inflation, desinflation, deflation

publicité
INFLATION, DESINFLATION, DEFLATION
Inflation : à l’origine, augmentation abusive de la quantité de papier-monnaie ; plus
généralement et par abus de langage, accroissement généralisé, cumulatif et auto-entretenu
des prix. Inflation rampante : entre 3 et 5%. Hyperinflation : taux mensuel de hausse des prix
dépassant 50%. Désinflation : inflation décroissante, mais toujours présente, à la différence de
la déflation : situation de baisse des prix générale et durable, associée historiquement à la
récession ; on distingue déflation rampante et déflation ouverte.
1. Les mouvements de prix
 La hausse des prix
- Un phénomène ancien : la 1e inflation, et la 1e politique désinflationniste, connues
se sont produites au IIIe siècle dans l’Empire romain. XVIe : 1e époque d’inflation moderne.
La hausse des prix au XVIe siècle : l’inflation apparaît en Espagne au début du siècle et se
propage à l’Europe, s’accélérant après 1550. Pour Malestroit, il n’y a en fait que dépréciation
de la monnaie. Bodin rétorque par une interprétation quantitativiste.
Les fluctuations des XVIIe et XVIIIe siècles : sous la Révolution, hyperinflation due à
l’émission massive d’assignats et au manque de confiance. Faillite de Law.
- Les hausses de prix au XXe siècle : des périodes de croissance
L’inflation d’essor : de 1895 aux années 20 : le Kisme concurrentiel cède la place à la 2e RI.
Les transformations touchent les techniques et le monde du L. La hausse de la P va de pair
avec une hausse des prix et la stagnation des salaires réels1, d’où la crise de surproduction.
L’inflation de croissance : les Trente Glorieuses : les prix sont multipliés par 7 entre 49 et 80.
La période d’inflation rampante (>70) est marquée par l’expansion et les crises inflationnistes
jugulées : 50 (pénurie), 58 (pénurie de wf et Suez, d’où dévaluation), 68. L’inflation accélère
dans les 70s, elle est déjà forte quand survient le choc pétrolier et passe à 2 chiffres. Les
salaires étant indexés, le chômage monte. Le plan de refroidissement classique est inefficace.
La désinflation : « les Vingt Douloureuses » : le passage de l’OCDE à l’orthodoxie monétariste se fait de 79 à 82, début de la désinflation compétitive (ancrage du F au mark). La désinflation est aidée par le contre-choc pétrolier 86 et l’indépendance de la Banque de France en 93.
- Un phénomène mondial
L’inflation dans les pays développés : les pays de l’OCDE ont tous une inflation <3%2.
L’inflation dans les PED et dans les pays en transition : après le pic de 92, l’inflation baisse
mais reste très élevée, à 2 chiffres : déficits publics et planche à billets – « seigneuriage »,
laxisme monétaire, libéralisation rapide des prix et surajustement, indexation des salaires.
 Des périodes de baisse des prix
- La tendance à la baisse des prix au XIXe siècle
Le capitalisme est concurrentiel, crise et marché régulent l’activité éco. Le 1e cycle de
Kondratieff (16-48) connaît des baisses des prix, surtout en GB et aux EU (plus
concurrentiels), et des salaires nominaux. Pendant l’essor, les prix montent modestement
(4%), la chute des prix reprend plus forte après 73. A l’époque la D compte peu, c’est le frein
monétaire qui bride l’inflation ; la déflation correspond à trop d’O. La déflation classique « ne
porte pas en elle-même les éléments nécessaires à sa disparition. »
- La grande déflation : la crise de 1929
1
Entre 1921 et 1929 aux EU, les profits montent de 60% contre 13% pour les salaires
Sauf la République Tchèque, la Grèce et la Corée, mais ça reste en deçà de 7%, et sauf surtout le Mexique, la
Hongrie et la Turquie qui sont vraiment problématiques
2
Les faits : les prix sont assez stables dans les 20s car les crédits alimentent plus la spéculation
(≠ France), l’euphorie boursière n’est pas freinée –d’où le Jeudi noir. La dépression dure
jusqu’en 33 ; en France les prix de gros retombent au niveau de 22, de détail baissent de 25%.
Les tentatives d’explication : une crise structurelle du Kisme pour certains, due aux défauts du
système financier US pour d’autres ; en fait d’ordre monétaire : la création monétaire alimente
la spéculation sans créer d’inflation classique (sauf en France), puis la destruction de monnaie
(fatale erreur !) entraîne la déflation par l’intermédiaire de la dépression éco (B. Bernanke3).
- Des cycles de prix ?
L’étude de Kondratieff peut être prolongée jusqu’en 39, mais l’inflation n’a ensuite jamais
cessé dans le neau modèle de croissance éco : il n’y a plus baisse des prix, mais de l’inflation,
d’où une modification –non une disparition- de la nature du cycle (ou longue hausse ???).
 Comment mesurer les mouvements de prix ?
- Qu’est-ce qu’un indice des prix ?
L’indice simple : indice des prix d’une marchandise à un temps i par rapport à un temps 0.
L’indice synthétique : moyenne, généralement pondérée, d’indices élémentaires relatifs au
même phénomène. Dans l’indice de Laspeyre utilisé pour les prix, la pondération de référence
est celle de la période 0 ; chez Paasche4, la pondération évolue pour chaque période.
- L’indice des prix à la consommation
Comprendre l’indice des prix : il est établi depuis 46 par l’INSEE et mesure des variations en
valeur relative calculées à partir d’un échantillon permanent de 160000 prix, dont la pondération change chaque année en décembre. L’inflation est calculée en moyenne ou glissement.
Le nouvel indice des prix : 1990 remplace 80 comme base, tous les ménages (plus seulement
ouvrier ou employé) sont concernés, de neaux postes sont incorporés, l’indice ≈ ceux de l’UE.
- D’autres indices
L’indice des prix à la C mesure l’évolution d’un panier de B&S (coût de la vie) ; il existe
aussi celui des produits agricoles à la P, des prix de gros (ajdh des prix de vente industriels),
du coût de la construction, le déflateur du PIB, le CAC 40 (prix des actifs financiers)…
- Les difficultés d’interprétation
La qualité : pour l’INSEE, à produit supérieur, le maintien de l’ancien prix est signe de
déflation, mais cette position est contestée.
La productivité : quand la productivité augmente, l’inflation diminue.
La couverture de l’indice : les comparaisons internationales sont délicates.
Le débat sur la surestimation : il est relancé par le rapport Boskin ; si l’indice est surestimé ça
a des répercussions sur la fiscalité, les prestations,… Cette erreur représenterait le « 4e poste
de dépense du budget fédéral ». La France connaîtrait une surestimation bien moindre.
- Quelques définitions complémentaires
Francs constants et francs courants : distinction souvent utilisée par le fisc.
Variations nominale et réelle : la variation réelle est calculée en volume, hors inflation.
Indexation : NB : toute indexation doit exclure le prix du tabac.
2. Les grandes théories de l’inflation
« Inflation de théories de l’inflation » : qui a dit que les économistes n’avaient pas d’humour ?
 Les théories à fondements réels ou non spécifiquement monétaires
- L’analyse par le marché
Le mécanisme des prix : comment savoir si la hausse de prix résulte d’une hausse de D ou
d’une baisse d’O ? quelles sont la D et l’O dans l’inflation globale ? (R national et PIB ?)
3
4
(Nouveau) keynésien, pas monétariste !
Indice qui convient mieux à une analyse de la dépense ; pour les prix on utilise des chaînes de Laspeyre.
L’inflation par la demande : la D excède durablement l’O (hausse de la C, de l’I par le crédit
ou le soutien public d’une part, pénurie, plein E, absence de K de l’autre) : 50s en France.
L’inflation se déclenche à partir d’1 tension sectorielle qui gagne toute l’éco et est renforcée
par le comportement des agents : fuite devant la monnaie, hausse des prix plutôt que de la P…
L’inflation par les coûts : les coûts de P (surtout mp et coût du L) sont rendus responsables de
l’inflation. Dans la théorie keynésienne, l’inflation est une conséquence inévitable de la
croissance éco et du plein E –confirmé par la courbe de Phillips ; mais en France celle-ci n’est
pas vérifiée de 52 à 81, quoique très depuis 81 (baisse de l’inflation payée par le chômage).
Autre explication : la hausse des salaires suit (par mimétisme) celle des salariés dont la
productivité augmente le plus (secteurs de pointe), les entreprises sont alors obligées
d’augmenter leurs prix5 ; même si la hausse ne se diffuse pas, les salariés dont le salaire
augmente vont acheter dans les autres secteurs, provoquant ainsi des tensions inflationnistes.
L’inflation de croissance : boucle prix-salaires et conjonction de D et de coûts :
Inflation → salaires → demande → prix → inflation En période de croissance, il y a
→ coûts → prix → inflation
surchauffe économique.
C’est vrai dans presque tous les PDEM jusqu’en 63, puis jusqu’81 il y a stagflation6 (inflation
et croissance évoluent en sens inverse) ; mais récemment cette explication semble réhabilitée.
- Les interprétations structurales de l’inflation
L’influence des structures économiques : 1) la structure oligopolistique des marchés rend les
prix et surtout les salaires rigides à la baisse, empêchant certains ajustements ; 2) les banques
seraient responsables de l’inflation (monétaristes7), mais ce rôle est nécessaire pour Keynes.
3) l’environnement international crée de l’inflation importée (73) mais la concu mondiale
contribue plutôt à la baisse des prix, reste que le déficit US a alimenté le monde en $ ; 4) les
structures industrielles de production obsolètes empêchent de satisfaire la D (après-guerre).
L’influence des structures socioculturelles : les prévisions inflationnistes sont autoréalisantes.
L’influence des structures institutionnelles : pour les régulationnistes, l’inflation s’explique
par la formation des prix particulière à la régulation monopoliste : la concu ne se fait plus par
les prix, mais les produits ; les salaires nominaux sont ± indexés ; la création de monnaie est
endogène ; des secteurs sont protégés de la concurrence. En bref, l’inflation est cumulative et
non rééquilibrante, elle contribue à la croissance (effet contracyclique de la rigidité des prix),
s’exprime différemment selon les cadres institutionnels nationaux.
 Les théories à fondement exclusivement monétaire
- La théorie quantitative de la monnaie
Equation de Fisher MV=PT transformée par Marshall en M=kPY8.
- Les principes généraux du monétarisme
Aftalion et Poncet : liste des 8 propositions caractérisant le monétarisme (p 53).
- Les mécanismes monétaristes de transmission des chocs monétaires
Le modèle de Friedman : le portefeuille ne se compose plus de C et de monnaie, mais aussi
d’autres actifs ; lors d’une augmentation brutale de l’O de monnaie, comme la D ne change
pas, la D, donc le prix, des titres augmente, ce qui se propage au reste de l’éco, même réelle.
Le rôle des anticipations : la relation de Phillips n’est valable qu’à CT. Il existe un chômage
structurel incompressible, les politiques conjoncturelles n’aboutissent qu’à de l’inflation.
Un essai de vérification : faux jusqu’en 63, mais depuis et ajdh encore, taux d’inflation et
excédent monétaire sont corrélés (Barro). La causalité et son sens restant à démontrer.
- La théorie monétariste de l’intérêt
Voir l’effet Balassa-Samuelson dans les PED
« épisode daté et borné dans le temps » mais qui aura légitimé la réaction monétariste.
7
Morton : « l’inflation ne pourra survenir que si les banques centrales sont assez lâches pour abandonner
volontairement leur rôle de maintenir une monnaie saine ».
8
M = trésorerie que les agents souhaitent détenir, k = préférence pour la liquidité
5
6
Taux d’intérêt réel et taux d’intérêt nominal : pour maintenir le pouvoir d’achat du K + î après
remboursement le taux d’î doit être i tel que (1+i)/P(1+ πe)=(1+r)/P (Fisher). r est le taux d’î
réel, en simplifiant on a i=r+ πe. Pour Fisher, le comportement des agents se fonde sur r.
Croissance monétaire et taux d’intérêt : chez Keynes, une hausse de M3 fait baisser i, mais
chez les monétaristes c’est le contraire ; empiriquement c’est plutôt eux qui ont raison9.
- La réponse ultramonétariste : la nouvelle école classique (NEC)
Pour Lucas, Sargent et Wallace, les comportements sont optimisés et fondés sur des facteurs
réels et des anticipations rationnelles (Muth). Contrairement à Friedman, l’effet d’une hausse
de M3 est à CT, la monnaie est inopérante, d’où un rejet de TOUTE intervention10.
- Les critiques du monétarisme
Les 3 erreurs du monétarisme selon Kaldor : 1) l’O de monnaie n’est pas une cause de la
hausse des prix, mais un effet de la D accrue, 2) stabilité de la fonction de D de monnaie, 3)
confusion entre monnaie marchandise (or, dont l’O est exogène) et monnaie crédit.
Une explication monétaire non monétariste : le modèle post-keynésien : l’O de monnaie est
endogène, élastique et déterminée par le R nominal et le taux d’î. L’inflation est due aux
salaires (P=p(w)), la stagflation à la non-satisfaction de la D de monnaie.
 Les deux inflations
- Sphère réelle et sphère financière
Dans la sphère réelle, on sait différencier hausse des prix due à une évolution du produit et à
des tensions inflationnistes, moins dans la sphère financière (spéculation ou π ? Giraud).
- Les bulles spéculatives
Les auteurs privilégient la théorie des bulles rationnelles (les bulles ne sont pas inconciliables
avec les anticipations rationnelles devenant autoréalisatrices), proches de l’hyperinflation.
- Inflation et prix des actifs
L’influence des liquidités excédentaires et de la libéralisation financière : les tensions inflationnistes se concentrent sur le marché des actifs du fait des réformes fiscales et financières
(EU, Japon, France moins) et de la mutation du rôle des banques. Le coût réel des emprunts
restait faible par rapport à l’inflation des actifs (Japon, hausse de 25% par an dans l’immo).
La myopie des autorités monétaires : les valeurs fondamentales sont dures à calculer, le
marché des actifs a reçu peu d’attention ; mais l’inflation peut très bien s’y « réfugier » (EU).
3. La désinflation et les politiques de lutte contre l’inflation
 Faut-il lutter contre l’inflation ?
- L’inflation favorise-t-elle la croissance ?
La croissance, fruit de l’inflation : la croissance des R nominaux peut faire croître la D, les
charges financières sont allégées et les projets plus rentables. Pour Keynes, une inflation
rampante est nécessaire, évitant une S élevée et permettant l’euthanasie des rentiers (Gesell).
L’inflation, anti-croissance : elle maintient en vie des entreprises peu compétitives et fausse la
concurrence, contribue à la détérioration de l’équilibre extérieur, fausse les taux d’intérêt.
Les faits : l’étude de la Banque mondiale montre que les pays à la croissance la plus élevée
ont une inflation rampante, et qu’une supérieure à 20% est toujours nuisible à la croissance.
- L’inflation : qui perd, qui gagne ? un jeu à sommes nulles
Les effets sur les ménages : les épargnants et les titulaires de R fixes sont perdants, mais pas
les propriétaires d’actifs réels ou immobiliers ni les ménages endettés (intérêt réel très bas).
Les effets sur les entreprises : l’inflation permet les I mais fausse les calculs de rentabilité,
l’effet de levier s’effondre après 74, l’assiette de l’impôt et les dividendes sont accrus.
 Les moyens traditionnels de lutte contre l’inflation
9
Mais le Grand JMK, étant ce qu’il est, s’en est rendu compte et a appelé cela le paradoxe de Gibson !
Voir à ce sujet la typologie de Tobin p 63
10
Le blocage des prix : il s’attaque aux effets plus qu’aux causes ; en France, en 63, 68, 71, 78,
80, 81, 82-83. L’efficacité sur le LT est faible, la méthode est devenue obsolète dans les 80s.
La politique budgétaire et fiscale : on cherche à réduire la D ; un excédent budgétaire/faible
déficit facilite la désinflation, la réduction des dépenses marche mieux qu’une hausse des
recettes. Elle n’est plus utilisée (inefficacité à CT, impact peu sûr à LT, effet récessioniste).
L’encadrement du crédit : la B autorise à chaque banque une progression annuelle des encours
de crédit, le dépassement est sanctionné (72-84) ; d’abord réel, le succès s’est réduit (pbme de
concurrence, contournement…). La réforme du système financier la fait abandonner.
La politique des revenus : diminuer les R –salariaux, d’où l’ire syndicale- pour réduire les
tensions inflationnistes. Toutes ces méthodes ne s’attaquent qu’à l’inflation de croissance11.
 Les politiques monétaires actuelles
Elle est surtout passive ; on combat l’inflation, mais on ne relance pas la machine éco.
- Le fondement monétariste des politiques monétaires actuelles
Une explication de la stagflation : elle est le résultat des relances keynésiennes des 60s12. Pour
Hayek, les décisions sont faussées ; pour Friedman, les anticipations inflationnistes.
Une politique monétaire orthodoxe : la disparition de l’inflation d’origine monétaire permet la
reprise de la croissance (pour le thatcherisme : surtout la libéralisation de l’éco).
Les enjeux de la politique monétaire : pour Chicago, la monnaie est neutre à LT, elle ne l’est
jamais pour les néo-autrichiens qui proposent une dénationalisation totale de l’émission
monétaire, transmise au secteur privé, elle entrera en concurrence et la plus stable
s’imposera ; pour MF, il faut la rendre la plus neutre possible à CT (politique de la règle).
- La différenciation des politiques monétaires selon le système financier
La nouvelle taxinomie des systèmes financiers : on en distingue 3 types : marchés de K, crédit
administré, crédit libéralisé en concu avec les marchés financiers. Ils varient selon le poids
des canaux de financement, le mode d’établissement des taux d’î, le rôle du gouvernement.
La politique monétaire dans le cadre d’un système financier fondé sur le marché : modèle de
Brunner et Meltzer : M = k(i,g).Ha ; L = I(i,g).Ha où I≠k, k multiplicateur monétaire, I de
crédit. La politique monétaire a des effets directs et indirects sur I et k, modifiant le ratio entre
M et crédit bancaire. Brunner et Meltzer proposent une régulation par la base. Si on hausse les
Ro, Ha reste identique mais k diminue et donc M aussi (d’autant que le taux d’î augmente).
La politique monétaire dans le cadre d’un système financier fondé sur la banque et administré
La B joue en éco d’endettement le rôle de PDR contraint, la D détermine la quantité de crédit.
Si elle est inélastique, le seul contrôle est quantitatif (72-84).
La situation actuelle en France : un système financier fondé sur la banque et libéralisé : la
stabilité des prix passe par des objectifs intermédiaires, taux de change (comme le « cercle
vertueux allemand » et M3 grâce aux taux d’î (dans le cadre de l’open market) et aux Ro.
- L’influence de l’indépendance de la banque centrale
Indépendance des banques centrales et inflation : elle n’a pas d’effet sur la croissance, mais
bien sur l’inflation car elle ne cède pas par politique au laxisme gouvernemental. Rogoff,
théorie du banquier conservateur comme fondement de la crédibilité.
L’indépendance de la Banque de France en 93 : le 1er objectif est la stabilité des prix, la B est
seule à définir la politique monétaire. Ca pue le monétarisme !
 La désinflation en France
- Quinze ans de désinflation compétitive
La stratégie de désinflation compétitive : elle commence avec le plan Mauroy de 82 et doit
favoriser la croissance par la faible inflation (Trichet) dans le cadre du SME, elle s’appuie sur
11
12
Et en plus elles réduisent l’activité économique, donc en période de stagflation c’est tendu !
Aller voir le schéma de la p 82
une monnaie forte et passe par l’ancrage à l’inflation allemande ; l’équilibre budgétaire n’a pu
être atteint (la crédibilité de la B si), la réduction des coûts concernait surtout les salaires.
Les principaux résultats : l’inflation se stabilise vers 2% après 92, le F devient fort, la balance
extérieure est positive depuis 91, les X tirent la croissance ; D et activité éco sont déprimées.
- La stabilité des prix
Qu’est-ce que la stabilité des prix ? pas forcément l’inflation 0 qui planche le taux d’î réel,
plutôt 2 ou 3% qui permet un ajustement des salaires réels et d’éviter l’inefficicence.
Les politiques de maintien de la stabilité des prix : une « approche opportuniste de la désinflation » : prévention de l’inflation en croissance, réduction de l’inflation en ralentissement. La
crédibilité des politiques est centrale. S’y ajoute la libéralisation globale.
4. Les risques de la déflation
 Qu’est-ce que la déflation ?
Eléments de définition : la déflation monétaire est la réduction de la quantité de monnaie
disponible, financière la contraction du crédit bancaire, réelle la réduction de l’activité. Plus
généralement c’est un taux d’inflation négatif, on distingue déflation ouverte et rampante.
Jusqu’à 45 elle était plutôt ouverte, dans les 80s et 90s on la retrouve atténuée. L’inflation 0
avec signes de récession en est également une forme. Elle est toujours nominale.
- Les effets de la déflation
La déflation déprime la consommation et favorise l’épargne : les ménages diffèrent leur C,
effet renforcé par la hausse de l’intérêt réel en une spirale cumulative (Keynes).
La déflation augmente le fardeau de la dette : Fisher : le surendettement dû à l’expansion
entraîne une contraction de l’activité et la déflation, d’où le passage du levier à la massue et la
frénésie de désendettement accentuant la déflation cumulativement13.
La déflation entraîne une baisse de la valeur des patrimoines : effet de richesse négatif.
La déflation augmente les taux d’intérêt réels : on S plus et on C moins.
 Les causes de la déflation
- Les causes monétaires et financières de la déflation
La diminution de la masse monétaire : sens premier du terme (remboursement de la dette). En
fait toute forme de contraction monétaire, plus vitesse de circulation pour Fisher.
Les restrictions dans la distribution du crédit : quand le crédit est trop encadré ou restreint.
La hausse des taux d’intérêt réels : forcément, on n’est pas très tenté d’emprunter à 25% !
Les politiques de monnaie forte : politique de désinflation compétitive surtout.
Le surendettement : à terme, celui-ci crée des tensions déflationnistes (Fisher).
La préférence (trappe) pour la liquidité : lorsqu’elle est forte (incertitude élevée, manque de
débouchés surtout), la baisse du taux d’intérêt ne suffit pas à relancer le crédit (Keynes).
- Les causes non spécifiquement monétaires
Déflation et crises de surproduction : ce mécanisme suppose une inertie de la D ou des R.
Déflation et baisse des débouchés : si la D « efficace » (>effective) est faible.
Déflation et baisse des coûts : si Y d’équilibre est inférieur au plein emploi, il y a sous emploi
des facteurs et baisse des salaires, donc des prix. On parle d’écart déflationniste (≠ entre D et
O potentielles), on pourrait avoir un écart inflationniste. La baisse des salaires nominaux ne
suffit pas à sortir de la récession, car elle conduit souvent à une hausse des salaires réels.
Déflation et incertitude : les conventions ne réussissent pas à pallier les incertitudes, les
anticipations ne se font plus qu’à TCT, le pessimisme déprime l’activité et les prix.
« Les racines démographiques de la déflation » : (Chesnais) : la dénatalité entraîne une perte
de valeur des patrimoines (donc moins de D et d’emprunts) et un manque de croissance.
Déflation et récession : le sens de la causalité n’est pas clair.
13
« Plus les emprunteurs remboursent, plus leur dette augmente » (Fisher)
 Risque-t-on, aujourd’hui, la déflation en France ?
- Les signes avant-coureurs
Le contre-choc pétrolier de 1986 : il a permis une accélération de la désinflation.
La déflation financière de 87 : le 19/10, la valeur des titres chute de 22,7% à WS. Elle est
compensée grâce à la Fed par une inflation de moyens de paiement. Pour Pigou et Patinkin il
y aurait pu avoir EER (ou de liquidité pour Modigliani), et situation déflationniste.
Le chômage de masse : c’est une cause cumulative et non un effet de la récession / déflation.
- Des indices inquiétants
La contraction de la masse monétaire et du crédit : avant 91, la croissance de M1 a toujours
été plus forte que la croissance, mais M3 a baissé en volume en 91, 93 et 96. Sauf en 97, les
crédits ont toujours baissé même si les financements de marché ont un peu augmenté.
La baisse de certains prix : appareils ménagers et de loisir (radio, TV, K7, CD), automobiles,
prix à la P, secteur agricole : des îlots de déflation donc.
La dette de l’Etat : la dette cumulée est déflationniste (Fisher), ce que semblent vérifier les
privatisations.
- Déflation et mondialisation
La mondialisation des échanges : pour Fitoussi, la pression concurrentielle sur les prix, donc
les salaires, n’a jamais été aussi forte ; les écarts de prix sont et resteront encore importants.
La libéralisation et la globalisation des marchés financiers : l’écart entre les taux d’intérêt à
CT est presque insignifiant (forte intégration). Cette libéralisation modifie les rapports de
forces en faveur des créanciers qui n’ont aucun intérêt à l’inflation (XIXe, 30s).
Téléchargement