sont autres que des fibroblastes qui ont la propriété de fabriquer des
hormones stéroïdes.
Le stroma cortical ovarien dérive du blastème génital primordial ; les cellules qui en
dérivent ont la possibilité de sécréter des hormones.
C ZONE MEDULLAIRE OU HILE DE L’OVAIRE
C’est le lieu de pénétration du tissu sous mésothéliale contenant les gros vaisseaux.
On distingue deux territoires :
o la médullaire superficielle : tissu lâche qui permet les modifications de taille
des follicules.
o la médullaire profonde : constituée entre autres des gros vaisseaux.
On trouve des vestiges du développement embryonnaire au niveau de ce hile :
o un système de petits canaux : RETE OVARII qui constitue le reliquat du rete
embryonnaire, il n’a pas de rôle fonctionnel.
o des vestiges wolffien : organe en peigne de Rosenmüller.
o cellules identiques à celle de la zone interstitielle du testicule (cellules de
Leydig). : cellules de Bergen ou cellules sympathécotropes hilaire de Bergen
qui sécrètent la testostérone en petite quantité mais qui permet leur mise en
évidence en immunohistochimie. Après la ménopause, parfois leur nombre et
leur taille augmentent engendrant une augmentation de sécrétion qui développe
les caractères sexuels secondaires tel la moustache.
III OVOGENESE
A LES DIFFERENTES PHASES
On distingue trois phases :
o la phase de multiplication des ovogonies : pendant la vie embryonnaire entre le
cinquième et le sixième mois. Elle stoppe à la fin du sixième mois, le stock
d’ovogonies est alors définitif. L’ovaire est « comme un sac bourré
d’ovogonies ».
o La phase de croissance : les ovogonies passe au stade d’ovocytes I
o La phase de méiose : divisée en deux mitoses : réductionnelle (ovocyte I
ovocyte II + 1er globule polaire) et équationnelle (ovocyte II ovule + 2ème
globule polaire)
Remarque : il n’y a pas de formation de globules polaires dans l’ovaire.
La mitose réductionnelle a lieu juste après la phase de multiplication, donc pendant la
vie embryonnaire. Jusqu’à la puberté, les ovocytes I sont bloqués au stade diplotène de la
prophase dans une vie végétative. Ils ne se réveillent que pour la maturation qui achève la
première mitose et permet l’émission du premier globule polaire.
Les premiers ovocytes I se réveillent à la puberté alors que les derniers se réveillent à
la ménopause.
La pénétration d’un ovocyte II par un spermatozoïde déclenche la fin de la mitose
équationnelle et l’émission du deuxième globule polaire.
B L’ATRESIE FOLLICULAIRE
6ème mois
Plusieurs millions
Naissance
Plus de 60% des follicules ont disparus
Puberté
400 000 à 500 000
Pour la vie d’une femme
400 follicules sont nécessaires (soit 1/1000)
Que deviennent les 999 autres ???
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C EVOLUTION DE LA GAMETOGENESE
c.f. poly pp 37-38
Il s’agit d’une évolution continue.
1 FOLLICULE PRIMORDIAL
Ils sont en situation superficielle, près de l’épithélium ; ils sont groupés et forment des
amas.
Chacun comprend :
o l’ovocyte I qui est une grosse cellule de 40µm de diamètre, avec un gros noyau
bloqué au stade diplotène de la prophase de la première mitose ; les
chromosomes ont un aspect lâche, flexieux, le nucléole est visible, le
cytoplasme est abondant et homogène.
o les cellules folliculaires qui entourent l’ovocyte ; elles sont aplaties et
fusiformes. Elles sont de type épithélial (avec des complexes de jonction).
Elles ont un rôle d’isolement et de nutrition de l’ovocyte I.
A l’extérieur, on trouve une membrane basale appelée membrane de Slavansky.
Le follicule primordial donne le follicule primaire.
2 FOLLICULE PRIMAIRE
Aussi appelé follicule plein.
Il est plus volumineux (diamètre : 60 µm)
Les cellules folliculaires subissent des mutations : elles deviennent cubiques et portent
désormais le nom de cellules de la Granulosa ; elles se stratifient.
3 FOLLICULE CAVITAIRE OU ANTRAL
Au sein de ces cellules apparaissent des cavités liquidiennes en raison de la sécrétion
des cellules de la Granulosa. Ces petites cavités confluent.
Les cellules de la Granulosa sécrètent aussi une substance qui va entourer l’ovocyte :
la membrane pellucide.
Le stroma cortical ovarien subit lui aussi des modifications. On distingue deux thèques
au niveau du follicule :
o la thèque interne : Les cellules du stroma cortical ovarien se modifient et
deviennent ovoïdes ; elles se trouvent au contact de nombreux capillaires
sanguins. Elles produisent des hormones stéroïdes, il s’agit donc d’une
structure endocrine.
o la thèque externe : les cellules cortical ovarien subissent un simple
réarrangement.
4 FOLLICULE MUR
Aussi appelé follicule de Graaf.
Il mesure 2 cm de diamètre.
Il comprend une cavité liquidienne unique : l’antrum qui contient le liquor folliculi.
En périphérie de la cavité, on trouve une couche de cellules de la Granulosa.
A un pôle du follicule, on trouve l’ensemble formé par l’ovocyte, la membrane
pellucide et des cellules de la Granulosa qui fait protrusion dans l’antrum ; c’est le cumulus
proligène.
La couche la plus interne de la Granulosa est appelée corona radiata ; ces cellules
émettent des prolongements cytoplasmiques en direction de l’ovocyte I.
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14ème Jour : PONTE OVULAIRE, DEHISCENCE FOLLICULAIRE
A travers le stigma (orifice), s’écoulent l’ovocyte et le liquor folliculi qui sont
récupérés par la trompe (déplacement actif vers le lieu de ponte).
L’écoulement est lent et en douceur.
Le reste du follicule constitue le follicule déhiscent.
5 FOLLICULE DEHISCENT
Il reste encore des cellules de la Granulosa.
Très rapidement les deux berges du stigma se rapprochent et le follicule se referme,
générant ainsi une structure creuse.
6 FORMATION DU CORPS PROGESTATIF
Il s’agit de l’évolution du follicule déhiscent :
o franchissement de la membrane basale par de nombreux capillaires sanguins de
la thèque interne (facilitée par des enzymes protéolytiques).
o modifications des cellules de la Granulosa : augmentation de taille (4 fois plus
grosses) avec des caractères cytologiques particuliers : cytoplasme clair
microvacuolaire. On parle de cellules lutéales.
Ce follicule a une architecture endocrine, il sécrète de la progestérone en raison de la
persistance des thèques.
La cavité persistante n’est souvent pas complètement comblée, le centre reste un peu
kystique avec du sang ou des sérosités.
S’il n’y a pas de fécondation, la durée de vie du corps progestatif est courte (15-20
jours) ; il involue : diminution de volume et changement d’aspect, il devient jaune ; il donne
une cicatrice fibreuse qui se retrouve sur l’ovaire et s’appelle le corpus albicans.
S’il y a fécondation et nidation, la durée de vie est prolongée (jusqu’au 6ème mois), il
est plus volumineux, on le nomme corps gestatif. Il a la même structure histologique mais il
est plus gros.
B EVOLUTION NON GAMETOGENE
La lyse du follicule primordial (ou d’un petit follicule primaire) ne provoque pas de
cicatrice, il s’agit d’un phénomène très rare.
Le follicule primaire (ou un petit follicule cavitaire) peut évoluer en follicule atrétique
simple ; cette atrésie du follicule se couple avec une lyse de l’ovocyte I ; il reste une petite
formation qui comprend la membrane basale et des cellules de la Granulosa.
Le follicule cavitaire ou mûr involue en un follicule kystique qui comprend des
cellules de la Granulosa, la membrane de Slavinsky, les thèques interne et externe.
Le follicule déhiscent se referme, la membrane de Slavinsky fusionne au niveau du
stigma, le kyste est plus ou moins vidé de son contenu ; le follicule se rétracte sur lui-même et
devient plissé, devenant le follicule plissé (et non pas le corps progestatif). Il se présente
comme un corps mur qui a perdu son cumulus proligène et son liquor folliculi.
IV FONCTIONS ENDOCRINES DE L’OVAIRE
A HORMONES SECRETEES
c.f. poly p 44
o œstrogène
o progestérone
Le cycle théorique dure 28 jours. Le premier jour correspond à la menstruation ;
l’ovulation intervient au 14ème jour.
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On distingue deux phases à ce cycle :
o la phase oestrogénique : du 1er au 14ème jour (ou phase folliculaire)
o la phase lutéale : du 15ème au 28ème jour (ou phase œstroprogetative)
Il y a d’autres sécrétions en moindre quantité :
o des androgènes
o de l’inhibine, sécrétée par la Granulosa
B ORIGINE CELLULAIRE DES HORMONES OVARIENNES
c.f. poly p 44
Les cellules de la thèque interne vont élaborer des androgènes à partir du cholestérol.
Ces androgènes vont être transformés dans les cellules de la Granulosa par une aromatase en
oestrogènes qui passent dans la région centrale et kystique du follicule mûr, puis repassent
dans la circulation générale.
Après l’ovulation, les cellules de la Granulosa se transforment en cellules lutéales et
sécrètent de la progestérone. Cette fonction conserve la faculté de transformer les androgènes
en oestrogènes.
V REGULATION DES FONCTIONS OVARIENNES
Système hypothalamo-hypophysaire
Ce système sera revu en détail.
L’hypothalamus produit la GnRH qui agit sur les cellules à FSH et LH.
LH va agir sur les cellules de la thèque interne qui vont alors sécréter des hormones
sexuelles, des androgènes, qui vont être transformés en oestrogènes pas les cellules de la
Granulosa.
FSH agit sur les cellules folliculaires et les cellules de la Granulosa. Ces cellules vont
sécréter de l’inhibine qui établit un feed-back sur hypothalamus et l’hypophyse.
Variation des taux d’hormones au cours du cycle :
c.f. poly p 47
Il existe deux types de sécrétion des hormones hypophysaires :
o basale
o paroxystique
Théoriquement, tous les 28 jours un ovocyte arrive à maturité, pour cela il fait qu’il y ait une
alternance des ovaires qui est gérée par l’horloge hypothalamique :
o elle repose sur la sécrétion constante de LH et de FSH (basale)
o à partir de cette sécrétion, au 14ème jour, les sécrétions sont majorées de façon
très importante (paroxystique)
La sécrétion basale est responsable de la sécrétion des androgènes. Les cellules de la
thèque interne ont des récepteurs à LH ; les cellules de la Granulosa ont des récepteurs à FSH.
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