Détecter les étudiants en difficulté et les référer aux Services adaptés
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Détecter les étudiants en difficulté et les référer aux Services adaptés Nous voyons, et maintenant, si nous observions? Notre prémisse Nous considérons qu’un collège est une communauté éducative qui mobilise ses acteurs et qui mise sur le partage de leurs connaissances et sur la qualité de leurs relations avec les étudiants, et ce, pour faciliter leur intégration, soutenir leurs apprentissages et les mettre sur la voie de la réussite. Ces acteurs peuvent jouer un rôle déterminant auprès d’étudiants à risque et c’est pourquoi nous vous proposons de les intégrer à notre démarche de détection; ils deviendront ainsi, vos agents de détection… Les agents de détection dans votre collège pourraient être : - les membres de la direction; les enseignants, les coordonnateurs, les superviseurs de stage, les répondants à la réussite; les API; les tuteurs des centres de tutorat; les conseillers en services adaptés et en orientation; les éducateurs; les psychologues scolaires; les agentes de bureau; les intervenants socioculturels; tous les intervenants du collège gravitant autour de l’étudiant. Le rôle qu’occupe chacun de ces agents dans le processus de détection est tributaire de nombreux facteurs tels que les fonctions exercées au sein du collège, les liens établis avec l’étudiant, les connaissances et les compétences acquises en matière de relation d’aide ou d’intervention en cas de crise, etc. Notre démarche propose d’investiguer les difficultés en lien avec l’apprentissage ainsi que celles liées à la santé mentale. Pour une compréhension commune Selon le Ministère, la détection consiste à relever des indices de trouble en s’appuyant sur la sensibilité des intervenants auxdits indices. Dans le cas présent, nous nous préoccupons d’abord de dépister les troubles d’apprentissage et les troubles de santé mentale. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le trouble d'apprentissage correspond à une atteinte affectant une ou plusieurs fonctions neuropsychologiques, ce qui perturbe l'acquisition, la compréhension, l'utilisation et le traitement de l'information verbale ou non verbale. Le trouble d'apprentissage n'est pas causé par une déficience intellectuelle, ni par un déficit sensoriel (acuité visuelle ou auditive), un manque d'encadrement scolaire, une carence de motivation ou des conditions socio-économiques défavorisées. Selon la Fondation de la maladie mentale du Québec, la maladie mentale désigne l'ensemble des problèmes affectant l'esprit. En fait, il s'agit de manifestations d'un dysfonctionnement psychologique et souvent biologique. Ces 1 avril 2015 – SC et ASV – version 1.1 Centre collégial de soutien à l’intégration de l’Est du Québec perturbations provoquent différentes sensations de malaise, des bouleversements émotifs et/ou intellectuels, de même que des difficultés de comportement. Quelques précautions… Ces pistes sont des indicateurs qui peuvent varier en nombre et en intensité d’un étudiant à l’autre. Dans tous les cas, ils devraient être pris au sérieux, car ils permettent de reconnaître que quelque chose ne va pas chez l’étudiant et que celui-ci a besoin d’aide. Il ne s’agit pas de porter un diagnostic à partir de ce qui est observé, mais d’être sensible à la difficulté ou à la souffrance que l’étudiant exprime et l’orienter vers les ressources appropriées, si nécessaire. Enfin, rappelez-vous que la façon la plus simple pour détecter un trouble est l’observation minutieuse et rigoureuse de vos étudiants. Il est important de faire confiance en notre intuition même si nous sentons que nous n’avons peut-être pas toutes les connaissances et les compétences en matière de détection de ces troubles. Démarche proposée Un agent est préoccupé par le rendement scolaire d’un de ses étudiants. Voici des pistes qu’il peut explorer, s’il le souhaite, avant d’intervenir proprement dit auprès de lui. A) Des indices laissant croire à un trouble d’apprentissage - L’étudiant a de bonnes capacités verbales, mais il a de la difficulté à exprimer ses pensées par écrit; - L’étudiant a de bonnes aptitudes mécaniques, mais éprouve des difficultés en lecture, en écriture ou d’élocution; - L’étudiant comprend mal les concepts abstraits; - L’étudiant lit incorrectement l’information, manque de logique, de raisonnement; - L’étudiant est souvent dans la lune, il vous fait répéter les mêmes consignes; - L’étudiant accorde trop peu d’attention aux détails ou se concentre trop sur les détails; - L’étudiant raconte rarement les événements ou expériences passés de façon séquentielle ou en détail; - L’étudiant manque d’habiletés sociales et a de la difficulté à conserver ses relations ou à se faire des amis; - L’étudiant a de la difficulté à organiser ce qui lui appartient, son temps, ses activités ou à assumer ses responsabilités; - L’étudiant a de la difficulté à s’ajuster à un nouvel environnement; - L’étudiant a une faible estime de lui-même en raison d’échecs répétitifs, de travail acharné sans résultats satisfaisants. Il est souvent découragé; - L’étudiant a échoué à son épreuve uniforme de français; - L’étudiant fait preuve de réserve lors des travaux d’équipe, il n’ose pas s’impliquer lors des tâches de lecture ou d’écriture. B) Investiguons davantage, tentons de récolter des traces : - Regardez de plus près ses évaluations. Est-ce que votre étudiant répond souvent à côté de la question? Fait-il plusieurs erreurs d’inattention? A-t-il de la difficulté à répondre aux questions à développement? Est-il distrait par les bruits environnants? - Regardez à nouveau ses travaux. A-t-il de la difficulté à synthétiser? Commet-il plusieurs erreurs d’orthographe, de grammaire ou de syntaxe? - Écoutez-le plus attentivement. Lorsqu’il vous pose des questions, lorsqu’il vous raconte une situation, s’exprime-t-il difficilement? Cherche-t-il ses mots? 2 avril 2015 – SC et ASV – version 1.1 Centre collégial de soutien à l’intégration de l’Est du Québec - Observez-le de plus près lors des travaux d’équipe, aux pauses. A-t-il tendance à prendre trop de place ou au contraire à être rejeté par ses pairs? - Portez une attention particulière à son matériel scolaire. Lui manque-t-il des choses? Est-ce que l’état de celui-ci laisse à désirer? - Écoutez-le attentivement lors de situations de lecture. Évite-t-il ces situations? Lit-il plus lentement, plus difficilement? Saute-t-il des mots ou invente-t-il des mots? - Observez-le davantage en salle de classe. Prend-il des notes? Se met-il rapidement à la tâche? Demande-t-il souvent votre aide? Contribue-t-il aux travaux d’équipe? C) Passons à l’action : trois niveaux d’intervention possible Niveau 1 : Recueillir de plus amples renseignements - Vous pouvez communiquer avec l’équipe des Services adaptés pour vérifier si l’étudiant est inscrit au service. Qu’il le soit ou non, vous pouvez leur faire part de vos préoccupations. - Vous pouvez discuter avec vos collègues et leur demander s’ils ont fait les mêmes observations que vous. Niveau 2 : Aborder l’étudiant Vous pouvez rencontrer l’étudiant à part et, dès le début de votre conversation, lui faire comprendre que vous vous souciez de son bien-être, que vous avez à cœur sa réussite. Une fois le climat de confiance établi, vous pouvez lui présenter certains faits que vous avez observés, en débutant par la première personne du singulier : - ° J’ai constaté que tu arrives régulièrement en retard à mon cours, que tu remets parfois tes travaux après la date butoir. Est-ce que tu te sens débordé? As-tu l’impression d’être dépassé? ° J’ai remarqué que tu es souvent dans la lune. Es-tu préoccupé par certains aspects de la vie scolaire? Niveau 3 : Offrir votre soutien Vous êtes à l’aise avec cet étudiant, vous sentez que vous avez des habiletés pour lui venir en aide, vous pouvez alors : - ° écouter son histoire, faire preuve d’ouverture face à ses demandes; ° lui rappeler qu’il existe des ressources pour lui venir en aide tant à l’interne qu’à l’externe; ° lui remettre de la documentation, les coordonnées des ressources en lien avec sa problématique, inviter votre étudiant à compléter le questionnaire d’autoévaluation (en annexe); ° lui proposer de l’accompagner dans une démarche de dépistage. Démarche proposée Un agent est préoccupé par le bien-être d’un de ses étudiants. Voici des pistes qu’il peut explorer, s’il le souhaite, avant d’intervenir proprement dit auprès de lui. A) Des indices laissant croire à un trouble de santé mentale - L’étudiant vous semble toujours triste, rien ne semble l’intéresse; - L’étudiant tient parfois ou souvent un discours incohérent; - L’étudiant parle lentement, son rythme semble ralenti; - L’étudiant a un regard fuyant, hagard ou vitreux; - L’étudiant est souvent absent ou en retard au cours; - L’étudiant ne respecte pas les échéances; 3 avril 2015 – SC et ASV – version 1.1 Centre collégial de soutien à l’intégration de l’Est du Québec - L’étudiant a de la difficulté à se concentrer, à mémoriser lors des cours et des examens; - L’étudiant semble continuellement préoccupé, il est nerveux et irritable; - L’étudiant a le teint pâle, il transpire beaucoup; - L’étudiant a une pauvre estime de lui-même, il est rejeté par ses pairs; - L’étudiant fait des crises, il résiste activement aux consignes ou au contrôle externe. B) Investiguons davantage : tentons de récolter des traces : - Observez son comportement en salle de classe. A-t-il des tics, demande-t-il de sortir de la classe régulièrement? - Regardez à nouveau ses travaux écrits. Est-ce que son discours manque de cohérence? - Portez attention lorsque vous discutez avec lui. Avez-vous l’impression qu’il passe du coq? - Remarquez ses réactions lorsque vous annoncez un changement (local, directive pour un travail, etc.). Est-ce qu’il surréagit? A-t-il de la difficulté à maîtriser son inquiétude? - Portez une attention particulière à ses interactions avec autrui. Manque-t-il de patience? Est-il agressif verbalement? A-t-il tendance à blâmer les autres pour des erreurs qu’il a lui-même commises? - Observez-le lorsque vous donnez des consignes. A-t-il tendance à les contester? A-t-il une propension à tester vos limites? Observez sa manière d’entrer en interaction avec ses pairs. A-t-il tendance à engendrer le conflit? - C) Passons à l’action, trois niveaux d’intervention possible Niveau 1 : Recueillir de plus amples renseignements - Vous pouvez communiquer avec l’équipe des Services adaptés pour vérifier si l’étudiant est inscrit au service. Qu’il le soit ou non, vous pouvez leur faire part de vos préoccupations. - Vous pouvez discuter avec vos collègues et leur demander s’ils ont fait les mêmes observations que vous. Niveau 2 : Aborder l’étudiant Vous pouvez rencontrer l’étudiant à part et, dès le début de votre conversation, lui faire comprendre que vous vous souciez de son bien-être, que vous avez à cœur sa réussite. Une fois le climat de confiance établi, vous pouvez lui présenter certains faits que vous avez observés, en débutant par la première personne du singulier. - ° J’ai constaté que tu éprouves moins de plaisir en salle de classe; est-ce que la matière vue en classe t’intéresse, tu as toujours le goût de poursuivre ton projet d’études? ° J’ai remarqué que tu étais parfois confus, désorganisé; est-ce que tu dors et manges suffisamment? ° J’ai observé que tu étais souvent seul; as-tu un réseau social, est-ce que ta famille te supporte? Niveau 3 : Offrir votre soutien Vous êtes à l’aise avec cet étudiant, vous sentez que vous avez des habiletés pour lui venir en aide, vous pouvez alors : - 4 ° écouter son histoire, faire preuve d’ouverture face à ses demandes; ° lui rappeler qu’il existe des ressources pour lui venir en aide tant à l’interne qu’à l’externe; ° lui remettre de la documentation, les coordonnées des ressources en lien avec sa problématique, inviter votre étudiant à compléter le questionnaire d’autoévaluation(en annexe); ° lui proposer de l’accompagner dans une démarche de dépistage. avril 2015 – SC et ASV – version 1.1 Centre collégial de soutien à l’intégration de l’Est du Québec
