Physiologie du Développement des Angiospermes

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Physiologie du Développement des Angiospermes
Croissance – Développement – Régulation
Signalisation : Molécules Effectrices et Signalisation
Introduction
Les plantes sont soumises à différents signaux :
- Facteurs physiques : telle que la lumière, la gravité et la température.
Grâce à des pigments photosynthétiques les plantes peuvent mesurer la longueur d’onde
du jour et savent les saisons. La croissance s’adapte et les plantes se développent. On
parle de photorécepteurs, ils sont incolores et propres aux plantes.
La gravité établie l’axe de croissance, la polarité de la plante. On définit deux extrémités : le
méristème apical caulinaire et le méristème apical racinaire.
La plante réagit aux variations de température.
-
facteurs biotiques : symbiose, défense
-
Sol : eau, sels minéraux, oxygène, parasites.
-
Facteurs Chimiques : les signaux sont envoyés aux différentes cellules.
Les molécules hydrophobes traversent la membrane, ont reconnues par un récepteur et il y
a activation.
Perception : molécules et son récepteur
Transduction du signal : mise en place de molécules effectrices et induction de gènes
différents.
Des ligands nécessitent des récepteurs à la surface de la membrane.
Le mécanisme est le même pour les molécules hydrophiles.
Un récepteur membranaire sans ligand est inactif. Une fois lié à son ligand il change de
conformation : reconnaissance de GTP, activation d’une enzyme et transduction.
Les récepteurs ont une partie interne qui est une enzyme. Sans liaison, l’enzyme est inactive,
autrement, l’enzyme est activée, il y a autophosphorylation par une kinase et transduction.
Le récepteur peut être un canal ionique. Avec son ligand il s’ouvre et permet le passage de molécules.
 Canaux Ca+
Les phytohormones sont des substances sensées être naturelles.
- Elles servent de messagers chimiques pour influencer un processus de croissance ou de
développement.
- Elles facilitent la communication cellulaire.
- Ce sont des molécules de petites tailles.
Leur action est efficace à faibles concentrations et à distance.
- Elles sont transportées par transport actif ou passif.
- Ces phytohormones sont les auxines, les gibbérellines, les citokinines, l’éthylène, l’acide
abscissique.
a. L’auxine
Effets de l’auxine :
- Du grec « pousser », elle favorise l’allongement des cellules.
- Elle inhibe la croissance des bourgeons
- Elle favorise la rhizogénèse
- Elle favorise la ramification des racines
- Elle stimule la différenciation et la division cellulaire
- Elle inhibe la sénescence
- Elle stimule la parthénocarpie (développement des fruits sans fécondation)
- Elle stimule la polarité des tissus
Il y a biosynthèse des tissus jeunes, des limbes. Le transport se fait de l’apex vers la base dans les
coléoptiles et suivant un gradient de concentration
En ce qui concerne la polarité des tissus, si on coupe un morceau de tige, on a les pôles apical et basal.
Dans une atmosphère humide la partie basale développe des racines et la partie apicale développe des
branches et des feuilles. Si on change le sens du morceau, la partie basale donnera des racines et la
partie apicale donnera des pousses. Il y a un maintient de la polarité : les racines iront vers le bas
(géotropisme positif) et les ramifications iront vers le haut (géotropisme négatif).
Structure de l’auxine :
Toutes les molécules présentées dans le poly ressemblent à l’acide indole acétique (AIA) : chaîne
latérale et site aromatique.
Les plantes peuvent dégrader les molécules qu’elles produisent mais pas les molécules de synthèse.
Le coléoptile protège les feuilles qu’il contient. A l’obscurité il s’allonge, à la surface il s’ouvre dans
la partie apicale et permet aux vraies feuilles de sortir.
Quand on coupe la partie apicale, il n’y a plus de réaction à la lumière. De même, si on coupe l’apex, il
n’y a plus de réaction (Darwin).
Si on introduit un morceau de mica du côté obscur il n’y a pas de réponse contrairement au côté
illuminé.
Avec de la gélatine, il y a diffusion des petites molécules.
On peut donc dire qu’il existe une substance synthétisée grâce à la lumière qui permet la croissance et
le développement
L’auxine provient du tryptophane, seule la chaîne latérale est modifiée par décarboxylation,
désamination et oxydation.
L’élongation des tissus dépend de la concentration en auxine mais, à des concentrations trop
élevées l’auxine peut être inhibitrice pour certains tissus.
L’allongement des cellules se fait dans un sens défini. L’auxine permet l’allongement dans le sens
de la longueur et la paroi délimite cet allongement donc, il faut agir sur la paroi pour créer un relâchement
des molécules à des endroits précis.
Le relâchement se fait par acidification et l’ATPase permet de maintenir le pH de la paroi. L’expansine
casse les liaisons hydrogènes des polysaccharides.
L’allongement se fait par gonflement car l’eau rentre pour permettre l’équilibre en potassium et, il faut
ensuite refaire la paroi.
Rôle de l’auxine dans la réponse gravitropique :
Il existe des tensions entre pôles apical et basal que peut détecter la cellule. Les statholites changent
de place et modifient les tensions. C’est une réaction à la gravité.
Dans une racine verticale la concentration en auxine est identique alors que dans une racine
horizontale la concentration en auxine est plus élevée dans la partie inférieure. La racine se courbe.
b. Les cytokinines
Elles dirigent la division cellulaire et dérivent de l’adénine.
Effets des cytokinines :
-
stimulation de la division cellulaire
inhibition de la sénescence
favorisation des bourgeons latéraux (dominance apicale)
stimulation de la morphogenèse (formation des tiges)
inhibition de la dormance des semences
favorisation de la synthèse de protéines, ADN, ARN
stimulation de la synthèse d’enzymes
favorisation du développement des fleurs
favorisation de la croissance de racines
Il y a biosynthèse du méristème racinaire et graines en germination, transport apolaire dans le xylème
(ascendant)
Auxines
Cytokinines
La découverte du fonctionnement s’est fait grâce à une bactérie, Agrobacterium tumefaciens, qui a
un plasmide T (Tumor inducing). Elle peut introduire dans les tissus une partie TDNA de son plasmide qui
s’insert dans les génomes des plantes et exprimant des gènes :
-
pour la synthèse d’auxine et des cytokinines le système hormonal est autonome
pour la synthèse d’opine : produits azotés et nutriments des bactéries.
c. Les gibbérellines
Ce sont des acides diterpéniques isolés chez un champignon. Ces phytohormones sont largement
répandues dans les plantes supérieures.
Effets des gibbérellines :
- allongement des tiges (multiplication et allongement dans les entre-nœuds)
- différenciation du cambium
- induction de la germination (froid ou lumière)
- mobilisation des réserves pour la germination
- différenciation sexuelle chez les plantes monoïques
- formation et croissance des fruits
- rupture de dormance des bourgeons
Le transport se fait par le phloème et le xylème.
Elles sont actives à faibles doses (10-10M à 10-14M), dans les plantes la concentration est plus élevée que
dans les graines immatures (environ 50μg/g de poids frais).
Toutes les gibbérellines ont la même structure : noyau en kaurène et sont classées en deux familles : les
C19 et les C20 et, la synthèse des gibbérellines dérive de la voie des terpènes (molécules fabriquées par
les plantes)
La molécule de base des terpènes c’est l’isopentenyldiphosphate (IPP), molécule à 5C qui s’isomérise
avec elle-même. Ces mono terpènes sont volatiles et provoquent l’odeur des fleurs.
Si on a des grosses molécules de terpènes on aura du caoutchouc, du latex.
La voie des terpènes a lieu dans les chloroplastes
Voie spécifique des Gibbérellines :
1. Récupération du précurseur dans les chloroplastes puis migration vers les méristèmes. Les
méristèmes sont de petits massifs de cellules de l’apex responsables de la formation de nouvelles
cellules donnant les nouveaux organes de la plante. On sait inhiber cette transformation grâce à
Ano1618 qui inhibe les terpènes en kaurène.
2. Migration vers le Réticulum Endoplasmique du noyau en kaurène où il sera transformé grâce à une
enzyme, la CytochromeP450 mono oxygénase, en première Gibbérelline formée par la plante, la
GA12. Celle-ci remigre ensuite dans le cytoplasme.
3. La GA12 se transforme en Gibbérelline différente, après sa migration, selon la plante et l’organe.
Pour que l’activité biologique des Gibbérellines soit fonctionnelle il faut une bonne structure.
Transport des Gibbérellines :
Une fois synthétisées dans les feuilles, les Gibbérellines seront transportées dans toute la plante
vers le bas grâce au phloème. Le phloème est la sève élaborée tandis que le xylème est la sève brute
Xylème, sève brute
Phloème, sève élaborée
A l’état libre, les Gibbérellines sont actives, elles peuvent êtres stockées en se liant avec du
glucose et deviennent ainsi inactives.
Mode d’action des Gibbérellines :
Elles activent une enzyme dans la paroi, la xyloglucan endrotransglycolase, qui permet l’arrivée
d’une autre protéine dans la paroi, l’expansine, permettant la déstabilisation des liaisons hydrogènes dans
la paroi.
Les parois sont détruites puis reconstruites.
Activités physiologiques :
Les Gibbérellines sont responsables du grandissement cellulaire et de la division cellulaire. Elles
agissent aussi sur l’induction florale liée à la Température. On peut mimer l’effet de la température par les
gibbérellines pour déterminer le sexe de la plante, former des fruits, et induire la germination des
semences.
Cytokinines et Gibbérellines modifient la forme des fruits.
La gibbérelline ralentit la semence, augmente la pression de sucres en stimulant la croissance entrenœuds.
Des inhibiteurs sont utilisés pour diminuer la taille des plantes tel que pour les chrysanthèmes à ras de
terre.
Mécanisme d’action des Gibbérellines :
Prenons pour exemple la mobilisation des réserves chez les grains d’orges.
Péricarpe
Cellules à aleurone
Embryon
Amidon
Endosperme
La capacité germinative est active quand toutes les conditions sont réunies : présence d’eau,
d’oxygène…. Les réserves se trouvent dans l’endosperme : cellules remplies d’amidon, cellules à
aleurone.
ADN  ARNm α amylase  α amylase
Corps protéiques
Cellules à aleurone
Les corps protéiques peuvent donner des acides aminés permettant à la graine de faire sa propre
synthèse de protéines.
Pendant la germination, l’embryon va libérer des gibbérellines qui vont diffuser vers les cellules à
aleurone où elles vont stimuler la transcription d’un grand nombre de gènes, dont le gène codant pour
l’ARNm α amylase, donnant la protéine α amylase. Cette protéine va diffuser vers les cellules contenant
l’amidon et provoquer leur hydrolyse
Embryon
GA
Cellule à aleurone
Amidon
Glucose
ARNm
α amylase
La GA2 est la gibbérelline la plus active.
Entre le signal et la réponse on a une voie de signalisation ou voie de transduction.
Au niveau de la membrane plasmique il existe des protéines qui sont des récepteurs. La molécule
signal arrive sur le récepteur, il y a association de l’enzyme avec son substrat et, le ligand sera transmis
dans la cellule grâce à des seconds messagers qui sont des petites molécules comme le calcium, l’IP3 ou
le CGMP.
L’accumulation des seconds messages va permettre de transmettre le message. On parle de réponse
biologique.
Chez les plantes il existe souvent une augmentation de calcium et, pour être second messager il faut
que le taux de calcium cellulaire soit faible.
Lors d’une augmentation de calcium, la Ca Binding Protein (dont la calmoduline) perçoit l’augmentation
et forme un complexe calmoduline/calcium qui va activer une protéine kinase, ce qui va ainsi de chaîne en
chaîne.
d. L’acide Abscissique
Découverte :
Mise en évidence d’une substance qui entraîne une dormance. Contrairement aux autres
hormones, c’est une hormone de détresse, synthétisée quand la plante est soumise à la sécheresse, un
parasite…pour protéger la plante.
Propriétés :
Une plante saine a peu d’acide abscissique : 1 à 5 nmole alors qu’une plante en détresse en a 3
μmole.
Biosynthèse :
L’acide abscissique appartient à la famille des terpènes. Il ne peut y avoir q’un acide abscissique
mais il peut avoir la forme cis ou trans. Du fait du carbone en 1’ on aura la forme –R ou +S.
C’est la forme cis + qui est active car la double liaison dans le cycle en position HO ou COOH et la chaîne
insaturée sont importantes dans l’activité de la cellule.
Sans acide abscissique les stomates se ferment
Pour détecter l’acide abscissique on utilise l’immunodétection ou l’HPLC.
La voie de biosynthèse est longue. Elle a lieu dans toutes les cellules contenant de la chlorophylle
ou des amyloplastes et est plus élevée dans les racines et a lieu en période de stress hydrique (par
exemple).
Le signal de stress est perçu par les racines donc il y a envoi du signal ABA par le xylème et
transmission de l’information au niveau des feuilles ce qui entraîne la fermeture des stomates.
L’ABA de synthèse ne permet pas le contrôle de la fermeture des stomates, il faut rajouter de l’ABA
exogène pour restaurer le phénotype sauvage.
Effets physiologiques :
-
dormance des graines et des bourgeons.
Fabrication de l’embryon, maturation
Acquisition de la tolérance à la dessiccation
Anti hormones par rapport à l’auxine, les gibbérellines et les cytokinines
Allongement des racines pour trouver de l’eau
Raccourcissement des feuilles.
Voies de signalisation :
Le récepteur de l’ABA est de type tyrosine kinase. Il est constitué de deux protéines avec une partie
extracellulaire qui reconnaît le ligand, une partie transmembranaire et une partie intracellulaire avec une
histidine kinase.
Lors de la fixation il existe une autophosphorylation entre les histidines kinase. Le phosphate est transféré
à un aspartate puis, de part en part il y a transmission de l’information.
Récepteurs à l’ABA
La phosphorylation consécutive des protéines se déclenche quand l’ABA se fixe sur son récepteur.
Il y a activation des protéines G activant la phospholipase C qui va hydrolyser les phospholipides
membranaires pour donner l’IP3 et DAG.
L’IP3 est considéré comme un second messager et, sur les membranes des vacuoles il existe des
récepteurs à l’IP3 ce qui va permettre l’activation des canaux calciques. On va avoir une sortie de calcium
de la vacuole et une augmentation de la concentration de calcium dans le cytoplasme.
L’augmentation de la concentration en calcium va provoquer l’arrêt des pompes ATPases. Si elles
ne fonctionnent plus, il n’y a pas de sortie de protons donc les charges positives s’accumulent dans la
cellule ce qui entraîne une dépolarisation à -70mV.
On va en plus avoir une sortie de potassium et inhibition du canal potassique entrant. Ces canaux
sont régulés par l’état de polarisation de la membrane. S’il y a sortie massive de potassium il y a une sortie
d’eau donc fermeture des stomates.
Lorsqu’il n’y a plus de perception du stress, il n’y a pas d’ABA donc pas d’augmentation de calcium,
les pompes ATPases se remettent en route, on a hyperpolarisation de la membrane, une entrée de
potassium donc entrée d’eau et turgescence.
e. L’éthylène
A l’inverse des molécules étudiées précédemment l’éthylène est un gaz.
Les arbres qui poussent à côté d’une lampe à éthylène perdent leur feuille plus vite.
Une triple réponse est caractéristique de l’éthylène :
- raccourcissement et modification de la croissance des parties aériennes
- épaississement de la tige
- modification du crochet terminal
Les pommes à maturité dégagent beaucoup d’éthylène. La quantité produite dépend de l’organe et de
l’âge du végétal.
La teneur de base est de 1μL/L et, dans une pomme à maturité, la teneur est de 2500μL/L.
L’éthylène est produit à maturation en phase de sénescence, en cas de stress, d’attaques de
parasites et peut diffuser dans la plante.
Biosynthèse de l’éthylène :
Le cycle de biosynthèse de l’éthylène est le cycle de Yang. La première étape correspond à la
conversion de la méthionine (précurseur de l’éthylène) en S-adénosylméthionine (SAM) par Incorporation
d'ATP. La SAM ainsi formée est ensuite transformée en acide 1-aminocyclopropane-1carboxylique (ACC).
Les enzymes intervenant dans la chaîne de biosynthèse de l'éthylène chez les plantes sont : l'ACC
synthétase et l'ACC oxydase et, la méthionine sera régénérée par différentes réactions qui ont lieu après le
cycle de Yang.
Effets physiologiques :
L’éthylène permet la levée des dormances des graines et des bourgeons ainsi que le mûrissement
des fruits.
Le nitrate d’argent et le thiosulfate permettent l’inhibition de l’action de l’éthylène et l’élhephon peut
favoriser le mûrissement et la floraison car il y a un apport d’éthylène.
Régulation de l’éthylène :
On a déterminé un élément cis en amont du gène sur le promoteur ERE et un élément trans
EREBP qui dépendent de l’éthylène.
Il existe d’autres molécules régulatrices telles que
- les Brassinostéroïdes qui peuvent agir sur la pompe ATPase et la réorientation des micro
fibrilles.
- L’acide tasmonique qui, en réponse à des attaques dues à des microorganismes provoque
l’activation d’ACC.
- L’acide salicylique dérivant de la phénylalanine qui inhibe la production d’éthylène.
f. Les photorécepteurs
Il existe les phytochromes (lumière rouge) et les cryptochromes (lumière bleue).
Les phytochromes sont formés d’une protéine et d’un chromophore et existent sous deux formes : une
forme synthétisée inactive Pr et une forme synthétisée active Pfr dans le rouge lointain.
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