propréteur Macer, qui en était le chef militaire, excité par une ancienne
maîtresse de Néron. Crispinilla, leva des troupes pour son propre compte, et
commença par retenir dans le port de Carthage les bâtiments chargés de porter
à Rome le subside annuel qui assurait la subsistance de la multitude. On ignore si
Macer avait dessein de se frayer un chemin à l’empire, ou seulement de se créer
en Afrique une puissance indépendante. Quoi qu’il en soit, au lieu de s’attacher le
peuple en diminuant les impôts sous lesquels on succombait, il les augmenta, et fit
gémir toute la province sous une tyrannie beaucoup plus dure que celle dont il
avait annoncé vouloir la délivrer. Un tel état de choses amena un soulèvement
général, et Galba fut invité à passer sur-le-champ en Afrique, s’il ne voulait voir
la colonie lui échapper. Le nom de Galba y était populaire; il en avait été
gouverneur, et s’était distingué par un grand amour de la discipline et de l’ordre.
Les ressources de Macer étant trop faibles pour exiger l’envoi d’une armée,
Gabla se contenta d’écrire à Trébonius, intendant de la province, de réprimer ces
tentatives de révolte. Celui-ci réunit quelques troupes, auxquelles se joignirent
en foule les habitants opprimés. La lutte ne fut pas longue, les soldats de Macer
l’abandonnèrent; et tous, colons ou indigènes, aidèrent également à sa ruine. Sa
mort ne coûta presque aucun effort au vainqueur. (An 68 de Jésus-Christ.)
L’année suivante, l’anarchie impériale recommença. Trois empereurs, Galba,
Othon et Vitellius, se disputaient le monde tous trois périrent de mort violente;
un quatrième concurrent, l’heureux Vespasien, resta enfin maître de cette
pourpre tant de fois contestée. La possession de l’Afrique et de l’Égypte, ces
deux greniers de Rome, était toujours le point décisif de la question. L’Afrique
souffrit peu de ces sanglantes querelles, mais, de même qu’au temps des
discordes civiles de la république, les débris des partis vaincus vinrent tour à
tour lui demander asile. Les partisans de Vitellius s’y réfugièrent en grand
nombre, et y tramèrent d’impuissants complots qui n’eurent d’autre résultat que