Actuellement, le courant s'appelle le positivisme moral (juridique, économique,
psychologique, ...). le cognitivisme moral a débouché sur ce qu’on appelle le positivisme : les
objets moraux doivent être des objets de la connaissance. Le positivisme repose sur une certaine
idéologie, une certaine foi dans la science. Voir la devise de l'ULB « scientae vincere tenebrae », les
sciences vaincront (venir à bout) les ténèbres (ignorance, le mal, l'obscur, le Diable, ...).
Le cognitivisme moral engendre plusieurs implications :
● Si la connaissance était parfaite, le mal n'existerait pas.
● Si nous commettons le mal, c'est que nous nous trompons.
● Nous ne voulons pas le mal en connaissance de cause.
● L'entendement (faculté de connaître) doit dominer la volonté, il faut perfectionner la
connaissance pour qu'elle puisse contrôler notre action.
C'est indissociable d'une certaine foi dans la connaissance, la science va apparaître comme un
rempart contre le mal. Aujourd'hui, cette position paraît naïve dans notre société moderne. En effet,
la science a fait beaucoup de mal : un exemple, la bombe atomique. On commence à être méfiant
vis-à)vis de la science (clonage, OGM, vaccin, ...) Néanmoins, la vérité scientifique fut une arme
redoutable des philosophes contre le fanatisme religieux. Mais, avec les dérives technologiques,
notre foi en la science, base de notre idéologie, est ébranlée, ce qui provoque un retour à des
croyances plus archaïques (comme le fanatisme religieux).
Ainsi, il existe un rationalisme non cognitiviste qui effectue une distinction entre raison et
action. La raison a un côté théorique et un autre pratique. Le bien et le mal ne sont des objets de
connaissance et doivent rester des objets d'incertitude. Ce qui fait qu'une action est morale, c'est
qu'on ne peut pas la reconnaître par la raison. À l'inverse, le rationalisme cognitiviste, appelé alors,
l'intuitionnisme moral affirme que le bien et le mal relève de l'évidence affective, on a une intuition
du bien, du mal.
Il existe aussi un « anti-cognitivisme moral », dont ARISTOTE
est le penseur central. Il va
déconstruire la logique de Platon : il faut sauver la liberté humaine ; ce qui fait la qualité de nos
actions, c'est qu'elles sont déterminées par une volonté libre. Nul ne veut faire le mal, mais une
mauvaise action n’est pas nécessairement une action involontaire. Selon Aristote, Platon a tort car il
oppose l'acte volontaire (en connaissance de cause) à l'acte involontaire
(commise par ignorance
mais que l'on regrette). Mais Platon a oublié un type d'acte : l'acte non volontaire, accompli
indépendamment de la volonté, par ignorance mais sans regrets.
Implications :
(a) Pour qu'une action soit non volontaire, il ne faut pas éprouver de regrets (ignorance)
(b) Dans « Ethique à Nicomaque »
, il définit l'ignorance.
IGNORANCE
Aristote (en grec ancien Ἀριστοτέλης [Aristotélês]) est un philosophe grec qui naquit à Stagire (actuelle Stavros) en
Macédoine (d’où le surnom de « Stagirite »), en 384 av. J.-C., et mourut à Chalcis, en Eubée, en 322 av. J.-C. Il a
discuté les thèses philosophiques de son maître Platon et a développé les siennes propres dans le sens d'un réalisme
philosophique qui prend en compte les informations fournies par les sens. Il s'est également beaucoup intéressé aux
sciences physiques, biologiques, astronomiques, rhétoriques et éthiques. Il est également l'inventeur de la logique
formelle.
Par exemple, gifler sa fille et regretter tout de suite après
Livre II, chapitre 2, page 2