La Guerre froide
Après la fin de la deuxième guerre mondiale, la tension monte entre les Alliés d'hier, pour s'achever dès 1947
par une situation de tension extrême entre les deux grands : les Etats-Unis et l'Union Soviétique. Cette opposition
est liée à deux visions du monde totalement antagonistes qui finit par partager la quasi totalité du monde en
deux blocs. Comment ? Pourquoi ?
1. Origines de la « paix belliqueuse »
A L'URSS et les EU, deux puissances mondiales qui s'opposent en tout
Dictature et communisme en URSS, démocratie et libéralisme aux Etats-Unis.
Dès 1945, les deux pays montrent des visions du monde très différentes : l’URSS entend
contrôler une partie de l’Europe et faire progresser le communisme alors que les Etats-Unis
souhaitent étendre leurs idées libérales à toute la planète.
La grande alliance entre ces 2 pays n’a duré que tant qu’il fallait combattre le nazisme. Dès
1946, à Fulton, Churchill dénonce le “rideau de fer” qui s’est abattu à l’Est. Berlin est divisé en
Berlin-est et ouest !
B Le non-respect des accords de Yalta par l’URSS
Les promesses faites à Yalta d’organiser des élections libres en Europe de l’Est ne sont pas
tenues par l’URSS qui installe des gouvernements communistes partout où elle le peut.
Les Etats-Unis d’Harry Truman décident d’endiguer cette avancée de l’URSS qu’ils considèrent
être une menace pour toute la planète (discours du “containment” en mars 1947 de Truman
qui marque le début de la guerre froide).
2. L’Europe se divise en deux
A Les EU vont aider les démocraties libérales et construire un bloc
1948-1949 : fusion des 3 zones (Trizone) allemandes occupées par les EU, la France et la
Grande-Bretagne et naissance de la RFA (République fédérale d’Allemagne) très ancrée à
l'ouest.
Les EU se réconcilient avec le Japon et en font un allié en Asie. La Corée du Sud, l’Europe de
l’ouest, le Canada, l'Australie, le Japon et des points d’appui dans le tiers-monde (Philippines,
Iran, Sud-Vietnam), tous font partie de ce réseau d’alliances derrière les E-U.
Une politique influencé par la démocratie américaine, une économie soutenue par Le plan
Marshall : aide (85% de dons) aux pays européens pour se reconstruire, et par le dollar imposé
comme seule monnaie internationale, un militarisme renforcé par le “parapluie nucléaire” et
par de nombreux traités défensifs (RIO, OTAN, OTASE).
B L’URSS construit elle aussi un bloc avec les pays communistes
Elle crée en 1949 une RDA (République démocratique allemande) communiste comme réponse
à la création de la RFA.
Les démocraties populaires d’Europe de l’est, la Corée du nord, la Chine, et bientôt Cuba et le
Nord-Vietnam font partie de l’ensemble géographique plus restreint sous la domination
soviétique qui s'affirme comme le défenseur de la démocratie contre “l’impérialisme
américain”.
Le Kominform (1947) permet un contrôle politique sur ces pays, le CAEM (1949) permet un
contrôle économique, le pacte de Varsovie (1955) permet une surveillance militaire.
3. Des crises graves opposant les deux blocs
A Les caractères d'une crise de guerre froide
Les antagonistes ne vont jamais jusqu’à l’affrontement direct car il serait catastrophique pour
les deux => C’est la notion de guerre froide.
Les problèmes ne sont pas réglés à la fin des crises et chacune renforce la coupure
Aucun des deux camps n’essaie de comprendre l’autre et toute action d’un des deux camps
est vécue comme une agression par l’autre ; Sans dialogue.
B Crises majeures
La crise de Suez (1956) : une guerre, entre l’Égypte d’une part, la France, le Royaume-Uni et
Israël d’autre part, dont les deux grandes puissances n’étaient pas mises au courant. L’URSS
menace d’utiliser l’arme atomique.
La deuxième crise de Berlin (1961) : 3,6 millions d’Allemands de l’Est veulent passer en RFA, la
plupart étant des ingénieurs, des médecins et des ouvriers spécialisés, ils commirent le « délit
de fuite ». C ‘était une catastrophe politique en ce qu’elle portait atteinte à l’image de marque
officielle de la RDA. Le 13 août 1961, la construction du mur de Berlin met fin à ce
« débauchage systématique de citoyens de la RDA ».
La crise des missiles de Cuba (1962) : Elle met plus nettement en évidence la menace d’une
guerre nucléaire. Fidel Castro avait renversé le dictateur Fulgencio Batista, soutenu par les EU.
Cuba signifie son appartenance à l’URSS qui installe des missiles nucléaires capables de toucher
les EU. Kennedy décrète le blocus total de l'île, Khrouchtchev cède le 28 octobre. Kennedy, en
échange, accepte de renoncer à toute invasion de l'île et de retirer les missiles américains
stationnés en Turquie.
Le monde est « au bord du gouffre », se dirigerait-on vers une confrontation nucléaire ? Vers une détente ?
La Détente
Au lendemain de la crise des missiles cubains, les États-Unis et l’URSS décident de se rapprocher pour
maîtriser, dans un esprit de transparence, un équilibre désormais fondé sur une « destruction mutuelle assurée ».
1. Les Débuts
A Volonté de dialogue
Dès juin 1963, un « téléphone rouge », liaison permanente par téléscripteur entre le Kremlin et
la Maison Blanche, leur permet de se concerter immédiatement et d’éviter ainsi une
diplomatie « au bord du gouffre ».
En août 1963, ils signent le traité de Moscou, qui interdit les essais nucléaires atmosphériques
et sous-marins.
1968 : traité de non-prolifération nucléaire, issu d’un projet conjoint américano-soviétique. Ils
s’engagent à ne transférer ni armes ni technologie nucléaires aux États non dotés d’armes
nucléaires.
B Des problèmes internes dans les deux blocs
Etats-Unis :
- Des tensions racistes internes apparaissent.
- La guerre du Viêt-Nam : les EU soutiennent le sud capitaliste contre le nord communiste.
Enlisement de l’armée américaine dans ce conflit très mal vu par l’opinion américaine. Les E-U
doivent se retirer en 1975. Le bilan est très lourd : 60 000 soldats US tués, plus d’1 million de
Vietnamiens.
URSS :
- Printemps de Prague en 1968 : échec de l'implantation du "socialisme à visage humain" par
Dubcek, mais montre qu'il y a des résistances intérieures et que la façon dont le modèle est
appliqué ne plaît pas à tout le monde.
C De nouveaux acteurs apparaissent
La France gaulliste va sans cesse critiquer l’hégémonie américaine (opposition à la guerre du
Vietnam en 1966, opposition à la domination du dollar en 1965...).
Allemagne de Willy Brandt enchaîne dans les années 70 avec l'Ostpolitik ; en place une
politique de rapprochement et de détente entre l'Allemagne de l'Ouest, l'Union Soviétique et
ses alliés du Pacte de Varsovie.
Cette période atteint son apogée à la conférence d'Helsinki (1975) : droit des peuples à
disposer d'eux-mêmes, non ingérence, inviolabilité des frontières, coopération économique.
2. La guerre fraîche
A La détente profite surtout à l'URSS.
Elle étend son influence en Afrique en profitant de la décolonisation portugaise, et de
l'installation de régimes qui lui sont favorables.
Elle installe des fusées en direction de l'Europe.
Elle envahit l'Afghanistan en 1979.
B Le monde occidental affaibli
Le monde occidental est touché par une crise économique majeure qui entraîne un
affaiblissement de l'occident.
Recul de l'influence occidentale au Moyen Orient : révolution islamique en Iran 1979 avec
prise d'otages de plus d'une année.
Contestation en Europe et en particulier en Allemagne face à l'installation des fusées Pershing
par les E-U (Reagan) pour contrer les SS20 soviétiques. => montée du mouvement pacifiste.
C Les premiers signes d'essoufflement soviétique
Naissance et essor d'un syndicat en Pologne (Solidarnosc) : premier élément d'opposition dans
un pays communiste.
Enlisement en Afghanistan en raison du soutien américain à la guérilla.
Arrivée d'un réformateur à la tête de l'URSS en 1985 : Mickaël Gorbatchev qui lance la
Perestroïka (restructuration) et la Glasnost (transparence).
Pénurie alimentaire en URSS.
3. La fin de la guerre froide
A L’effondrement du bloc communiste
Mai 1989 : démantèlement du rideau de fer entre l'Autriche et la Hongrie : la porte est ouverte
et elle est prise par de nombreux allemands de l'Est => ce qui traduit un échec du système.
9 novembre 1989 : ouverture du mur de Berlin.
En 2 mois toutes les démocraties populaires tombent de façon douce (Hongrie,
Tchécoslovaquie, Roumanie). L'URSS n'a plus les reins suffisamment solides pour réagir, et la
politique de Gorbatchev ne suit plus cette logique.
3 octobre 1990 : réunification allemande.
B L’effondrement de l’URSS
Dès mars 1989, les républiques baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) proclament leur
souveraineté. Moscou réagit en envoyant des troupes, mais choisit de les retirer devant les
protestations internationales.
Les autres républiques quittent l’Union soviétique d’août à décembre 1991.
25 décembre 1991 : président d’un État qui n’existe plus, Gorbatchev est contraint de démissionner.
=> fin de l'URSS.
Dès août 1990, George Herbert Walker Bush, nouveau président des États-Unis, annonce la fin de l’affrontement
Est/Ouest, c’est-à-dire de la Guerre froide et de la bipolarisation du monde.
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