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LeFigaro.fr
20 janvier 2015
Amiante : 22 00 nouveaux cancers et 1 700 décès par an en France
Des membres de l'association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) lors d'une manifestation à Paris en
2013. JACQUES DEMARTHON/AFP
Les constatations d'une étude de l'Institut national de veille sanitaire (INvS) consacrée aux
répercussions de l'amiante sur la santé des Français ont été dévoilées mardi.
L'exposition professionnelle à l'amiante, matériau isolant massivement utilisé dans l'industrie et le
bâtiment avant d'être interdit en 1997, serait responsable de près de 2.200 nouveaux cas de cancers et
1.700 décès chaque année, selon des estimations de l'Institut national de veille sanitaire (INvS) publiées
mardi.
«Le poids des cancers pour les sites liés à l'amiante de façon certaine (poumon, mésothéliome, larynx,
ovaire) demeure très important puisqu'il est estimé entre environ 2.200 et 5.400 cas par an en France,
touchant de façon majoritaire les hommes pour les cancers respiratoires», relève le Bulletin
épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'institut.
Le cancer du poumon arrive très largement en tête des cancers professionnels attribuables à l'amiante,
avec 1328 à 3709 nouveaux cas estimés, dont seulement 56 à 81 sont des femmes, et 1004 à 2805
décès en 2012, dont 43 à 62 femmes. «Nous avons retenu deux niveaux de risque relatif de développer
un cancer lié à l'exposition professionnelle à l'amiante», précise Annabelle Gilg Soit Ilg, épidémiologiste
à l'InVS, rappelant que les secteurs exposés (industries, bâtiment…) emploient majoritairement des
hommes.
Entre 68.000 et 100.000 décès d'ici à 2050
Près de 615 à 822 décès par cancer de la plèvre en 2012 pouvaient être imputés à une exposition
professionnelle à l'amiante. Également appelé mésothéliome, ce cancer a pour seul facteur de risque
avéré à ce jour l'exposition à l'amiante, contrairement au cancer du poumon, favorisé par le tabagisme.
Cependant, une augmentation sensible des nouveaux cas de mésothéliome a été signalée entre la fin
des années 90 et la fin des années 2000, notamment chez les femmes alors que pour 28 % d'entre
elles, aucune exposition à l'amiante n'a été constatée, relève l'InVS.