vitesse très proche de celle de la lumière est émis, qui sera observé par les astronomes
sous forme d’une émission puissante de rayons gamma et X, les formes les plus
énergétiques de la lumière, mais aussi en optique, infrarouge et radio.
Le 9 décembre 2011 le satellite Swift de la NASA a détecté un sursaut très puissant mais
aussi très original, appelé GRB 111209a. En effet, contrairement aux sursauts gamma
« classiques », sa durée était d'au moins 7 heures. Immédiatement il était suivi par une
armada d’instruments à toutes les longueurs d’ondes, dont le télescope TAROT du CNRS
placé à l’Observatoire Européen Austral au Chili et l’observatoire de rayons X XMM-
Newton de l’Agence Spatiale Européenne.
L’équipe internationale conduite par l’astronome franco-italien Bruce Gendre a profité de
l’ensemble de ces données pour chercher ce qui avait pu produire un sursaut d’une telle
intensité pendant une telle durée. En effet, dans les deux cas indiqués plus haut, le sursaut
ne peut durer que quelques secondes, au mieux quelques minutes. « C’était une surprise
totale – déclare Bruce Gendre – car on ne comprenait pas comment un sursaut pouvait
durer aussi longtemps. Vous n’attendez pas qu’une explosion dure plusieurs heures ! Il a
fallu trouver le bon moteur pour alimenter le jet aussi longtemps »
Il fallait donc imaginer un mécanisme pour alimenter le jet sur une aussi longue durée.
Bruce Gendre et ses collaborateurs ont proposé qu’un autre « monstre » soit invoqué :
une étoile bleue super-géante, faisant 50 fois la masse du Soleil et composée presque
exclusivement d’hydrogène, implose à la fin de sa vie en produisant le trou noir en son
centre. Dans ce cas cependant, la taille énorme d’une telle étoile – elle s'étendrait
jusqu'au-delà de l'orbite de Jupiter – fait que les couches externes prendront plusieurs
heures pour se précipiter vers le centre, alimentant le jet pendant plusieurs heures.
L'un des problèmes est que normalement, les étoiles bleues super-géantes sont
environnées d'un vent stellaire très puissant qui les dépouille de leurs couches externes. Il
ne reste plus alors que le
cœur de l'étoile mis à nu, et ce
rapidement après leur
formation. Pour maintenir les
couches externes en place,
l’équipe a proposé que l'étoile
soit composée quasi-
exclusivement d'hydrogène et
d'hélium. Or, depuis le début
de l’Univers, plusieurs
générations d’étoiles ont été
produites, chacune
enrichissant un peu plus le
milieu interstellaire en
éléments lourds comme
l’oxygène et le carbone lors
des explosions de
supernovae. GRB 111209a a
été produit à une distance relativement modérée, à un moment où l’Univers devrait être
déjà enrichi en éléments lourds, à qui on doit la vie. Ces faits semblent, au premier abord,
incompatibles entre eux. Cependant, on sait maintenant qu’il existe toujours des régions,
de plus en plus rares, composées presque exclusivement d’hydrogène dans notre
Figure 2: Une étoile super-géante bleue comme celle à l’origine
de GRB 111209a est composée presque exclusivement d’hydrogène et
d’hélium. Sa masse est cinquante fois celle du Soleil et sa taille va au-
delà de l’orbite de Jupiter. (Crédit NASA/GSFC)